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Selon son rapport annuel rendu public le 08 mai 2013 à l’occasion de la conférence de presse organisée par sa commission exécutive, l’association de Lutte contre la Torture en Tunisie estime qu’ à deux ans du 14 janvier la torture ne fait pas de machine arrière.

Les détenus des centres de rétention et des prisons sont quotidiennement maltraités. Par ailleurs, certains d’entre eux crèvent dans des circonstances suspectes. Les progressions sont certes fragiles du moment où aucun officier de police suspect ne comparait au tribunal : L’impunité rend impossible de dissuader les criminels potentiels et les bourreaux.

Les intervenants ont rappelé à cette occasion que ,bien que le ministère de la justice ait signé une convention avec certaines organisations de défense des droits de l’homme pour pouvoir visiter les prisons, l’OTCT a rejeté cette initiative qui contraste, selon les déclarations de sa présidente Radia Nasraoui, avec l’esprit du protocole facultatif de la Convention des Nations Unies contre la Torture.

Le projet du ministère exige un préavis de 24 heures tout en excluant certains locaux pour des raisons « sécuritaires » .En outre, jusqu’à l’instant, aucun mécanisme national n’a été mis en place pour mettre un terme aux atteintes à l’intégrité physique des citoyens. La réforme des services pénitenciers, sécuritaires et judiciaires ainsi que la révision de certains textes de lois s’avèrent des conditions cruciales pour mettre fin à cette pratique barbare.

Notons que certains activistes de la société civile revendiquent la suspension de la durée de la prescription des crimes de torture actuellement fixée à 15 ans.

Le rapport recommande aussi l’accélération du processus de révision des législations nationales en conformité avec les Conventions internationales contre la torture et l’achèvement de la réécriture du Code Pénal. Le ministère de la justice est appelé à revenir sur les restrictions conclues avec certaines organisations au sujet de l’accès aux prisons. L’organisation juge aussi important d’inclure des programmes de sensibilisation sur le respect des droits de l’homme, que ce soit dans les programmes d’éducation ou dans les médias.

Le comité exécutif de l’OTCT a signalé qu’il est impératif d’ouvrir l’archive de la police politique pour dévoiler la vérité des tortionnaires et donner espoir et paix aux victimes de torture tout en assurant l’indépendance de la magistrature du pouvoir exécutif et législatif.

Des militants de la société civile tunisienne ont fait appel à un sit-in, devant le ministère de l’intérieur, le 07 mai en commémoration à Nabil Barakati le militant syndical qui s’est éteint lors d’une longue scène de torture un certain 08 mai et à qui revient la proclamation de cette date comme journée nationale de la lutte contre la torture.