Le lundi 9 avril 2012, de violents heurts entre manifestants et policiers ont eu lieu à l’av.H.Bourguiba, dans les ruelles qui lui sont adjacentes et à l’av.Mohamed V à Tunis. Cette journée devait être dédiée aux martyrs tués par le colon français il y a de cela 74 ans (soit le 9 avril 1938) et aux martyrs de la Révolution du 14 janvier 2011 assassinés par des coupables que la justice peine encore à démasquer, soit quinze mois après la chute de dictateur Ben Ali.
Lors de cette journée commémorative du 9 avril, la répression policière avait pour légitimité la décision du ministère de l’intérieur qui stipule la stricte interdiction de toute manifestation sur l’av. H. Bourguiba.
Affrontements entre manifestants et policiers
Suite aux appels de la société civile pour un rassemblement bravant l’interdiction du ministère de l’intérieur, ce dernier a pris ses précautions dès la veille. Tout au long de l’avenue, un dispositif sécuritaire a été renforcé : Mis à part les véhicules de l’armée toujours présents sur les lieux, trois fourgons de police étaient devant le bâtiment de l’ambassade de France, trois autres devant le théâtre municipal, cinq sur l’esplanade de l’avenue ainsi qu’un pick-up.
Ce lundi 9 avril 2012, de 10h du matin jusqu’à environ 17 heures, les heurts se sont déroulés d’une manière sporadique. La police se montrait parfois conciliante et calme et parfois devenait brusquement enragée contre les manifestants, les pourchassant à coup de matraque, de coups de pieds et en lançant des bombes de gaz lacrymogènes. On a été témoin de scènes absurdes, dont la plus brutale a été celle où un policier traverse la rue, courre directement envers un homme qui marchait devant l’hôtel l’International ; l’agent des forces de l’ordre lui donne un coup violent sur le cou avec sa matraque. L’homme tombe de son long et le policier rejoint de suite ses camarades.
Près du café l’univers, des hommes courent pour relever le blessé et le mettre sur une chaise, l’homme commence à dire la “chahada”, on essaye de lui faire boire de l’eau.
Sur place, on filme la scène mais des hommes s’interposent pour nous empêcher de le faire.
Un autre fait dangereux concerne la manière avec laquelle les policiers jettent les bombes de gaz lacrymogène. On a remarqué que certains d’entre eux l’ont respecté, en dirigeant le lanceur d’une façon oblique, vers le ciel. Par contre d’autres policiers ont visé tout droit et d’une manière horizontale les manifestants causant par là de graves blessures. Haifa, une jeune femme présente à la manifestation, raconte dans cette vidéo le non respect des procédures d’utilisation des bombes de gaz lacrymogène par la police.
Après ce terrorisme policier, la circulation reprend, bizarrement, comme si de rien n’était ; les passants se baladent de nouveau tranquillement pendant que les policiers discutent sur l’allée, adossés à leurs fourgons ou en position de barrage. Les manifestants se mettent devant eux avec leurs pancartes et leurs drapeaux sur le dos en lançant des slogans tels que : « Ministère de l’intérieur, ministère terroriste », « Ô Martyr repose-toi, on continue le combat » ou bien « Le peuple veut la chute du gouvernement »…
Vue la réaction impassible des agents des forces de l’ordre face à ces slogans, un étranger penserait que des instructions ont été données pour ne pas attaquer les manifestants mais un Tunisien habitué à ce genre de spectacle saurait pertinemment que la police va agir à nouveau d’une manière imprévisible. En effet, on pense que cela va s’arrêter mais quelques minutes plus tard une énième vague de personnes commence à courir. Les gens (manifestants et passants), effrayés, courent tous dans une seule direction pendant que d’autres choisissent de se dissocier de cette vague pour se diriger vers les ruelles adjacentes de l’avenue H. Bourguiba.
Les moments les plus durs auquels on a assisté étaient ceux où les policiers (minimum quatre), avec et sans uniforme, attrapent un manifestant(e) ou même un passant(e) et s’acharnent sur lui en le tabassant à coups de pieds et surtout de matraque.
Ensuite, le calme reprend de nouveau. Commence alors l’intimidation. Quelques policiers, après avoir chassé les manifestants, se pavanent en tenant leurs matraques et lanceurs de bombes de gaz lacrymogène.
