Sur l’échiquier politique tunisien, y a-t-il une vie en dehors du duo Ennahdha / Nidaa Tounes ? L’hyperactivité du bipartisme qui se dessine prouve cette semaine encore que tout le reste n’est que littérature. Alors que la Constitution prévoit un régime de gouvernance mixte, Nidaa Tounes continue de raisonner en futur parti au pouvoir sous régime présidentiel. Après l’attentat meurtrier de Kasserine, la volonté de l’actuel exécutif va dans le sens d’un abaissement des contraintes législatives afin de permettre une intervention des militaires en milieu urbain. Pendant ce temps-là, Mohamed VI se plait en Tunisie et prolonge son séjour. Un « roi normal », presque insolite, séduit par une révolution qui a banni l’esprit du baisemain.
« Moi d’abord ! »
Samedi 7 juin, énièmes interminables tergiversations politiciennes au dialogue national. Les protagonistes se penchaient sur la proposition de Béji Caïd Essebsi de faire coïncider les législatives avec le second tour des présidentielles. Proposition rejetée à 10 voix contre 8.
La manœuvre est un rabais d’une première tentative qui demandait des présidentielles préalables aux législatives, suivie d’une deuxième tentative de convaincre l’opinion d’une concomitance législatives / premier tour des présidentielles.
C’est que Nidaa Tounes, conscient de ses forces (qui résident essentiellement en la personne de son chef) et de ses faiblesses (manque d’implantation en région) veut à tout prix éviter des législatives susceptibles de créer un état de grâce en faveur d’Ennahdha pour la suite des hostilités. A l’inverse, une consécration de son leader, Essebsi, pourrait créer ensuite un momentum inversant la tendance à l’intérieur du pays.
Principal grief invoqué par Nidaa, la non constitutionnalité de législatives préalables, l’actuel président ne pouvant prendre acte d’un scrutin, au moment où il perdrait sa légitimité issue de la constituante. Ainsi le parti se découvre une passion pour le légalisme constitutionnel, lui qui pendant des mois a prôné un coup de force pour dissoudre la seule entité élue du pays.
Au terme de ces tractations à huis clos, les représentants du quartet sont contraints d’annoncer une fois de plus la remise à plus tard de la décision finale, mais tout le monde a d’ores et déjà compris que c’est à l’Assemblée constituante qu’incombera de trancher, avec la majorité parlementaire que l’on connait. De quoi s’interroger sur l’utilité d’un Dialogue vain, décimé par les blocages.
« Reality check »
Samedi toujours, à la Kasbah, Ennahdha teste sa capacité à mobiliser ses bases, à l’occasion du 33ème anniversaire de sa création. Un chiffre somme toute aléatoire, un tiers de siècle, mais l’occasion est saisie pour donner le coup d’envoi effectif à sa campagne électorale, avec le premier rassemblement de cette taille depuis presque une année.
La veille, le journal d’obédience destourienne, le Maghreb, titrait « Ennahdha pour la première fois en deçà des 25% » d’intentions de vote, reprenant le dernier sondage en date de l’institut Sigma qui donne dans le même temps Nidaa à plus de 41%.
Qu’à cela ne tienne, des milliers de partisans disciplinés bravent la canicule (35 degrés à l’ombre). Sur place, le contraste est saisissant entre l’exposition historique arborant des coupures de presse à l’effigie d’anciens radicaux tels que Salah Karkar, et l’ambiance bon enfant parfois à faire pâlir l’AKP turc.
Pendant que certaines chaînes propagandistes continuent à dépeindre Ennahdha comme une obscure confrérie, le parti avance, faisant fi d’une diabolisation désuète.
Banderoles francophones, messages anglophones sur les T-shirts du staff « together we make a difference », mixité des stands, et même de l’art moderne et de la chanson sur scène… La volonté est claire de donner un coup de jeune à l’image du parti.
Certains slogans plébiscitant les forces de l’ordre, signalant cependant l’ancrage droitier du parti, tout comme le discours du cheikh Ghannouchi précédant les festivités, au Grand Hôtel d’el Menzah, un discours très axé sur l’attachement à l’identité arabo-islamique.
Autre paradoxe, la campagne est en outre assez décomplexée dans l’affirmation assumée du projet de société conservateur, en se plaçant sous le signe « Notre projet se poursuit », ou encore « Une idée ne meurt jamais ».
