Un survol rapide des titres de ce 13 août 2005, de la presse tunisienne, permet de mesurer l’état avancé de la désinformation et de l’oeuvre destructrice des faussaires.

Les éditorialsites, chroniqueurs et autres faussaires professionnels, titulaires ou recrutés pour l’occasion ont tari d’éloge l’actuel chef de l’Etat, son arrivé au pouvoir par (le) changement du 7 novembre 1987. Bref, des propos ni tête ni queue et qui de plus n’ont aucun rapport avec les commémorations du 13 août.

La Presse de Tunisie, quotidien francophone gouvernemental, donne le ton avec des articles à la gloire de l’actuel chef de l’Etat, sans citer une fois le nom du principal instigateur de la réforme et de la promulgation du Code du Statut personnel.

Au delà des divergences et des différentes appréciations que nous pouvons avoir, les uns et les autres, quant à l’oeuvre de feu Habib Bourguiba, ce qu’il a accompli fait parti de l’histoire, voire de l’identité même de la Tunisie moderne. Nul n’a le droit d’effacer l’histoire, ni de falsifier les faits. Cette attitude digne qui fait la part des choses n’est pas en contradiction avec l’analyse, la critique, voire même la contradiction.

Mais effacer l’histoire et lancer une armée de faussaires à l’assaut de l’histoire de la Tunisie n’est aucunement acceptable, même pas par les adversaires de Bourguiba et du bourguibisme. Ces derniers ont fait état d’une civilité dans la contraction et d’un respect de l’oeuvre de l’homme. La classe politique tunisienne, toutes tendances et générations confondues, a rendu un hommage unanime au père de l’Indépendance, le leader Habib Boiurguiba, après sa disparition, le 6 avril 2000. Et même les propos indignes, d’un certain Rached Ghannouchi, ont été largement dénoncés y compris et surtout au sein même de la mouvance islamiste.

Cette attitude digne et loyale à la patrie et à ses symboles n’a pas empêché les différents protagonistes à entamer une critique parfois acerbe du bourguibisme. Des positions assez fermes ont été tenues, dans le respect de l’oeuvre de l’homme, aujourd’hui décédé. Même les bourguibistes eux mêmes s’accordent sur la carence démocratique post-coloniale. Erreur manifeste qui a sclérosé la vie politique et enfanté le monstre actuel.

Aujourd’hui 13 août est un jour de deuil pour les tunisiennes et les tunisiens. Parce que lorsque l’on touche à l’histoire on touche à quelque chose de sacré dans la vie des nations.

Cette mascarade générale, avec l’assentiment des plus hautes autorités de l’Etat, la participation du journal du gouvernement de la République et de l’organe du parti de Bourguiba, est une atteinte à l’histoire et la dignité des tunisiens mais surtout des tunisiennes.

Que les faussaires sachent qu’ils ont commis là encore un acte ignoble. Ils ont ajouté ainsi à leur palmarès de désinformateurs et de manipulateurs des faits, une grade de plus. Comment peut-on faire confiance à ces faussaires lorsqu’ils traitent les évènements anciens de la sorte, lorsqu’ils traitent les disparus par le mépris ? Comment peut-on faire confiance à ces faussaires lorsqu’ils couvrent les évènements d’aujourd’hui, hautement plus sensibles ?

Certes, la presse tunisienne regorge de talents et de plumes, comme l’a si bien dit notre cher “Journaliste inconnu”, celui qui a signé il y a quelques jours une tribune sur les sites tunisiens d’information libre, au nom de “Journaliste électrochoqué”. Certes, les journalistes tunisiens vivent “une état de schizophrénie médiatique avancé et quasi désespéré”, mais il y a moyen d’allier Gamelle et Dignité.

Que les Mouldi M’Barek, Salem Trabelsi et autres Noureddine Hlaoui, qu’ils sachent que leur oeuvre de faussaire ne passera pas et qu’ils ne font que se déshonorer eux mêmes.