Jets de pierres et de cocktails Molotov
Le 9 avril dernier, mise à part le degré élevé et inhabituel de la brutalité policière, n’a pas été différent des autres journées où les protestants étaient dans la rue. Le point commun en était la présence d’un groupe de jeunes garçons (entre 15 et 20 ans) qui commencent à chaque fois à jeter des pierres sur les policiers. Ils se déplacent en bandes et sont assez reconnaissables dans une manifestation.
Pendant cette journée, on était sur place et on n’a pas vu de jets de pierres à l’avenue mais plutôt dans les rues attenantes de l’Av. H.Bourguiba, au « Passage » et l’av. Mohamed V où quelques jeunes se munissaient des pierres trouvées par terre ou des chantiers sur les lieux pour les jeter sur les policiers. Ces derniers ripostent avec des bombes de gaz lacrymogène, s’avancent avec leurs fourgons. Les manifestants jetant des pierres s’enfuient. Entre dix et vingt policiers sortent du fourgon, certains parmi eux ne portant aucun signe qui prouve leur appartenance à la police “mise à part le gros bâton ou la matraque qu’ils tenaient à la main”.
A maintes reprises et dans d’autres articles, entre autres celui-ci datant du 16 juillet 2011, j’ai mentionné personnellement la présence d’un jeune (plutôt adolescent) qui jette un cocktail Molotov sur les policiers. Ces derniers ripostent à moins de quelques secondes par des bombes de gaz lacrymogènes ; tout le monde commence alors à courir et les agents des forces de l’ordre les pourchassent… La rapidité de la riposte de la part des agents des forces de l’ordre laisse place au doute quant à l’identité de ces jeunes perturbateurs.
Ce scénario est assez répétitif à dans quelques exceptions près où les manifestations se sont déroulées sans l’intervention de la police, notamment celles du 14 janvier et le 20 mars 2012.
Les policiers ont la phobie de la caméra et de la haine envers facebook
Suite à la répression très brutale de la manifestation du 6 mai 2011, le ministère de l’intérieur (Le ministre d’alors était H.Essid) a explicitement demandé à ce que les journalistes portent un brassard quand ils sont sur terrain pour que les agents des forces de l’ordre ne les attaquent pas et ne les confondent pas avec les trouble-fête. Cependant, il y a un fait, les policiers deviennent à chaque fois encore plus féroce quand on mentionne le fait qu’on soit journaliste sauf quand il s’agit d’un étranger. Dans une interview qu’on a faite avec Thierry Brésillon, travaillant pour la journal Rue89, il nous a confié :
Je peux vous dire que les journalistes étrangers ne sont pas plus tenus à l’écart que les tunisiens quand ça s’est mis à chauffer. La seule différence c’est quand tu parlais en français ils ne tapaient pas.
Sauf que cette fois-ci la police a attaqué aussi, avec le sourire, une journaliste étrangère. En effet, Julie Shneider, une journaliste française a été violemment tabassée. Dans son article « J’ai été frappée par les policiers tunisiens » publié sur lepoint.fr elle témoigne :
Tout va très vite. En quelques minutes, je me retrouve au sol. Je reçois des coups dans le dos, dans les fesses. Je porte mon sac à dos sur le devant. […] Finalement, au loin, j’entends mon appareil se faire fracasser sur le trottoir. Plusieurs fois. Des gens me hissent et me relèvent. Policiers ? Civils ? Je ne sais pas. Je suis poussée, tirée vers un fourgon de police. Un représentant du Pôle démocratique moderniste intervient et lance que je suis journaliste. Je le répète alors. Rien à faire. Je reçois encore des coups sur la tête. Certains sont donnés avec le plat de la main. D’autres, je ne sais pas. Des matraques peut-être. Aucune idée.
Il est important de mentionner qu’au-delà du fait d’être journaliste ou pas, les agents des forces de l’ordre deviennent encore plus agressifs à la vue d’une caméra et de celui qui la porte.
Le 9 avril, le scénario se dédoublait : Le premier c’était les moments calmes où on voit les policiers adossés à leurs fourgons ou faisant le guet et où les journalistes, photographes et tous ceux qui tenaient une caméra (professionnelle, amateur ou téléphone portable) osaient s’approcher pour filmer ou prendre une photo. Quant au deuxième scénario, surréaliste, on y voyait ces mêmes policiers se transformer subitement en chasseurs pourchassant tout le monde, notamment ceux qui avaient une caméra. Et, à chaque fois, la police usurpait les caméras soit pour les fracasser par terre soit pour les garder.
