11 jeunes de Kélibia ont été condamnés par contumace à 14 ans et un mois de prison ferme suite aux violentes manifestations consécutives à l’assassinat de Chokri Belaid. Depuis 2013, d’autres jeunes ont été condamnés pour des faits similaires à Nassrallah ( gouvernorat de Kairouan ) Gafsa, Douz, Redayef, Mednine, Kef, Monastir ou Ben Guerdane. Mais le jugement rendu par le tribunal de première instance le Nabeul le …17 octobre 2016, est des plus « sévères», selon l’avocat de la défense.
Tunisia 2020 : la jeunesse conteste l’austérité et la corruption
À quelques mètres du palais des congrès où se déroule la conférence internationale sur l’investissement Tunisia 2020, la police a réprimé, cet après midi du mercredi 30 novembre 2016, un rassemblement du mouvement Manich Msamah, devant le ministère du Tourisme. Six manifestants ont été arrêtés puis relâchés. Trois autres ont été admis aux urgences des hôpitaux de Tunis.
Ben Ali a-t-il parlé ? La TAP prise au piège de la propagande
Mercredi 23 novembre 2016, la très officielle Tunis Afrique Presse (TAP) publie une étrange dépêche. Le scan d’un document portant l’entête et la signature de l’avocat controversé Mounir Ben Salha. Le texte est censé présenter la réaction du dictateur déchu, Zine el Abidine Ben Ali, aux premières auditions publiques de l’Instance vérité et dignité (IVD). Le texte, qui a fait le tour des médias nationaux et de certains médias internationaux, tente désespérément de discréditer les témoignages des victimes de la dictature. Son authentification pose problème.
Truth Commission Public Hearings: Kamel Matmati and Tunisia’s disappeared
Last Thursday, November 17, Tunisia’s Truth and Dignity Commission held the country’s first public hearings with victims of human rights violations carried out under the Bourguiba and Ben Ali regimes. Torture victims—including former political prisoners Sami Brahem and Gilbert Naccache—as well as the families of the disappeared and martyrs of the revolution testified on national television.
Auditions publiques de l’IVD : Kamel Matmati et les disparus forcés de la Tunisie
Le 7 octobre 1991, à Gabès, Kamel Matmati sort de chez lui et ne revient plus. 25 ans après sa disparition forcée, sa mère et sa femme témoignent, jeudi 17 novembre 2016, de la douleur et de la frustration dont toute sa famille a souffert et qu’elle continue à endurer devant l’audience publique à l’Instance vérité et dignité. « Les plaies ne cicatrisent pas tant que sa dépouille et les responsables de sa dissimulation ne sont pas découverts » affirme Latifa Matmati, la femme du disparu.
De Redeyef à Imider : la justice climatique est une lutte de classes
Les travaux de la COP22 ont pris fin vendredi 18 novembre à Marrakech, sur fond de contestation grandissante du greenwashing de la monarchie marocaine. Alors que le gouvernement tunisien et ses alliés d’une société civile partisane s’alignent avec les multinationales et les Etats pollueurs, d’autres Tunisiens élèvent la voix contre la récupération politique de la lutte climatique. Reportage.
Les médias dominants sauront-ils écouter la parole des victimes de la dictature ?
Tant attendues par les uns, redoutées par d’autres, les audiences seront diffusées en léger différé par les télévisions et radios publiques ainsi que d’autres médias privés et étrangers. Une étape clé dans le processus de la justice transitionnelle où la reconnaissance publique des victimes devrait aider à la réconciliation nationale.
COP22 : Tanger à l’écoute des opprimés du changement climatique
À 370 kilomètres de Marrakech, siège officiel de la COP22, l’expression « changement climatique » sonne différemment. Ici, à Tanger, au bord d’une mer qui croise l’Atlantique et la Méditerranée, où l’Europe est à portée de vue, l’Odyssée des alternatives Ibn Battûta jette l’ancre et fête sa dernière escale aux élans contestataires. Algériens, Marocains, Tunisiens, Espagnols, Français et Italiens, se sont réunis dans un seul but : s’approprier le combat climatique avant qu’il ne soit trop tard.
Cherif Khraifi, discriminé politique d’hier et d’aujourd’hui
Méconnu par l’opinion publique, déformé par la machine propagandiste, le combat des discriminés politiques [المفروزون أمنيا] est des plus durs. Depuis 2006, les diplômés chômeurs discriminés par le régime enchaînent les grèves de la faim et la mobilisation pour exiger leur droit au travail et contester cet embargo invisible qui les tue à petit feu. En 1999, Cherif Khraifi, aujourd’hui 36 ans, s’engage dans l’Union générale des étudiants tunisiens. Depuis, il paye la facture de son engagement.
Odyssées des alternatives Ibn Battuta : Escale tunisienne
L’Odyssée des alternatives Ibn Battuta a débarqué en Tunisie entre le 27 et le 31 octobre 2016. Pour la clôture de l’escale tunisienne, les organisateurs avaient prévu un concert de HK et Les Saltimbanks. La police locale en a décidé autrement. Le concert a été annulé. Nicolas Peillet, membre de l’Odyssée résume pour Nawaat l’escale tunisienne.
Débat féministe : que faire de Alaa Chebbi ?
