La crise syrienne bat son plein, les morts se comptent désormais par dizaines de milliers. Le nombre de réfugiés a atteint le premier million avec l’arrivée de Bushra au Liban, déclarée symboliquement par l’UNHCR comme la millionième réfugiée syrienne.
Dans ce pays voisin, conscients de la réalité politique en Syrie, les Libanais ont déjà choisi leurs camps en fonction de leur appartenance politique locale. Les deux grandes tendances au Liban sont d’un côté le 8 mars, un groupe qui réunit le Hezbollah chiite et ses alliés chrétiens comme le CPL de Michel Aoun ou les Marada de Suleiman Frangieh. Ce dernier n’a jamais nié les relations privilégiées qu’il entretient avec le régime baasiste, allant même jusqu’à considérer Bachar al-Assad comme un ami personnel proche.
De l’autre côté, les anti-régime, le clan du 14 mars qui regroupe principalement le Courant du Futur de Saad Hariri et les Forces Libanaises de Samir Geagea. Abstraction faite des complexités inhérentes aux deux clans, les positions au Liban sont tributaires des appartenances politiques des Libanais à l’un ou l’autre des clans et paraissent claires et nettes depuis des années ne renfermant ainsi aucune surprise pour l’observateur, chacun des clans continuant à soutenir son camp au déclenchement de la crise syrienne.
En Tunisie, en revanche, tel n’est pas le cas. Et l’évidence semble céder la place à l’absurdité aux yeux de certains syriens anti-régime. Car ces mêmes Tunisiens qui ont combattu des années durant la dictature de Ben Ali, s’érigent en fervents défenseurs du régime baasiste dont l’aspect totalitaire est incontestable. La Syrie est bien loin de ce petit pays, paisible jadis, où l’économie reposait sur le tourisme avant le soulèvement de janvier 2011, et qui a vu apparaitre les islamistes d’Ennahda à la tête de l’Etat suite à des élections fortement contestées.
Les Tunisiens qui, animés par un sentiment d’appartenance à la « nation arabe », se sentent tout autant concernés par la crise syrienne, semblent ne pas posséder les clefs de lecture nécessaires pour appréhender la situation dans ce pays du Machrek. Mais, à l’image des Libanais, ils font leurs choix en fonction de la situation politique locale.
Le fiasco du parti Ennahda depuis son accession au pouvoir, et qui se manifeste dans les résultats catastrophiques qu’il a réalisés en termes de sécurité et de croissance économique, alimente la hargne des Tunisiens.
Comme la branche tunisienne des frères musulmans soutient ouvertement les Djihadistes en Syrie, les Tunisiens laïques soutiennent quant à eux Bachar al Assad. Ils le décrivent comme un défenseur de la laïcité. En revanche, la réalité géographique les empêche de connaître, et de disséquer le vrai du faux des horreurs que le régime baasiste a fait subir à son peuple.
Un régime qui a inventé des modes de torture qui ont échappé même au génie Nazi. Certains avancent la thèse de la dominance des dictatures dans les pays arabes et la pose comme une réalité inéluctable légitimant ainsi l’accaparement du pouvoir par la dynastie al Assad.
Ils ignorent qu’il est vrai que dans les pays arabes on torture les prisonniers politiques pour les faire avouer, et qu’en Syrie on les torture pour le plaisir de torturer, comme s’accordent à dire pléthore de chercheurs et de spécialistes de la région.
En février 2013, Bachar al Assad a bombardé des villages entiers par les missiles Scud. Ce fut une première. Jamais un régime n’a utilisé ce type de missiles contre son propre peuple. Les laïcs tunisiens réunissent ces informations sous le signe de la propagande médiatique anti-régime. Contrairement aux Libanais, ils n’ont pas subi dans leur propre chaire les supplices infligés par le régime tyrannique assadien.
Les laïcs tunisiens sont aussi bien loin des élites syriennes qui ont subi les supplices dans les geôles du régime baasiste et qui, laïcs et progressistes, soutiennent avec ferveur le soulèvement de leur peuple et aspirent à la chute prochaine d’al Assad n’hésitant pas à s’exprimer à travers les articles et les réseaux sociaux dans ce sens.