Cacher son appareil photo dans les moments où un policier vous fixe des yeux était une dure épreuve. La frustration de ne pas pouvoir prendre en flagrant délit ces transgressions policières augmentait à chaque pas. Dans l’une des ruelles attenantes à l’av.Mohamed V, on a assisté à une arrestation d’un jeune homme- qui marchait tranquillement-par un policier en civil qui l’a interpellé, l’a insulté, a commencé à lui taper sur la tête, à le bousculer pendant que lui répétait “Mais pourquoi vous me frappez ? Qu’est-ce que j’ai fait” ? Comme si la police avait le droit d’insulter et de frapper …
D’autres hommes se sont regroupés et ont molesté le jeune homme. De suite après un fourgon a traversé la rue et l’a embarqué. Etant accompagnée par des amis étrangers, on observait avec prudence cette scène. Comprenant le risque de brandir une caméra face aux policiers en civil, je l’ai gardée cachée sous ma veste en attendant le moment opportun de la sortir. A un certain moment, un policier est venu envers nous et a dirigé son lanceur de bombes de gaz lacrymogène dans notre direction en nous sommant de quitter les lieux…
Filmer à Tunis, en présence des policiers, en uniforme ou en civil, représente un risque, un danger, notamment pour les journalistes professionnels ou citoyens qui n’ont pas de gros moyens pour acheter, à chaque fois une nouvelle caméra puisque la police attaque en premier cette arme pacifique douée d’un pouvoir incontestable, celui de démasquer les bavures, dérapages et la brutalité disproportionnée des agents des forces de l’ordre.
A cause de ces conditions difficiles, certains choisissent de filmer de loin, en zoomant ou en se mettant sur le toit ou à un étage élevé d’un bâtiment, ce qui explique la mauvaise qualité des vidéos prises.
La majorité des scènes de réelle brutalité sont alors manquées à cause de plusieurs raisons notamment le tabassage du journaliste ou le vol de la caméra ou son fracassement de la part du policier.
A cause de cette situation précaire dans laquelle travaille le journaliste, les activistes, blogueurs et citoyens reprennent le flambeau en passant sur facebook leurs vidéos prises à la sauvette . Ainsi, ce réseau social devient la source de manne de preuves tangibles des agressions policières et une source de problèmes pour les agents du “désordre” puisque cela démasque leur irrespect et du citoyen et de la loi.
D’ailleurs, le témoignage écrit par Zakaria Bouguerra, un étudiant en médecine qui a osé brandir son téléphone dans d’autres circonstances pour filmer une agression policière démontre cette phobie des policiers du facebook
Quelqu’un m’attrape par derrière Aye une gifle Je suis fait un policier en uniforme m’a attrapé. Il arrache mon téléphone et me maîtrise. Il appelle ses amis « Un traître ! Un traître !» qu’il dit « Il veut nous mettre sur Facebook » Et commence alors une danse macabre entre moi et les policiers,une danse faite de va et vient, de coups et d’évitement. Leur nombre ne cesse d’augmenter. Je crie dans un dernier espoir que je suis innocent que je n’ai rien fait qu’ils n’ont pas le droit (mais comme j’étais dupe).
« M.Ali Larayadh, je ne peux me faire filmer quand je me fais tabasser par les agents des forces du désordre »
Dans le débat qui a eu lieu sur la chaine nationale le soir même de la journée du 9 avril 2012, M.Ali Larayadh, ministre de l’intérieur, a défendu la police en arguant que certains manifestants étaient munis de pierres et de cocktails Molotov. Il a par ailleurs demandé aux journalistes de transmettre la réalité des choses. A l’écoute de tels propos, je pose la question à M.Larayadh :
Monsieur le ministre, comment voulez-vous que je me filme en me recroquevillant sur ma caméra quand je suis en train de me faire tabasser par un policier censé me protéger ? A moins que j’aie de la chance et qu’une personne cachée quelque part, à quelques mètres de moi, puisse me prendre en photo, la peur au ventre, en détriment de sa vie et de sa santé, pour la passer sur facebook.
L’avenue H. Bourguiba appartient aux manifestants pacifiques !
Dans ce scénario vécu depuis qu’on ait arraché le droit de manifester, à l’av. H. Bourguiba et ailleurs en Tunisie, les contestataires ne s’arrêteront pas de s’imposer sur cette avenue où ils ont bravé la dictature de Ben Ali en criant à l’unisson « Dégage !»
La portée symbolique de cette avenue, devenue l’agora de la société civile, où des débats pacifiques ont eu lieu les premiers mois de la Révolution, où les cafés et les commerces étaient très occupés à servir les clients, où les touristes et le monde entier, étaient stupéfaits par l’effervescence de citoyenneté et de civisme en Tunisie…est indéniable.
