Tunisie : A la découverte des oiseaux de la Kroumirie (2/2)

Nous présentons dans cette seconde partie d’autres espèces d’oiseaux habitant la Kroumirie.

Le Martin pêcheur d’Europe est une espèce peu commune. Mais on peut le voir le long des cours d’eau et parfois même au bord de la mer, en hiver. Pendant cette saison, les effectifs présents augmentent car des migrateurs viennent passer la saison froide dans la région. Silencieux et furtif, on ne se rend compte de sa présence qu’après de longs moments d’attente.

Le Monticole bleu est une espèce qui fréquente surtout les milieux rocheux, mais on peut le voir à proximité des habitations, dans certaines localités. Il a une distribution diffuse à la faveur de ses habitats préférentiels. Comme sa densité est faible, on n’arrive à l’observer que lorsqu’il s’envole pour se déplacer d’un milieu à un autre. Il est très furtif.

Le Pigeon biset s’est beaucoup raréfié sous la pression humaine. On ne l’observe que dans des sites difficiles d’accès ou ceux où la chasse est interdite. Le Pigeon ramier est un habitant des forêts de chênes ou de pins avec de grands arbres sur lesquels il se reproduit. Ses densités ne sont pas élevées.

La Tourterelle des bois se reproduit dans divers habitats, mais semble préférer les milieux boisés avec une densité faible d’arbres de taille moyenne. Elle est présente dans la région pendant l’été. Malgré sa raréfaction au niveau global, elle continue à être chassée en Tunisie, où elle a aussi tendance à se raréfier.

L’Hypolaïs polyglotte, peu connue, en Tunisie, est une migratrice qui se reproduit dans des sites d’altitude présentant une couverture arbustive dense et qui constituent son habitat préférentiel. Ses densités, faibles et ses mœurs discrètes, sauf en période de reproduction, rendent son observation difficile.

Le Roitelet à triple bandeau est un joli petit oiseau qui habite les forêts disposant d’un sous-bois dense et situées à une altitude moyenne. Sa distribution est discontinue et ses densités sont faibles. On peut parfois l’observer dans des forêts à faible densité d’arbres même à proximité des installations humaines.

Le Rossignol philomèle est le seul oiseau qui chante de jour comme de nuit. Migrateur, il est présent entre avril et septembre. Il affectionne les milieux boisés même à proximité des humains. Son chant est mélodieux et porte assez loin. On peut facilement le voir lorsqu’il est sur une tige d’arbre en hauteur, et qu’il ne remarque pas la présence d’un observateur.

Le Tarier pâtre est un petit oiseau qu’on voit souvent posé sur une brindille ou la tige d’un arbuste, près des routes. Il habite les prairies et construit son nid au sol, dans la végétation herbacée qui assure son camouflage des prédateurs. Insectivore, il est souvent observé en couple, mais avec des densités faibles. L’utilisation des pesticides est une sérieuse menace pour cette espèce, de même que la transformation des prairies en terrains de culture.

Migrateur, le Tarin des aulnes n’a été observé que quelques années, et pendant une courte période. Une petite population vivait sur de vieux pieds de Casuarina et de Cyprès. La destruction des arbres a par la suite été suivie par l’absence de l’oiseau. Discret et silencieux, il vit en petits groupes très remuants. Cette espèce ne se reproduit pas en Tunisie.

Comme son nom l’indique, le Troglodyte mignon est parmi les plus petits oiseaux de Tunisie. Cependant, sa petite taille n’empêche pas qu’il ait une des voix qui portent le plus loin. Il habite surtout les fourrés de végétation (roncier, fougère aigle…) souvent à proximité de l’eau. Le plus souvent caché, c’est son chant qui indique sa présence. Mais pendant la saison de reproduction, il chante à découvert, au sommet de l’arbuste qu’il habite et où il nidifie probablement.