A l’aune de ces données, il n’est plus étonnant de voir les laïcs Tunisiens brandir le drapeau syrien du parti Baas lors des funérailles de Chokri Belaid, Secrétaire général et porte-parole du Mouvement des patriotes démocrates, un parti tunisien de gauche, dont l’assassinat a été imputé au parti islamiste Ennahda, et qu’en contrepartie, les partisans de ce dernier brandissent le drapeau de la “révolution syrienne” lors de leur manifestation de riposte. Il n’est pas étonnant de voir le même Chokri Belaid afficher son inconditionnel soutien au régime baasiste sur les plateaux télé des chaines tunisiennes, n’hésitant pas à mettre en avant la prétendue résistance d’al Assad contre Israël.
En réalité, le plateau du Golan n’a pas été le théâtre ne serait-ce que d’une lancée de pierre contre Israël depuis des décennies et al Assad n’a même pas daigné soutenir l’action de son allié le Hezbollah lors de sa dernière guerre contre Israël en 2006.
C’est ici même un exemple révélateur du fossé qui sépare le Machrek et le Maghreb rendant l’expression monde arabe présenté comme unité homogène, simpliste et réductrice.
Chokri Belaid n’a jamais fait le moindre encensement ni au régime de bachar ni à ses pratiques. Il n’a fait qu’avertir le gouvernement tunisien d’un certain suivisme par crainte de s’embourber dans une stratégie qui nous dépasse et qui dépasse le simple souhait d’un peuple de se libérer du joug de son dictateur. Il voyait un dessin occidental et sioniste avec l’aide des monarchies du golf pour déstabiliser la région afin de servir leurs propres intérêts et cela sur le compte du peuple syrien.
Il y a une grande différence entre soutenir bachar et avoir cette position que je trouve assez lucide. Tous les événements qui se passent donnent raison à chokri et à l’opposition. Chokri ne construisait pas ses analyses et ses positions sur une opposition aveugle à ennahdha. Il s’appuyait sur des valeurs élevées et sur une lecture lucide des évènements.
Merci bcp “Aveores”,
Je n’ose plus parler tellement les réactions de certains sont violentes quand on tiens un language raisonné !
Encore merci !
pourquoi il y a eu coupure dans mon commentaire précédent????????????????
c’est la censure qui revient?????????????????????????????????
Pour éviter de lancer des accusations sans fondement comme tu viens de le faire, je ne vais pas dire que tu es nul au point de ne pas être capable d’écrire correctement un commentaire. Alors je dirais que c’est peu être simplement une erreur de manipulation de ta part….
@ malek
je ne vais pas dire que tu es de mauvaise foi ,parce que je suis sure du commentaire que j’ai envoyé et que j’ai relu avant la validation de nawat.mais je dirais que peut être t’es en train de défendre l’honneur de nawat en raison d’une légère incartade de ta part.
C’est dommage que tu ne reconnais pas la vérité du regime d’Assad. Les canadiens ont tendance de voir la vérité, étant donné qu’un citoyen canadien, d’origine Syrien, était torturé pendant une année dans les prisons d’Assad car il était faussement soupçonné de sympathiser avec les terroristes d’al-Qaïda. Il était éventuellement relaché, et a fini par être recompensé de plus qu’un million de dollars (800 mille euros ?), car le service secret canadien était partiellement responsable qu’il était soupçonné, bien que ce service n’avait rien a faire avec son envoi au mains des tortionnaires d’Assad.
Pour votre information, les propos de cette article conforme bien avec la réalité.
– un canadien qui suit les politiques internationales depuis les décinis.
L’expression “monde arabe” a été d’abord utilisée par des diplomates puis des journalistes français. Elle a tout de suite plu aux “Arabes” obsédés par le “pan-arabisme” et en quête de termes qui soient en adéquation avec cette idéologie. Ils croient que forger un lexique suffit à maîtriser la réalité.
