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Samedi 1er octobre s’est tenue à Tunis l’assemblée générale élective de l’Union des éditeurs tunisiens (UDE). A première vue c’est un non-événement, mais si on y prête un peu d’attention, cette réunion de quelques dizaines de personnes se réclamant toutes du métier d’éditeur nous en dit long sur les enjeux et l’avenir de ce secteur culturel peu connu du grand public.

L’Union des éditeurs, une boite noire

Une cinquantaine d’éditeurs ont élu un bureau de 7 membres pour un mandat de 3 ans, après une journée de “travaux” empreints de langue de bois et de jeux d’influences entre le président sortant, candidat (réélu) à sa propre succession, et son prédécesseur, qui a été membre du bureau pendant près de 20 ans.

Deux listes étaient en lice, et c’est celle qui n’avait pas de programme et dont les noms ont été révélés quelques minutes avant le vote qui est passée[i], ce qui en dit long sur le degré de démocratie qui a régné durant ce scrutin. 51 membres ont voté, dont 5 nouveaux, passés en force en début de séance, malgré une forte opposition. 51 membres dont -pour une bonne moitié- on ne sait pas grand chose, l’Union n’ayant pas été capable à ce jour de mettre en ligne un site donnant les informations élémentaires du secteur qu’elle représente.

Une ambiance finalement décevante pour une supposée réunion « d’intellectuels », on en sort avec un sentiment d’urgence : aucun des vrais problèmes de l’édition n’a été abordé. Au terme d’une insipide lecture des rapports moral et financier, le vote a pourvu l’union d’une équipe hétéroclite, qui allie le pire au meilleur.

Le nouveau bureau est heureusement moins consensuel, et à priori moins “passif” que le précédent. La bonne surprise, comme souvent, vient des femmes. Deux éditrices, filles d’éditeurs, et non des moindres, ont intégré la direction de l’Union, Monia  Masmoudi (Sud Editions, Tunis) et Amel Jegham (Dar El Maaref, Sousse); elles apportent avec elles une hétérogénéité salvatrice, et un bagage éditorial solide ; je les vois mal accepter de « régler les choses entre nous ».

Peut-être est-il enfin possible d’espérer plus de transparence. Le dernier mandat était marqué par un manque flagrant de communication : il a fallu recourir à un huissier de justice pour obtenir la simple liste des membres de l’Union. Et le fait qu’elle soit truffée d’erreurs révèle le peu d’importance accordé à l’information des adhérents.

Dans le paysage associatif tunisien, l’UDE est un drôle d’oiseau; ce n’est ni un syndicat, ni une émanation de l’Utica ni une antenne du ministère de la Culture, mais une association de la société civile, une des plus anciennes, qui a acquis au fil du temps des privilèges importants : elle est considérée par le ministère de la Culture comme un interlocuteur privilégié, et siège aux importantes réunions concernant les aides aux éditeurs. Ce qui, en termes de transparence des mécanismes de financement de l’Etat, constitue un modèle de gouvernance rare et exemplaire.

Hélas, nous verrons que le système est grippé.

Les dirigeants de l’UDE représentent donc leurs adhérents aux commissions du ministère de la Culture, ils sont censés y défendre leurs projets, et recueillir pour eux les décisions qui les concernent. Mais depuis des années rien ne filtre. L’information est confisquée, elle n’est pas transmise aux membres ; ni les montants attribués, ni les ouvrages soumis, ni les critères d’attribution et de refus des subventions.

Ni rapports, ni communiqués. Seul le président et ses proches ont une vue globale des achats et soutiens du ministère aux éditeurs. Ils sont eux-mêmes candidats à ces avantages octroyés par l’Etat. Une situation qui exige une totale transparence. Plusieurs voix se sont élevées récemment et sans doute un peu tardivement, dont la mienne, pour dénoncer le fonctionnement de cette association, notamment en termes de transmission de l’information.

Six ans après la Révolution, les notions élémentaires du fonctionnement démocratique restent étrangères à l’Union des éditeurs. C’est là le principal défi qui se posera aux nouveaux membres du bureau récemment élu. C’est aussi la responsabilité de tous les éditeurs, restés jusque-là silencieux devant ces pratiques qui fragilisent leur profession. Certains, et non des moindres, ne s’estiment pas représentés par l’UDE, (cf. le collectif qui a signé la lettre ouverte concernant le Salon de Genève).

Ce fonctionnement en boite noire nourrit les pires doutes quand à l’équité des délibérations et aux abus possibles dans la gestion de l’argent public. Des doutes qu’il serait simple de lever si l’Union et le ministère publiaient ces chiffres qui relèvent du domaine public.

