Justice transitionnelle et peur de l’impunité. Voilà les vraies préoccupations des Tunisiens en ce moment, selon le rapport du International Crisis Group (ICG) Tunisie : lutter contre l’impunité, restaurer la sécurité. Dans son rapport le ICG analyse la situation actuelle du pays et explique, que, selon lui, la Tunisie est sur le chemin d’une transition réussie : des élections libres ont eu lieu, l’opposition d’hier est aux commandes aujourd’hui, la société civile s’organise, la liberté d’expression prend ses marques…
Mais la sécurité comme la question de la justice posent problème. Ainsi la police, rejetée par la population, semble inefficace et ne fait parler d’elle que lorsqu’elle utilise, encore, la violence comme réponse. Les changements de comportements prennent du temps. Un temps infini quand on voit que les procès de membres de l’ancien régime peinent à aboutir par exemple.
C’est que, sous couvert d’un traitement modéré des restes de l’ancien régime, de nombreux citoyens craignent que l’on ne confonde justice transitionnelle et réconciliation nationale. Or pour passer à la deuxième étape il faut d’abord reconnaître les fautes et non les passer sous silence.
Tout le travail est là : reconnaître les traumas des blessés et des martyrs de la Révolution, des anciens prisonniers politique, de tous ces citoyens lésaient d’une manière ou d’une autre par l’ancienne dictature… pour partir sur des bases saines. Et c’est avec la mise en place d’une institution judiciaire indépendante, avec des changements importants au sein des ministères de l’Intérieur et de la Justice, que l’on arrivera à résoudre les problèmes.
Pour tendre vers cela le ICG a émis plusieurs recommandations à l’attention du gouvernement, de l’ANC, du ministère de l’Intérieur, du ministère de la Justice, des partis politiques, de la société civile… Reste à espérer que ceux-ci prendront le temps de les lire et, accessoirement, de les mettre en application.
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