Deux « colombes » du parti brillaient en outre par leur absence : le secrétaire général démissionnaire Hamadi Jebali, ainsi que le vice-président du parti Abdelfattah Mourou, qui se serait excusé pour un déplacement imprévu…
Au final la journée donne le ton d’une campagne qui se veut confiante : « Chers frères anciens et futurs ministres », s’est adressé Rached Ghannouchi à une audience où figuraient des représentants d’Ettakatol et du CPR.
Autre enseignement, Ennahdha ne compte pas laisser à ses adversaires le thème du nationalisme : ainsi un hommage symbolique a été rendu aux martyrs sous le monument de l’esplanade de la Kasbah, avec profusion de drapeaux nationaux.
Le parti marche même sur les platebandes de son principal frère ennemi nidaaiste en prenant à son compte l’habit traditionnel du « sefséri », d’habitude l’apanage des « modernistes » adeptes du patrimoine local.
Bas les masques
Signé par Béji Caïd Essebsi, le télégramme de félicitations officielles de Nidaa à l’adresse de « son excellence le président Abdelfattah al Sissi » restera dans les annales de l’histoire des contre-révolutions, du moins celle des « reprises en main autoritaires », pour reprendre un euphémisme.
Tombée en disgrâce des Berges du Lac, la gauche d’al Massar se résout à un divorce à l’amiable avec Nidaa Tounes, s’agissant du volet politique voire électoral de ce qui reste de l’Union Pour la Tunisie.
Esseulé, autocratique dans sa gestion interne, et ami des dictatures régionales, le parti d’Essebsi semble déjà le quatrième candidat idéal à un futur axe al Assad – al Sissi – Bouteflika.
Nahdha et Nida ,deux facettes d’une meme médaille…la contre-révolution.
مانجّم نقول لغنّوشو شكوطوم كان صحة وبالشفاء! عطاه الوقت! الغلطة موش غلطتو مادام هالشعب المتخلف ما عندو حتى مشكلة بش يبوس يدين وساقين وحتى مؤخرات أمثالو من الدجّالين! برافو غنّوشو
Si les Tunisiens ne sont pas capables d’analyser et de tirer les leçons de la gestion désastreuse du pouvoir pendant la période écoulée,par Ennahdha et ses alliés d’Ettakatol et du CPR,qui font
profil bas pour de basses raisons électoraliste,et si ils ne se mobilisent pas massivement pour les contrer aux élections a venir ,alors la révolution sera bien morte et enterrée pour longtemps,car,
ne nous trompons pas,comme dit le poverbe :”Chassez le naturel ,il revient au galop”,et Ennahdha
est bien une “obscure confrérie”,n’en déplaise a l’auteur propagandiste……
En guise de “Polit-Revue”, on a droit à un énième soutien, à peine dissimulé derrière des formules qui prétendraient au “regard détaché”, pour Ennahdha.
Toutes les circonvolutions et les volte-faces de son leader sont valorisées, et rapportées comme la marque d’un grand leadership, décomplexé, capable de lever des troupes à faire pàlir (qui?)…bien sùr, Nida Tounis, et son chef, réduit à n’ètre que le meneur d’un parti ossifié qu’il dirige tel un potentat.
Tant de parti-pris qui se voudrait la présentation et analyse des faits politiques échoue à n’ètre qu’un soutien déguisé à l’islamisme Nahdhaoui, dont on sait la capacité à cultiver les valeurs démocratiques, belles paroles d’un coté et et tactiques, magouilles et collusions avec les terroristes , de l’autre.
Se vouloir partisan de telle ou telle option politique en l’affichant, c’est ce que la nouvelle donne, en Tunisie, autorise. Toutefois, on imaginerait aisément, que cela ne ressortit pas du tarvail journalistique, encore moins d’un écrit qui prétend à la neutralité analytique.
En quoit un “ancrage droitier” lorsque Ghannouchi affirme qu il n y pas de conflit entre l islam et la modernité ? affirmer que Bourguiba et ses elites dictatoriales ne pouvaient s imaginer concilier
modernité l islam et que leur dictature a tout fait eradiquer l Islam local et de par la faciliter
un islamisme extremiste etranger est ce un ancrage a droite? C est lorque Ennahda presentera son programme econ0mique, social et politique qu on pourra debatre d un eventuel ancrage a droite , centriste ou a gauche….
