الإفطار في رمضان: معركة المواطنة ضد البوليس، لا معركة الفطّارة ضد الصيام

يطرح شهر رمضان نفسه ككل سنة مجالا لذاك الصراع الأزلي بين “الأقلية” و”الأغلبية”. ويعتبر فرصة سنوية لهذه “الأغلبية” حتى تطلب فيها صكوك الولاء و الطاعة من “الأقلية”، تلك الشرذمة التي أضلّت الطريق. وتشتغل الآلة القمعية لـ”دولة النمط” -ككل سنة من رمضان- في ملاحقة المفطرين وإغلاق المقاهي التي تفتح أبوابها في وضح النهار، إذ أن وزارة الداخلية نَصّبت نفسها حارسة لمعتقدات الأغلبية، ليس من خلال ضمان الحق في الإعتقاد وممارسة الطقوس الدينية والعبادات بكل حرية بل عبر ممارسة الغطرسة على بقية المواطنين الذين لهم رأي آخر.

L’impératif d’une convergence des luttes en Tunisie

Tant de colères sectorielles, mais toujours dénuées de toute affection politiquement substantielle. A nous de poser la question : Où va donc la colère? Comment se fait-il qu’après 7 ans de conjoncture fluide, aucune production politique d’une contestation d’ensemble n’ait réussi à voir le jour, hormis quelques rares occasions ratées? Dans quelles conditions peut-on espérer produire un nouvel horizon de possibilités politiques, une nouvelle utopie créatrice?

الحراك الاحتجاجي في تونس: حكاية ”الفقير الخايب“، ”الفقير الباهي“ و”الكرزة البهيم“

في تونس، جانفي، كيما عادتو منذ حقب الانتفاض إلي نعرفوها في الذاكرة، مكرز. مرة أخرى الشتاء متاع تونس الشعبية، المفقرة، متاع الهامش و الطبقات الإجتماعية إلي في السوسول متاع الهرم الإجتماعي، سخون يشوي. خاطر ما لازمناش ننساو إلي شبح الإحتجاج موجود و قاعد يتمدد، و إلي ما زال موجود و يتمدد ما دام العنف الإجتماعي إلي تنتجو الهيمنة الإجتماعية و الرمزية موجود و يتمدد. و خاطر زادة جانفي يفكرنا الي الفقير راهو ماهوش ديما راضي بوضعو و موقعو في الفضاء الاجتماعي. الفقير ماهوش ديما ساكت و على نياتو و خاضع. مالآخر، الفقير ماهوش ديما الزوالي. الفقير راهو ساعة ساعة يكرز. معناها ماهوش ديما مطابق للأطر إلي حاطينهملو الكرز، ماهوش ديما ”الفقير الباهي“.

Dans la Tunisie populaire, le fer est chaud. On le bat ?

Comme depuis les immémoriaux temps insurrectionnels, en Tunisie, Janvier gronde. Un énième hiver coléreux pointe le nez chez les laissés-pour-compte. Ce mois nous appelle toujours à nous rappeler le spectre de la protestation qui grossit dans le sous-sol du corps social. C’est que son avènement annonce ce que son sens énonce : l’insoumission et l’irrévérence des relégués aux bas-fonds de la hiérarchie sociale. Il s’affirme, d’une année à une autre, comme l’espace-temps contestataire propre à l’expérimentation de la révolte des classes populaires.

L’Etat tunisien ou la politique de la raclée

Au tour des étudiants ces jours-ci de goûter aux délices des produits coercitifs de la flicaille. Car la politique de la raclée, si bien pratiquée par les forces de l’ordre (appellation d’une extrême justesse, d’ailleurs), puise dans un répertoire d’action historiquement cumulé. Et le savoir-faire des agents en la matière, transmis par les aïeux de l’institution policière, les amène à en venir tout de suite aux poings, quitte à bien remettre à leur place, c’est-à-dire à l’hôpital, de jeunes individus inoffensifs venant renégocier une décision politique qui affecte concrètement leur destin.

Youssef Chahed, ministre de la vérité

Dans sa conquête pour les parts de marché du verbe, les identités idéologiques de Youssef Chahed se succèdent ainsi au gré de son trouble dissociatif de la personnalité : YC le socialiste s’endort quand YC le néolibéral se réveille, YC le néoclassique insouciant succède à YC le serviable keynésien, sans pour autant que la hauteur de son verbe n’atteigne la cheville d’une fourmi.

