C’est la maire de Lampedusa, ce bout d’île au large de notre pays, qui parle d’« un holocauste moderne » en notre Méditerranée qu’on était en droit de rêver être un lac de paix et de prospérité.
Dans une interview à Médiapart, Madame Giusi Nicolini, une femme de devoir et de cœur, dénonce les politiques migratoires européennes qu’elle juge pour le moins « inhumaines ». Elle s’emporte contre ces autorités qui ne tirent aucune leçon des drames récurrents, dont celui qui a endeuillé récemment l’île et le monde avec la mort de pas moins de 300 migrants lors du naufrage du 3 octobre dernier. Et ce n’était rien en comparaison aux victimes passées et à celles auxquelles on s’attend.
Du dispositif Frontex aux systèmes en préparation en passant par l’opération Mare Nostrum, l’Europe n’a cure des drames que génère son aveuglement. Elle persiste à ne vouloir gérer la question migratoire qu’à la seule aune répressive quand elle peut et doit être perçue en un problème d’abord humain interpellent non seulement la conscience, mais aussi l’intelligence des hommes.
Or, cette arrogance occidentale, désormais criminogène et pouvant même être déclarée criminelle demain, n’est pas près de changer. Pour cela, il est impératif que réagissent ceux qui aident à ce que la politique européenne soit mise en place, et ce non seulement par leur silence et leur passivité, mais surtout par leur complicité. En effet, l’Union européenne ne peut continuer à mettre en œuvre son système insensé sans l’aide et le support des autorités des pays du Sud.
La Tunisie, patrie de la première révolution postmoderne, doit donc oser dire non à l’Europe dans la gestion et la perpétuation de cet holocauste renouvelé au large de ses côtes. Le nouveau gouvernement qu’on dit supporté à bout de bras par l’Occident doit innover en la matière en ayant le courage de se désolidariser de ce qui sera demain perçu forcément comme un crime contre l’humanité.
La Tunisie doit rappeler l’Europe à ses valeurs en refusant de continuer à coopérer à une politique répressive qui a démontré ses limites et qui ne fait qu’encourager les organisations criminelles à profiter de la misère des gens et de leur désespoir.
La fermeture des frontières actuelle n’a jamais empêché les entrées en Europe, encourageant même la clandestinité et les maffias des passeurs. Seule une politique raisonnable et raisonnée de circulation légale est en mesure d’éradiquer le faux problème de la clandestinité et sa soi-disant solution de facilité qu’est une fermeture illusoire des frontières.
Le devoir du pays de la première Révolution de ce siècle est de demander la libre circulation pour ses ressortissants sous couvert de vis biométrique de circulation dans un espace de démocratie à mettre en place en Méditerranée. Cette formule sera enfin respectueuse de la souveraineté de la Tunisie qui ne peut plus continuer d’accepter que les empreintes digitales de ses ressortissants soient prélevées par des autorités étrangères sans contrepartie.
Elle sera aussi conforme aux réquisits de sécurité européens puisqu’elle permet de suivre à la trace le titulaire du visa tout en garantissant sa liberté de mouvement et d’éviter qu’il soit tenté d’entrer en clandestinité. En effet, un visa de circulation permet de voyager en toute liberté, emportant des entrées sans restriction et étant renouvelable automatiquement en cas d’absence d’incidents.
Demander officiellement et solennellement pareille nouvelle pratique en matière de délivrance de visas ne sera point pour la Tunisie quémander une quelconque charité; c’est tout simplement réclamer un droit, celui de compenser l’entorse à sa souveraineté. C’est aussi se situer dans le sens de l’histoire qui est dans l’action pour une plus grande solidarité entre les nations développées et sous-développées. C’est enfin garantir le plus de chances pour réussir à sa transition démocratique, car celle-ci ne saurait se faire en vase clos, dans une réserve.
