Le deuxième happening appelé par le cartel des dirigeants du Front Populaire à Hammamet le 31 mai et 1er juin a accouché d’une souris tactique et programmatique .
« Terroristes », « armée patriote » et « police républicaine »
Ce devait être un moment fort de réflexions autour de la dernière séquence politique remontant à l’assassinat de notre dirigeant Chokri Bélaïd, suivi par celle d’un second responsable Mohamed Brahmi.
Ce devait être le début d’une révision de l’impasse produit par le choix imposé, sans discussions du « pas de deux » avec l’une des facettes de l’anti-révolution: Nidaa Tounes, au nom de l’utopique stratégie des « contradictions ».
Ce devait être le début d’une réflexion alternative à la désastreuse confusion semée par certains dirigeants autour de thèmes tels « le terrorisme » (sans distinctions, ni nuances), la « police républicaine » (alors que le ministère du « terrorisme » est resté inchangé tel qu’il le fut durant un demi-siècle de dictature et dont il constitua l’ossature), l’ « armée patriote » (cette même armée qui fut le dernier rempart de la dictature à différents moments de notre histoire contemporaine, particulièrement au moment de la grève générale de janvier 1978 et « l’émeute de la faim » de janvier 1984 et dont la répression coûta la vie à plusieurs centaines de nos concitoyens.), le « Dialogue Patriotique » où représentants des employeurs et représentants syndicaux se congratulaient, le « Front du Salut National » où le ban et l’arrière ban des revanchards se sont bousculés pour aider à clore le chapitre du grand chambardement de l’hiver 2010/2011 qui a mis à la porte le général Ben Ali.
Bref, on s’attendait à ce que le souffle de l’auto-critique réchauffe un Front, ballotté depuis près d’une année par des dirigeants qui ont fait la démonstration de leur inaptitude à diriger un mouvement de cette qualité.
Que nenni. L’essentiel des deux journées qu’à durer le happening fut consacré à réaffirmer des platitudes sur la situation politique et une vague promesse d’aligner le Front Populaire en ordre de bataille pour les improbables futures élections.
« Vétérans », « masculins » et peu de « jeunes »
Quelques images valant mieux que mille discours. Le panel des dirigeants posant pour la photo de famille est resté exclusivement « masculin ».
Pas une femme pour représenter la moitié de la population tunisienne. L’essentiel de l’assistance était composé de « vétérans » et la jeunesse fut presque totalement absente d’une rencontre sensée proposer une alternative vivante de la société où les jeunes sont les premières victimes d’un système que d’aucuns ne veut toujours pas appeler par son nom: une dictature capitaliste qui a fait la part belle, sur plusieurs décades, à la politique de vol et de rapines d’une « lumpen-bourgeoisie » désarçonnée par le fuite de son « patron ». Mais celle-ci fut rapidement remise sur pied par les multiples trahisons d’une « classe politique » dont les liaisons incestueuses ont produit de véritables bâtards capables de passer du « camp de droite » à celui de la « gauche » et vis versa sans l’ombre d’une gêne ou d’un remord. Et ces liaisons incestueuses traversent aussi bien le camps des « laïcs » que celui des « théologiens ».
Une déclaration fourre-tout
La déclaration rendue publique le jeudi 5 juin 2014 est un condensé de ce que nous soulignions plus haut.
Le confusionnisme de cette déclaration où tout et son contraire sont affirmés le dispute à de vagues propositions dont on ne saisi point la cohérence.
La déclaration rend hommage dans son préambule aux « victoires » du « peuple tunisien » dans ce que fut la simple permutation du gouvernement de Ali Larayedh (troïka à dominante Nahdha) par celui de Mehdi Jomâa! (quatrième gouvernement de la « transition démocratique ») et la rédaction et l’adoption de la nouvelle « Constitution » (la plus avancée du monde des « gueux »!), sans oublier les « reculs » enregistrés dans l’adoption des mesures « impopulaires » d’augmentation des denrées de premières nécessités par le maintien des « subventions » étatiques.
Ceci pour les « victoires ».
Pour ce qui est de la situation présente, la déclaration s’empêtre dans des contradictions qui dénotent des divergences doctrinales et programmatiques de ses rédacteurs.
