TrackTour #19 : Quand la musique ethnique inspire la scène expérimentale

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Ils rappellent que le patrimoine tunisien ne se limite pas au malouf et la hadhra, comme l’establishment culturel tend à le faire croire. Puisant dans le terroir musical de différentes régions de la Tunisie, leurs projets cultivent un goût particulier pour l’expérimentation. Ils sont témoins d’une nouvelle vague d’artistes aux approches décomplexés.

Ifriqiyya Electrique – Trans-Aeolian Transmission

Après avoir collaboré avec Lotfi Bouchnak dans le cadre de son projet rock L’Enfance Rouge et plus récemment dans une vidéo qui fait le buzz sur les réseaux sociaux, François R. Cambuzat a été séduit par la Banga de Tozeur. A la recherche permanente et universelle des musiques de transe, il a résidé dans le Djérid le temps d’une immersion dans le rituel de Sidi Marzoug. Il a fini par développer un projet, produit par l’Institut Français de Tunisie, qu’il restituera dans un format film-concert (le film est à visionner ci-dessous). La formation d’Ifriqiyya Electrique est composé de Tarek Sultan, Yahia Chouchen et Youssef Ghazala (chant, tabla, tchektchekas) ainsi que Gianna Greco (basse, voix, ordinateur) et François R. Cambuzat (guitares, voix, ordinateur).  « C’est vers l’élévation, la sueur, le sang, les larmes et la poésie que se dirige son travail – et non vers une carte postale colorée et plaisante », ainsi est-il présenté par le Festival International de Hammamet où il se produira le 10 juillet à 20h30 au parking du fort, après une première le 30 juin à Tunis.

Stambaba-Gnawi – Coulisses

Mohamed Ben Slama Sextet s’est habitué à piocher dans différents registres : pop, swing, ska, reggae. Mais pour son nouveau projet, il délaisse les musiques actuelles et s’oriente vers le Stambali et la musique Gnawa dans une collaboration avec le groupe marocain Made in Bled. Deux genres musicaux cousins façonnés par les mouvements de migrations sahariens. Les musiciens tunisiens et leurs acolytes casablancais tiennent à les rapprocher. Le projet Stambaba-Gnawi a été présenté pour la première fois, le 16 juin, à l’espace culturel Le Majestic Bizerte.

Nuri – Drup

Il s’agit du premier extrait du premier projet solo éponyme d’Amine Nouri. Cet artiste s’est avant tout fait connaître, dès 2006, comme percussionniste au sein des Gultrah Sound System. Il a également joué aux côtés de Labes, Badiaa Bouhrizi, Bendir Man et autres. Désormais installé au Danemark, il a sorti « Drup » le 21 mai avant de révéler quelques titres de plus de son EP, le 26 mai, lors d’une soirée à l’espace d’art copenhaguois ØEN. Le premier extrait nous renvoie à un univers expérimental où des samples de musiques ethniques fusionnent avec d’insolites percussions revendiquant l’africanité de l’artiste. La vidéo est réalisée par Nuri et Abdelaziz Belgaied Hassine, artiste multidisciplinaire tunisien résident au Danemark. « Drup » sortira bientôt sous le label franco-tunisien Shouka.

Alphawin Populaire – Hedili

Portée par la voix de Nidhal Yahyaoui, connu comme membre de Bargou 08, Alphawin Populaire s’est fixé le challenge de revoir la musique traditionnelle tunisienne et le mezoued. Une révision qui invite des musiciens venant de divers univers à une rencontre atypique. Yahyaoui, au chant et au wtar, est accompagné par Benoist Esté à la guitare, Jihed Khmiri au clavier et aux percussions, Amine Ayadi au mezoued, Trappa aux effets sonores ainsi qu’Ymed Falfoul et Haytham Hawachi aux percussions. Le cocktail est détonnant, surtout quand le dialogue s’opère entre la guitare électrique et le mezoued. Après une avant-première le 09 juin à Dar Bach Hamba, Alphawin Populaire sera en concert, le 11 juillet à 20h30, au parking du fort de Hammamet dans le cadre du festival international de la ville balnéaire.

Théosophie – Extrait live

L’expérience est audacieuse. Pour son premier projet personnel, le percussionniste Jihed Khmiri s’aventure dans des sphères mystiques en mélangeant les chants soufis aux sonorités électroniques tout en puisant également dans les chants liturgiques catholiques. Pour cette création-spectacle, il s’est entouré de Mohamed Ali Chebil et Mahmoud Turki au chant, Zied Bagga au chant et à la guitare ainsi qu’Ayoub Rekik à la guitare électrique et Trappa aux effets sonores. Un projet porté par l’association Debo qui a vu le jour fin 2014 et qui continuera à sillonner les scènes tunisiennes durant les mois à venir.

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  1. 1
    Hiba

    Thameur, chaque fois que je lis tes articles, je constate à quel point tu relèves le niveau du journalisme culturel (pas seulement en Tunisie). Boussa ! (Hiba)

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