Depuis mardi après midi, mes propos partagés sur Facebook a propos des violences qui se sont déroulées devant le siège de l’UGTT place Mohamed Ali, sont partagés dans des proportions démentielles, ils ont été cités plusieurs fois par des membres du gouvernement et par Rached Ghannouchi lui-même. Je ne parle même des articles qui les reprennent et des traductions, dont certaines sont pour le moins romancées, de mes propos.
J’ai d’abord estimé que mon travail n’est pas de me mettre en avant mais de m’effacer derrière mes articles, et non pas d’alimenter davantage la polémique en me mettant directement sous les projecteurs.
Mais quitte à ce que mon témoignage serve de pièce à conviction autant que je le donne moi-même et de manière plus complète.
Tout d’abord, je tiens à préciser la nature du texte qui a circulé. Il s’agit d’un message privé sur FB, écrit vers 14h30 à une amie qui me pose la question : comment ça a commencé ? Ma réponse porte sur un instant précis. Elle ne décrit ni ce qui précède, ni ce qui va suivre, ni la nature plus générale de la situation.
Donner mon accord pour qu’il soit partagé était une erreur pour au moins deux raisons : les évènements n’étaient pas terminés et moi je n’avais pas encore terminé mon travail de journaliste. On ne peut donc pas faire dire à ce message ce qu’il ne veut pas dire.
Ce qu’il veut dire
Ce qu’il veut dire, c’est qu’à l’instant précis où la situation bascule, les quelques centaines de manifestants d’Ennahdha qui occupent quasiment toute la place Mohamed Ali, forment une foule compacte, statique, que la plupart brandissent une feuille sur laquelle sont imprimés des slogans, que ce ne sont pas des centaines d’hommes armés qui prennent d’assaut le local de l’UGTT.
Les slogans sont hostiles, mais l’agressivité n’est pas physique (il peut y avoir quelques gestes individuels à ce moment là, mais ce n’est la tonalité générale).
Cette photo est prise trois minutes avant le déclenchement des violences et la configuration ne va pas bouger entre temps.
Dès que le service d’ordre de l’UGTT sort avec des bâtons à la main et se dirige rapidement vers les manifestants, un mouvement des premiers rangs de la manifestation se produit et dès qu’ils arrivent au niveau des manifestants, les coups démarrent immédiatement.
Une précision, mon ami et confrère Taïeb Moalla a écrit sur le site de Radio Kalima qu’il a vu un mouvement de foule impressionnant se diriger vers le siège de l’UGTT. Il m’a dit par la suite qu’il avait entendu distinctement des gens crier « En avant ». J’ai une totale confiance en lui. Mais ce que montre la succession de photos que j’ai prises à ce moment c’est que les gens ne se sont pas déplacés d’une image à l’autre, que la foule est tellement compacte et tellement coincée qu’il n’y pas l’espace pour une charge.
Je pense, et c’est la seule explication que je trouve à cette contradiction, qu’il a perçu le mouvement des premiers rangs que j’ai vu également, mais qui se produit dès que les premiers éléments du service d’ordre de l’UGTT apparaissent, quelques secondes avant d’arriver à hauteur des manifestants.
Quant au cri « en avant », je ne sais pas si on peut l’attribuer avec certitude à l’un des deux groupes. Mais dans tous les cas, ce ne peut pas être ce mouvement des dernières secondes qui peut expliquer l’intervention du service d’ordre de l’UGTT, qui a dû prendre le temps de réunir ses membres, de se préparer, de distribuer les bâtons avant de sortir.
J’ai écrit qu’aucune arme n’est sortie à ce moment là. Globalement je maintiens cette affirmation. Au moment où le service d’ordre de l’UGTT commence à frapper, on ne voit pas surgir des dizaines ou de centaines de bâtons des vestes de manifestants. La réaction de la plupart est de rester immobile, les bras ballants et de reculer.
Ensuite quelques dizaines de personnes vont tenter de se lancer en direction des sympathisants de l’UGTT.