Que leurs directeurs Zohra Ben Romdhane (La Presse de Tunisie, propriété et organe du gouvernement), Sahraoui Qam’ôoun (Assahafa, version arabe de La Presse), le fameux ancien révolutioonaire des années 70, aujourd’hui mercenaire de la plume, le faussaire en chef Moncef Gouja (Al-Hurria, ancienne Al Amal, journal fondé par Bourguiba et aujourd’hui transformé en organe du RCD) et Néjib Ouerghi (Le Renouveau, ancienne L’Action, jadis porte drapeau du groupe L’Action tunisienne, aujourd’hui organe francophone de RCD). Que ces faussaires en chef sachent que leurs journaux ne sont pas lus. Un vrai cauchemar pour tout patron de presse qui se respecte.

Un ami m’a rapporté un jour une histoire que je raconterais ici. Une de ces histoires vraies, tirées de la vie quotidienne et qui me rappelle les paroles de Jacques Prevert dans “Le Roi et l’Oiseau”, chef d’oeuvre immortel et premier grand film d’animation en couleur français, de Paul Grimault. Ce film est à voir absoulment. Une nouvelle copie, réparée et numérisé, vient de sortir au Festival de Lugano et un DVD est disponible dans les circuits de vente. Des paroles superbes et des dessins sublimes se conjuguent avec une musique maginifque de Wojciech Kilar.

Et à Prevert de tourner en déirions les dictateurs. Son personnage principal est “Le roi Charles Cinq et Trois font Huit et Huit font Seize (Si Prvéret était encore vivant il complétera le refrain : Seize, cela nous fait Un et Six, ce qui fait SEPT) de Takicardie n’aime que deux choses : sa personne et la chasse aux oiseaux. Il règne en despote sur son pays, laissant aux nobles le soin de le flatter, et reléguant le peuple dans les souterrains du pays, dans lesquels ils sont asservis à la production d’objet kitsch à l’effigie du roi.”

A quelques détails près, “Le Roi et l’Oiseau“, tiré d’un compte d’Andersen, “La Bergère et le Ramoneur“, cette hsitoire nous rappelle tristement la réalité de chez nous. Dommage que nous n’avons pas de Prevert(s), capable(s) de commettre les “Paroles” qu’il faut pour expliquer notre triste réalité. Je rapporte donc les faits crus, comme je les ai entendus :

“Un vieux Monsieur, Am Ali, à la retraite, se lève tôt le matin, fait ses courses après la prière du matin, ramène ce qu’il peut à la maison puis retourne au café, le temps que Douja prépare le déjeuner. Il passe par le kiosque du coin qui est bien lointain, s’installe à son endroit habituel, commande son café, puis ouvre le journal au milieu en lançant un grand cri comme un muezzin du haut de son minaret : Allaaahouuu Akbaaar. Allaaahouuu Akbaaar, Allaaahouuu Akbaaar…

Un silence s’en suit, avant qu’il commence à lire le carnet du jour et à citer les noms des disparus et à commenter le texte des faire-part et autres détails sur les cimetières, les alliances de famille … etc.

Am Ali, comme tout le monde l’appelle, n’ouvre que cette page-là du journal, il ne regarde même pas la Une, ni le quatrième de page. Un jour, un jeune étudiant de l’IPSI (notre prestigieuse édole de journalisme), intrigué par cette attitude, lui demande le pourquoi de son grand cri quasi légendaire “Allahou Akbar” et le pourquoi de son choix de la page des morts. Am Ali lui répond : Allaaahouuu Akbaaar, tous les matins, littrahhom alaa assahafaa (pour dire paix à son âme notre presse), yaa hasraa yaa wlidii (Hélas mon fils), on se battait lorsque les journaux étaient encore vendus à la cri, pour avoir les nouvelles de la vie et des vivants, mais aujourd’hui le seul intérêt est de prendre les nouvelles des morts ou plutôt de savoir qui nous a précédé Liddar El Baqia, hadhi mahi illa fania (qui nous a quiité ci-bas pour l’au-delà, la maison éternelle). Tibqaa alaa akhir wlidi.

