Khaled Layouni exige son transfert

Originaire de Kelibia où il est né en 1977, Khaled Layouni a passé près de deux mois en prison aux Emirats Arabes Unis avant d’être expulsé avec son épouse et ses deux enfants vers la Tunisie. A son arrivée à l’aéroport de Tunis le 18 octobre 2005, il a été interpellé et emmené dans les locaux du ministère de l’Intérieur à Tunis. Pendant des semaines, son épouse, Sarra Lazghab, a eu toutes les peines du monde à obtenir des informations sur son sort et ne l’a revu qu’en prison, au 9 avril, où il est resté incarcéré jusqu’à son transfert en juillet dernier à la prison de Gafsa. Ses conditions d’incarcération se sont nettement détériorées depuis son transfert [1]. Khaled Layouni est dans l’attente de son jugement. Il a été accusé en vertu de la loi antiterroriste.

Khaled Layouni est maintenant en isolement. Il ne peut prendre de douche. Il ne reçoit pas le linge de rechange. Le couffin contenant de la nourriture ne lui parvient qu’irrégulièrement et avec du retard. La demande de visite directe n’a pas reçu de réponse. Il a demandé à être transféré à la prison de Tunis et ne l’a pas obtenu. Il a alors décidé de mener une grève de la faim, c’était en septembre.

Sa famille se joint à sa demande et supplie les organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme d’exiger son rapprochement d’avec sa famille, le droit à la visite directe et des conditions d’incarcération décentes et que soit mis un terme aux mauvais traitements :
Sa famille, qui vit à Kelibia, pâtit de l’éloignement de la prison. Chaque mardi, ce sont 500 kilomètres à effectuer pour l’aller, et 500 pour le retour. Les enfants de Khaled et Sarra Layouni sont âgés de trois ans et d’un an. La visite dure tout au plus un quart d’heure. Le parloir est équipé d’une vitre en verre et d’un téléphone. Les gardiens écoutent les conversations. Et quand Khaled Layouni a évoqué ses conditions d’incarcération devant son épouse, sa mère, son frère et ses deux enfants, les gardiens l’ont frappé si fort qu’il a hurlé. Il a hurlé si fort que malgré l’épaisseur du verre, ses enfants l’ont entendu…

Luiza Toscane, 12 octobre 2006

[1] Se reporter au communiqué de l’AISPP du 5 octobre 2006.