Le 9 avril 1938, les citoyens et les militants en colère contre le colon français portaient aussi des pierres, ont même brûlé des voitures et se sont insurgé. En parallèle, le 15 janvier 2011, un citoyen tunisien bien âgé était sur l’avenue, en train de balayer. Quand on a voulu savoir ce qu’il faisait, il a répondu les larmes aux yeux
« Je suis en train de nettoyer la rue, c’est la moindre des choses, vous avez réussi ce que nous avons échoué… » Ces agissements d’ordre révolutionnaire ne peuvent être arrêtés que lorsque la Justice sera équitable et que les politiciens au gouvernement seront sur terrain pour peser le pour et le contre afin de régler les problèmes au moindre dégât.
Grâce à la pression de la société civile et des députés de l’opposition siégeant à l’Assemblée Constituante, le mercredi 11 avril, le conseil des ministres décide enfin d’annuler la décision du ministre de l’intérieur. Cette bonne nouvelle n’est qu’un premier pas pour reconquérir le droit de manifester, en attendant qu’il y ait une stratégie efficace pour stopper et les manifestations illégales et la répression policière.
Après ces dernières journées où cette décision du ministère de l’Intérieur a opposé les pro-Ennahdha (qui ont soutenu le ministre) et anti-Ennahdha (qui ont revendiqué le droit de manifester pacifiquement), une question reste à poser :
Est-ce que ceux qui ont soutenu la décision du ministre de l’intérieur utiliseront l’av. H. Bourguiba pour manifester ? Maintiendront-ils leur position de protection “du tourisme et des commerçants” au détriment de leur droit de manifester “pacifiquement ?”
Les partis d’opposition veulent qu’Ennahdha échoue ?
Les membres d’Ennahdha au gouvernement et ailleurs ainsi que le ministre de l’intérieur semblent être hostiles aux manifestants qui s’imposent malgré la décision d’interdiction de l’avenue H. Bourguiba.
Cette animosité face à certains politiciens qui s’opposent à la politique de la troïka -et du parti Ennahdha plus précisément- pourrait être légitime (J’utilise bien le conditionnel car il n’y a aucune preuve mais des thèses de complot contre le gouvernement). Connaissant les sales pratiques du RCD, parti du dictateur déchu, on ne peut croire que ses partisans ont capitulé après avoir perdu la main mise sur le pays. Certes, ce parti a été dissous au mois de mars 2011, mais il s’est multiplié en d’autres petits partis (une quarantaine approximativement) qui essayent de fusionner maintenant sous l’égide de Béji Caid Essebsi.
En outre, l’hostilité de Ali Larayadh et d’Ennahdha ne se suffit pas à l’RCD mais concerne aussi les partis de l’opposition qui ont-rappelons-le- lutté contre le régime Ben Ali. Rached Ghannouchi dira même lors d’un meeting mardi dernier que des “anarchistes staliniens” sont à l’origine des troubles qui ont eu lieu le 9 avril” !
Le parti islamiste considère que ces manifestations sont guidées voire manipulées pour réaliser un but : qu’Ennahdha échoue à assurer un travail honorable au cours de cette période délicate et post-dictatoriale.
Cette hostilité pourrait être légitime, avec ou sans preuve, (J’utilise encore le conditionnel car sans véritable enquête rien ne peut être confirmé) toutefois cautionner la répression ne doit plus être toléré.
Ainsi sur le plan de la communication, le ministre de l’intérieur a légitimé le comportement barbare de la police avant même de mener l’enquête, en se basant principalement sur de la suspicion envers les politiciens de l’opposition et des faits non avérés.
Par ailleurs, l’instauration de la stabilité et la sécurité en Tunisie ne peuvent émaner d’une police encore loyale à d’anciens directeurs-dont certains ont été éloignés- mais toujours en contact avec l’ancien réseau rcdiste. Les intérêts qui les unissent relèvent d’abord de l’ordre de leur propre sécurité- puisque la majorité est impliquée dans des affaires variant entre la corruption et la torture- mais aussi d’ordre financier… En plus, on ne peut devenir aussi rapidement « ange » après avoir été tortionnaire … La brutalité policière lors de la journée du 9 avril avait pour but de discréditer le travail de réforme du ministre de l’intérieur. L’enquête qui sera menée par une équipe indépendante du circuit embourbé du ministère le prouvera. En conséquent, l’évolution de la réforme au sein du ministère de l’intérieur dépendra principalement de l’efficacité du ministère de la justice.