Il ne fait plus de doute aujourd’hui qu’aucune démocratie nouvelle ne saurait naître et surtout durer si elle n’est pas articulée à un système démocratique avéré. Car le sort d’un pays comme le nôtre ne peut se décider contre l’intérêt de ses voisins géostratégiques auxquels il est lié nolens volens. Aussi, ces voisins ne doivent pas n’avoir en vue que leurs intérêts propres sans se soucier du nôtre. On peut comprendre que l’intérêt de l’Occident soit de faire de la Tunisie un marché où circuleront librement leurs marchandises. Faut-il que cela s’accompagne immanquablement par l’instauration d’une démocratie véritable que ne permet qu’un espace méditerranéen de libre circulation, non seulement des marchandises, mais de leurs créateurs véritables, les hommes. C’est ainsi que naissent désormais les démocraties et que deviennent florissantes les économies.
En appelant l’Europe à une révolution mentale en matière migratoire, la Tunisie permettra à l’Union européenne d’expérimenter avec la communauté tunisienne, qui demeure réduite et pose peu de problèmes, un nouveau système de circulation devant être généralisé ultérieurement à tous les pays du Sud en instance de démocratisation et ayant une forte concentration humaine en Europe.
Il est temps que l’Europe revienne à ses valeurs ! Que notre pays, qui a donné l’exemple d’une Révolution paisible, le fasse aussi en forçant l’Europe, par une attitude intransigeante sur les principes, à changer la politique insensée à laquelle elle s’accroche.
C’est non seulement le devoir, mais également l’honneur qui commandent aujourd’hui à la Tunisie de réclamer à l’Europe d’abandonner sa fabrique d’holocaustes à nos côtes.
M. Mehdi Jomaa, le peuple vous jugera aussi sur cette question de principe et d’éminente dignité !
Vous demandez à quelqu’un nommé par l’UE de leur demander des comptes :) !!!
on dit ” le maire ” et non pas “la maire”. corrigez svp
Il est dramatique de voir la passivité de l’Europe et surtout le non respect des accords signés avec les pays du Sud dans le domaine de l’aide logistique et financière pour renforcer la surveillance des frontières maritimes et les secours et sauvetages en mer SAR. La France avait même contribué au sabotage du 1er drone tunisien Nasnas (à travers la Sagem) en 1999 selon le livre du feu Béchir Tourky, physicien nucléaire. Ce même drone Nasnas était destiné à la surveillance des frontières terrestres et maritimes et à la recherche des immigrés noyés que l’Europe laisse mourir et commet chaque jour le délit de non assistance à personnes en péril. Voici la dernière conférence TEDxFST qui montre l’utilité des drones dans la matière et que la Tunisie est en droit de réclamer des fonds à l’Europe pour acquérir des drones tunisiens:http://www.youtube.com/watch?v=0Z-pDNCBuwA&feature=youtu.be
L’Europe est empétrèe dans ses difficultés économiques, et doit surmonter sa peur du déclin face à la montée de puissances alternatives en passe de peser de plus en plus lourd sur la politique du monde.
Ses traditions ethnocentristes sont plus exacerbées que jamais, y compris dans le rejet des Roms, pourtant européens et chrétiens. Dès lors, l’immigration qui a presque toujours servi les politiques diverses en temps de crise, apparait comme La question instrumentalisée au plus haut niveau dans le but de faire avaliser ce qui n’est qu’une régression sociale. Les immigrés, sous les divers vocables d’illégaux, clandestins ou tout bonnement profiteurs du système social, sont présentés comme La cause sinon l’Explication des maux de ces pays.
La Tunisie, dont près de 10% des ressortissants sont des émigrés-immigrés, aurait des devoirs envers ceux-ci, confrontés à des situations peu enviables en France ou ailleurs, quand ils ne font pas l’objet de “la chassse aux sans-papiers” orchestrée par le gouvernement socialiste. Si elle se montrait capable de garantir le respect des droits de ses propres ressortissants dans un tel pays dont les ressortissants peuvent entrer en Tunisie sans visa, elle serait regardée comme un pays libéré de la tutelle coloniale.
Qu’elle ne fasse rien en la matière en dit long sur son autonomie. Qu’elle serve de garde-frontière au bénéfice d’une Europe-citadelle est une réponse aux questions posées et aux espérances de ceux qui croient à l’équilibre dans les relations Nord-Sud.