Il était presque midi et Am Ali quitte son café pour déjeuner avec Douja et les petits-enfants, les nièces et neveux, puis faire sa petite siéste. Le soir, il ne regarde même pas la télé et se contente de quelques vieilles chansons sur son petit transistor, avant de faire sa prière et de se donner à un long sommeil, jusqu’au lendemain. Il reprend ainsi son rituel Allaaahouuu Akbaaar, paix à son âme notre presse…”

Cette histoire, les directeurs des journaux doivent la méditer. Ben Ali, sa femme, les rejetons de leur parentèle partiront un jour, mais restera La Tunisie. ce jour là, les nouvelles générations ne diront pas Ben Ali a fait reculer la presse, mais ils citeront vos noms et vos méthodes un à un Zohra, Gouja, Ourghi, Qam’ôoun, Abdallah, Mahfoudh… Vous venez de rater encore une occasion pour vous relevez, pour levez les yeux et fixez dignement le regard de vos enfants et petits enfants.

Face au “Roi”, symbole de l’oppression et de la bêtise qui l’accompagne, la Presse doit incarner “Oiseau”, image de liberté…

Paix à ton âme Habib Bourguiba, père de l’Indépendance, Fondatuer de la République, Principal instigateur du Code du Statut personnel. Dors en paix, ils n’arriveront pas à effacer les traces que tu as laissé dans l’histoire et l’identité de ce pays. Les tunisiens continueront le combat pour la liberté et la dignité. Ils corrigeront aussi les erreurs de ton règne, en instaurant la Démocratie, dans la loyauté et dans l’intérêt suprème de la patrie.

Paix à ton âme Jacques Prevert, nos paroliers ne sont pas encore dans l’état de te suivre Oiseau. Le jour où ils balayront de leurs esprits les Zohra, Gouja, Qam’ôoun, Ouerghi, Mahfoudh et autres Khammari, Ben Ezzeddine et Abdallah, ils laisseront voler l’Oiseau en eux et viendront t’offrir un chef d’oeuvre tunisien, comme cette est bien capable de faire. Ce jour là, on te laissera une chaîse vide, à l’amphithéatre de Carthage, comme le fit Paul Grimault à la présentation de ton oeuvre à Paris…

“Nième étage, prison d’hiver, prison d’été, prison d’automne et de printemps…”

“Mais la nuit, les tableaux s’animent. Le portrait du Ramoneur prend vie et déclare sa flamme à la jolie Bergère, à peine avant que le portrait du Roi n’en fasse de même. Le Roi crie à la garde, les tourtereaux s’enfuient, et retrouvent Oiseau qui les aidera dans leur quête de liberté…”

Paris, le 13 août 2005

Abdel Wahab Hani

awhani@yahoo.fr

P.S. :

Les faussaires de Carthage (et/ou leurs snipers stationnés aux postes avancés), ont encore cherché à pirater mon courrier électronique, avec une nouvelle trouvaille de leurs services, il y a quelques semaines : Awhani (awhani@coeur.com). Cette adresse n’a rien à voir avec moi et ne représente qu’une forme minable d’usurpation d’identité. Je demande aux ami-Es ne pas ouvrir les messages en provenance de cette adresse, qui véhicule virus et autres logiciels pirates, comme les faussaires savent en produire.

Je n’utilise pour mes correspondances que cette adresse HANI Abdel Wahab (awhani@yahoo.fr). Le jour où je dois changer pour une raison ou une autre, je le ferais savoir à temps. Merci pour la vigilance.

Voici une “machtra”, un échantillon de cette presse qui donne à vomir :


Au coeur de l’actualité : Symbole de l’identité nationale

La Presse de Tunisie, 13 août 2005

Par Mouldi MBAREK

Le 19 mars 1988, quelques mois après le Changement, le Président Ben Ali réaffirmait l’un des fondements essentiels du projet de société qu’il proposait à la Tunisie, à savoir l’élévation du rang de la femme à celui de partenaire incontournable vers l’enracinement des valeurs républicaines et l’identité nationale.

Le projet civilisationnel de l’ère nouvelle considère, en effet, le Code du statut personnel comme un acquis historique qui fait la fierté des Tunisiens et les engage à le préserver et à en assurer la promotion continue.

C’est dans ce sens que se confondent en Tunisie les valeurs humaines, celles des droits de l’homme, du développement durable, de la solidarité avec le statut de la femme en tant qu’acteur central de la famille, du tissu social et de la vie active et publique.

C’est ainsi que le Président Ben Ali a toujours placé ces principes en les intégrant dans la symbolique de l’indépendance et dans la consécration de la souveraineté du peuple et l’identité nationale.