Le ministre des droits de l’homme n’a pas publié de communiqué dénonçant la répression policière
Voulant réunir les différents communiqués de la société civile, des partis politiques et des ministères du gouvernement Jebali, on a contacté le ministère des droits de l’Homme et de la Justice transitoire.
M. Chakib Darouich, responsable de la communication nous a informé que leur ministère n’a pas publié de communiqué pour la simple raison qu’il soutient la décision de l’interdiction de manifestation à l’av. H. Bourguiba de Tunis.
On lui a demandé s’il y aurait un communiqué dénonçant les agressions contre les manifestants mais la réponse fut négative, cependant il nous a déclaré que chaque personne ayant été tabassée pourrait apporter un dossier, munis de photos, de vidéo, de certificat médical…prouvant ses propos.
Après avoir raccroché le téléphone, abasourdie par la réaction du ministère censé être celui des “Droits de l’Homme” et de la Justice transitoire… j’ai trouvé une vidéo circulant sur facebook dont le titre était :
« Samir Dilou (ministre actuel du ministère des Droits de l’Homme) lance de virulentes critique contre Ali Larayadh (ministre de l’intérieur actuel) ». En voici le contenu traduit:
Le prestige de l’Etat est un slogan rationnel mais on ne peut en parler sans évoquer le prestige du citoyen ! Les agressions qui ont eu lieu aujourd’hui à l’av. H. Bourguiba contre les manifestants, les jeunes, contre les journalistes sont très graves. Cela touche alors le prestige du citoyen mais aussi le prestige de l’Etat. Regardez ce que va raconter les médias étrangers demain concernant les agressions perpétrées contre les journalistes étrangers et tunisiens ! Ceci est dangereux.
Quant aux raisons de ces agressions … on ne peut revenir au discours désuet de l’ancien régime que c’est « des bavures individuelles qui ne reflètent pas la politique de l’Etat » Ceci est faux ! Certes il y a des bavures individuelles mais lorsque cela se répète et que ça devienne générale, on ne parle plus de bavures.
Le ministère de l’intérieur doit procéder à une réforme au sein de sa structure et au niveau de sa direction et de sa hiérarchie pour que la décision du ministre de respecter le citoyen dans la rue soit appliquée.
Après avoir visionné cette première partie de la vidéo, je pensais que le responsable de la communication au sien du ministère des droits de l’Homme n’avait pas coordonné ses déclarations avec celles de son supérieur, Samir Dilou…
Mais grande surprise, les facebookers tunisiens ont déniché des archives ces déclarations dignes d’un vrai ministre des Droits de l’Homme. Il s’est avéré que ce discours datait du 7 mai 2011, c’est-à-dire de l’époque où Samir Dilou n’était pas encore ministre, soit cinq mois avant les élections du 23 octobres qui portera son parti Ennahdha au gouvernement. Maintenant qu’il est au pouvoir, M. Samir Dilou soutient l’autre ministre du parti Ennahdha Ali Larayadh…
A ce moment là, je me suis rappelé les paroles de M.Kosai Jaibi avec qui j’ai fait une interview le 14 janvier 2012. Etant l’un des anciens partisans du parti islamiste (il a été torturé et emprisonné de 1993 jusqu’à 2006) je voulais savoir ce qu’il pensait du nouveau gouvernement où Ennahdha a eu la majorité des chaises au sein de l’Assemblée Constituante suite aux élections du 23 octobre 2011. Voici sa réponse
Ils détiennent les ministères les plus vitaux, où va-t-on ? On ne veut plus d’une nouvelle dictature. Ils doivent partager le pouvoir avec les autres partis qui ont combattu le régime Ben Ali… Sinon, ça sera la dictature.
Veuillez regarder la vidéo de M.Jaibi [ à partir de la minute 4.56s]
NB: Deux autres parties seront prêtes bientôt pour aborder d’autres points qui n’ont pas été mentionnés dans cet article. Il s’agira des réactions :
II-
-des politiciens et de la société civile
-de la police (On a contacté plusieurs fois le ministère de l’intérieur sans succès puisque aucun responsable de communication ou autre n’est disponible)
-du nombre exact des blessés
-des personnes arrêtées par la police
-des médias étrangers
-de l’impact de ces répressions policières sur l’image de la Tunisie et son tourisme
-de l’Assemblée Constituante
III-
Gestion du ministre de l’intérieur de cette crise sécuritaire où le droit de manifester a été menacé ainsi que l’intégrité physique et morale des citoyens qui a été touchée.