Quelques mois après la nomination du nouveau cabinet, « la situation économique se caractérise par une crise d’ampleur inégalée » produite par les choix « ne rompant pas avec les précédents gouvernements »!, de l’équipe de Mehdi Jomâa appuyés par « les institutions financières mondiales », choix en rupture avec les « recommandations du Quartet » ayant nommé le nouveau premier ministre et gendarmé le fameux « Dialogue National et Patriote » avec ses volets institutionnels et économiques et auxquels ont participé le cartel de dirigeants auto proclamés du Front Populaire, bénissant par la même occasion toutes ses conclusions.
La proposition phare qui ressort de cet étalage de revendications passe-partout (jamais étayés par des chiffres ou des arguments solides) est la tenue d’une « Conférence Patriotique de lutte contre le terrorisme ».
« Soutien à Bachar et clin d’oeil à Haftar et à Sissi »
Cerise sur le gâteau la déclaration se termine par une injonction à la présidence tunisienne de revoir sa position vis à vis de la Syrie de Bachar El Assad qui vient, « haut la main » de remporter « les élections présidentielles » en renouant diplomatiquement avec ce dernier (après le retrait de l’ambassadeur de Tunisie au tout début de la révolution syrienne). Cette démarche devrait « viser à stabiliser la région et veiller à notre sécurité intérieure ». Cela est le son de cloche des pro Bachar au sein du Front qui ratent jamais une occasion pour brandir l’étendard de leur bienfaiteur à chaque apparition du Front Populaire.
En forme de conclusion une petite phrase sur les tensions qui traversent notre voisine, la Libye, pour affirmer, alors que le commandant à la retraite Haftar (qui se veut le Sissi libyen) bombarde allègrement des villes avec des avions dont on ignore qui les pilotent et qui menace de faire « s’écrouler sur leurs têtes les demeures des régions où se terrent les terroristes », appelant « l’armée égyptienne à l’aider à bombarder la zone frontalière », que le principal danger est la menace des mêmes « terroristes » dont la Libye « serait devenue la place forte ». Cette petite phrase satisfait le lobby « pro Kadhafi » qui noyaute le Front.
Cette déclaration restera dans les annales comme le fruit de cette copulation incestueuse entre tendances politiques qui au nom de « l’Unité » imposent leur vision rétrograde, réactionnaire, anti-révolutionnaire conduisant à la débâcle.
A l’origine des problèmes qui secouent le Front Populaire
Rappelons d’abord les termes du débat qui ont traversé le Front Populaire.
Le Front Populaire est un mouvement fondé en octobre 2013 et comprenant 13 organisations couvrant largement le spectre de la « gauche » en Tunisie.
Celle-ci est réparti entre « gauche socialisante » allant du large spectre anciennement maoïste avec leurs différents courants d’origine « chinois », « albanais », « centristes » et jusqu’à la LGO (Ligue de la Gauche Ouvrière) qui se réclame du trotskysme. L’autre versant de la « gauche » est représenté par les courants nationalistes « patriotes » allant des nassériens aux baathistes (syriens et irakiens) ainsi que des « libyens»).
Une petite organisation proche de Europe Ecologie/Les Verts, « Tunisie Verte » clôt ce panel d’organisations fondant le Front Populaire.
Une place de choix est laissée aux militants non encartés, issus des rangs de la gauche et du syndicalisme appelés communément collège des « indépendants ».
Une direction collégiale comprenant les représentants de l’ensemble des organisations et un collège des « indépendants » fut mise en place en attendant un véritable congrès fondateur qui structurera de manière démocratique le Front.
La claque du « Sfir Facel » et la réorganisation du camp de l’anti-révolution
La fondation du Front Populaire arriva comme réponse à la « claque » des élections du 23 octobre 2011 à la Constituante qui par l’éparpillement et la dispersion de cette même « gauche » à permis qu’Ennahdha rafle une petite majorité (seule la moitié des électeurs se sont rendus aux urnes) et fasse porter à la « gauche » le sobriquet infamant de « Sfir Facel » (0 virgule).
A la suite de ces mêmes élections le camp de l’anti révolution se répartissait entre la petite majorité électorale et gouvernementale des frères musulmans et de leurs vassaux et pour ce qui est du ban et de l’arrière ban des « benalistes » (adeptes de l’ancien régime empêchés par une loi d’exception de participer à cette première échéance électorale après avoir vu leur idole Ben Ali « dégagé »), c’est à un presque nonagénaire, vieux routier de la politique depuis l’indépendance, Béji Caïd Essebsi, de prendre son bâton de pèlerin afin de rassembler les ouailles du régime déchu, faisant taire momentanément leurs divergences et leurs affrontements pour le partage d’un gâteau qui se rétrécit à vu d’oeil et dont la cause est la crise interne et mondiale du capitalisme.