Le débat sur l’émission Andi Ma Nqolek [Quelque chose à te dire] après le passage d’une mineure violée par trois hommes de sa famille élargie est encore d’actualité. Entre les satisfaits de la sanction de la HAICA et ceux qui veulent porter plainte, les avis des féministes divergent. Un débat qui oppose, comme c’est souvent le cas, les différentes méthodes de militantisme féministe mais aussi le rapport de la société civile aux médias.
Mouvements sociaux : arrestations et procès à Sidi Bouzid et Kasserine
Jeudi 27 octobre, la société civile conteste à Sidi Bouzid l’arrestation des deux militants, Jamel Sagherouni et Khaled Bakari qui comparaissent devant le Tribunal de première instance, ce 1er novembre. Mardi 25 octobre, à Kasserine, Lawahedh Samaali, a été interpellée par la police dans un parc alors qu’elle lançait une campagne appelant à des élections législatives anticipées.
Jeunes chômeurs : Tentative de suicide collectif à Kasserine et procès à Gafsa
Jeudi 20 octobre, 36 sit-inneurs à Kasserine ont tenté un suicide collectif. Transférés à l’hôpital, sept d’entre eux sont encore sous surveillance médicale dont une jeune femme en état critique. Le même jour, le Tribunal de première instance à Gafsa condamne Walid Aanssi à 18 mois de prison ferme. Au même procès consacré aux jeunes sit-ineurs de Gafsa, Abdelhafidh Mbarek et Nacer Gouadria ont été condamnés à 15 jours de prison ferme et neuf autres jeunes de Metlaoui ont été condamnés à 8 mois de prison avec sursis.
Alaa Chebbi, l’impunité, l’incompétence et la connivence
« Tu es fautive parce que tu as eu peur. Fautive parce que tu n’as pas su te défendre. Fautive parce que tu n’as dit qu’à la fin », le verdict de Alaa Chebbi est tombé comme une gifle assourdissante. Lors du dernier épisode de « Andi Ma Neqolek », diffusé le vendredi 14 octobre 2016 sur Al Hiwar Ettounsi, l’animateur accuse à plusieurs reprises, une jeune fille violée de complicité avec ses violeurs. Il oblige son invitée, appât d’audimat, à avouer « ses fautes » usant du chantage et de l’intimidation pour qu’elle demande pardon à son père qui l’a viré de la maison après avoir découvert qu’elle est enceinte de l’un de ses violeurs.
La LTDH : conflits internes sur fond d’ingérence
Le 8 octobre 2011, le nouveau bureau national de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme tient sa première réunion dans une ambiance tendue. Onze membres du bureau se retirent et publient un communiqué, dans lequel ils accusent les quatorze membres restants d’abus de pouvoir, d’appartenance politique et de dépassement du règlement intérieur. Des accusations graves, qui menacent la stabilité de l’association déjà confrontée à des problèmes d’organisation et d’efficacité.
Reportage à Jemna : la fête, loin de l’hystérie politique
En l’espace de quelques jours, Jemna, village perdu au fin fond de la Tunisie, est devenu un sujet de controverse quotidien. Le combat de ses habitants, dépeints par le système politico-médiatique comme des « hors la loi », des « dictateurs populistes », des « anarchistes » ou encore des « voleurs de bien public » , alimente les fantasmes les plus farfelus. Mais les détracteurs de l’expérience de Jemna n’ont pas pris la peine de faire le déplacement. Pour bien comprendre la situation, au-delà de l’hystérie que suscite la polémique, encore faudrait-il écouter attentivement les premiers concernés et examiner de près leur vécu et son contexte. Reportage.
S17 : séquestration forcée sous prétextes sécuritaires
Le S17 est une procédure utilisée par le ministère de l’Intérieur pour obliger des personnes suspectes d’informer l’Administration des frontières et des étrangers de leurs voyages en dehors du pays et à les retenir si nécessaire. Lundi 10 octobre, l’Observatoire des droits et liberté en Tunisie tiendra une conférence de presse à Tunis pour présenter sa dernière campagne, lancée la semaine dernière, sous le slogan Laissez-moi vivre ! qui dénonce l’interdiction abusive à des centaines de personnes de circuler d’une ville à une autre. La campagne de sensibilisation accuse le ministère de l’Intérieur d’abus de pouvoir et d’entrave à la liberté de circulation. En majorité islamistes, les victimes de cette procédure réclament la levée de la restriction de circulation ou la mise en place d’une méthode claire de recours juridique.
Silence, intimidation et harcèlement des mouvements sociaux
Depuis hier, mercredi 5 octobre, les sit-ineurs de Menzel Bouzaiene bloquent la route GP 14, celle que les camions de phosphate empruntent pour aller de Gafsa à Sfax. Ils contestent l’arrestation de leurs représentants qui se sont déplacés à Tunis pour assister à une réunion avec le ministre du Transport. Selon Adel Nassri, porte-parole du sit-in des chômeurs, la réunion prévue hier avec le ministre a été annulée sous prétexte que l’intermédiaire syndical (UGTT de Gafsa) était absent. Le blocage des négociations ne concerne pas seulement le sit-in de Menzel Bouzaiene mais quasiment tous les mouvements sociaux et les sit-in qui se poursuivent partout dans le pays depuis janvier 2016.