De France, nous avons tous partagé l’horreur du drames de Lampedusa, de ceux qui l’ont précédé et de ceux qui ont suivi.
Mais croyez vous vraiment que cette Europe moribonde, étouffant sous le chômage et peuplée de déçus en masse prêts à voter pour les extrêmes, croyez vous vraiment que cette Europe va faciliter l’accès à son sol ?
Je crois que l’utopie vous aveugle mon cher ami : l’Européen s’estime à peine mieux nanti que ces pauvres malheureux qui disparaissent en mer, en suivant un rêve impossible.
@ Azouz BACHOUCHE,
l’inventeur des drones …. Nasnas, Buraq, Jebel shaanbi, Jebel Bougornine, Jebel Jelloud etc … hahaha …
hier tu accuses le gouvernement de saboter ton “invention” qui vaut … $ 20 milions. pas moins … Aujourd’hui c’est SAGEM …
Depuis 15 ans, tu n’a présenté aucun prototype opérationnel. Juste des maquettes … que n’importe qui peut réaliser. On trouve dans les magazins de jouets, tes “drones” pour $ 300 made in China… et qui volent, garanti.
Tu penses que le gouvernement va te donner $ 20 m = argent du peuple, juste pour tes yeux ??
Tu me rappelles l’arnaqueur Ahmad BARKIA, et sa “voiture 100% tunisienne”. en fait une copie photoshop de la chinoise GEELY.
http://www.barkia.net
Barkia veut pour son “projet de rève que le gouvernement sabote” un terrain planté de 20 000 oliviers … pour 1 dinar !! hahaha …
et toi, tu veux $ 20 m cash !!! hahaha …
vous prenez le gouvernement pour le père Noel ??
Holocauste ??
Shoah, hebreux = Shawa en arabe = meshwi …
Il s’agit d’un risque de NOYADE et non d’immolation … et l’eau permet d’éteindre le feu, et non l’allumer …
A force d’écouter isra-hell et ses mensonges, on devient risible.
En Europe aussi, beaucoup souhaitent que cette politique mortifère cesse. Comment y parvenir? Comment modifier le comportement de nos dirigeants ? Pour qui voter ? Personne n’ose faire campagne sur ce thème.
Il existe en France des partis politiques qui sont favorables, et font ou ont fait campagne pour la libre circulation des hommes. En somme, prenant le système à ses propres critères de “liberté”, ils proclament les hommes aussi dignes que le capital. Sinon plus dignes, puis-je oser l’écrire!
C’est vrai, aussi, qu’ils sont combattus par tous les organes serviles du système. Pensez à monsieur Mélenchon, dont les belles àmes nous disent tout le mal dont il est comptable ou capable. Peut-ètre que ceci explique cela.
oh mercie pour l´article ! c´est claire la libertee de circulation est trops importantae pour le developpement de la tunisie ..une revolution pour la libertee de circulation oui c´est l´un des buts de la revolution tunisienne et les prochains annees on aurat la possibilitee de lutter en tunisie pour la libertee de circulation.
ps; on quitte la tunisie pas pour vivre ailleur mais on quitte la tunisie pour savoire ou nous somme et qui nous somme !!!!
riadh ben ammar
“fabrique d’holocaustes à nos côtes”??? Il faut que tu re-etude l’histoire et ce que c’est passé en Europe pendant le holocauste! d’accord avec beaucoup de tes points mais cette exagération rend l’article faible et douteux.
Sans doute, la comparaison à l’Holocauste est une forme d’excès au regard des faits. Cependant, il y a, me semble-t-il, un usage politique et dogmatique à ériger l’holocauste (terme hénaurme, dirait Rabelais!) comme l’évènement indépassable de l’histoire.
Une Europe qui s’enferme dans son ilot, se barricadant à l’intérieur de ses frontières, qui monnaie des supplétifs -comme la Tunisie- en les chargeant d’assurer la besogne, me parait aussi criminel lorsqu’elle dans le mème temps meurent en mer ou ailleurs des dizaines de milliers de personnes en quète d’y atteindre.