Je n’ai pas l’habitude de prendre la défense de quiconque mais je trouve la taxation de l’auteur de “partie prise” et “propagandiste nahdhaouis” un peu déplacé. Selon ma modeste compréhension, il a uniquement relaté des faits. On peut s’entendre ou pas sur l’analyse qui en découle. Ceci dit, je vous accorde que Ennahdha est une “obscure confrérie” qui a des connivences avec le terrorisme international. Mais que font les “opposants” d’Ennahdha sur le terrain autre que répéter ce refrain sans rien faire de concret au point de l’user et le décrédibiliser? Sinon, Ghannouchou Chocotom est le terroriste en chef du Chocotom Party. C’est vrai! Mais pour les défenseurs de l’énergumène qui s’appelle Béji Caid Sebsi, pouvez-vous oser nier que ce vieux Gourou est un terroriste d’état qui, en étant à la tête du MI de Bourguiba, a supervisé en personne les tortures des gauchistes de perspectives et des youssoufites et a ordonné de tirer à balles réelles sur la foule au Ouerdanine en 1968? Ce vieux mafieux a avoué sur Aljazeera avoir falsifié les élections de 1981 et ne fait depuis le sombre 23 octobre 2011 que comploter contre le pays en étroite collaboration avec les boukachtas du golf et de ses patrons à Paris!
Puis, il est vrai que les Chocotomistes occupent le terrain progressivement avec une rhétorique réinventée (islamisme conservateur qui désormais se réclame plus attaché à la culture locale que celle de la confrérie. Regardez les affiches et écoutez les discours des derniers meetings des chocotomiens pour le savoir! est-ce sincère ou non? wait and see!). Et que font les salauds de l’opposition à part faire la queue sur les plateaux télé et radio ??
Il est sûr que la Tunisie ne peut avancer avec ces deux criminels à la solde de l’étranger, soient les vieux gourous Ghannouchou et Béji Kou3 Bou3 ! Tout le reste n’est que détail !
what can be said of all this:
the same shit is resurfacing and hitting us on the face.
two vile terrorists are heading two hopeless bunches.
what hope has tunisia got when what is on offer can be
described as a choice between a bullet or a can of poison.
the stink of those two :beji and shit face ghannouchi can
felt or smelt as far here as australia.
.poor tunisia….lets cry for u tunisia not rejoice at this horrible choice.
tunisia deserves better than that.
Relever une constante dans le “parti-pris” en faveur des Nahdhaoui serait “déplacé”, dites-vous?
Puisque vous considérez négativement, comme nombre de citoyens, l’hégémonie des “chocotomistes”, comme vous les nommez, nous avons en partage une identique analyse sur ce point, au moins.
Mais, ce qui me parait douteux et peu productif pour l’heure, c’est de tenir des discours qui flirtent dangereusement avec le “Tous pourris”, signe d’un moment sombre. Ou bien, soutenir que les islamistes seraitent porteurs d’un projet. Ou mieux encore, une vacuité de projet par l’incapacité des uns et des autres à proposer une perspective capable de répondre aux attentes de la population.
Je ne crois pas davantage à la probité des hommes qui firent carrière sous Bourguiba, ni à leur conversion subite en “démocrates”, et ne me range pas dans le camp de leurs soutiens. J’incline à considérer favorablement les laics, parce qu’ils me paraissent moins liberticides dans leurs visions, et moins portés à se croire “l’incarnation du Vrai”. Avec eux, et face à eux, la société civile a quelque légitimité et peut agir en mobilisant ses énergies pour influencer les choix politiques. Faute de mieux.
Avec les islamistes, aucune légitimité autre que la religion n’est digne à leurs yeux: ils sont la religion, ils en détiennent les clés tels des gardiens du Temple, et en imposent une lecture et une pratique liberticides et terroristes. Et, puisqu’ils sont de bons disciples du “capitalisme sauvage”, point de justice sociale, mais simplement la Zakat.
Je ne renvoie pas, dos à dos, tous les partis et mouvements politiques. En réaliste, je tente de me garder du pire.
Sache la providence nous en prémunir!