En regardant mes images de près j’apporte un correctif. D’abord, une image circulant sur Facebook, montre quelqu’un dans le rang des manifestants utilisant une bombe lacrymogène contre les sympathisants de l’UGTT. Nous avons effectivement senti une odeur de gaz sur la place pendant quelques minutes. C’est la seule fois pendant les 45 minutes suivantes où je suis resté sur la place, avant que les manifestants sympathisants d’Ennahdha soient repoussés hors de la place. L’utilisation de gaz lacrymogène est donc restée ponctuelle.
Ensuite, on distingue plus ou moins clairement, deux tiges dans les mains de manifestants, des tuyaux en plastique ou en plomb. Et deux ou trois personnes tiennent un manche ou un bâton. Mais l’immense majorité n’a rien en entre les mains et assistent passifs aux premiers heurts.
En un mot, on ne peut pas affirmer que la sortie du service d’ordre de l’UGTT fait suite à l’attaque agressive du siège de l’UGTT par des centaines de « miliciens » venus armés de bâtons, de sabres et de bombes lacrymogènes sur la place Mohamed Ali.
Et dans les minutes qui suivent, l’essentiel de la foule reste passive, ou en tout cas, ne sort pas en masse quoi que ce soit qui ressemble à une arme.
Je ne retire donc rien de ce que j’ai dit. En revanche il est nécessaire d’y ajouter les éléments de contexte sans lesquels sa signification peut être déformée.
Ce que ce message ne dit pas
Ce message n’est pas un récit complet des évènements. Je l’ai fait par ailleurs sur le site Rue89.
Ce qu’il ne dit pas c’est d’abord la nature de cette manifestation. C’est une manifestation hostile. Son objectif est de critiquer le rôle et l’orientation politiques de l’UGTT, accusée de saboter les efforts du gouvernement.
Aux slogans, s’ajoutent des insultes, des provocations. Je n’ai pas vu si des véritables agressions ont été commises avant. Mais je suis resté une demi-heure sur la place avant que la situation bascule, sans être témoin d’aucune violence, tout au plus quelques débuts de bagarres, mais qui sont rapidement contenues.
Mais les militants de l’UGTT ont toutes les raisons de sentir symboliquement agressés par cette manifestation dans ce haut lieu de l’histoire politique et syndicale tunisienne auquel ils s’identifient.
Ensuite quand la manifestation prend de l’ampleur et que les partisans d’Ennahdha occupent toute la place, ceux de l’UGTT se retrouvent coincés. Acculés même. Et ils ont face d’eux des gens dont certains sont très excités, voire agressifs, derrière lesquelles ils sentent la présence de centaines de personnes. Ils ont donc également des raisons de se sentir en danger, d’autant qu’ils n’ont pas la vision d’ensemble des témoins extérieurs.
En l’absence de forces de l’ordre, l’intervention du service d’ordre pour s’interposer entre les deux peut sembler légitime.
On peut juger a posteriori qu’elle est malvenue et qu’elle a fait dégénérer la situation, mais nul ne peut savoir à ce moment là si le face-à-face ne va pas dégénérer si les deux groupes ne sont pas séparés.
Mon message ne parle pas non plus des violences qui se sont produites après. Inutile de les rappeler, elles ont largement médiatisées. Mais il n’y pas de contradiction entre ce que je rapporte et ce que rapportent les reportages diffusés par exemple sur Nessma où l’on voit un militant syndical roué de coups et laissé inconscient, par des partisans d’Ennahdha.
Mais même au moment où quelques dizaines de manifestants très excités tentent de prendre d’assaut l’entrée de l’UGTT, ils ne sont pas davantage armés. Ils vont chercher sur place une barrière de circulation, ramassent les bâtons qui se trouvent à terre, mais la plupart sont mains nues. Ce qui n’empêche que leur attitude est agressive, ils peuvent frapper violemment. Il est difficile de dire en revanche si c’était leur plan ou s’il s’agit de l’expression de la colère déclenchée par la tournure des événements.