Aussi, le Chef de l’Etat a-t-il saisi invariablement la célébration de la fête de l’Indépendance pour rappeler que l’invulnérabilité de l’Etat, l’indépendance de la nation et la pérennité de la République sont intimement et organiquement liées à la promotion de la famille, de l’intégration de la femme dans tous les secteurs de la vie nationale et à l’épanouissement de l’enfance.

« Nous avons fait de l’encadrement de la famille, en particulier de la femme et de l’enfant, une des priorités de notre réforme sociale. C’est pourquoi nous avons érigé en principe constitutionnel l’égalité entre la femme et l’homme », soulignait le Président Ben Ali le 25 mars 2002.

Ainsi, constitutionnellement scellées, l’identité nationale et l’indépendance de la Tunisie trouvent dans le partenariat entre la femme et l’homme le socle fécond d’un enrichissement continu de la société tunisienne et un bouclier solide contre les forces rétrogrades et obscurantistes. Aujourd’hui, notre société a réussi, grâce à des décisions avant-gardistes, à asseoir un modèle qui fait aujourd’hui école, au moment où dans d’autres parties du monde, les questions autour du statut de la femme demeurent sans réponse.

Le choix de l’ère nouvelle d’élargir toujours plus la participation citoyenne de la femme à tous les niveaux, y compris une intégration plus poussée dans la société du savoir et la culture numérique, découle d’une approche mobilisatrice de toutes les ressources humaines et des potentialités disponibles. Car le progrès de la société ne peut être réel et authentique que lorsqu’il est global, c’est-à-dire quand il est le fruit d’une action solidaire et dont les bienfaits sont équitablement partagés entre les composantes de la société.

L’action de progrès qui est aussi une œuvre d’identité, trouve un autre stimulant dans le principe de justice, de responsabilité partagée et d’engagement mutuellement consenti afin de construire ensemble une République de demain dont les contours et le contenu ont été tracés par le programme présidentiel et où la femme et l’homme sont les deux partenaires privilégiés.

C’est cette image de la Tunisie d’aujourd’hui et de demain, celle d’un partenariat réussi entre l’homme et la femme et d’une modernité parfaitement illustrée qui fait la fierté de notre société.

Loin des apparences, ces acquis revêtent le caractère d’un vécu quotidien et d’un enracinement de plus en plus profond dans la pensée et les mœurs de la Tunisie que des décisions prises au fil des années, aussi nombreuses que pionnières, confortent et consolident.

La mutation qualitative qu’a connue la société tunisienne à ce niveau est une évolution qui, en termes de temps, n’a pas d’égale ailleurs dans le monde.

Dans la continuité de la pensée réformiste de la Tunisie, le Chef de l’Etat a réussi à hisser le statut de la femme à un niveau supérieur lui permettant d’être le fer de lance de toute œuvre novatrice, et un rempart contre l’obscurantisme et l’extrémisme.

Dans une société fortement attachée à ses valeurs et à son identité, le combat pour le progrès, la prospérité, la liberté et la solidarité est un combat commun qui ne souffre aucune exclusion, aucune marginalisation.

Ce combat est synonyme d’engagement de tous les Tunisiens auquel ils ont adhéré depuis bien avant l’Indépendance et qu’ils ont renouvelé dans la fierté en approuvant la réforme constitutionnelle fondamentale de juin 2002. En adhérant pleinement au programme présidentiel le 24 octobre 2004, les Tunisiennes et les Tunisiens ont fait de la Constitution, symbole de souveraineté et d’indépendance, et du projet civilisationnel de l’ère nouvelle l’illustration de leur identité.

Cette identité authentique, dynamique et moderniste est reflétée dans tout le paysage tunisien, social, culturel, économique, politique et médiatique. Il s’agit d’une réalité profonde et enracinée dont les signes distinctifs sont nombreux : ils sont dans le comportement, dans les mœurs, dans la culture et dans les différentes expressions de la société tunisienne.

Ainsi, le pari de la Tunisie sur ses femmes, leur sens de la responsabilité, leur participation citoyenne est un pari relevé et un enjeu gagné.