Un tissu éditorial fragile

Les vrais éditeurs, qui publient encore des auteurs tunisiens et maintiennent un semblant de qualité et de cohérence dans leurs catalogues le font avec des moyens rudimentaires et une rentabilité généralement inexistante, leur traversée du désert s’éternise dans l’indifférence générale. Cette poignée de professionnels a pourtant donné la parole à ce que la Tunisie a produit, pensé et créé de mieux. Essais, romans, livres d’art, littérature, patrimoine, en arabe, en français, en anglais… Leurs livres ont nourri des générations de Tunisiens. Ils sont à l’écoute d’un pays qui a besoin de repères, de culture, et de débats d’idées. Ils agissent là où ni la télévision, ni les journaux ni internet ne sont compétents : ils font un travail de fonds, sur le long terme, sur le durable, avec le recul nécessaire.

A l’opposé, semblent prospérer ceux qui ont trouvé des “formules” alternatives à l’édition classique ; importer à bas prix des ouvrages de jeunesse imprimés en Extrême-Orient, puis réexportés vers des marchés moyen-orientaux. D’autres s’allient avec des collègues du Machrek pour importer systématiquement des titres en coédition portant label d’un éditeur local, pas toujours adaptés au lectorat tunisien, conçus et fabriqués à l’étranger ; l’essentiel de ces titres n’est pas destiné au lecteur final en librairie, mais à capter les achats du ministère de la Culture, détournant ainsi, d’une autre manière, l’esprit même de l’aide publique à l’édition…

Ces stratagèmes de production sont bien sûr économiquement plus viables, mais leur apport à la sphère intellectuelle tunisienne et aux débats d’idées locaux est inexistant. Et quand ils sont financés par l’Etat sous couvert d’aide à l’édition nationale, leur légalité est discutable.

Un simple tour d’horizons à la dernière foire du livre de Tunis confirme ce constat de précarité : peu de stand d’éditeurs, noyés dans un océan de stands étatiques -l’Etat est le principal éditeur tunisien- et de stands de libraires proposant surtout des livres importés. La foire du livre de Tunis est désormais surtout celle du livre étatique et de quelques grands libraires soutenus par l’importation de livres français[ii]. La fragilité du tissu éditorial tunisien y est désormais palpable.

La production éditoriale, tant en fiction qu’en essais ou en beaux livres, a baissé, après une embellie de courte durée en 2011. Une dérégulation perverse des fragiles mécanismes officiels de soutien au livre, les difficultés rencontrées par le réseau des libraires et l’augmentation du prix du papier en sont les principaux moteurs.

L’instauration d’une TVA sur le livre -il en est question- ne fera qu’affaiblir la profession, pour un apport négligeable aux caisses de l’Etat.

Quel rôle pour le ministère de la Culture ?

Depuis la révolution, les nombreux changements à la tête du ministère de référence des éditeurs, celui de la culture, ont provoqué une dégradation sensible de la cohérence du rapport entre les professionnels et l’Etat. Les ministres successifs ont dû répondre dans l’urgence aux revendications des autres corps culturels, théâtre, cinéma, etc., mieux représentés, plus organisés, plus “visibles” auprès du grand public. Ils ont progressivement perdu de vue l’édition, ce petit secteur pourtant incontournable de la culture, dont la spécificité, partout dans le monde, est la discrétion et la fragilité.

C’est ainsi que la foire du livre -bouffée d’oxygène annuelle de la profession- a été annulée en 2014, sans raison claire, à la demande de l’UDE !, pénalisant ainsi toute la profession ; on peut également évoquer le retentissant échec de l’invitation des éditeurs au salon du livre de Genève en 2016, qui a eu un écho au-delà de nos frontières.

Ce ne sont là que les symptômes d’un dysfonctionnement plus sourd, plus insidieux du système, et que l’on peut résumer en deux points :

Une gestion opaque de l’aide à l’édition :

Le ministère de la Culture soutient la production éditoriale nationale à l’aide de plusieurs mécanismes dont :

-l’achat d’ouvrages (supposés alimenter les bibliothèques)

-la subvention du papier destiné aux livres “culturels”

-le dispositif tawsiya binnachr [ litt. édition recommandée ], sorte de commande étatique d’ouvrages avant leur réalisation

-la subvention de certains ouvrages coûteux via un fonds récemment instauré.

Ces outils de soutien sont essentiels au maintien du tissu éditorial tunisien ; malheureusement, nous l’avons expliqué plus haut, leur gestion est devenue opaque, malgré l’open data, fierté de la ministre de la Culture sortante, et qui est resté une promesse vaine. Le chef de cabinet du ministère, interpellé lors d’une récente réunion avec les éditeurs à la Bibliothèque nationale a eu beau jeu de rappeler -à raison- que l’UDE siégeait aux réunions relatives à ces aides et qu’elle était supposée informer ses adhérents… Il s’agit cependant d’informations publiques, que l’administration est désormais légalement tenue de publier.