@Houcine:
Citation: “Mais, ce qui me parait douteux et peu productif pour l’heure, c’est de tenir des discours qui flirtent dangereusement avec le “Tous pourris””
Les islamistes sont fascistes. Les RCDistes/Destouriens le sont aussi. Les islamistes sont démagogiques. Les RCDistes/Destouriens le sont aussi. Les islamistes sont liberticides. Les RCDistes/Destouriens le sont aussi. Les islamistes sont à la solde de l’étranger. Les RCDistes/Destouriens le sont aussi. Les islamistes sont contre les acquis sociaux. Les RCDistes/Destouriens le sont aussi. Les islamistes sont pour le capitalisme farouche. Les RCDistes/Destouriens le sont aussi. Les islamistes sont incultes et contre la culture. Les RCDistes/Destouriens le sont aussi. Les islamistes sont aussi incultes que mes chaussons. Les RCDistes/Destouriens le sont aussi. Les islamistes sont corrompus. Les RCDistes/Destouriens le sont aussi. Ghannouchou est un chef-terroriste. BCS est aussi un chef-terroriste. Ghannouchou terrorise au nom du Bon Dieu. BCS terrorise au nom de la modernité. Ghannouchou s’envole régulièrement à Ankara et Doha pour comploter contre la Tunisie. BCS, lui, s’envole à Dubai et Paris pour les mêmes desseins. etc… etc… etc…
Le projet des RCDistes/Destouriens est aussi obscure, sombre, rétrograde et fasciste que celui des islamistes. 56 ans d’exercice du pouvoir nous renseignent sur l’ampleur des dégâts des premiers envers la nation et le peuple. Pour les seconds, nous avons eu un avant-gout de 24 mois durant lesquels ils ont eu moins du dixième du pouvoir dont jouissaient jadis les RCDistes/Destouriens. Mais les expériences soudanaise, afghane, somalienne, iranienne et autres durant plusieurs décennies peuvent nous indiquer ce qui attend la Tunisie si les Chocotomistes prennent le plein pouvoir en Tunisie.
Pour moi, il n’y a point de différence entre deux entités aussi obscurantistes que dangereuses, soient Ennahdha et ses satellites d’un côté et Nidaa RCD et ses sbires de l’autre. Dans le fond, il n’y a pas de différences entre les deux projets. Seul et unique différence c’est la référence pour laquelle on torture les gens, on pille le pays et on rend esclave tout un peuple! Moi, simple citoyen de ce pays martyr, je ne peux donc choisir entre la peste et le choléra. Les deux sont à guérir plus tôt qu’à en mourir!
Sinon pour le “Tout pourris”, c’est une réalité qu’il faut dénoncer haut et fort avant que ça ne soit trop tard! Ennahdha est pourrie! Nidaa RCD est pourrie! Hamma Chalghouma est pourri! Néjib Zenbawi est pourri! La gauche est pourrie! La droite est pourrie! La classe politique dans sa majorité est pourrie! (La minorité d’exceptions telles que Mohamed Abbou et Mohamed Hamdi sont inaptes à faire bouger les choses) Les syndicats de tous bords sont pourries! L’administration est pourrie! La police est pourrie! Les médias, de tous bords, sont pourris! Les hommes d’affaires dont la majorité sont des criminels! Le peuple dans la majorité est pourri! Il faut l’avouer!
Finalement, ce sont justement les calculs de genre “Nidaa/RCD/Destour moins liberticides que les islamistes” qui risquent de tout capoter! Si vous trouvez que permettre une bière (sous Nidaa/RCD) est mieux que l’interdire (sous Ghannouchou et Cie), tu as tout faux! De part, parce que sous (Nidaa/RCD), prier ou se voiler sera un délit ce qui ne l’est pas sous Ghannouchou et sa bande. Puis la liberté est un tout! soit on est libre, soit on l’est pas! Donc pour moi, soit je prends tout soit je lâche tout!
Et une “révolution” c’est un moment historique pour tout prendre ou tout lâcher! Voilà!
@Tounsi,
Votre colère est compréhensible, mais elle vous porte à m’attribuer des sympathies pour la Droite qui a gouverné le pays depuis l’indépendance parce que je consacre l’essentiel de mon propos à dénoncer les visées islamistes.
Vous dites qu’ils sont “tous pourris”; le peuple Tunisien aussi? Pardonnez-moi de ne pas partager cette perspective. Le moment historique que vit ce pays en montre le contraire par la vivacité des engagements citoyens divers.