Ce qu’il y a de plus précieux dans l’article, c’est la dernière ligne. Tout devrait découler de là. Mais il est peut-être trop tard. Le pan-islamisme, vigoureux et impétueux, hante les esprits et investit la vie des arabophones. Les peuples “arabes” ne sont pas sortis de l’ornière. En sortiront-ils un jour ?
@Meursault
“le monde arabe” est une réalité culturelle historique et linguistique,cela on ne peut pas le nier malgré les particularités selon les régions.ce n’est ni l’occident ni le panarabisme qui ont inventé l’idée de cette espace.le désir d’union est assez présent et assez vieux dans l’histoire,sa source remonte aux origines dans l’idée de la “oumma” (ne me dites pas que ce terme est d’invention occidentale aussi). le panarabisme proposait un projet politique d’union culturelle,l’islamisme est un projet politique d’une union religieuse. il faut démêler dans votre tête l’anthropologique du culturel du politique et du religieux.
peut être que l’Europe représente plus d’hétérogénéité que le monde arabe pourtant elle a réussit à créer l’union.
A bit rich to accuse the no dogma tunisians for being pro assad
and if such creatures do exist:their heads needs to be examined.
however tilting from the heartless regimes to brainless merchants
of allah gave tunisia a bitter reward from an otherwise a noble uprise.
tunisians are paying dearly for their naivety will find out dearly.
they haven’t reached the end of the pit.
tunisians by trying to escape the rain ended up smack under the mizab
or tap in english.
the mauves didn’t make the sun shine nor can or will allah merchants
brighten the sky.
the clouds are getting denser and tunisians will pay dearly for their vanity.
the chosen con or soft option like allah will fix it doesn’t cut hay.
personal view of those that are egging for assad are even sicker than
those that are ardent supporter of allah clowns.
Mais d’où vous vient l’idée que les “laïcs” sont pour le dictateur Assad? Ce n’est pas parce que les Nahdhaouis sont contre lui, pour des raisons sans doute opportunistes, tout comme ils sont de forts soutiens au Hamas à Gaza, pour les mêmes raisons, Qatar oblige, que les laïcs se sont tous mis en rang pour Assad! C’est vrai que certains “nationalistes arabes et panarabistes de type baathiste” d’un autre âge soutiennent le régime d’Assad, Mais la majorité des tunisiens soutiennent la révolution en Syrie. N’oublions pas que sur ce terrain, les positions des uns et des autres sont fortement soumises aux tiraillements idéologiques et politiques exactement comme sur le terrain de la politique intérieure. Nous n’avons pas encore atteint la maturité suffisante à la prise de décisions réfléchies et nous réagissons plutôt nerveusement aux évènements ce qui fausse totalement notre jugement.
Les Tunisiens,malgré cette période d’incertitude ont encore la capacité de discernement et sommes fondamentalement loin des articles sommaires et manquant de réalisme paraissant sur les journaux tant locaux qu’étrangers cherchant des lecteurs d’occasion.Ce qui se passe en Syrie n’est pas agréable ni à lire,ni à entendre et ni à voir.Toutes les dictatures du monde se ressemblent et font du mensonge l’axe principal de leur politique tant en interne qu’en externe.Le modèle du big brother américain a fait des clones et des conquêtes sans précédent grâce à une exploitation efficiente de la technologie et comme par enchantement l’Europe au bord d’une grande déprime économique et d’une dépréciation des valeurs sociales sans commune mesure avec les autres pays du monde s’est grâce à l’intelligence maladive de ses dirigeants accommodé à la voix de son maître, intérêts économiques obligent.La précarisation et les violences i s’installant progressivement dans le monde bien boostés par les valeurs de l’ultra libéralisme américain sont actuellement les principaux maux du monde .Il semble bien que le nouvel ordre mondial initié par Georges Bush père avec le consentement obligé de Gorbatchev est entrain de se réaliser et l’impact ne sera que plus désastreux.Les USA continueront à tirer sur tout ce qui bouge surtout défiant leurs stratégie et objectifs.
Il ne faut pas oublier qu’au début du soulèvement populaire en Syrie, la Tunisie était encore dans l’euphorie du printemps arabe. On ignorait à l’époque, que ce printemps serait suivi par la phase des « ténèbres islamiques », en Egypte en Lybie comme en Tunisie.