Force est de constater qu’il y a là une faillite morale et éthique du système qu’il n’est plus possible d’ignorer. La Maison Arabe du Livre (MAL)[iii], que l’on peut considérer aujourd’hui comme une coquille vide depuis les conflits en Libye, jouit encore d’acquisitions importantes de livres par le ministère de la culture dans le seul but de maintenir en vie une structure obsolète, aux dépens de l’édition privée. Le gérant de la MAL n’était autre que le directeur du livre au ministère de la Culture (récemment remplacé) : comment un tel conflit d’intérêt put-il perdurer? Pourquoi n’était-il pas contesté par l’UDE?

Par ailleurs, il y aurait eu plus de 1500 titres proposés à la dernière commission d’achat du ministère, 1500 titres pour une poignée d’éditeurs ! 1500 nouveaux titres en 6 mois auraient envahi nos librairies[iv] ? Quelle est la part de l’édition “à compte d’auteur” dans ce chiffre ? Existe-t-il une part d’édition « fantôme » ? Que se passe-t-il dans ces commissions pour que de telles aberrations puissent avoir lieu ?

La profession a besoin de plus de clarté dans ses relations avec l’Etat, elle a besoin de reconnaissance, de soutien et de normes. La politique de l’Etat en matière de livres est désormais illisible[v].

L’Etat-éditeur, concurrent ou allié des éditeurs ?

C’est une réalité, plusieurs décennies après le démantèlement de la Société Tunisienne de Diffusion (STD) et de la Maison Tunisienne d’Edition (MTE), l’Etat est le principal éditeur du pays, ses stands à la foire du livre de Tunis sont plus nombreux que ceux des éditeurs et libraires tunisiens confondus. Un grand nombre d’organisations étatiques publient des livres : le Centre de publications universitaires (CPU), l’Académie tunisienne Beit Al Hikma, le Centre national de la communication culturelle (CNCC), le Centre national de la traduction (CNT), l’Institut et l’Agence de promotion du patrimoine, etc. Ce secteur produit souvent des textes de bonne tenue, mais ces institutions fonctionnent avec des budgets publics, l’éditeur étatique ne prend aucun risque commercial, là où le privé doit assumer l’éventuelle mévente de ses livres. Cette différence de taille est la justification du soutien de l’Etat à l’édition privée. Nous ne faisons pas le même métier et il n’est pas logique que l’aide publique à l’édition soit attribuée à des ouvrages déjà financés par des budgets publics.

Quelques exemples édifiants :

– La traduction: Nous avons en Tunisie un Centre national de la traduction (CNT) : bureaux, fonctionnaires, budget public… Mais si un éditeur privé a besoin de fonds pour traduire un livre, il doit se débrouiller. Les fonds du CNT ne sont pas accessibles aux privés, il agit comme un éditeur étatique sans en avoir les compétences du métier et répondra à ses “collègues” du privé au pire par la négative[vi], et au mieux en négociant des droits de coédition. Le CNT traduit et publie les livres qu’il choisit, souvent en dépit du bon sens, toujours financés par l’argent public et sans aucune obligation de résultat; ces livres sont inexistants en librairie, ne sont donc pas lus, et n’apparaissent qu’à la Foire du livre, à des prix exorbitants. Que gagnent la culture, le lecteur, et l’éditeur à avoir une pareille administration? Certainement pas à faciliter la traduction du livre tunisien.

– Le Beau livre, (le livre illustré, luxueux, comportant des photos) :

Conception, reportage photo, achat de droits, choix des photos, mise en page, photogravure, commande et vérification des textes, choix des titres, rédaction de l’argumentaire et de la 4e de couverture, suivi feuille par feuille de l’impression, reliure, timing de parution, distribution, commercialisation… L’édition est un métier, et c’est dans le “Beau livre” que l’éditeur prend une dimension de véritable chef d’orchestre.

Un beau livre sans éditeur est l’équivalent d’un immeuble coûteux construit sans architecte. Nous touchons là à l’exemple type du livre qui ne peut se passer d’éditeur sans risquer le fiasco.

A titre d’exemple,  le récent Je suis Bardo, publié en deux versions dont une de luxe, par l’Institut national du patrimoine. Sans préjuger du titre, maladroitement opportuniste, cet ouvrage ne respecte aucune norme du métier. Une mise en page rudimentaire, pas de logique éditoriale, des erreurs (notamment sur les arts et traditions populaires), un texte inégal, parfois bâclé. C’est pourtant un ouvrage très coûteux,  publié sur les deniers de l’Etat, et qui a de plus bénéficié de l’aide du fonds de soutien aux éditeurs du ministère de la Culture.