Ce gouv a perdu toute crédibilité il doit laisser sa place a ses détracteurs malgré tout on peut jamais faire d’un âne un cheval de course je l’es déjà et je le répète encore et encore,après de multitude cafouillage de la part de ce gouvernement qui veut s’accrocher au pouvoir par tout les moyens et refuse de reconnaître son échec,tout cela va mener le pays a la régression garantie tant espérer par les monarchies du golf et leurs alliées,ce gouv est entrain d’organiser une fraude a grande échelle pour le prochain scrutin,chers compatriote il ne reste plus qu’à préparer la prière des morts pour la Tunisie et si cela ne vous va pas c’est une vrai grande révolte acharné contre ce gouv dans le cadre de la loi,le début de commencement c’est une grève général dans tout les secteurs du pays au risque de mettre encore le pays a genoux pour que ses vaut rien comprenne que leur complot contre le pays a échouer et qu’ils doivent plier leurs bagages il ne faut pas chercher midi a 14h.
CE GOUVERNEMENT EST AU POUVOIR PAR LE BIAIS DES URNES , EN L’OCCURRENCE DES ÉLECTIONS LIBRES, MULTIPLES ET TRANSPARENTES , et a défaut de le comprendre, essayez de vous l’inculquer !!!!
Décidement, dès qu’un article est critique envers le gouvernement, on t’y trouve dans les commentaires moralisateurs… C’est bien payé comme job, au moins?
Vous attaquez les gens parce que vous ne pouvez pas commenter ses propos..tout ce que mouhttem dit est une réalité qui créve les yeux,Bio même.
@IMPORTANT RIME AVEC GONFLANT, bonjour,
le jour où vous comprenez que, avoir un avis critique différant du votre est constructif pour une société , vous allez comprendre et réaliser que c’est ça la démocratie, et du coup vous vous débarrasserez de votre paranoïa et accusations absurdes. ceci dit, je sait pertinemment que la démocratie est et pour le moment une grande cuillère pour quelques bouches qui “jactance” a tout va la démocratie, je ne vous en veux pas, vous n’êtes qu’un novice dans un monde démocratique Ô combien difficile, bon chance quand même cher compatriote .
PS: essayez de discuter sans passer par la case accusations, si c’est pas trop demander bien sure .
Non, ce gouvernement est au pouvoir par le biais de financements monstrueux et de l’incapacité pour les forces d’opposition de s’organiser pour des élections soit disant libres si rapides. La situation est la même qu’en Equateur lors de la première assemblée constituante. Après 80 ans d’absence d’éducation politique et l’interdiction de toute opposition. Les forces populaires n’ont pas eu ni le temps, ni l’argent, pour s’organiser, se financer et expliquer à la population les vrais enjeux. La conséquence: une constituante constituée principalement de conservateurs surfinancés par les même intérêts qui soutenaient en Ben Ali: les riches, les puissants, et les intérêts économiques US et Européens. Vaf Enculo.
@faux tunisien
C’est toi qui a la culture du sacrifice avec ton mouton de l’aid moi je suis ton maître je suis la pour démasquer la race pourri comme toi et qui doit bien être sacrifier pour purifier le monde .
Marzouki&guanouchi OUT and quickly!!
@ attardé mentale
Les élections ont été bien trafiqué et je sait bien que cela vous arrange et ça vous arrangera encore a la prochaine echeance aussi par ce que vous êtes un malhonnête jusqu’à l’os.
veritas il te manque le bouton de ton pantalon, il va tomber .je crois que tu prêche pour une guerre civil, et j’ espère que tu sera le sacrifice pour sauver le pays,et le peuple tunisien te sera reconnaissant .merci de ton courage.
En 100 jours, ils étaient plus occuper à se partager les postes et à verrouiller les places clés, mais n’ont donné aucune orientation de long terme en économie, traitement du chômage, de la remise en marche de l’industrie… et je ne parle pas des autres problème sociaux… Ils n’ont donné aucune orientation et il n’y a aucune feuille de route, à part le tabassage de tous les manifestants.
quoi quil fasse les semeurs de désordre et les provocateur existerons toujours ils sont les ennemies du peuple ce sont ses provocateurs insurger .je pense qu’ il faut les mettre horst d état de nuire ,et le pire et le plus scandale quand un agent de l’ordre publique pour veiller a la sécurité et maintenir de l’ordre’ blasphème en injuriant Dieu cette vermine se vaut rien a répété plusieurs fo…
@faux tunisien
Tu est un agent qatari plutôt que tunisien tu risque pas d’aller trop loin les prochains jours te dévulguerons encore plus comme tes maîtres .