L’Histoire allant en s’accélérant, on oublie aussi que l’actualité de l’époque, s’était la volonté d’Israël de bombarder l’Iran sans même attendre les élections américaines. Et c’est aussi, comme par hasard à cette période, qu’on a vu soudain toutes les figures de soutient inconditionnel à Israël, avec en tête le squatteur officiel des médias français, Levy Bernard-Henri, prendre fait et cause pour le peuple syrien.
Cet engouement pour la cause syrienne par des défenseurs inconditionnels de la politique d’Israël a paru, à juste titre, suspect à plus d’un…
Simplifier en disant que les laïques tunisiens soutiennent un dictateur qui massacre son peuple est faux et réducteur. Merci de ne pas oublier que c’est la jeunesse tunisienne laïque et affamée de liberté qui a chassé Ben Ali. Et cela sans l’aide de djhiadistes islamiques, armés par la France et soutenus par les amis inconditionnels d’Israël !
Parler de skud est une meconnaissance totale de “”l art de la guere” et un mensonge de plus .Passons , pour dire qu on torturait pour torturer , non madame , allez demander a michel kilou ou autre opposant mais un frere musulman sanguinaire doit etre mis hors d etat de nuire sinon c est lui qui va egorger vos femmes , vos enfants et vos maris ..Ils l ont fait ils le font au quotidien et ils vont continuer ce massacre de tout “”mecreant”” ..ça n arrive pas qu aux autres . la confrerie musulmane sanguinaire est partout , pratiquer la mort est dans la nature de cette organisation et le sang qui coule a damas ou alep pourra couler a tunis , sousse ou djerba …..les tunisiens, tueurs qui passent par le liban ou la turquie finiront leur formation sur notre sol et que dieu nous protege …..Etre de coté de la syrie n a jamais eté un soutien a assad mais tout etat attaqué doit se defendre et defendre sa population , que voulez vous faire face à plus de 30 000 jihadistes etrangers armés jusqu aux dents ??? Les acceuilir avec des fleurs !! .Pour revenir a 2006 et l agression sioniste contre le liban ; vous meconnaissez encore la realité ..La resistance libanaise a tenu entre autre grace au soutien de l armeé syrienne et ce n est un secret pour personne et la mort de Mognia et du ministre syrien de la defense vous en dit long ……La syrie s en sortira , grace au soutien populaire mais aussi grace à son armeé et damas sera la tombe du wahabo terrorisme allié du sionisme ……..Les batailles se suivent mais la guerre sera gagné par ceux qui s attachent a la vie meme si le prix est elevé ………..Coté tunisie , de plus en plus des gens se rendent compte de la desinformation longtemp orchestrée mais qui a fini par s effondrer et surtout grace au courage de quelques mamans qui ont vu les enfants dans l enfer …..Les politiques , en retard dans tout , se rendront compte le jour ou un attentat touchera notre sol , les armes sont partout , les jihadistes sont à la tete de notre etat et partout dans nos mosqueés …………La guerre de la syrie est la notre , combattre le wahabo terrorisme est bataille pour la vie !!!!!!!!!
Contrairement à ce que dit cet article, il n’y a autun “fossé” entre le machek et la tunisie (faisant partie du maghreb géographique mais pas du maghreb ethnique et culturel). Je suis tunisien et je me suis rendu en Syrie avant les évenements. Je trouve la Syrie très proche culturellement de la Tunisie. C’est un pays frère, plus que ne l’est l’Algérie ou le Maroc. Je soutiens le gouvernement syrien. Bien sûr comme dans toute guerre, il y a des crimes, mais qui donc soutien la cause palestinienne ? Le états pétroliers du golphe ou la Syrie et l’Iran ?
De plus je vis en France et je sais ce qu’est la démocratie tant vanté par la juiverie internationale. Tout est une question économique. Les allemands avaient voté pour la dictature n’oublions pas.Je doute que les chinois soient prêt à laisser leur dictature à 10% de croissance pour une démocratie de marché.