Les articles publiés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement les opinions de Nawaat.

Nous présentons dans cet article une deuxième série d’arbustes naturels se trouvant en Tunisie et méritant d’être valorisés.

Le muflier, ou gueule de loup est connu comme étant une espèce ornementale, mais les plantes cultivées dans les jardins ne seraient pas natives de la Tunisie. Pourtant deux espèces y sont connues. L’une est localisée au nord, et l’autre, plus répandue, peut atteindre la région de Ghomrassen au sud.

Cet arbuste a des tiges mesurant de 30 à 60 cm. Les fleurs sont vivement colorées en rouge foncé. Il pousse naturellement sur les lieux rocheux. La multiplication de cette espèce peut aider à renforcer les populations de plantes de jardin, d’autant plus qu’elle est mieux adaptée à nos conditions climatiques.

Pied de rue verte dans son milieu naturel

La rue verte, ou d’Alep, est connue pour ses propriétés médicinales et culinaires. Elle est souvent plantée dans les jardins particuliers. Elle a une forte odeur et mesure de 30 à 70 cm de haut. Ses feuilles sont charnues et ses fleurs sont jaunes. Elle pousse naturellement dans les pinèdes et sur les collines arides. Elle est connue du Cap Bon, de la Dorsale et la région de Bizerte. Elle atteint Matmata vers le sud et est rare en Kroumirie. Elle est citée ici comme une espèce pouvant être plantée dans les espaces communs et pourrait susciter l’intérêt de nos concitoyens pour son entretien.

La viorne laurier-tin est un arbuste touffu ayant des feuilles coriaces et persistantes. Elles luisent au soleil notamment après les pluies et sont couvertes d’un duvet très fin. Les fleurs sont regroupées et ont une couleur blanche ou rosée (floraison printanière). Le fruit est d’un bleu métallique.

Détails montrant fleurs et fruits de virone
Détails montrant fleurs et fruits de virone

Cette plante est parfois présente dans les jardins à des fins ornementales. Elle est connue de la Kroumirie, du Cap Bon, à proximité de Tunis, comme à djebel Zaghouan. Elle mérite d’être plantée comme arbre d’ornement en ville.

Le sureau noir est un bel arbuste très peu connu en Tunisie. Il peut dépasser les trois mètres de haut. Ses feuilles comprennent cinq à sept folioles et tombent en hiver. Ses fleurs sont regroupées et sont de couleur blanche. Elles sont odorantes et ont des propriétés mellifères. Les fruits sont noirâtres.

Aucune utilisation n’est connue de l’espèce en Tunisie. Pourtant autour de la Méditerranée, elle est diversement utilisée en cuisine.

En raison du peu de stations connues, nous tairons les sites où l’espèce est présente afin d’assurer sa conservation. Le sureau noir peut être planté dans les jardins publics ou privés en tant que plante d’ornement.

Le cytise à trois fleurs est un arbuste pouvant atteindre les deux mètres dans les meilleures stations. Ses feuilles sont composées de trois folioles larges et velues sur les deux faces. Elles sont persistantes, mais jaunissent en cas de sécheresse prolongée. Ses fleurs sont de couleur jaune.

Le fruit est une gousse contenant de petites graines jaunâtres. Contrairement à une idée répandue, le cytise n’est pas consommé par le bétail. Sa répartition en Tunisie est limitée au nord (Kroumirie, Mogods, Cap Bon). L’intérêt du cytise vient du fait qu’il peut fixer l’azote atmosphérique et ses fleurs sont visitées par les abeilles. Il convient aussi bien en milieu urbain comme haie d’ornement que comme arbuste associé aux terrains agricoles pour l’enrichissement du sol en azote.

Le sumac à cinq folioles est un arbuste dioïque dont les feuilles sont d’un vert clair et composées de trois à cinq folioles de petite taille. Les feuilles sont persistantes et les tiges sont épineuses. Il fleurit abondamment.

Ses fleurs sont d’un vert jaunâtre, regroupées en petites grappes et sont très visitées par les abeilles. Le fruit est rond, de couleur rougeâtre à maturité. Il est surtout consommé par les oiseaux et autres petits animaux. La plante est palatable et était utilisée dans le tannage du cuir. Elle est largement répartie en Tunisie (de Ghardimaou à Sidi Bouzid) et convient comme haie de bordure en milieu agricole ou pour la fixation des sols en pente, notamment dans les régions où il pousse naturellement. L’espèce est absente de la Kroumirie et des Mogods.

Le sumac à feuilles d’aubépine ressemble à l’espèce précédente. Ses feuilles sont vert foncé rappelant celles de l’aubépine. Le fruit a une forme elliptique virant au rouge et noir à maturité. Il est comestible, mais l’habitude de sa consommation est presque perdue actuellement. Il se trouve entre les régions de Zaghouan et Sidi Bouzid.

Cette espèce peut assurer les mêmes fonctions que l’espèce précédente en plus de servir comme habitat pour la biodiversité. Les deux espèces sont très appréciées par les caprins (chèvres).


Biodiversité en Tunisie : Des arbustes à valoriser (1/3)

Arbousiers, lentisques, ou myrtes, les exemples abondent. La flore tunisienne est riche en arbustes méritant d’être préservés. Nous proposons dans cette série d’articles, des pistes pour mettre en valeur certaines espèces à des fins ornementales ou pour favoriser la biodiversité en milieu urbain.