En somme, chacun sa cause, mon cher simon! Et, la votre n’est ni au-dessus, ni moins respectable.
L’indignation à géométrie variable est une oeuvre de ce temps, dans les terres européennes.
Cher Houcine,
si vous comparez le sort de pauvres malheureux décédés en mer, et celui des juifs morts durant l’Holocauste, vous partez donc du principe que la France, par ex, comme l’Allemagne nazie, organise sciemment la disparition des clandestins en mer.
C’est à mon humble avis un raccourci de l’histoire qui ne peut que nuire à votre discours, en plus d’offenser les uns et les autres.
Je ne crois pas que l’Europe sur le déclin organise sciemment la mort de centaines de malheureux en mer parce qu’elle les considère comme racialement inférieur, ce qui était le cas de l’Allemagne nazie.
La vieille Europe, frileuse et appauvrie, a verrouillé ses portes devant ses anciens colonisés, dans le développement duquel elle est intervenue tragiquement, ce qui est une des causes de la pauvreté actuelle et donc, de l’exil.
C’est déjà une responsabilité assez lourde, sans lui ajouter le poids de la Shoah, toujours à mon humble avis.
Que la paix soit sur les âmes des pauvres endormis au fond de la mer, comme sur celles de leur proches. Le monde n’est pas ce qu’il devrait être, où que l’on pose son regard.
Ma chère Fathia, il me plait beaucoup de me voir rappeler à plus de nuance par vous. En effet, s’il n’y a pas équivalence entre le sort que firent les nazis aux juifs, il n’y a pas, me semble-t-il, à nous ranger tous derrière un “mot d’ordre” qui sonne tel un tabou. Je voulais dire à Simon que nous rappeler à l’ordre pour anonner le privilège de la shoah comme l’évènement indépassable en horreur sert d’argument pour marginaliser d’autres évènements -pardonnez ma pauvreté de vocabulaire- horribles et aussi inaccepatbles. Il en est, en la matière, qui sont mus par des préjugés qui voisinent avec ceux qui furent au motif des crimes nazis.
Bref, j’espère en une humanité qui se lèverait pour dénoncer toutes les avanies et les crimes quels que soient les motifs qui les génèrent, et quelles que soient les raisons qui les dictent.
L’Europe, longtemps colonisatrice, a fait couler le sang de générations entières avec le mépris et le racisme pour label. Aujourd’hui, elle se ferme à ceux dont elle a pillé les ressources et maintient leurs pays sous tutelle, fùt-ce avec la complicité des gouvernants locaux.
Simon et d’autres auraient quelques motifs à partager mes indignations, car je partage les leurs, et précisément à propos de ce que des juifs ont subi. Nonobstant, je ne veux pas participer de cette Doxa qui consiste à établir des hiérarchies dans l’échelle des horreurs.
Cher Houcine,
je suis de votre avis, il n’y a pas de hiérarchie dans les génocides, et la colonisation fut à mon sens un génocide parmi d’autres.
Je souhaitais simplement souligner l’absence d’élément intentionnel de la part de l’Europe, dans la disparition de centaines de migrants en mer, contrairement à l’Allemagne nazie qui avait décidé objectivement de rayer un peuple du monde des vivants.
En droit, cet élément intentionnel change tout, parce qu’il implique la culpabilité.
J’ai peut être tort de raisonner en juriste en la matière, mais j’ai trouvé injuste de prêter à l’Europe des intentions criminelles volontaires qu’elle n’a pas, me semble t il.
Et je ne voudrais pas que la pseudo culpabilité de l’Europe serve d’alibi aux dirigeants africains qui ne font rien pour leurs pays, si ce n’est les piller. Je crois qu’il est là, mon problème, que l’on recherche en dehors de l’Afrique des responsabilités qui y sont et qui sont évidentes.
Plus sans doute que la pauvreté, c’est le désespoir et la détestation de la corruption, qui poussent nos jeunes à prendre de tels risques pour accéder à la démocratie européenne qu’ils voient comme un Eldorado.
