Le climat autour des votations présidentielles qui ont commencé en Europe depuis hier et ce jusqu’au dimanche prochain ressemble fort à celui dépeint avec talent dans le roman de Gabriel Garcia Marquez auquel j’emprunte le titre.
Non seulement le candidat en place se représente, sur insistance et prière de son électorat, fidèles eunuques émasculés (litote) qui voient en lui le choix unique, forcément puisqu’il est le seul côté en « bourses », mais le plus ahurissant, et c’est unique en Tunisie, les autres concurrents de l’opposition autorisée appellent à voter pour lui ! Je ne peux que m’insurger contre l’usurpation du droit à s’appeler « parti politique » quand on oublie, ignore et surtout n’a pas la volonté que sa raison d’être c’est la conquête du pouvoir. Je suis sidérée devant les appels en toute bonne foi de ces candidats : est-ce leur candeur désarmante ou leur manque de virilité qui m’émeut le plus ?!
Comme je l’avais annoncé sur des posts précédents, je ne suis pas adepte du boycott, car les absents ont toujours tort. Mes amis et moi résidents en Suisse nous sommes rendus sur le lieu de vote mis à disposition par l’embassade. Les élections se déroulent dans un climat de déjà vu : désintéressement total, les Tunisiens ne voient pas d’intérêt à venir exercer le droit le plus sacré du citoyen helvète.
Jouissant de la double nationalité, je compare mes sentiments face à un même geste. Lorsque le peuple est appelé à se prononcer sur un projet du parlement ou sur le texte d’une initiative populaire, non seulement le projet est connu de tous dès qu’il a obtenu la majorité du vote du parlement, mais également l’initiative dès sa formulation, avant même l’obtention du nombre nécessaire de voix qui la soutiennent pour être étudiée et mise en votation populaire. Le citoyen est informé des enjeux, il y prend part, il confronte les idées des uns et des autres, se forge une opinion propre…
Les médias écrits et audiovisuels se mettent au service de l’information et tout le monde a le droit de défendre ses opinions, même les plus extrémistes. Je me félicite de ce climat démocratique auquel je prends part et grand plaisir et ne manque aucun suffrage, soit en allant déposer mon bulletin dans l’urne aussi souvent que possible, et faisant usage du vote par correspondance comme alternative au manque de disponibilité. Ce geste citoyen j’en suis fière, il me tient à cœur encore plus que la photo du Matterhorn ou le chocolat noir Frigor de Caillers.
Comment alors ne pas aller voter quand il s’agit de choisir un président pour mon pays de naissance, la Tunisie ? Il est vrai que « choix » n’est pas le terme qui convienne en l’occurrence, mais se désintéresser du sort de mon pays tout simplement parce qu’un despote estime qu’il est irremplaçable, conforté en cela par une bande de cire-pompes est pour moi aussi irresponsable. Ce n’est plus le même sentiment de fierté qui motive mon geste, encore moins celui du découragement ou de la résignation, mais bien celui de la contestation. Dans le bureau de vote il n’y a que 4 feuilles, la rouge portant le nom de Ben Ali, la jaune ocre celle de Bouchiha, la brune celle de Inoubli et la bleue ce Ibrahim.
Il n’est pas prévu de vote blanc, mais nous étions préparés à cette éventualité et avions prévu des feuilles blanches. Aucun candidat n’est digne de notre confiance, nous attendrons que se profile un nouveau candidat, homme ou femme, avec ce qu’il faut d’ambition de tempérament et de crédibilité pour rassembler sous une même étiquette les courants d’opposition éparpillés. En attendant, j’espère bien que le résultat des votations sans surprises quant à l’identité du vainqueur soient un tantinet plus crédibles : au lieu de 97,6% des voix pour Ben Ali, validez s’il vous plait les bulletins blancs et ramenez le taux à 98,6 !
Alyssa
Nous vous remercions pour avoir exercer votre droit et aller voter pour l’élire notre future président. Par contre, selon une source très fiable, aucun comptage officiel des voix ne sera fait. Merci quand même
Bonjour,
Je suis très heurté de constater que mon commentaire a été supprimé par vos soins alors qu’il ne comporte aucune injure ou diffamation. Vous implorez une liberté d’expression sauf que vous ne l’appliquez pas à vous même. C’est facile de critiquer lorsque nous sommes de l’autre côté.
Je pense que si de gens comme vous auront un jour le pouvoir vous seriez le pire de oppresseur.
Merci pour la liberté
Bonjour Anonyme-RCD,
Avant de te réponde laisse moi te rassurer que personne ici ne veut prendre le pouvoir ! nous sommes des citoyens tunisiens comme toi qui s’intéressent à leur pays.
maintenant concernant ton commentaire qui était par ailleurs très intéressant n’a pas été effacé par nos soins mais par les soins de ceux qui ont fait du piratage et de la censure leur seul programme politique. comme nous l’avons annoncé ce blog a été piraté et la sa base de données effacée ! je te cite le passage :
“Tristement habitués à ce genre d’attaques, nous avons pris l’habitude de faire des sauvegardes régulières de notre base de données ce qui nous a permis de remettre rapidement le blog en ligne. Malheureusement certains des commentaires – ceux validés lors des dernières 24h – n’ont pas pu être récupérés et nous nous en l’excusons au près de nos lecteurs et lectrices, de plus en plus nombreux pendant cette période de « mascarade électorale ».”
Donc comme tu peux le voir ton commentaire est une victime collatérale des barbouzes du régime.
Ton commentaire, si je me rappelle bien, affirmait il n’y aurait pas de dépouillement lors de ces éléctions. peux-tu nous en dire plus ?
Je vais essayer de récupérer le commentaire de Anonyme-RCD, il doit être quelque part dans notre boite email. Anonyme-RCD, avant de nous accuser, prières de bien vouloir lire notre article relatif au piratage de notre site ici: http://is.gd/4xvwa
et voilà, le commentaire est là, en haut, je viens de le récupérer de notre boite mail
Anonyme_rcd censuré ??? impossible ! à moins que tu ne sois d’un avis contraire à la ligne directrice du site : c’est cela “leur” liberté d’expression, cette liberté qu’ils réclament à cor et à cris.
N’ont-ils pas choisi d’être mi-cartésiens ? Ils ne retiennent de Descartes que le ” Je pense…”, pour le terminer par “tu suis”. “je pense, donc, tu…suis” (du verbe suivre, bien entendu!!!
Quand serions-nous adultes ???
hamadi khammar
@ hamadi khamma:
billahi depuis quand on t’as censuré sur nawaat ou censuré qui que ce soit?
ياخي ريتني شادد مقص في يدي؟؟؟؟
et voilà, maintenant ça va devenir une mode sur nawaat, il y a toi, ce Anonyme_rcd et Zbiss qui sont en train de m’accuser, évoquant un problème, inéxistant, de censure sur nawaat.
Je crois que les intervenants qui vous accusent de censure feraient mieux de s’en assurer avant
Merci à tous