Je dois préciser toutefois que j’ai vu plusieurs fois (et des images le montrent) que des gens issus de la manifestation d’Ennahdha interviennent pour contenir les assauts les plus violents, ou pour protéger des syndicalistes molestés. Et un témoignage qui m’a été rapporté, fait état d’un cas symétrique.
J’évoque aussi le cas de deux jeunes masqués montés sur le toit du local de l’UGTT et qui lancent des pierres et une chaise (et non pas un lit) sur les manifestants. Je ne peux pas attester bien sûr qu’il s’agit de membres ou de partisans de l’UGTT, ou de gens qui cherchent à faire dégénérer la situation, il est facile d’arriver jusqu’à ce toit de l’extérieur.
Ce qu’on ne peut pas faire dire à mon message
1. On ne peut pas faire dire à ce que j’ai écrit que la manifestation était un simple rassemblement, qu’il n’était pas animé d’un sentiment d’hostilité. Je pense qu’il était destiné à créer un rapport de force politique, mais la situation de tension extrême qu’il ne peut manquer de créer rend très prévisible un dérapage violent. Dans ces conditions, seul un encadrement des forces de l’ordre aurait été de nature à éviter les débordements.
2. On ne peut pas lui faire dire que l’intervention du service d’ordre de l’UGTT est une agression gratuite dans un contexte détendu. C’est une réaction défensive dans un contexte où tout peut arriver.
3. On ne peut pas lui faire dire que l’UGTT détient un arsenal d’armes dans ces locaux.
4. On ne peut pas évidemment se servir de mes propos pour justifier les violences qui surviennent après.
Ma conclusion
La question de savoir qui a donné le premier coup est un détail. Ce n’est pas cela qui détermine la responsabilité de tout ce qui va se produire ce jour.
La situation de tension extrême créée par ce rassemblement ne pouvait pas bien se terminer. Et chacun devrait répondre de sa responsabilité dans les actes de violences commis par la suite.
Certains aimeraient retrouver dans les médias leur perception de l’histoire. Que les journalistes établissent un récit dans lequel l’un est entièrement victime, l’autre entièrement coupable. Mais quel que soit le prix à payer, un journaliste n’a pas à céder à la tentation de plaire, ou de relayer sans recul les émotions d’un camp ou d’un autre. Céder à cette tentation, diffuser des récits partiels et partisans, c’est la recette de la guerre civile.
Le rôle des journalistes en particulier n’est pas de choisir son camp, ni de faire plaisir à qui que ce soit. Mais d’essayer d’établir les faits et de donner les éléments de compréhension d’ensemble d’une situation. Dans le climat politique tendu que traverse actuellement la Tunisie, il est important de garder son sang froid.
Je ne retire donc rien de ce que j’ai dit, pour l’essentiel, mais il était important de remettre ce message dans son contexte.
La nature des incidents qui se produit devant la place Mohamed Ali ne décide pas de qui à tort et qui à raison dans le désaccord politique qui oppose certains militants d’Ennahdha à l’UGTT. Chacun a des arguments qui peuvent être entendus, c’est un autre débat.
ces gens ,c pro ennahdha, n’avaient rien a faire devant le siege de l’UGTT ce jour bien déterminé , le jour ou l’UGTT célébrait l’assassinat de son leader Farhat Hached, donc leur présence n’était que de la provocation pure et simple, qu’ils assument les consequences de leurs actes !!!