Ce dernier a réussi son pari en fondant Nidaa Tounes (un peu comme « Forza Italia » de Berlusconi dans l’Italie proche).
Pour mieux camoufler les traces de liens avec le régime déchu, ce dernier a trouver dans une frange de la « gauche » (de l’ancien Parti communiste Tunisien, et d’anciens gauchistes « retournés » ou « repentis ») et d’une partie de l’ancienne bureaucratie syndicale, le prétexte pour affirmer que son « auberge espagnole » était ouverte à tous les vents…
Un Front représentant la révolution !
Face à cette bipolarisation, lancer un « front de gauche » qui affirme son rejet des deux versants de l’anti-révolution a créé la surprise et a inspiré de la sympathie dans des franges qui dépassaient de loin les milieux traditionnelles de rayonnement de la « gauche révolutionnaire ».
Des milliers de nouveaux militants se sont rendus aux meetings tenus par le Front Populaire. La plate-forme adoptée à la naissance du Front correspondait aux attentes réelles des masses impliquées dans le grand chambardement de l’hiver 2010/2011.
Prenant peur de l’apparition de ce troisième partenaire politique défendant clairement les revendications de la révolution, les tenants de l’anti-révolution ont tiré à deux reprises, assassinant deux des plus éminents dirigeants de cette nouvelle formation: Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
La trahison
Mais à notre grande surprise une majorité du cénacle de responsables, emporté par le porte parole du Front Populaire, Hamma Hammami (par ailleurs fondateur et éternel dirigeant du PCOT (Parti Communiste des Ouvriers Tunisiens, devenu Parti des travailleurs (PT)) loin d’approfondir la crise ouverte par l’assassinat de nos deux dirigeants pour se porter candidat au pouvoir afin de briser les reins à l’anti-révolution, préféra se jeter dans les bras de Béji Caïd Essebsi et faire alliance avec l’auberge espagnole, Nidaa Tounes, appliquant de manière générique la fameuse “théorie des contradictions »: l’alliance avec la « contradiction secondaire » (Nidaa Tounes) contre la « contradiction principale » (Ennahdha et ses vassaux). Parce que nous traversons l’ « étape démocratique et nationale”, catégorie ressortie des vieilles querelles qui ont traversé le mouvement ouvrier à la fin du dix-neuvième siècle et figée par une certaine doxa “socialiste”.
La direction de l’UGTT n’est pas en reste
La bureaucratie syndicale de l’UGTT (majoritairement influencée par la « gauche maoïste » tendance albanaise) ne voulait rester sur le bord de la route.
Désireuse de prendre part à cette occasion en or pour ne pas avoir à se battre pour satisfaire les revendications des masses de salariés et chômeurs (hommes et femmes) en luttes pour leurs droits légitimes face aux décades de vols et de rapines organisés par la « lumpen-bourgeoisie » tunisienne sous la férule du général Ben Ali, elle sauta sur l’occasion pour proposer un « Dialogue National et Patriotique » (tout un programme).
Elle s’appuya sur la formation d’un tout récent « Front du Salut National » (FSN) au sein duquel se sont bousculés le ban et l’arrière ban du camps des revanchards pressés de clôturer au plus vite la séquence révolutionnaire dont le fameux « Dégage » donna des ailes à toutes celles et ceux qui voulaient en finir avec la dictature policière et patronale.
Résistances
Voilà dresser rapidement le cadre du débat qui traversera de manière transversale mais jamais organisé, faute de moyens financiers, et qui verra une masse de militantes et militants dire « halte à la trahison » dès la constitution du fameux « Front du Salut National » et l’ouverture du cycle de « Dialogues ».
Ces derniers verront représentants des salariés et représentants du patronat bénir l’appel à temporiser les revendications légitimes de celles et ceux qui souffraient dans leur chair de la continuation et de l’approfondissement de la crise.