Fête nationale de la Femme

Acquis juridiques de la femme tunisienne

Une législation d’avant-garde inspirée de la réalité

La Presse — La Tunisie a toujours été une terre de réformes. Cette tendance réformiste s’est renforcée grâce aux multiples acquis du Changement. Le projet de société mis en œuvre par le Président Zine El Abidine Ben Ali a renforcé et promu davantage les acquis juridiques de la femme tunisienne dans une approche avant- gardiste tenant compte des multiples enjeux du progrès et des mutations socioéconomiques et culturelles.

En Tunisie, la question de l’égalité entre les sexes n’est pas restée prisonnière des discours. Elle est palpable jusque dans les moindres détails du quotidien, que ce soit au niveau socio-professionnel, économique ou politique. Elle l’est également sur le plan juridique. L’examen de quelques lois phares promulguées depuis le Changement nous permet de relever à quel point la Tunisie est attachée aux valeurs de la dignité humaine à travers son arsenal juridique en faveur de la femme. Cet examen nous permet de voir le processus réfléchi et très cartésien de cette démarche politique sobre, élégante et efficace.

Des lois et des femmes

En 1993, deux lois révolutionnent le Code du statut personnel et le Code pénal. L’article 23 du CSP faisait obligation à l’épouse d’obéir à son époux. Eu égard à la connotation sexiste y afférente, le devoir d’obéissance a été supprimé et remplacé, en vertu de la loi n°93-74 du 12 juillet 1993, par le devoir réciproque des deux conjoints de se traiter avec bienveillance dans un esprit de coopération et de collaboration. Cela dit, la nouvelle loi stipule que, si elle a des biens, l’épouse doit contribuer aux charges du ménage. Le Code pénal n’a pas été non plus négligé de par la loi 93-72 du 12 juillet 1993 qui protège les victimes de violence conjugale. La loi supprime la correctionnalisation du « crime d’honneur ». L’ancien article 207 du Code pénal ne prévoyait qu’une peine de 5 ans pour l’époux qui tuait sa femme surprise en état d’adultère. Expurgeant le Code pénal de cet article contraire au pri ! ncipe d’égalité et de dignité, la nouvelle loi condamne l’époux à l’emprisonnement à vie, peine prévue en matière d’homicide volontaire. En cas de violence conjugale, le lien conjugal n’est plus une circonstance atténuante, mais une circonstance aggravante.

Alors que la filiation de l’enfant né hors mariage était tributaire de la seule volonté du père qui pouvait ou non reconnaître l’enfant, la loi 98-75 du 28 octobre complétée par la loi n°2003-51 du 7 juillet 2003 donne à la mère la possibilité d’attribuer son propre nom patronymique à l’enfant, tout cela pour éviter à l’enfant et à la mère tout risque de marginalisation. Sur le plan du droit international, une Tunisienne mariée à un étranger peut bénéficier des dispositions avant-gardistes de la législation tunisienne (loi 98-97 du 27 novembre 1998). Pour le Code de la nationalité, le législateur est intervenu pour faciliter l’acquisition de la nationalité tunisienne pour les enfants nés d’une mère tunisienne et d’un père étranger. Pour parachever l’œuvre qui fait de la femme Tunisienne un être digne, responsable et émancipé, la Chambre des Députés a voté en juillet dernier un projet de loi amendan ! t le code des obligations et des contrats. C’est ainsi qu’ont été abrogés tous les articles discriminatoires à l’égard de la femme s’agissant notamment de la tutelle de l’époux sur ses sœurs et son épouse.

Un avant-gardisme inspiré de la réalité

Il est vrai qu’aujourd’hui la femme tunisienne dispose de l’arsenal juridique le plus évolué dans le monde arabe mais il convient de rappeler l’esprit de ces lois et leur extrême subtilité à s’insérer dans la dynamique de la mentalité tunisienne sans heurts ni disloquation sociale.

Subtilité, audace, sagesse et clairvoyance politiques ont été nécessaires en effet pour la modernisation du système juridique. Une évolution par étapes et un avant- gardisme de terrain qui se sont effectués dans le respect des réformes culturelles et sans tourner le dos aux valeurs authentiques de la Tunisie. Un avant-gardisme de terrain parce que les lois en question sont inspirées de la réalité de la société tunisienne. Une réalité marquée par certaines discriminations sexistes qui ont fait l’objet de plusieurs rapports émanant des institutions concernées. Des « états des lieux » qui n’ont pas laissé insensible le décideur politique qui a eu le courage d’imposer son « stop » face à ce type d’injustices. Toute une série de mécanismes a été mise à contribution pour concrétiser ces décisions, faire leur suivi et assurer leur application auprès de toutes les instances.