La kerkennah­-monde : De l’universalité des luttes sociales

Les figures d’une “Gafsa rebelle”, d’une “Kasserine victime” et d’une “Kerkennah ayant enfanté le père du syndicalisme tunisien”, s’inscrivent dans une histoire subjectivée par les classes dominées mobilisées, donc une histoire à laquelle ils donnent un sens plus ou moins invariable. Ce qui donne un sens aux propos que tenait notre illustre camarade français sur « l’immémorialité de l’insoumission », c’est­-à­-dire une immémorialité perçue et ressentie dans le cadre d’un travail social de construction d’une mémoire collective spécifique à un groupe social ou territorial.

Tele-poubelle-Tele-realite-et-pornographie-sociale

Augmentons notre puissance : Éteignons nos téléviseurs !

Quel est le meilleur système répressif qui puisse exister ? C’est celui qui combine les deux dimensions de la répression : Une flicaille enragée qui fait mordre la poussière à ceux qui dérogent – même involontairement, même obligés – à l’autoritarisme des mesures absurdes, et une belle clique médiatique qui assène des coups symboliques d’une violence inouïe à ceux qui présentent les symptômes de la déviation à l’ordre social, politique et idéologique.

Gloire à janvier, l’éternel irrévérencieux !

Tâchons surtout de ne pas oublier ce grand Janvier, toujours résolu à ne pas courber l’échine devant les Ben Ali, les Trabelsi, les Sebsi et les Ghannouchi tous azimuts, sempiternellement insoumis, éternellement irrévérencieux ! Alors c’est peut-être ce glorieux mois hivernal qui mérite des lettres de noblesse, et pourquoi pas un prix Nobel de la paix tant qu’on y est.

La logique sacrée de Sa Sainteté l’État : Absolution pour les uns, anathématisation pour les autres

Sa Sainteté l’État tunisien, en bon souverain divin dispensant sa générosité céleste aux puissants malfrats bien lotis, a embrassé par sa sage providence les corrompus du passé en décrétant leur absolution de tous les péchés. Pour ceux qui disposent de l’argent, ceux qui volent de l’argent, ceux qui détournent de l’argent à leur profit et ceux qui l’empruntent au souverain pontife en prenant leurs jambes à leur cou, le chemin de la rédemption est bien tracé. La miséricorde leur est accordée, la vie éternelle est leur.

La justice transitionnelle dans son labyrinthe : L’irrésistible tentation de « l’oubli »

Récemment, depuis que le pouvoir politique a révélé au grand jour son intention de faire voter un projet de loi sur la réconciliation économique et financière, la polémique est défrayée. La réémergence de la thématique de la justice transitionnelle, longtemps cafouillée sous l’effet d’un brouhaha incessant causé par la thématique du terrorisme, est de ce fait marquée par un clivage profond entre les formations au pouvoir d’un côté et celles de l’opposition et d’une grande frange de la société civile de l’autre.

Journée désillusionnée des femmes : Chronique des espoirs oubliés




Je n’aime pas les fêtes nationales. Toutes ces cérémonies auxquelles tout le monde prend part par patriotisme aigu, conformisme compulsif ou simplement par ennui, tout ce tohubohu facebookien provoqué par les éternels fêtards virtuels débordants d’énergie inutile, ce n’est pas ma tasse de thé. Et pourtant, en cette glorieusement banale journée du 13 août, qui me chatouille curieusement les tripes pour émerger de ma léthargie désillusionnée, je commence à m’intéresser à ce qui entoure ma conscience de naufragé intrépide dans l’immensité des abîmes de l’incompréhension.

Crispations identitaires, société civile et espace public en Tunisie: La nécessaire renaissance de la gauche

La prolifération des crispations identitaires dans l’aire culturelle arabo-musulmane dont fait partie la Tunisie est un fait social complexe qui incite à la réflexion. La montée en puissance vertigineuse des idéologies réfractaires à la démocratie, au pluralisme, au progrès, à la dimension relative de l’humain, vient ponctuer une conjoncture géopolitique, économique et sociale qui frise le déluge.

Chronique délirante d’une capitale en détresse

En me faufilant subrepticement à travers la porte du pâle bus public au teint blafard et jaunâtre, j’échappai habilement aux regards attentifs et panoptiques des contrôleurs-prédateurs, guettant des proies auxquelles ils projettent de soutirer quatre sous destinés à la trésorerie de l’Etat, ou aux poches criblés de trous de balle de leurs pantalons délabrés.

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