On connait la suite: bataille de chiffonniers pour placer en lieu et place du deuxième gouvernement d’Ennahdha un nouveau gouvernement de « technocrates », « sans attaches partisanes » afin de clore la fameuse transition vers la séquence électorale devant élire de nouvelles institutions municipales, législatives et présidentielle. Pour cela on accéléra le rafistolage d’une « Constitution» prétendument « la plus démocratique » du monde des « gueux »…
Victoire d’un outsider
Profitant de la mêlée qui a vu des octogénaires s’affronter pour le poste de premier ministre, des lobbys représentants les multinationales des hydrocarbures ont glissé leur outsider: Mehdi Jomâa.
Un fringant technocrate occupant le poste de ministre de l’industrie dans le gouvernement sortant et ayant fait la majeure partie de sa carrière dans une filiale de Total.
Une fois désigné, il composa un nouveau gouvernement de « technocrates » dont la caractéristique première est leur ultra libéralisme digéré.
Parmi les décisions prises ces derniers mois par l’équipe du nouveau premier ministre on compte la proposition par le ministre de la culture de sous-traiter la recherche archéologique à des entreprises privées! L’organisation d’un festival de musique électronique parmi les dunes du désert où notre ministre du tourisme (diplômée de Coaching d’une université allemande! et fille d’un « repenti » de la « gauche » tunisienne ayant servi la soupe à Ben Ali dans le ralliement de militants de « gauche » à ce dernier) s’est transformé en GO d’une soirée VIP où l’on ne pouvait surtout pas rencontrer les bouilles basanées qui ont fait la révolution dans cette région, celle du Sud Ouest, mais celles, bien blanches des « baldis » (« aristos » tunisois) et de quelques étrangers dont l’inénarrable Jack Lang venu apporté sa caution « fétarde » à la jeune ministre du tourisme.
Autrement, Mehdi Jomâa a libéré les quelques benalistes toujours emprisonnés et lâcher ses flics contre les blessés de la révolution et leurs familles en grève de la faim. Il continu à emprisonner des jeunes pour simple détention et consommation de cannabis (13 000 jeunes en taule et plus d’un tiers des prévenus). Il n’arrête de relancer les banques et institutions financières étrangères pour finir les fins de mois à coup de crédits.
Il tente par tous les moyens de maintenir l’Omerta sur les contrats passés et présents concernant la prospection et l’exploitation des hydrocarbures y compris l’épineux dossier du gaz de schiste (mais il a été placé pour cela).
Il n’arrête de répéter que les caisses sont vides et qu’il faudra se serrer la ceinture. D’où des augmentations actées de l’eau, de l’électricité, de l’essence. D’où des ponctions supplémentaires sur la masse des salariés en matière de fiscalité directe et indirecte, de journées de travail non rémunérées.
Voici le vaste programme du troisième gouvernement de la « transition constitutionnelle »… Quant aux élections à venir, celles-ci sont devenues une galéjade.
Voilà tracer à grands traits les différents moments bordant les divergences apparus au sein du Front Populaire.
Batailles pour la légitimité
Les militantes et militants de plusieurs sections du Front Populaire aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger se sont trouvés opposer à la ligne de collaboration de classe imposée par une partie du cartel des organisations du Front, sans aucunes discussions, ni débats. Les membres de la section parisienne furent contraint de se considérer comme membres légitimes du Front après une cabale menée contre eux par le représentant du PT à Paris. Et face à la volonté des membres du PT de n’intervenir à Paris que sous l’ombrelle du FSN, les militant(e)s ont maintenus avec plusieurs dizaines de militantes et militants organisés ou non encartés le sigle du « Front Populaire: section de Paris ».
Peut on raisonnablement reprocher à ces derniers d’avoir ferrailler contre une politique de capitulation dont on mesure, aujourd’hui, l’étendu des dégâts?
Peut on mettre leur activisme en défense des revendications de la révolution au même titre que celui des « liquidateurs »?
Comment peut-on justifier que l’on puisse continuer à avoir des rapports fraternels avec des organisations qui ont contribué à casser une belle dynamique de construction autonome et indépendante en défense des salariés, des chômeurs, des femmes et de tous les parias?
Au nom de quel principe ?
Comment supporter avoir des rapports privilégiés avec le spectre politique de la diaspora tunisienne alors que majoritairement ce spectre politique a mis sa main dans la main des « foullouls » (soutiens) de Ben Ali ?
Au nom de quel calcul politique?
Certes; l’histoire nous a donné raison. Et le champs politique est dévasté par cette politique de « courte vue».
Les liaisons incestueuses continuent à produire de nouveaux effets
Aux dernières nouvelles, la fameuse caution de « gauche » de Nidaa Tounes a été poussée vers la sortie au niveau national.