Bien à vous
Bonjour à tous et un commentaire rapide en réponse à certaines conclusions hâtives.
1. Je rappelle que l’on ne peut pas tout dire dans un article (or, les miens sont déjà trop longs pour l’esprit de notre époque qui a horreur de la longueur). Aussi, je conseille toujours de revenir à mes autres articles ici et ailleurs, car ils forment un tout.
2. Ce n’est pas moi qui use de l’expression qui est en titre; je ne fais que la reprendre dans le cadre de la méthode appelée paroxystique en sociologie, consistant à aller le plus loin dans la démonstration.
3. Loin de moi l’idée de relativiser l’importance des responsabilités qui sont les nôtres. Je rappelle juste aux oublieux que l’Occident en use aujourd’hui pour occulter ses actions, directes et indirectes, conscientes et inconscientes, en vue de mettre sous sa coupe les pays du Sud par le biais d’une fallacieuse souveraineté. Je rappelle ici l’importance de l’imaginaire et j’ai d’ailleurs des articles sur le sujet.sur Nawaat. Qu’on les consulte. Aujourd’hui, on ne peut plus compter uniquement sur soi-même pour fonder une démocratie si l’on est amené à vivre dans une réserve et que cette démocratie est voulue en un marché où les seules lois voulues sont celles du marché et du capitalisme le plus sauvage.
4. Quand je réclame l’ouverture des frontières, c’est moins en une invitation à l’expatriation (qui n’a jamais fondé les mouvements migratoires, et c’est prouvé) que dans le l’esprit d’un rééquilibrage des rapports internationaux dans le cadre d’une solidarité internationale nécessaire et obligatoire. Je rappelle toujours pour appréhender ce qui est pour moi une question de principe qu’il ne faut pas oublier que le monde est devenu un immeuble et qu’on doit désormais penser et réagir comme des habitants d’un immeuble. On ne peut continuer de soutenir que l’intérêt de certains appartements ne relève que du regard de ceux qui les habitent quand ce qu’ils y font menace de ruine tout l’immeuble. Plus que jamais, un peu de sérieux est nécessaire, sinon d’honnêteté dans l’intérêt de tous.
5. Je peux comprendre la réaction de certains, réfléchissant d’une manière par trop formaliste, mais ils ne font que du juridisme dépassé. Quand je parle de politique migratoire criminogène, et même si l’intention de tuer n’est pas nécessairement présente dans cette politique au départ, elle y est au final. Tout se passe, pour le moins, comme quand il s’agit de complicité passive ou, pire encore, de non-assistance à personne en péril. Je pourrais également, pour les esprits épris de juridisme stérile, signaler le principe de proportionnalité de la réaction légitime à une action illégitime : on ne peut chercher à défendre son bien, son droit, en niant celui des autres. Outre la dignité humaine, l’Occident viole aujourd’hui par sa politique migratoire le droit de l’homme à circuler librement tout en le revendiquant pour ses marchandises. Or, l’humanité n’a survécu qu’en bougeant. De plus, le véritable créateur des richesses, c’est l’homme !
6. Loin de moi l’idée de relativiser la gravité de la monstruosité que fut l’holocauste, mais il ne faut jamais oublier que pareille bestialité humaine fut justifiée par certains qui ne se réclamaient pas moins de valeurs religieuses et humaines. On connaît la compromission de l’église avec le nazisme. C’est que lorsque les valeurs deviennent des alibis pour une vision réduite de l’humanité, ils ne sont plus de vraies valeurs humaines, juste des intérêts idéologiques. Et une partie de l’humanité est alors prête à basculer dans l’innommable tout en prétendant le dénoncer.