Le Rouge-gorge familier est un oiseau commun dans les jardins pendant la saison hivernale. Toutefois, en été, la plupart des oiseaux présents en hiver migrent. Cependant, une petite portion monte en altitude pour se reproduire dans les forêts de chênes, où il habite les formations pourvues d’un sous-bois dense (bruyère arborescente, arbousier, filaire…). Les jeunes de l’année sont observés dès le mois de juillet. Insectivore et peu farouche, il se laisse observer facilement. Son chant consiste en une série de cris stridents lancés une fois que l’animal se sent dérangé.

La Linotte mélodieuse est fréquente, mais peu abondante. Elle n’approche pas les humains et leurs installations. Son habitat consiste en des espaces ouverts dans lesquels se trouvent des arbustes. Ses couleurs vives sont visibles au printemps, pendant la saison de reproduction. L’Oiseau est parfois chassé pour être vendu.

Le Verdier d’Europe est un oiseau de jardin qu’on peut facilement observer près des habitations. En hiver, il s’associe avec d’autres petits oiseaux, comme le Serin cini, le Pinson des arbres, les Moineaux… Sa voix mélodieuse, lui vaut parfois d’être chassé, en vue de sa vente. Cependant, il demeure un oiseau très commun.

Le Pinson des arbres est parmi les oiseaux les plus communs. On le voit dans différents milieux : jardins, forêts, bords des routes, prairies, comme il peut approcher les habitations. Il est sédentaire lui aussi et son régime alimentaire est granivore.

Le Pipit des prés passe l’hiver dans la région et affectionne en particulier les prairies humides (de septembre à mars). Il vit en petits groupes et passe souvent inaperçu s’il ne s’envole pas et qu’il se trouve dans de l’herbe haute. Il lance des cris aigus lorsqu’il s’envole, provoquant ainsi l’envol de ses autres congénères. Il se nourrit au sol et se pose rarement sur un arbre ou un arbuste.

Le Vanneau huppé passe parfois l’hiver dans les prairies humides et couvertes d’eaux basses de la région. Cependant, sa présence n’est pas régulière tous les ans. Les prairies fréquentées se trouvent à basse altitude. Malgré son statut de conservation vulnérable, le Vanneau continue à être chassé.

L’Aigle botté est le Rapace le plus commun pendant la saison estivale. Migrateur, il n’est présent qu’entre les mois de mars et septembre. Il niche dans les forêts d’altitude, mais descend chasser plus bas. On le voit souvent planer au ciel à flanc de montagne ou sur les plaines.

Le Milan noir est lui aussi migrateur, mais niche sur de grands arbres au bord de l’eau. Moins fréquent que l’Aigle botté, on peut le voir planer à faible hauteur au-dessus des routes à la recherche d’animaux morts. Il consomme des charognes, raison pour laquelle il fréquente les décharges. Sa reconnaissance est facile par sa queue fourchue.

La Chouette hulotte est un rapace nocturne très discret. Elle peut habiter un vieil arbre à côté des humains des années durant sans qu’ils ne se rendent compte de sa présence. Cependant, cette présence est attestée par ses petits lorsqu’ils sortent du nid, se placent sur les tiges d’un grand arbre avant d’être capables de voler, ou aussi par ses chants de nuit. Cette Chouette habite les vieux arbres, dans des creux situés en hauteur ou parmi leur feuillage touffu lui assurant d’être couverte pendant le jour. On peut parfois la surprendre se reposer de jour sur un arbre, notamment en été. La nuit, elle chasse ses proies (insectes, petits mammifères), parfois près des habitations.

Conclusion

Nous espérons que cette brève présentation puisse susciter des vocations d’observateur ornithologique. Le birdwatching, ou l’observation des oiseaux, désormais en vogue aux quatre coins du monde, mériterait d’être mieux appréciée dans notre pays, et de ne pas rester l’apanage d’une infime minorité. Parce que le plaisir des yeux, peut également constituer un préliminaire pour la protection de la nature, et de notre environnement.

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