Ce fut déjà le cas à l’étranger où les benalistes ont flanqué une raclée aux « retournés » et aux « repentis » de la fameuse « gôche » parisienne… qui avait pris place au sein de l’auberge de Monsieur Béji Caïd Essebsi toujours au nom de la « dialectique des contradictions »!
Le même Essebsi, en vieux routier, préfère aujourd’hui une alliance entre les deux versants de l’anti-révolution. Ce qu’Ennahdha, apprenant vite de la liquidation de leurs homologues égyptiens par le maréchal Sissi accepte, et n’ayant après 2 années au gouvernement pas fait la démonstration que l’ « Islam était la solution », ni que leur programme se différenciait fondamentalement de celui de leur alter égo « laïcs », ultra libéraux.
Deux bonnes nouvelles ! Et quelques autres
Reste que nous avons deux bonnes nouvelles qui coup sur coup annoncent que les calculs politiciens ne trouvent toujours pas de terrains favorables à leurs réalisations
Aziz Amami, le jeune activiste, arrêté suite à sa déterminante action en faveur du combat des blessés de la révolution et de leurs familles, a été arrêté et traduit en justice sous le faux prétexte de détention de produits stupéfiants. Le gouvernement a été obligé de le blanchir face à la formidable mobilisation qui a entouré son arrestation.
C’est une victoire contre le gouvernement, sa police et son ministère de l’intérieur.
Deuxième bonne nouvelle: Le Maréchal Sissi et son staff doivent être au bord de la crise de nerfs.
Non seulement cette mascarade d’élection présidentielle ne remplie pas sa fonction et malgré tout le poids de l’Etat-Armée ou Armée-Etat, le peuple rechigne à aller aux urnes où les bureaux de votes sont restés désespérément vides obligeant (c’est une première) la commission électorale de rallonger d’une journée le vote le portant à trois journées.
Peine perdue
Le résultat ubuesque annoncé n’y changera rien.
Sissi non seulement a du sang de citoyens égyptiens sur ses seuls décorations de Maréchal mais son alter égo Sabahi (« opposant unique») a assassiné le peu de crédibilité que certains avaient dans cette mascarade démocratique à laquelle on invite les peuples à se prononcer pour des jeux de véritable « fric frac » électoraux.
Cela augure mal des résultats des futures élections en Tunisie où le ban et l’arrière ban de l’anti-révolution ne cessent de donner le presque nonagénaire et son auberge espagnole victorieux; dans les sondages biens sûr… L’assassinat, ces derniers jours, de quatre policiers « désarmés »! et censés protéger le domicile de l’actuel ministre de l’intérieur à Kasserine! par une bande de « terroristes » agissant dans une région quadrillée par les forces de l’armée et de la gendarmerie! est un coup béni pour transformer les « sondages » en « réalités ». C’est ce qu’à fait Sissi dans la bande du Sinaï où les « terroristes » ont été impitoyablement « traqués et bombardés » (exactement comme l’accompli le commandant à la retraite Haftar en Libye actuellement).
Certains parlent maintenant d’un axe Armée algérienne/Beji Caïd Essebsi/Haftar/Sissi pour décrire l’actuel chaos organisé dans la région. On pourrait y adjoindre le nouveau/ancien président Assad pour boucler la boucle. Une hypothèse à creuser!
Mais la lutte continue car ce n’est que le début !
excellent article
article tres inegal..j’ai remarqué l’usage du terme “lumpen/bourgeoisie” dont le sens n’a pas ete developpé…ce terme est une creation de l’economiste Salem Ben Yahia (بورجوازية رثّة) qui l’utilise souvent pour parler de la bourgeoisie tunisienne
article avec affirmations et sans analyse des mutations et des vrais enjeux. La gauche est une réalité et Jabha dispose de sa base sans aucun doute, elle fera la surprise.
Entre “l’Islam est la solution” et “La gauche est une réalité et Jabha dispose de sa base sans aucun doute, elle fera la surprise”, je ne vois pas la différence… La maladie infantile de l’islamisme et la maladie infantile de l’islamisme, c’est la même… Place aux jeunes !
http://blog.europa-museum.org (vous verrez qu’entre la grève des cheminots en France et la situation tunisienne, ce n’est pas très éloigné…)
lire : “La maladie infantile de l’islamisme et la maladie infantile du gauchisme”