Thierry Brésillon est parmi les rares journalistes étrangers qui connaissent bien la Tunisie tout en gardant une vue généralement objective (même si la neutralité absolue n’existe pas). Je crois que Thierry est quand même tombé ds l’interprétation et frôle la subjectivité en essayant de donner un contexte que je crois être facilement accessible au lecteur lambda (comme s’il avait contrarié quelques partis et qu’il cherche à se justifier). A mon sens il aurait pu juste recopier son article de son blog Tunisie Libre sur rue 89:
http://blogs.rue89.com/tunisie-libre/2012/12/05/le-bras-de-fer-entre-ennahdha-et-lugtt-degenere-place-mohamed-ali-229122
J’espère juste que ça ne le découragera pas de continuer avec le même zèle le remarquable travail qu’il fait et que d’autre journalistes notamment tunisiens et des médias s’inspirent de lui et de Nawaat. Surtout en ce moment ou la subjectivité et les vues partisanes semblent l’emporter sur la raison ce qui risque d’embraser le pays.
Non, il était nécessaire visiblement de préciser les choses.
et cette affaire m’a au contraire conforté dans ma motivation.
Tu veux dire; moi je suis neutre et la Nahdha a profitée de mon témoignage de manière fausse,injuste voir égoïste! Bon.
Mais là sur rue 89 tu confirmes que se sont les manifestants de la Nahdha et les jeunes protecteurs de la revolutions,ont apparament commencé les violences.Apres tu confirmes que se sont eux même qui ont étaient derrière la mort d’un homme à tataouine!!!
Donc, comment t’es neutre, et la lois n’a pas encore dit son mot dans la mort de ce monsieur?????
Pour moi t’es hostile à la Nahdha, voire tes origines… Malheureusement la Nahdha si tu les français la comprennent , elle va s’enraciner en Tunisie. Mais le problème qui demeure pour nous les arabes musulmans ce n’est pas la montée des islamistes!!! Mais comment ils sont arrivés!!!!!
Visiblement vous avez du mal à comprendre ce que vous lisez.
Je dis exactement le contraire de ce que vous affirmez.
Quant à déduire mes opinions d’après mes origines, c’est la définition même du préjugé raciste.
Dommage que ce qui commence comme un article de presse objectif et authentique ne faisant que rendre compte et témoigner finisse en discours politique presque partisan pour ménager la chèvre et le chou..A trop vouloir dédouaner les gens de l’UGTT,le témoin perd de sa crédibilité..
Merci monsieur Brésillon pour votre témoignage et votre honnêteté. J’ai beaucoup apprécié dans votre conclusion ” Le rôle des journalistes en particulier n’est pas de choisir son camp, ni de faire plaisir à qui que ce soit. Mais d’essayer d’établir les faits et de donner les éléments de compréhension d’ensemble d’une situation. ” j’espère que nos journalistes arriverons à comprendre ce message. Ne pas avoir cédé aux pressions de ces derniers jour démontre votre courage et votre professionnalisme. TunLibre
Ben le mal est fait du fait de cette réaction incomplète à chaud.. Que ghannouchi te cite n’est pas forcement un honneur Thierry!.. Dans un tel contexte chaque expression qui n’est pas mise dans un contexte peut être exploitée. On était nombreux à s’étonner de ce post qui était bien à charge nonobstant les explications tardives.
Merci à l’auteur de sa mise au point qui dit le soin scrupuleux d’informer au plus près des faits et le refus de certaines récupérations éhontées de l’assaillant qui voudrait se passer pour victime. Combien même le service d’ordre de la centrale syndicale fut le premier à utiliser la force, n’était-il pas en état de légitime défense, surtout en l’absence de la police ? fallait-il attendre que les assaillants passent à l’acte, comme ils ont coutume de le faire ?
Qui ne sait que les travaux pratiques des gros bras de la Nahdha ne datent pas d’aujourd’hui. Leurs intimidations, leurs coups de force, de la poubelle renversée au tabassage en règle pouvant conduire à la mort, sont légion et ne constituent nullement une nouveauté. Jadis, c’était par le feu et le vitriol qu’il “défendaient” leur noble cause, transfigurée dans leur chronique en celle des damnés de la terre…
Dans quelle visée ces gens se trouvaient là, ce jour-là et à cette heure précisément ?