7. Aujourd’hui, l’Occident continue d’user de concepts désormais vides de sens, non pas pour des questions de valeurs et de modèle de gouvernance, mais en vue d’une conception restrictive de la démocratie réduite à un marché. Tout doit s’y acheter et s’y vendre, y compris les consciences. Je suis attaché au modèle occidental de la démocratie et des libertés, mais à un modèle qui soit véritablement universel et humanitaire et non pour les intérêts matériels d’une minorité qui est, dans son intégrisme laïque, aussi terroriste que les intégristes religieux. Et ce qui est plus grave, c’est la banalisation de paril terrorisme, sous forme de dogmatisme profane. Je ne cherche nullement à tirer un quelconque alibi des turpitudes occidentales pour taire celles des responsables irresponsables du Sud; je dis simplement que sans les premières, il n’y aurait pas (du moins dans les mêmes proportions) les secondes. On l’a vu et on le voit : quand l’Occident se décide à se débarrasser d’un ancien ami et allié, un sbire de sa politique aveugle et autiste, il le fait. Aussi, en ami, mais un ami sincère étant pour ses valeurs d’origine quand elles sont pures, j’agis pour qu’il se réveille à ses propres principes dans l’intérêt de tous. Je suis en quelque sorte sa conscience en éveil, le voisin appelant les riches locataires d’un immeuble à tenir compte de l’intérêt de l’tout le bâtiment qu’ils habitent tout autant qu’ils le font pour leurs propres appartements. Rien de moins, mais rien de plus. D’autant que c’est ce que commande l’esprit de notre époque postmoderne.
Que l’on y pense ! Et qu’on n’ouble pas que loin d’être irréaliste dans mon attachement à des valeurs que certains font relever de l’utopie, je suis bien plus réaliste qu’eux, allant au bout du réalisme, mais sans réduction par ce castrateur principe de la réalité, interprétée comme un devoit-être et non en un pouvoir-être, ce qui correspond à ce qu’est l’homme quand il est toujours pensant. N’est-ce pas la marque du rationalisme de la modernité?
Bonne méditation à toutes et à tous !
chère Fathia, vous me dites que l’Europe n’aurait pas, au fondement de ses politiques avec les pays du Sud, d’intentionnalité. Ou, que l’on ne serait pas fondé à convoquer une intention au motif de ces politiques. En tout cas, une intention malveillante, mauvaise qui aurait quelques liens avec le sort de milliers de “perdus en mer”, morts dans le désert …
Sans prétendre à invoquer une responsabilité directe et recherchée, on peut à tout le moins, marquer son hostilité à une certaine forme d’indifférence au sort de “ces malheureux” que le discours journalistique et compassionnel qui accompagne les opérations de sauvetage en mer -largement médiatisées- et le recueil dans des centres d’accueil ne peuvent masquer.
Mais, fondamentalement, c’est la réaction de Simon qui renvoie à “…l’Histoire..”. On sait que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’Histoire. Et, de ce point de vue, j’éprouve une espèce de nausée -le mot n’est pas trop fort!- à observer l’étalage de “l’Holocauste” dont le seul objectif est de servir une opération politique ayant pour finalité de barrer tout discours sur les crimes commis par “les descendanbts des victimes et/ ou les rescapés de…”. J’écrivais sur un autre blog que nul ne peut se permettre, en France, de critiquer la politique d’Israel sans se faire accoler l’étiquette d’antisémite.
Cette atmosphère d’interdit de penser ou critiquer ce qu’un Etat pratique comme politique systématique à l’endroit de certaines populations, et qui relève du crime organisé et intentionnellement systématisé, est proprement scandaleux et commande la réprobation de tout homme digne de ce nom.
Il n’est point nécessaire de relater ce dont je parle tant cela est connu de tous et de tout le monde, cependant qu’il se trouve, dans ce pays, des gens qui ont accés et micro ouvert dans les mass média pour trouver des raisons et des justifications à leur soutien bien souvent inconditionnel à cette avanie et barbarie. Pire encore, ils organisent la dénonciation de certaine jeunesse qu’ils désignent du coté de la barbarie lorsqu’elle est seulement coupable -si on peut dire- d’identifier ses souffrances à celles des Palestiniens. Ce sont souvent des gens qui se réclament de la Raison et de la Culture Occidentale dont ils d’évertuent à s’en prétendre les chantres quais exclusifs, si ce n’est ses gardiens les plus fidèles.
Alors, je me prends à penser que la Raison en arrive à se perdre tant elle a perdu la raison.
