Habib Kazdaghli répondant aux médias en face du tribunal de première instance de la Manouba. Crédits photo: Rached Cherif | Nawaat.org
Habib Kazdaghli répondant aux médias en face du tribunal de première instance de la Manouba. Crédits photo: Rached Cherif | Nawaat.org

Jugement mis en délibéré après les plaidoiries

Ce devait être l’ultime confrontation entre le doyen de la Faculté des Lettres, des arts et des Humanités de la Manouba, Habib Kazdaghli, et ses accusatrices. Après avoir écouté les plaidoiries, le tribunal de première instance de la Manouba a décidé mercredi de mettre en délibéré le jugement pour un verdict attendu le 17 janvier prochain.

Le professeur Kazdaghli est poursuivi après avoir été accusé par deux étudiantes en Niqab d’avoir giflé l’une d’elles, des faits pour lesquels il risque jusqu’à cinq ans de réclusion. Les deux jeunes femmes, dont l’une avait été exclue de la faculté pour refus systématique de se dévoiler en salle cours, sont elles-mêmes accusées par l’universitaire d’avoir pénétré de force dans son bureau et de l’avoir saccagé. Les faits se sont déroulés en mars dernier dans le prolongement du sit-in d’étudiants salafistes qui avait paralysé la faculté pendant près de deux mois.

Importante mobilisation de soutien au doyen

Quelques dizaines de supperters du doyen encadrées par un imposant dispositif de sécurité. Crédit image : Rached Chérif | nawaat.org
Quelques dizaines de supperters du doyen encadrées par un imposant dispositif de sécurité. Crédit image : Rached Cherif | nawaat.org

« J’ai confiance dans la justice », a confié aux médias Habib Kazdaghli en sortant du tribunal devant lequel s’était rassemblée comme chaque fois une foule de soutien au doyen encadrée par un imposant dispositif de sécurité. « Nous défendons l’État de droit et les institutions », a ajouté l’universitaire, dénonçant son procès comme « une vaine tentative de mettre à genoux les universitaires et de miner le fonctionnement démocratique de l’université ».

Parmi les personnes venues manifester leur solidarité figuraient de nombreux syndicalistes et universitaires, dont des représentants du SNES-UP (Syndicat national de l’enseignement supérieur de France). La société civile était aussi mobilisée avec notamment la présence du président d’honneur de la LTDH Me Mokthar Trifi, ainsi que des personnalités politiques de l’opposition telles que Said Aidi (Joumhouri) ou Ahmed Brahim (Al Massar).

Vers un non-lieu pour Habib Kazdaghli ?

La défense a semble-t-il réussi à invalider les arguments de l’accusation et à pointer la faiblesse du seul témoignage produit par l’accusatrice, à savoir celui de l’autre étudiante, elle aussi poursuivie pour attaque du bureau du doyen. Pour sa part, le ministère public n’a requis aucune peine, s’en remettant au jugement de la Cour. Si ces recommandations sont suivies, le procès pourrait aboutir dans 15 jours à un non-lieu favorable à M. Kazdaghli après près d’un an de procédure.

Rached Cherif