Certains, sans pudeur, avaient même dit qu’il fallait tourner la page de la période du grand tortionnaire en Chef Ben Ali. Comme si les traumatismes de la torture pouvaient disparaître par enchantement. Comme si les séquelles, que l’on garde à vie, pouvaient s’effacer sans que l’auteur des actes de torture ne puisse rendre des comptes.

Et sur ce thème précisément, ce magnifique film de Jonathan Teplitzky –The Railway Man (Les Voies du destin)– qui fait croiser la victime avec son bourreau des décennies après.

Film, devant lequel beaucoup de personnes en Tunisie ne peuvent y être sans éprouver ce sentiment de haine et de douleur… tout en s’interrogeant : “À quoi sert une révolution, si ce n’est pour faire rendre compte, également, aux salauds ?”