Nous n’avons pas vu les roses qu’ils apportaient en offrande, ni entendu les psalmodies qu’ils ont coutume de dispenser sans compter ailleurs et pour des causes bien plus rentables. Sans doute jugeaient-ils l’âme de Hached indigne de leurs versets, à moins que ce fût l’impureté des lieux ; et, en vérité, l’âme de Hached n’en a cure, quant aux lieux, n’y avaient-ils pas versé naguère, de leurs mains blanches, quelques poubelles ?
Tout cela est, hélas ! coutumier et il est à craindre que les populations s’y habituent ; mais l’intrigant dans cette nouvelle charge -est-ce d’ailleurs si intrigant ? c’est l’absence des forces de l’ordre -les visibles, en uniforme- lors d’une manifestation d’une si haute importance.
De sommeils en résurrections, le Ministre de la police s’acquitte bien de sa mission. En homme efficace, il fait bien son job : celui de son parti. Depuis son installation dans ce haut lieu qui a abrité de nombreux coups tordus et d’innombrables tortures. Pressé, il y a quelques semaines sur un plateau de télévision par un élu qui demandait son départ, suite à des faits analogues quoique plus dramatiques, il eut cette réponse à l’épreuve de tout, “on va enquêter d’abord, parler de démission viendra après !” Version hypocrite et en un peu plus vulgaire du fameux “circulez, y a rien à voir!”
Comme si l’inanité de l’action du gouvernement auquel il appartient était insuffisante, les milices de son parti et de leurs appendices, installent peu à peu, mais sûrement, un climat de guerre civile.
Le maintien au pouvoir est-il à ce prix ? Tout laisse à croire que la Nahdha persévérera dans cette stratégie d’enveloppement et d’intimidation meurtrière. Ses responsables de tous poils vont répétant qu’ils sont et le pouvoir et la vertu et la légitimité, comme leurs prédécesseurs ercédistes.
Gageons que cette fois encore, il n’y aura ni enquête véritable, ni remise en question. La fuite en avant comme seul horizon, ces gens-là sont crispés sur le pouvoir, puisqu’ils « le valent bien » comme diraient certaines bouches péripatéticiennes.
Rien a dire … merci pour votre objectivite Monsieur. Je vous suit sur rue89 depuis un moment et j’admire votre professionalisme qui malheureusement manque a 99% de nos journalistes en Tunisie dont la plupart des arrivistes profiteurs sur le compte de leur pays. On en a tellement besoin de journalistes comme vous en Tunisie … et meme en france aussi. En fait, en Tunisie, on a besoin de journalistes tout court …
Thierry, j’ai jamais insulté personne même toi!!!
Quand j’ai dir” voir tes origines” tu l’as compris mal, et ce que je veux dire:
Les français comme les européens et les américains vous êtes hostiles à l’islam et aux musulmans, et ça ne date pas d’aujourd’hui, réellement par exemple dans la société française vous avez des grands problèmes avec l’islam et les musulmans!! Donc ” voir tes origines” ce que en tant que français. Je suis pas raciste et d’ailleurs dans ma religion y pas de supériorité ni favorisme entre les race!! Le seul barème de favoriser c’est la foie et l’amour de dieu .
J’esperes que tu me comprends.
Bonjour,
J’adhère, bien sûr, à tout ce que dit M. Thierry Brésillon pour ce qui est de la déontologie journalistique. “Le rôle des journalistes en particulier n’est pas de choisir son camp, ni de faire plaisir à qui que ce soit” écrit-il à juste titre. Je ne connais pas M. Thierry Brésillon et ne mets nullement en doute sa sincérité et sa volonté d’objectivité. Il a aussi le droit de corriger le tir, ne voulant pas être instrumentalisé…Il n’en reste pas moins que sa mise au point est faible. Quelques citations pour le voir:
1.”Mais les militants de l’UGTT ont toutes les raisons de sentir symboliquement agressés”. Ici, c’est le “symboliquement” qui fait problème, comme si l’on peut attaquer quelqu’un sur cette seule base.
2. “Ils (les militants du syndicat) ont donc également des raisons de se sentir en danger”. C’est du même tonneau que 1 plus haut.