Alors que dans plusieurs pays européens les mentalités ont précédé les lois, provoquant parfois une grande agitation sociale avant que le législateur ne modernise les codes juridiques concernant les femmes, en Tunisie c’est tout à fait le contraire qui s’est produit. Ce sont les lois qui ont précédé les mentalités.

Les décisions politiques ont pris les devants sans pour autant choquer les mentalités. L’avant-gardisme c’est aussi cela : proposer le progrès aux hommes, désenclaver les mentalités des préjugés éculés et faire confiance aux citoyens sans les contraindre. De telles décisions supposent une grande mutation au niveau de la famille. C’est pour cela qu’à chaque fois où le législateur a renforcé les acquis juridiques de la femme, il s’est employé à préserver le tissu familial avec des lois dont l’objectif est de renforcer le lien entre tous les membres de la famille en garantissant les droits de chacun d’eux. Et si la femme tunisienne représente aujourd’hui la clé de voûte de tout un projet de société, c’est parce que le législateur lui a assuré la dignité nécessaire pour mener à bien ce projet.

Salem TRABELSI

Fête nationale de la Femme

Grâce aux multiples mesures présidentielles

Mutation qualitative de la situation de la femme tunisienne

La Presse — La Tunisie célèbre, aujourd’hui, la fête nationale de la Femme avec une multitude de manifestations (tables rondes, séminaires, colloques, conférences, expositions, hommages, etc …) dans les différentes régions du pays.

Ces manifestations sont destinées à faire des projections d’avenir quant aux perspectives de la situation de la femme au sein de la société tunisienne tout en mettant en exergue les acquis et les réalisations d’envergure enregistrés au profit de la femme depuis l’indépendance et, plus particulièrement, depuis l’avènement du Changement du 7 novembre 1987.

En effet, en l’espace d’un peu plus de dix-sept ans, les réalisations en faveur de la femme ont connu, de l’avis unanime, une mutation qualitative grâce aux nombreuses initiatives et décisions du Président Zine El Abidine Ben Ali, qui accorde un intérêt constant pour renforcer le rôle de la femme dans tous les rouages de la société sur tous les plans : politique, économique, social, culturel et sportif.

Mû par le souci d’assurer la garantie de l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, considérée — à juste titre — comme un axe fondamental du projet sociétal de la Tunisie moderne, le Chef de l’Etat n’a cessé d’agir en faveur d’une intégration continue des femmes au processus de développement durable et global du pays.

Acquis considérables

Tout un arsenal de mesures et de décisions sont venues consolider les droits de la femme aux niveaux éducationnel, professionnel, matrimonial, associatif, juridique, politique et économique afin d’en faire l’égale et le partenaire de l’homme pour mener la Tunisie à bon port vers le progrès, l’essor et la prospérité. A ce propos, on peut citer, notamment, les décisions et les réalisations suivantes :

1988 : signature du Pacte national par les principaux partis politiques et les structures professionnelles consolidant l’attachement de la Tunisie aux acquis et réalisations en faveur de la femme, notamment ceux prévus par le Code du statut personnel et les textes législatifs complémentaires.

1990 : création du Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (Crédif).

-  Création de la Chambre nationale des femmes chefs d’entreprise.

-  Fondation de la Fédération nationale des agricultrices tunisienne.

1991 : publication de la convention Cedaw d’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes dans le Journal officiel de la République Tunisienne.

-  Institution de l’obligation scolaire de 6 à 16 ans pour les deux sexes.

-  Création de la Commission nationale « Femme et développement » dans le cadre de la préparation des plans quinquennaux de développement.

1992 : création du secrétariat d’Etat aux Affaires de la femme et de la Famille.

-  Création du Conseil national de la femme et de la famille.

-  Création des fonctions de conseillères auprès du Président de la République, chargées des affaires de la femme et de la famille, et de chargées de mission dans les différents cabinets ministériels.

-  Création de l’Association tunisienne des mères.

1993 : Elévation du secrétariat d’Etat à la Femme et à la Famille au rang de ministère des Affaires de la femme et de la famille.