Il est signé par plusieurs dizaines d’auteurs. Un mouton à cinq pattes, 3 fois financé par le budget public, qui aurait vraiment eu besoin d’un éditeur et dont les dommages collatéraux perdurent : il est question de nouvelles éditions en d’autres langues, et le livre est régulièrement offert par nos hauts fonctionnaires et ministres à leurs vis-à-vis étrangers, une sorte de quatrième financement.

A ce rythme, nous reviendrons très vite au “bon vieux temps” de l’ATCE qui se permettait d’ignorer totalement les éditeurs nationaux, et de sous-traiter au prix fort à un éditeur français (Gallimard) un “Guide de la Tunisie” qui mettait à contribution des auteurs tunisiens et piratait des images des éditeurs privés !

Cette hémorragie doit prendre fin. Quand les officines de l’Etat ont besoin de livres c’est aux éditeurs tunisiens qu’ils doivent s’adresser. Le rôle du ministère de la Culture est d’imposer un retour à la normale et de protéger les éditeurs nationaux. L’Etat n’étant pas plus distributeur qu’éditeur, ces livres ne sont pas en librairie et ne rencontrent pas leurs lecteurs. Il sabote ainsi l’édition privée sans même le savoir, alors qu’il est censé la soutenir.

L’aide de l’Etat doit être exclusivement réservée à l’édition privée, c’est ce secteur qui est fragile, en passe de disparaître, et non l’édition publique, qui fonctionne sans risque éditorial et sur budget de l’Etat. Par ailleurs, il est important de rappeler qu’un éditeur, c’est d’abord des lecteurs, or dans la majorité des cas, le livre étatique n’est pas distribué en librairie et n’est donc malheureusement que très peu lu.

Le moins que l’on puisse dire est qu’en termes d’édition les ministres de la Culture post-révolution ont été généralement mal conseillés, tant en interne que par l’Union des éditeurs. La machine administrative, et une UDE défaillante ont ainsi causé à la profession des dommages substantiels.

Si ces carences devaient perdurer, la Tunisie perdra à moyen terme l’essentiel d’un savoir-faire éditorial qui a fait avancer le débat d’idée, la littérature, la promotion du patrimoine, l’Histoire et le tourisme durant les cinq dernières décennies. La place sera prise par l’édition importée, l’édition religieuse de bas niveau, les petits faiseurs, les forbans et autres pirates.

Une lueur d’espoir

Malgré ce sombre constat, il est encore possible de redonner à l’édition tunisienne ses lettres de noblesse. Parallèlement au relatif renouvellement du bureau de l’UDE, qui devrait contribuer à en faire enfin le porte-parole de la profession, le personnel administratif culturel a été renouvelé au plus haut niveau. Un nouveau ministre de la Culture a été nommé, dont on peut espérer qu’il accordera plus d’attention au secteur. Ses premières nominations en la matière sont prometteuses : au bureau du livre, Héla Ouardi, intellectuelle de renom, auteure d’un best-seller international, et à la tête de la Foire du livre de Tunis, Chokri Mabkhout, distingué lauréat du Booker Prize arabe.

Pourront-ils concevoir une politique éditoriale efficace ? Réussiront-ils à changer les vieilles habitudes d’une administration toute-puissante?

Ils auront besoin de soutien, de courage et de persévérance… Pourquoi ne pas commencer avec un geste symbolique fort : publier enfin les statistiques détaillées des dernières années en termes d’aides diverses du ministère aux éditeurs. Une revendication de transparence à laquelle les éditeurs tunisiens ne renonceront pas et qui obligera toutes les parties à plus de rigueur et d’efficacité.

[i] A une exception près.

[ii] Même ces libraires sont fragilisés, à de rares exceptions près, par la baisse vertigineuse du livre français importé, de l’ordre de 40%  de 2012 à 2015, qui devrait alerter les autorités. Sans libraires, pas de livres quelle qu’en soit l’origine. La dégradation du pouvoir d’achat et du coût des intrants du livre, suite à la dépréciation du Dinar, fragilisent toute la chaîne du livre et mettent en péril les librairies. Les libraires sont le vrai marché du livre, celui qui est en contact avec le lecteur final, que l’Etat doit protéger.

[iii] Institution tuniso-libyenne, supposée fonctionner sur financement libyens, filiale de sa grande soeur lybienne, en quasi-faillite depuis plusieurs années.

[iv] Si l’on table sur un tirage moyen bas de 1000 exemplaires, nous aurions produit pas moins d’1 million d’exemplaires, et offert une tribune à plus d’un millier d’auteurs!

[v] Le ministère de la Culture n’est pas le seul concerné, qu’en est-il du rapport au livre du ministère de l’Education nationale, qui semble avoir rayé le livre de ses préoccupations et a tout simplement cessé ses acquisitions depuis la révolution.

[vi] A titre d’exemple, le best-seller Histoire de la Tunisie, de Habib Boulares, a mis 5 ans à être traduit en arabe, faute de financement, et d’autres exemples abondent.