3. “Ce qui n’empêche que leur (les partisans d’Ennahdha) attitude est agressive, ils peuvent frapper violemment.”. Il suffirait donc que quelqu’un ait une attitude agressive pour que je le soupçonne et que je me défende avant qu’il m’attaque!!!
4. Il est vrai, et comme pour nous dire sa totale neutralité et son sens de l’équilibre, M. Thierry Brésillon ajoute ceci: “Il est difficile de dire en revanche si c’était leur (les partisans d’Ennahdha) plan ou s’il s’agit de l’expression de la colère déclenchée par la tournure des événements.”
Neutre, objectif et sincère, M. Thierry Brésillon l’est certainement. Mais un sentiment de doute persiste. Cette volonté d’objectivité, qui se meut très vite en une volonté d’équilibrer les choses, ressemble à s’y méprendre à une volonté de brouiller un peu les pistes, voire de priver Ennahdha d’un “témoignage” qui pourrait servir sa cause. Or, c’est bien connu, nous devons tous être contre Ennahdha ou, tout au moins, ne pas apporter de l’eau à son moulin. D’où donc pour moi la faiblesse de ce “témoignage”. Tout n’est cependant pas à rejeter dans cet article, puisque je fais mienne cette citation de l’auteur: “Chacun a des arguments qui peuvent être entendus, c’est un autre débat.” “Un autre débat” que l’auteur, me semble-il, n’est pas près de faire, peut-être de peur que ses propos soient “partagés dans des proportions démentielles”.
Tout indique, dans ce que j’ai écrit plus haut, que je suis un partisan d’Ennahdha. Je ne le suis pas. Ni de la Troïka, non plus. C’est que je suis mû, tout comme M. Thierry Brésillon, par une volonté d’objectivité, de ne pas alimenter la polémique, etc…J’y reviendrai certainement.
Vendu .
Bravo excellent exercice journalistique !
DITES !Tout le monde sait qu ‘ envoyer les pro ennahdha au local de l’ UGTT ce jour-là justement est une bêtise ;alors POURQUOI l’avoir fait ? Est-ce un plan diabolique d’ennahdha ou de l’un de ses chefs pour embraser le pays ? Ou affaiblir le pouvoir et le remplacer par une autre branche d’ Ennahdha ??
lors de votre premier temoignage vous etiez certain et neutre et vous affirmez que les manifestants etaient facifiques et que les gens de l’ugtt sont eux qui ont commencer les violences mais dans cette article vous essayez de vous debarrasser de ce temoignage en vous basant sur des propos non compris en arabe et dictés par votre confrère de kalima alors que vous connaissez trés bien la tunisie et meme le langage;est ce que monsieur vous avez subi des pressions pour changer votre témoignage?ET MERCI
Merci pour votre effort
Malgre que je suis partisan de la Troika, je trouve votre compte rendu assez objectif. C’est vrai que etre objectif a 100% est un etat ideal, mais quand meme vous avez essaye de l’atteindre.
Je souhaite que nos journalistes en Tunisie font pareil car avec cet incident comme avec bien d’autres, ils ne montrent qu’une seule face de la medaille. Bien sur il y a toujours des exceptions, mais par la definition meme de l’exception, ces journalistes sont rares.
Ce que ne trouve pas explicable a mon avis c’est lorsque vous dites:
“On ne peut pas lui faire dire que l’intervention du service d’ordre de l’UGTT est une agression gratuite dans un contexte détendu. C’est une réaction défensive dans un contexte où tout peut arriver.”
Je prends ca comme l’argument: la meilleure defense c’est l’attaque. Or on ne peut dans ce cas invoquer l’argument de defense car on a bien choisit volentairement de la transformer en une attaque. D’autant plus que comme vous l’avez mentionne plus haut, les pro-nahda etaient sans armes. Alors, on se defend contre quoi? Contre des slogans (aussi hostiles qu’ils soient) avec des batons. Donc batons vs slogans!!