En vérité, une lecture sombre de ce qui a lieu montre tout l’intérèt que les uns et les autres portent à la chose publique, et l’espérance qui les meut en faveur de cette “expérience” qu’ils voudraient voir réussir.
Une “révolution” est certes un moment historique fort. S’y expriment la vie et l’espoir du peuple, mais se termine souvent par l’installation d’un pouvoir qui prétendra l’incarner ou l’avoir combattue, alors qu’il n’est que le résultat des luttes et des rapports de force antagoniques.
Dans le meilleur des cas, nous y aurons gagné la liberté du citoyen dans un pays respectueux des droits des gens; au pire, nul ne pourra effacer des mémoires l’expérience vécue, ni certains de ses acquis. Notamment, celui de la liberté d’expression.
Je préfère croire que le pire ne nous attend pas. J’y contribue en soutenant cette option, et l’exprimerai par mon vote, dont vous devinerez aisément qu’il n’est pas acquis aux islamistes ni aux Rcd…
Encore une fois des louanges à son sheik ….. apres sa fatwa sur la radio a quelques jours du ramadan ..vont ils le feter à la sousse bomber ou à la babsouika “jehennem sur terre ” ??
Il est vrai qu apres le retour du jihadcharter epaulé par les frontieres passoires ..on peut s attendre à un grand feu d artifice second modele ..un genre chaambi summer fire 2 !!
Ghannouchiser rend l esprit inerte pour rencontrer des “cieux – vierges lands” arrosés au chocotom
@Houcine:
Citation: “Votre colère est compréhensible, mais elle vous porte à m’attribuer des sympathies pour la Droite qui a gouverné le pays depuis l’indépendance parce que je consacre l’essentiel de mon propos à dénoncer les visées islamistes.”
Je souhaite préciser que je ne vous accuse pas d’être pro-Bajbouj! D’abord, je respecte ton choix de choisir le camp que tu estimes le meilleur. Puis, moi, je souligne plus une rhétorique qui revient souvent depuis l’apparition de Nidaa Tounes: l’idée de choisir le moins pire ou plus tôt le plus progressiste à défaut de l’inexistence dans le pays de formations politiques démocratiques et progressistes à la fois. Les gens qui font la propagande pour cette idée (du vote “utile”, enfin utile pour qui (si ce n’est pour une minorité)?) que je trouve hyper-démagogique et même stupide négligent un fait saillant de cette droite bourgeoise, élitiste, autoritaire et garante des intérêts étrangers, le fait simple et tangible que cette droite Destourienne/RCDiste n’était et ne sera jamais progressiste et moderniste. Preuve à l’appui, juste à titre d’exemple, son attachement éternel à un Code de Statut Personnel (CSP) caduque et dépassé par les événements (désormais anti-constitutionnel). Ceci dit, pour moi, il n’y a jamais de progressisme et de modernité en absence des libertés fondamentales ou en présence d’une pseudo-liberté surveillée (comme c’était le cas sous Ben Ali et Bourguiba) ou pire une liberté sélective et sectaire (i.e. on autorise l’alcool pour les “libéraux” et on interdit le voile pour les “religieux” ou vice-versa). Tout mon raisonnement repose sur cette relation fondamentale qui relie les libertés au progressisme et modernité. et qui réfute en bloc cette idée absurde de vote utile pour Mister No7kom Wa7di!
