L’Assassinat de Mohamed Zouari ? Affaire classée ! La loi de finances et ses insuffisances ? Passée comme une lettre à la poste à l’Assemblée. Le mois de décembre aura été celui de la polémique qui enfle sur le retour des terroristes des zones de conflits. Qui a dit quoi quand et où ? décryptage.

Chronologie d’une polémique

  • 2 décembre 2016

    Béji Caid Essebsi, président de la République se prononce sur le retour des « jihadistes » en Tunisie. Invité au club de la presse à Paris, il déclare à l’AFP, : « Nous n’allons pas les mettre tous en prison, parce que si nous le faisons nous n’aurons pas assez de prisons, mais nous prenons les dispositions nécessaires pour qu’ils soient neutralisés. Nous les surveillons ».

  • 4 décembre 2016

    Tareq Maaroufi, condamné en 2001 à 6 ans de prison par la justice belge pour terrorisme, dans le procès de la « filière belge » d’Al Qaida, est invité sur le plateau de l’émission liman yajro faqat d’Elhiwar Ettounsi.

  • 5 décembre 2016

    Béji Caid Essebsi confirme à Euronews l’impossibilité constitutionnelle d’interdire le retour des jihadistes au pays. « Ceux qui veulent rentrer au pays sont les bienvenus, chacun sera traité en fonction de ses actes » a-t-il affirmé.

  • 7 décembre 2016

    La présidence de la République évoque dans un « communiqué explicatif » l’article 33 de la loi anti-terroriste de 2015 pour clarifier les propos de Béji Caid Essebsi.

  • 9 décembre 2016

    Béji Caid Essebsi déclare dans une interview au site d’Al Arabia, « Pas de pardon, pas d’amnistie, pas de loi sur le repentir pour les terroristes de retour des zones de conflits ».

  • 9 décembre 2016

    Othman Battikh, mufti de La République distingue entre « les dirigeants du terrorisme et les dévoyés ». Il affirme que « seuls nos jeunes contraints de rejoindre les rangs de Daech en raison de la pauvreté et du chômage peuvent être acceptés, surtout s’ils n’ont pas tué des innocents ».

  • 9 décembre 2016

    Lotfi Laamari, chroniqueur affirme sur le plateau de 24/7 (Elhiwar Ettounsi TV) qu’il existe un « complot international visant à transformer la Tunisie en refuge des terroristes et des criminels ».

  • 13 décembre 2016

    L’UGTT se prononce contre une éventuelle «  loi du repentir » et appelle à « la traduction des terroristes devant la justice » conformément aux dispositions de la loi anti-terroriste.

  • 15 décembre 2016

    Hédi Majdoub, ministre de l’Intérieur annonce la démission d’Abderrahmane Bel Hadj Ali, directeur général de la Sûreté nationale.

  • 19 décembre 2016

    La présidence de la République évoque un entretien téléphonique entre Angela Merkel et Béji Caid Essebsi au sujet de l’attentat de Berlin. Selon la presse allemande, la chancelière aurait demandé au président tunisien d’œuvrer pour « l’accélération du processus de rapatriement des demandeurs d’asile déboutés » vers la Tunisie.

  • 20 décembre 2016

    Anis Ouertani, secrétaire général du Syndicat de base des agents de l’aéroport Tunis-Carthage évoque l’arrestation de « centaines de jihadistes à l’aéroport, suite à leur retour des zones de conflit, ces trois dernières années ».

  • 21 décembre 2016

    Lotfi Laamari et Olfa Ayari présidente du Syndicat des prisons et des institutions de réhabilitation pénitentiaire dénoncent sur le plateau de Klem Ennes « l’infiltration terroriste dans les prisons tunisiennes ».

  • 22 décembre 2016

    France Info parle de « milliers de djihadistes défaits, en route pour le Sahel et le Maghreb ».

  • 23 décembre 2016

    Russia Today qualifie la Tunisie post-révolutionnaire d’« incubateur du jihad ».

  • 23 décembre 2016

    Auditionné à l’ARP, Hédi Majdoub, ministre de l’Intérieur confirme que « 800 Tunisiens ayant rejoint une organisation extrémiste étaient rentrés en Tunisie » et assure que les autorités détenaient « toutes les informations sur ces individus ». Il déplore l’inexistence de service de renseignement tunisien à l’étranger.

  • 24 décembre 2016

    Le Syndicats national des forces de sécurité intérieure se prononce pour des mesures « rigoureuses et exceptionnelles » à l’encontre des terroristes, allant jusqu’à la déchéance de nationalité, et met en garde les autorités tunisiennes contre une « somalisation du pays ».

  • 24 décembre 2016

    Un collectif d’associations proche de Nidaa Tounes manifeste, place du Bardo « contre le retour des terroristes ».