La decision sage serait de faire appel aux forces de l’ordre (et non a ses forces de l’ordre) pour eviter une confrontation ce que la direction de l’UGTT a refuse au depart puis s’est contredit en disant que les forces ont tarde d’arriver.
Loin de cette scene et ses details. La facon avec laquelle ces incidents ont ete exploites laisse croire que l’UGTT ne cherchait pas a defendre “son honneur” beacoup plus que faire un exploit politique pour notament imposer son agenda. On n’a qu’a voir les revendications derriere l’appel de la greve pour s’en apercevoir.
Dommage qu’une organisation si grande par son histoire soit salie par une direction si etroite dans son esprit!
« Rubba ‘udhrin ‘aqbahu min dhanbin !» (Il est des excuses pire que les fautes !) dit un adage ancien.
Ce monsieur, Kamel Ben Mohamed, croisé à l’envers et roi de la nuance, écrit allègrement : « Les français comme les européens et les américains vous êtes hostiles à l’islam et aux musulmans, et ça ne date pas d’aujourd’hui,… ». C’est l’argumentation définitive qu’il a trouvée pour prouver qu’il n’est pas raciste ; d’ailleurs, affirme-t-il, sa foi le lui interdit ! Ben, voyons, puisqu’il le dit.
Pour ceux qui l’ignorent, « Kamel» -Kamâl en fait- veut dire « perfection » ; mais l’étymologie, décidément lacunaire -et peut-être aussi anti-nahdha- ne dit pas en quoi.
Oui , je suis pas raciste et je cherche pas des prétextes,mais pour ” les français …. Hostiles à l’islam”, il parait que tu lis pas, tu regarde pas les télés français, anglaises et américaines… T’a jamais parlé aux occidentaux … Et enfin tu connais rien de l’histoire .
Je sais pas ou tu vis exactement ! Sur terre .. Sur mars .. Bon, je veux pas rentrer dans des débat débiles … Essaie de lire le maximum possible.
Thierry
Votre long article dans lequel vous dissertez pendant un bon moment et où vous essayez de nous faire croire que vous avez été plus qu’objectif est le meileur garant de votre mauvaise foi. J’ai dit sur fb que vous deviez avoir été acheté par la Ennahdha je ne saurais pas dire comment mais je persiste et je signe
JE COMPREND LES PRESSIONS QUI ETAIENT EXERCEES SUR VOUS POUR VOUS CONTRAINDRE A FAIRE NUANCER VOS PREMIERES AFFIRMATIONS ET CONFIRMATIONS.
Monsieur Kamel Ben Mohamed qui tutoyez, comme vous militez, en rafale et à l’aveugle, merci pour le conseil. C’est vrai, on ne lit jamais assez.
Arrêtez cependant de tutoyer les gens qui n’ont pas gardé les boucs avec vous ; et puis lisez aussi un peu vous-même, un peu de… grammaire, si vous avez le temps. La grammaire est drôlement profitable, vous savez ! et qui relève du respect de soi. Ne dit-on pas chez nous “lisânuk hasânuk…”.
Un dernier mot, le dernier que je vous adresse ; c’est une question :
Diriez-vous de tous les Saoudiens, dont les chefs protègent le criminel que vous savez, et de tous les Qatari, dont les banques abritent et fructifient les milliards volés à notre peuple, qu’ils sont ennemis des Tunisiens -et, partant, de l’islam, si l’on suit votre lumineux raisonnement ?
Car vous faites de tous les Occidentaux, sans distinction -oubliant, ou ne sachant peut-être pas qu’il y a des Musulmans français, des Musulmans allemands et d’autres de diverses nationalités européennes et américaines-, vous faites de tous des racistes, sous prétexte qu’il existe dans leurs pays des islamophobes et des politiques dont le fond de commerce est le racisme, comme la religion l’est pour d’autres chez nous et autour de nous.
