Une coalition de la société civile contre la réconciliation économique

La coalition de la société civile contre le projet de loi sur la réconciliation économique et financière est de retour. Lors d’une conférence de presse, tenue vendredi 15 juillet 2016, elle rappelle son refus catégorique du projet de loi et appelle le président de la République et le parlement à le retirer définitivement.

Omar Safraoui, président de l’Observatoire tunisien de la justice transitionnelle, et coordinateur de la coalition, affirme que la société civile militera par tous les moyens pour faire tomber le projet de loi. « Nous avons commencé par cette conférence de presse. Mais si le parlement continue la discussion du projet, nous allons manifester dans la rue et radicaliser notre opposition au projet de loi » prévient Safraoui avant de déclarer qu’une lettre a été envoyée aux représentants du peuple pour demander une audition au sein de la Commission de législation générale.

Karim Abdessalem président de Justice et réhabilitation, affirme que le projet de loi sur la réconciliation économique est en contradiction avec l’ensemble du dispositif juridique tunisien. « La seule et unique loi qui pourrait ressembler à la proposition du président est l’article 227 bis du code pénal qui permet au violeur d’épouser sa victime afin d’arrêter les poursuites judiciaires contre lui. Non seulement on pardonne le criminel sans rendre justice à la victime », ironise l’ancien prisonnier politique qui n’a cessé depuis la révolution à démasquer les réseaux de corruption dans le pays.

Omar Safraoui rappelle que de longues discussions ont eu lieu entre des composantes de la société civile et la présidence de la République sur une réforme où toutes les composantes de la société civile, ainsi que l’Instance de vérité et dignité, les partis politiques, le parlement et le pouvoir exécutif conçoivent ensemble un projet d’amendement de la loi sur 53-2013 instituant la justice transitionnelle. « Le président de la République, Béji Caid Essebsi, nous a promis sur son honneur de ne plus entraver le processus de la justice transitionnelle. Ceci a eu lieu avant que le chef du parti Nahdha, Rached Ghanouchi, annonce son soutien à l’initiative du président en appelant à une réconciliation globale, encore plus dangereuse que celle économique et financière » affirme Omar Safraoui.

Le nombre des associations qui ont rejoint la coalition a nettement augmenté. Plusieurs associations proches du parti Nahdha sont désormais signataires de l’appel Mayetâddech [Ça ne passera pas]. Elles se sentent trahies par Nahdha qui a annoncé son soutien à l’initiative de BCE et a oublié ses promesses de respect aux principes de la justice transitionnelle.

Antonio Manganella, Chef de mission en Tunisie d’Avocats sans frontières, prévient que cette initiative pourra entacher la réputation de la Tunisie au niveau international et toucher la confiance des citoyens en la justice et l’État.

La poursuite du débat parlementaire sur le projet de loi de la présidence de la République est perçue comme une escalade capable de raviver «  la colère de la rue et d’interrompre la paix sociale ».

Civil Society

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1Comment

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  1. 1
    tounsi

    آمل من كل قلبي أن ينجحوا في إيقاف هذا القانون المخزي، لكنني أرى أن فرصتهم ضئيلة للغاية أمام التحالف الاستراتيجي بين لصوص ربطات العنق (آل تجمّع) وعصابات اللّحى والحجاب (بني اخونج). إنه تحالف الذئاب السوداء، الذي يصعب الوقوف في وجهه في ظلّ سيطرته على عقول وقلوب ما يزيد عن الثمانين بالمائة من هذا الشعب الخانع والجبان

    دولة_الاستبدادا_والفساد_باقية_وتتمدّد#
    عربان_جرذان_ويفتخرون#
    شعب_القردة_السعيدة#
    الجماهيرية_التجمّعية_الإسلاموية_البوليسية_العظمى#

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