Quand on voit ca, de l’etranger, on constate que la revolution a été confisqué par un mouvement qui au depart etait percu comme musulman, donc beaucoup y ont adheré, mais qui au final est une manip islamo-wahabbo-otan, qui a enflé le peuple tunisien d’une part mais aussi, dans la continuité : La libye, le Mali et partout ou on voit ces vendus fomenter des complots contre des peuples et des nations: La Syrie, l’Algerie, et en etouffer d’autres : Les Bahreinis, Les Saoudiens, Les Yemenites, etc…
Croyez-moi, à moins d’une seconde revolution sanglante, la Tunisie est perdue pour les tunisiens.
La Tunisie ne sera jamais perdue. On est en train de réaliser notre démocratie. Je préfère qd même être tunisienne qu etre américaine avec un gouv qui tue des millions de gens à travers le monde à cause de la vente des armes avec la bénédiction de ses citoyens. Y a paix et Paix.
A l’époque de ZABA, chaque chose qui ne tournait pas rond, c’était l’œuvre d’agent à l’étranger qui cherchent à discréditer ZABA et son action… comme dans toutes les dictatures, le discours officiel c’est: le mal est dehors, nous guette et cherche à nous faire tomber. On reprend les mêmes éléments de langage et on change les têtes, et on nous dit c’est une démocratie!!! Cette blague, on la connais, on nous l’a sérine depuis 1987!
Quant au trafique des voix, certaines ont été faites aux urnes directement dans certaines circonscriptions, d’autres avant: scènes typiques, le zaouali, parfois bourré qui en sortant de l’isoloir faisait ou recevait un signe de tête chargé en sens au barbu qui était là pour surveiller les élections et qui apparemment en profiter pour compter ses ouailles. Dans plusieurs Bleds perdus, on leur a promis des brebis, des menus services, ou tout simplement la paix (service offert aux soûlards; on te donne pas ta raclée mais tu vote comme je dis!). Les langues se sont déliées par la suite, car souvent, le service n’a pas été rendu. Je ne peux jeter la pierre à ces pauvres d’esprits; la misère matérielle et intellectuelle les rend si vulnérables. La pierre on la jette à celui qui manipule en sachant ce qu’il fait. La bonne nouvelle, c’est que ces pauvres gens savent qu’ils ont été dupés et leur en garde une chienne de ma chienne, qui dans le meilleur des cas, s’exprimera aux urnes, mais j’ai des doutes que des élections irréprochables auraient lieu dans les prochaines mois voire années…
@ outrement : à mon avis une deuxième révolution passera par les urnes aux prochaine élection il faut pas revenir à une guerre civil c’est le souhait des dictateurs ,mais si il y a une 2ème fois manipulation des voix là on va descendre dans la rue ,parce que si j’ai bien suivit les cerveaux malades et manipulateur ils cherchent à nous ramener à ça pour bien avoir une légitimité à un massacre et chaque fois qu’on aura un gouvernement ils vont faire pareille pour le changer ….d’ailleurs tous cette haine diffusé c’est exactement pour jouer sur les sentiments des tunisiens …à méditer
J’ai assisté du haut d’un immeuble (av. Mohamed V et rue Ghana) au début de la manifestation. Voici quelques remarques:
– la grande marche de Sidi-Bouzid ne comprenait que 6 ou 7 individus (cf. photos sur nawaat). Je pensais, vu le tintamarre médiatique, je m’attendais à plusieurs dizaines ou centaines de personnes. Passons.
– vers 9H30, j’aperçois quelques manifestants qui s’attablent café de la Banque. Il y en a même un qui avait une perche en manche ou manche de balai, de près de 2 mètres, qui a failli aveugler un client. je pensais sincèrement que c’était un peintre (en bâtiment). J’ai aperçu l’affiche bien pliée sur ses genoux et j’ai compris alors qu’il s’agissait d’un manifestant en devenir.
– la manifestation commence au croisement de l’av. Mohamed V et rue de Ghana. Au début bon enfant, mis à part le bordel de la circulation bloquée. Au milieu des manifestants, des policiers en uniforme essaient de régler la circulation. J’entendais clairement les chants, ridicules dans la bouche de ces gens “avec notre âme et notre sang, nous vous vengerons martyr”. Vous pensez sincèrement pendant une seule seconde, que ces gens là vont donner leur sang ou se sacrifier pour les martyrs. Et de toute façon, les martyrs sont morts il y a bien longtems, et il n’y a rien à venger.