Le racisme que certaines législations répriment en tant que crime –devinez lesquels !- n’est rien d’autre, Monsieur, que cet aveuglement englobant et généralisateur.
D’abord tutoyez ce n’est pas du tout insulter! Et puis ce mode de politesse ” vous ” ça n’appartient pas à ma culture, voire ma langue.
Pour la perfection de la langue de Molière ou même la langue anglaise, je suis pas obligé d’etre brillant,dans ces langues.l’effet pour moi c’est l’essentiel: parler, lire et écrire d’autre langue que la mienne, c’est déjà pas pour moi , pourquoi? J’ai une langue “rabbanyya” langue sémite. Les autres langues ne sont pas à part l’hébreux et l’ancienne arménienne .
Pour , les arabes du golf se sont le pire ennemis de l’islam,se sont des traitres.
Pour les occidentaux, dans lleur majorité ils croient bien au choc des civilisation!!! Et quand je dis majorité sache bien que les minorité et les cas isolés et particuliers ne font pas la règle,également je crois pas au multiculturalisme, pourquoi? J’ai une culture islamique identique a part entière.
Si tu veux savoir ma façon de voir, la voila :
Je musulman simple et modéré ni radical, ni salafi ni rien , mais : il faut défendre cette religion que ce soit l’adversaire , c’est la démocratie ? Le droit de l’homme? La liberté de l’expression? Tous ça est dans l’islam, mais pour cette islam il faudra des hommes , la nation islamique est femme feuve!! Elle son chef !!!! Cela ne veut pas dire que suis partisan de cette Nahdha!! Eux même implantés par les américains!!! Donc pour le réveil de la nation islamique, il faut se débarrasser de tout ces traitres partout dans le monde islamique, au revoir.
Certains commentaires ressemblent a des commentaires de fan de football qui se plaignent que le journaliste sportif est plus complaisant avec l’équipe adversaire.
On peut disserter pendant des heures pour savoir si il y a penalty ou pas ou même si il avait des cartons rouge oublier avant se penalty. Mais reste que le journaliste a fait son boulot en relatant les faits et que le fan de football pourra toujours avec sa subjectivité manipulait les faits pour crier a l’injustice.
Restera que ce match était de piètre qualité et que les deux équipes sorte perdante. malheuresement, dans cette affaire c’est la qualité du championnat tunisien qui en pâtira.
merci beaucoup pour ce travail d’information. Les précisions sur cette journée historique seront certainement très utiles à tous ceux qui voudront comprendre l’enchaînement dramatique qui a conduit à la guerre civile en Tunisie
[…] L’étau se reserre aut » سليانة : الغاز المُسيل للد » Thierry Brésillon: Mon témo » كلام شارع في صفاقس : التونس » Ces gaz lacrymogènes qui no » […]
[…] CSI rencontre des responsables du gouvernement Jebali Suite à la recrudescence des provocations qui ont abouti à de la violence devant le siège de l’UGTT entre syndicalistes et militants d’Ebbahdha, l’opinion publique s’est divisée […]
[…] et le gouvernement Jebali vient de promettre une énième commission, cette fois-ci il s’agira des agressions contre l’UGTT qui ont eu lieu le 4 décembre dernier. Par ailleurs, il faudra revenir à l’une des premières commissions promises par le gouvernement […]
[…] du 4 décembre, Place Mohamed Ali.Un récit méticuleusement détaillé en a été fait ici-même par Thierry Brésillon. Il est conforme aux témoignages que mon confrère Rached Cherif et moi avions recueillis sur […]
[…] contre les manifestants de Siliana sortis exprimer leur colère, les violences du 9 avril 2012 ou les violences devant le siège de l’UGTT, M. Laaridh défie la réalité en se positionnant comme victime du régime Ben Ali, conscient de […]
[…] C’est la première fois que les barres de fer font leur retour sur la scène publique depuis les évènements du 4 décembre 2012, Place Mohamed Ali. La Tunisie serait-elle en train de renouer avec son passé politique jalonné de violences […]