Voilà pourquoi je me refuse à cautionner une certaine Doxa.
Cette affaire est davatage un révélateur que l’occasion de dénoncer tel ou tel, pour moi.
Le pays des Lumières est entré dans sa nuit.
Bien à vous, chère Fathia.
Cher Othmane,
La personne qui ferait selon vous du juridisme stérile vous salue bien bas et vous prie de l’excuser d’avoir bien voulu perdre son temps à lire vos divagations.
J’ignorais qu’un “journaliste” pouvait enjoindre à ses lecteurs d’aller le lire ici ou ailleurs, sous peine d’un mépris à peine voilé.
Dites, vous êtes vous relu ?
Qu’attendez vous des lecteurs, qu’ils se contentent de se prosterner face à votre prose délirante ?
Je vous salue bien bas et je me retire de vos élucubrations hystériques et votre virulence. Dialoguer avec les sourds n’est pas ma vocation.
Chère Fathia,
Tout d’abord, puisque vous avez trouvé dans mon propos, pourtant absolument neutre, de l’indélicatesse à votre égard, je vous présente ici mes excuses. J’accepte donc volontiers l’injustice de votre jugement que je mets sur le compte de ce trait de caractère oriental dont on n’arrive pas à se libérer, abusant de l’émotion dans nos réactions. C’est que j’appelle justement à tenir compte de l’émotionnel pour en rejeter les manifestations, même quand elles commencent par être excessives.
Sachez qu’il ne peut y avoir nulle arrogance, nulle virulence et surtout aucun mépris de ma part à l’égard de personne, y compris pour ceux qui voudraient se présenter en adversaires ou ennemis. Simplement du fait que je n’en ai point. J’appelle assez à la culture des sentiments et à l’amour pour être capable de ce que vous croyez trouver dans mes divagations.
Ce qui semble vous avoir irrité c’est l’expression de juridisme stérile. Je n’y vois pas une insulte, n’étant qu’un constat et ne vous visant pas particulièrement. D’ailleurs, j’ai parlé en général et je vous avoue n’avoir pas pensé à vous, mais à des manifestations plus caricaturales et surtout plus radicales que la vôtre. Car on sent dans vos réactions de l’humanisme et une conscience éveillée, même si elle ne va pas au bout de sa logique. Sur ce point, j’estime que les réponses de l’ami Houcine à vos remarques sont suffisantes.
Vous trouvez que je divague; c’est un avis qui se respecte. Je note juste que c’est ainsi qu’on a toujours accueilli les vérités venant en avance sur leur temps, présentées comme relevant de la prose délirante. Cela n’empêche qu’il y a toujours nécessité de préparer le terrain à la vérité quitte à passer pour un fou. Le jeu en vaut la chandelle.
Sachez aussi que je n’ai jamais prétendu être journaliste; je ne suis qu’un militant pour les valeurs. Et s’il y a virulence dans mes propos, c’est la passion pour ces valeurs; rien de plus ! Pour le dialogue avec les sourds, ce n’est pas ma vocation non plus.
Enfin, vous n’avez pas besoin de saluer bien bas, car il y a de votre part erreur sur la personne, comme on dit dans votre milieu. Relevez-vous et gardez votre dignité; mon combat est justement pour la dignité de tous dans ce pays. De plus, je cultive surtout l’humilité, et ce que vous avez pris pour une injonction à lire mes autres articles, c’est juste une invitation pour un jugement objectif. Si vous en avez lu certains, vous auriez vu que je ne pratique nul mépris, surtout pas voilé, car je suis toujours direct et franc, quitte à paraître agresser, comme vous l’avez pensé à tort.
Je termine en attirant votre attention que s’il y a hystérie, elle n’a pas été de mon fait; ce qui me chagrine c’est que cela vienne d’une personne relevant de l’élite, juriste qui plus est. Si l’élite se laisse aller ainsi aux excès, perdant son sang-froid, comment reprocher au commun des mortels de verser dans les excès? Du calme, chère amie, et ne confondez pas vos amis qui vous tiennent le langage de la vérité aux ennemis qui vous cirent les bottes.