– je retourne travailler et vers 11h30, je vois des jeunes gens courir du côté de la Banque Centrale vers la rue de Ghana et passer devant la Banque Africaine. Quelqu’un semble inviter les employés de cette banque à aller à l’intérieur. je vois une grenade lacrymogène atterir au croisement de Ghana et de Mohamed V. Une très légère odeur de gaz lacrymogène flotte dans l’air, mais rien de spectaculaire. Une fille voilée, un bleu blême et apparemment sous le coup de l’émotion est en train de filmer à reculons les manifestants courir du coté de la Banque Centrale. Mais que diable, fait une fille voilée dans une manifestation de l’opposition ? A moins qu’il ne s’agisse d’une fausse voilée ?
– J’ai compris immédiatement, vu la tête des jeunes garçons et filles qui étaient en retraite, qu’il s’agissait peut être d’étudiants, mais plus certainement encore de gens de Menzah, Nasr ou autre quartiers bien. Pourquoi pas après tout. Eux aussi ont le droit de manifester. Mais il ne s’agit certainement pas de gens de Mallassine ou Ettadhamen.
– vers 14H, tout était redevenu normal. C’est logique, il était temps pour les manifestatnts d’aller déjeuner.
– le soir, je rentre chez moi en taxi. On parle de la manif. Le chauffeur m’a confirmé avoir pris un jeune homme et ses 2 accompagnatrices et les a désposés à menzah 6.
– Le lendemain, je lis dans la presse qu’à Sidi Bouzid, ils ont brûlé encore un poste de police, pour protester contre l’accueil fait aux marcheurs. En fait de marcheurs, ceci ont fait le trajet essentiellement en voiture. C’est seulement en arrivant à proximité des villes, qu’ils marchaient. Pour en revenir au poste de police incendié, je propose que son côut vienne en déduction des crédits d’investissements ou de fonctionnement consacrés à Sidi-Bouzid. Cette règle doit être généralisée à toute la Tunisie.
– J’ai du mal à comprendre: quand il y a une interdiction de manifester ou quand un itinéraire est interdit aux manifestants,pourquoi y aller ? et si certains manifestants y vont, eh bien il ne faut pas s’étonner si les forces de l’ordre les en empêchent.
– Pauvre opposition.
@modératur,
Avez vous jeté un coup d’oeil à ce que écris celui qui se cache sous le pseudo veritas ?
Très classe.
“C’est toi qui a la culture du sacrifice avec ton mouton de l’aid moi je suis ton maître je suis la pour démasquer la race pourri comme toi et qui doit bien être sacrifier pour purifier le monde”
@niet :encore un nahdhaoui menteur ,vous êtes nombreux ,tu a vu tous ça du haut d’un immeuble sur leur front c’est écrit d’el menzah , oh mon dieu la bêtise est grande ,et en plus personne n’a le droit d’interdire une rue en tunisie à des tunisiens ,(yeziou mel koffa ,amaltou el ar rakom) min sidi bouzid,mel menzah ,min sidi bou said tous tunisien à le droit de manifesté et de dire ce qu’il pense ,et en plus les gens limité comme toi dans leur cerveaux n’ont pas compris que ce n’était pas qu’une manifestation c’etait aussi une célébration de la fête du martyr c’était le 9 avril tu connait cet date ou en doit te le rappeler parce que zaba vous a fait un lavage et maintenant c’est ennahtha.
@niet
MR niet a tu lu celui que tu défend celui qui cherche la merde la trouvera mon petit tu n’a jamais entendu de l’arroseur arrosé alors tout ce que peut te dire soit tu est louche soit tu n’a qu’un seule œil pour voir si par hasard tu a bien tes 2 yeux essaye de voir les choses avec les 2 mais pas avec un seule . Merçi d’avance
@NIET
Je permet de dire que votre com est inventé de toute pièce, si tu compte devenir un metteur en scène tu a encore un grand chemin a parcourir et ce n’est pas sur que tu va pouvoir arriver car tu est entre de mauvaise main qui sont eux même des apprentis de la manip,il faut être con pour croire un seule mot de ce que tu a dis malgres tout je te souhaite bonne continuation et courage dans le mensonge et la manip mais puis je me permettre de te rappeller un vieux proverbe qui dis “tout finira par se savoir” même quand on ment et on manipule au nom de la religion et au nom de dieux.
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