Citation: “Vous dites qu’ils sont “tous pourris”; le peuple Tunisien aussi? Pardonnez-moi de ne pas partager cette perspective. ”
Personnellement, ne je n’adhère pas aux visions puristes qui d’une façon plus démagogique et opportuniste qu’innocente mettent le peuple au dessus de toute critique. Chaque matin, je me regarde dans le miroir pour soulever la mocheté de mon apparence et l’obligation de se raser, se brosser les dents, etc. pour l’améliorer! Ce peuple aussi doit se regarder dans le miroir du monde, de l’histoire et de l’humanité pour soulever sa médiocrité et ses déficiences! Bourguiba, l’autocrate qui a enraciné le régionalisme, la culte de personne, la torture et l’excès de zèle dans le pays ne vient pas de la Corée du Nord. Ben Ali qui a fait du népotisme, le despotisme et la kléptocratie un mode de vie ne vient pas du Cuba. Ils sont issus tout comme Ghannouchou, Tartazouki et Beji Kou3 Bou3 de ce petit peuple qui fait de l’incivilité sa religion. Un peuple qui se cache derrière un masque hypocrite de conservatisme pour se permettre tous les vices et toutes les dérives tant légales que morales! Il s’agit de ce petit peuple qui fait des dizaines de milliers de grèves chaque année pour obtenir des augmentations de salaires alors qu’à la fin du WWII, les allemands et les japonais travaillaient en moyenne 16h/jour pour reconstruire leurs pays. C’est ce petit peuple de cons et d’imbéciles qui crée des associations de chômeurs non pour chercher des fonds coopératifs en vue de lancer de petits projets pour chacun mais plus tôt pour obliger l’état déjà englouti par 600 milles emplois de recruter ces chômeurs ou pire leur accorder une indemnité mensuelle alors qu’ils se la coulent douce au café du coin en harcelant la gente féminine! C’est ce petit peuple qui se revendique “musulman”, “combattant” et “fier de l’être” alors que sa consommation d’alcool augmente en moyenne de 30% chaque année (pour ne pas parler de la drogue, du fléau de prostitution/viol/mères célibataires/crimes conjugaux/et autres, Si Âlaa saura en parler mieux que moi). C’est ce petit peuple qui fait de l’évasion fiscale et la contrebande son sport national. C’est ce petit peuple qui continue à diviser ses voix entre deux terroristes de la pire espèce (selon les sondages). C’est ce petit peuple qui ne rougit pas en balançant sa poubelle par la fenêtre, violant la file d’attente en magasin, grillant un feu rouge ou un passage à niveaux, etc. etc. etc. À mon avis, perpétuer cette vision idyllique et idéaliste d’un peuple dans sa majorité ingrat, ignorant (79% lisent moins d’un livre par an et 4/5 individus n’ont jamais mis les pieds dans un théâtre selon les chiffres du ministère de la culture), hypocrite, fainéant, opportuniste et égoïste ne peut rien donner de positif. Le confronter à son amère vérité et le mettre à nu devant ses tares et ses maux ne plaira pas certainement aux seigneurs de la guerre (pour le pouvoir) et la basse classe politique comme à une majorité de ce peuple égaré mais fera secouer les consciences de beaucoup d’individus qui jouissent encore d’un minimum de lucidité et discernement. En fait, tout projet politique qui vise à améliorer cette réalité terrifiante et faire évoluer les choses devrait en partie se reposer en premier lieu sur ces individus là. Perpétuer la légende urbaine que nous sommes “le meilleur peuple qui puisse exister” et “l’autre c’est l’enfer” ne peut qu’être contre-productif. Bien sur, par “peuple” et “petit peuple” comprenez “une majorité de tunisiennes et de tunisiens”!
Citation: “Dans le meilleur des cas, nous y aurons gagné la liberté du citoyen dans un pays respectueux des droits des gens; au pire, nul ne pourra effacer des mémoires l’expérience vécue, ni certains de ses acquis. Notamment, celui de la liberté d’expression.”
Un despote, une fois au pouvoir, fera de façon à ce que la vérité soit le premier martyr. La liberté d’expression, seul acquis de cette révolte avortée jusqu’ici, est l’ennemi de tout despote à venir qu’il soit de gauche ou de droite. Donc il ne faut pas compter cette relative “liberté d’expression” comme un acquis éternel. L’exemple du maréchal Sissi et l’émission satirique de Bassem Youssef “le programme” suffisent comme exemple.
Citation: “Je préfère croire que le pire ne nous attend pas. J’y contribue en soutenant cette option, et l’exprimerai par mon vote, dont vous devinerez aisément qu’il n’est pas acquis aux islamistes ni aux Rcd…”
L’optimisme fait renaître les âmes. L’espoir est essentiel dans tout combat. Cependant, compter sur des lois sous les minimas internationaux de transparence, de contrôle et d’impartialité en matière d’élections et sur des instances qui ont été mises en place pour “partager le gâteau” entre des acteurs d’un cercle fermé bien précis ne me donne pas trop d’espoir. Quand les jeux sont faits, il faut changer les règles au lieu d’espérer que l’adversaire (lui-même arbitre) soit indulgent et honnête. Le cas du tartour égyptien Sabbahi dans le simulacre d’élections égyptiennes est à méditer.
Merci