-  Création de l’Observatoire de la condition de la femme en Tunisie au Crédif.

-  Création du Fonds de garantie de la pension alimentaire et de la rente du divorce.

-  Amendement du Code du statut personnel, notamment l’institution du principe de la co-responsabilité dans la gestion des affaires du couple et de la famille, du Code du travail, du Code pénal et du Code de la nationalité avec droit de la femme de transmettre sa nationalité à son enfant issu d’un mariage mixte et né à l’étranger, avec le consentement du père.

1995 : promulgation du Code de la protection de l’enfant qui prévoit des mesures en la matière pour le respect des droits de l’enfant et de la fille d’une façon particulière.

-  Création de l’association féminine « Tunisie 21 »

1997 : amendement de la Constitution pour une meilleure consécration des principes d’égalité et de non-discrimination entre les sexes, le principe de non-discrimination étant devenu, ainsi, un principe constitutionnel primordial pour toute formation politique nationale.

-  Intégration de deux femmes au moins dans la structure du Conseil régional de développement des gouvernorats.

1998 : promulgation du droit de choisir le régime de la communauté des biens au sein du mariage.

-  Promulgation du droit de la mère de donner son nom patronymique à son enfant issu d’une filiation inconnue, ou celui de son père, en prévoyant l’analyse génétique comme moyen de confirmation.

1999 : création du Prix “Tahar Haddad” pour une meilleure image médiatique de la femme.

2000 : adoption d’un quota de un cinquième des sièges à occuper par les femmes dans les conseils municipaux.

2001 : instauration d’un Prix annuel du Président de la République pour le meilleur programme ou projet ou initiative régionale de promotion de la femme rurale

-  Amendement du Code de la nationalité étendant le droit de la femme de donner sa nationalité à son enfant d’un père étranger au cas où le père est décédé ou inapte légalement ou disparu.

2003 : adoption du pourcentage de 25 % des listes des candidates du RCD aux élections législatives et municipales.

2004 : le ministère des Affaires de la femme , de la Famille et de l’Enfance devient ministère des Affaires de la femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées.

Présence accrue dans les centres de décision

Outre cette panoplie de mesures pour une plus grande émancipation de la femme, on notera un renforcement de la place des femmes dans les hautes fonctions de prise de décision et dans les professions importantes. Ceci s’explique, entre autres, par l’augmentation considérable du niveau d’instruction des femmes, leur présence accrue sur le marché du travail et l’adoption par la Tunisie d’une politique qui garantit l’égalité des chances entre les femmes et les hommes face à l’emploi et à la promotion professionnelle.

L’énumération des taux suivants donne une idée sur le degré d’importance de la présence des femmes dans les postes permettant une participation active et effective dans la prise de décision.

Les femmes occupent, en effet, 15 % des portefeuilles gouvernementaux, 25 % des sièges à la Chambre des députés, autant dans les conseils municipaux, 24 % du corps diplomatique, 4 % des gouverneurs, 5,6 % des délégués, 27 % du corps de la magistrature. On dénombre, par ailleurs, 4,5 % de femmes PDG d’entreprises publiques, 8,1 % de directeurs généraux et assimilés, 13 % d’ingénieurs, 14,5 % de directeurs, 31 % d’avocats et 35,5 % de journalistes.

D’autre part, en plus d’une présence accrue de la femme dans le marché du travail avec 26 % de la population active totale, soit en tant qu’actives occupées ou comme demandeuses d’emploi, la répartition des étudiants selon le sexe montre qu’à partir de l’année universitaire 1999-2000, la proportion des étudiantes a atteint celle des étudiants pour la dépasser progressivement durant les dernières années et atteindre 13 étudiantes pour 10 étudiants durant l’année universitaire 2003-2004.

La femme tunisienne, grâce aux multiples décisions présidentielles durant les dix-sept dernières années, est parvenue à un meilleur épanouissement et à devenir un partenaire à part entière de l’homme, participant ainsi d’une manière agissante et efficace dans la vie active du pays.

Présente massivement dans tous les secteurs de la vie publique, la femme forme, désormais, l’autre moitié vivante de la population tunisienne avec autant de chances que celles de l’homme pour accéder aux plus hauts postes et à la plus haute échelle des responsabilités.

Noureddine HLAOUI