  • 24 décembre 2016

    Mohsen Marzouk, secrétaire général de Machrou3 Tounes, estime que « tout terroriste de retour qui n’est pas immédiatement incarcéré de façon préventive est une bombe à retardement » et appelle « la coalition au pouvoir à assumer ses responsabilités ».

  • 25 décembre 2016

    En visite à Kairouan, Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, déclare que « nous ne pouvons pas imposer ceux-ci [les terroristes] aux autres pays dans un monde divisé en nationalités, ceux-ci ont fait usage de la violence contre le pays qui les a vu grandir et ont nui à son image […] La justice, la police, les psychologues et les médias doivent traiter cette maladie avec sérieux. Parfois la maladie requiert un traitement psychologique et parfois elle nécessite l’intervention chirurgicale ».

  • 25 décembre 2016

    Monji Harbaoui, député Nidaa Tounes, appelle le chef du gouvernement à « lancer une campagne pour le renouvellement des passeports tunisiens afin d’empêcher le retour des terroristes ».

  • 26 décembre 2016

    Afek Tounes se prononce contre « tout accord tacite ou explicite sur le retour des terroristes en Tunisie ».

  • 26 décembre 2016

    Al Hassad crée par Mabrouk Kourchid, actuel secrétaire d’Etat aux Domaines de l’Etat, accuse la Turquie de « fournir des diplômes aux terroristes désirant rentrer en Tunisie ».

  • 27 décembre 2016

    Le Syndicat général de la garde nationale appelle à « faire participer la garde nationale au contrôle des frontières […] et de leur permettre d’accéder aux dépôts de la direction générale des frontières et des étrangers » ainsi qu’à la « fusion de la direction de lutte anti-terroriste et celle des renseignements de la garde nationale dans une direction générale unique ».

  • 27 décembre 2016

    Les députés Nidaa brandissent une pancarte « Non au retour des terroristes » à l’ARP.

  • 27 décembre 2016

    Hamma Hammami, porte-parole du Front Populaire, accuse Ennahdha et Moncef Marzouki d’avoir cherché à renverser Bachar Al Assad avec l’aide des puissances régionales et internationales. « Après les avoir instrumentalisés dans la guerre civile en Syrie, ils veulent les exfiltrer vers la Tunisie » a-t-il ajouté.

  • 27 décembre 2016

    Moncef Marzouki, ex-président de la République, dénonce « les mensonges et les diffamations proférés à [son] encontre ». Il appelle au respect de la constitution et de l’Etat de droit, et propose « un contrôle des jihadistes dans des centres spécialisés contrôlés par la police et l’armée ».

  • 28 décembre 2016

    Monji Rahoui, député du Front Populaire appelle à un rassemblement semblable au sit-in du Bardo de l’été 2013.

  • 28 décembre 2016

    Ajmi Lourimi, député Ennahdha estime que « les terroristes tunisiens peuvent se repentir et retrouver le droit chemin ».

  • 29 décembre 2016

    Youssef Chahed, chef du gouvernement, nie tout « accord sur le retour des terroristes » et promet « l’application de la loi antiterroriste [de 2015] ».

  • 29 décembre 2016

    Nessma TV affirme sur son site qu’« un avion rempli de terroristes expulsés d’Allemagne est arrivé à l’aéroport d’Ennfidha ». La chaîne est démentie dans l’heure qui a suivi par un communiqué du ministère de l’Intérieur.

  • 29 décembre 2016

    Le journal Maghreb Emergent évoque l’extradition du Soudan du « jihadiste » tunisien Moez Fezzani.

  • 29 décembre 2016

    Le juriste Yadh ben Achour confirme l’impossibilité constitutionnelle de déchoir la nationalité d’un citoyen, ajoutant « il n’y a pas d’autre solution que la surveillance administrative et les poursuites pénales à l’encontre des terroristes ».

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2Comments

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  1. 2
    Bechir Toukabri

    Excellente chronologie des positions du problème du retour des terroristes au pays. Mais helas l’auteur ne présente aucune analyse,ni synthèse.Pourtant pour le plus simple citoyen le problème est claire: Doit-on les accepter ou les refuser? Nous avons acquis depuis la révolution une qualité rare: la masturbation intellectuelle?Une moitié des Tunisien rêve de l’autre monde et du paradis, alors que l’autre moité rêve de “la cité idéale de Platon” et se complaisent dans les discussions stériles.On vit dans le virtuel pas dans le réel. L’Algerie à combattu durant 10 ans les terroristes afghans. Espérons que cela ne nous arrivera pas pire qu’en Algerie, parce que notre Président a fait un deal avec les Européens: Transformer notre pays en guantanamo contre de l’argent?

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