L’Observatoire du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux a recensé plus d’une centaine de mouvements de contestation, au cours du mois de novembre 2014, sur tout le territoire tunisien. Lors d’une conférence de presse, tenue ce mercredi 10 décembre, dans les locaux de l’organisation, des experts de l’observatoire et des représentants des mouvements sociaux ont évoqué les cas les plus critiques.
Selon Abdessatar Sahbani, responsable de l’Observatoire social tunisien, les mouvements de protestation sont individuels ou collectifs (suicide, grève de la faim, sit-in).
Nous avons enregistré trois formes de protestation, dans 18 gouvernorats : spontanée, anarchique et volontaire. Pour les mois de novembre et d’octobre, les événements politiques ont influencé les mouvements de contestations. Le premier est une réaction à des déclarations politiques. Le deuxième était plutôt volontaire et servait à attirer l’attention sur des demandes en particulier,
analyse Sahbani.
Kairouan arrive en tête des gouvernorats touchés par les mouvements sociaux, durant le mois de novembre. Pendant la conférence de presse, de jeunes ouvriers des chantiers sont venus témoigner.
Au cours des derniers mois, des milliers d’ouvriers des chantiers ont été licenciés par l’État.
Les mouvements sociaux qui contestent cette mesure abusive, selon le FTDES, sont localisés surtout à Kasserine, Kairouan et Redayef. A Kairouan, au mois de novembre, 52 ouvriers ont été virés sans préavis ni justification. Selon Aida Guizani, avocate et membre de l’Observatoire; les autorités locales et régionales ont fermé toutes les portes du dialogue et de la négociation.
Nous avons consacré plusieurs semaines à essayer de résoudre le problème au niveau local, en vain. Chaque administration lance la balle à l’autre et nie ses responsabilités dans le dossier, ce qui nous a poussé à tenir une conférence de presse à Kairouan et à radicaliser nos actions, afin de faire pression. Nous précisons aussi que les ouvriers des chantiers appartiennent à la classe sociale la plus fragilisée par la crise économique,
nous explique Me Aida Guizani.
Le député de l’Assemblée des Représentants du Peuple, Adnen Hajji, a déclaré son soutien inconditionnel aux ouvriers. « Si le gouvernement n’annule pas, dans les trois jours, tous les licenciements abusifs, je suspendrais mes activités au parlement et j’irais les soutenir dans toutes les actions militantes légitimes qu’ils comptent entreprendre… », a menacé Hajji, connu pour avoir été leader du mouvement contestataire du bassin minier, en 2008.
Nous n’avons pas de congés (même pas de maladie). Nous assurons des heures supérieures à la normale, quotidiennement. Nous sommes exposés à la surexploitation, la maltraitance et même le harcèlement sexuel … et en plus de ça, nous n’avons pas de couverture sociale. Quand nous tentons de protester contre ces conditions, on nous met à la porte sans régler notre situation. Deux de nos collègues se sont suicidés par désespoir …,
témoigne Samia Nasri, jeune ouvrière qui travaille, depuis quatre ans, dans une administration publique à Kairouan.
L’affaire des jeunes de Ksibet El-Médiouni
En outre, le FTDES encadre et soutient les 24 jeunes de Ksibet el-Médiouni, qui sont accusés d’avoir brûlé un poste de police, le 7 février 2014, lors des manifestations qui ont suivi l’assassinat de Chokri Blaid. L’avocat de l’ONG, Charfedine Kellil, a affirmé que ce procès, prévu pour le 25 décembre 2014, intègre la vague de répression des mouvements sociaux, dont les acteurs principaux sont les jeunes de la révolution.
Après avoir rassuré les contestataires avec la création des « chantiers », le gouvernement se rétracte et renie son rôle de protection des classes sociales démunies, en se justifiant de la crise économique. Dans un contexte sécuritaire et politique fragile, le pouvoir pourra-t-il endiguer la colère des affamés ?
Et Essebsi n’est pas encore officiellement élu!
Un gouvernement qui ignore le peuple, ou une de ses parties, se révèle partisan. A ce titre, il mérite la contestation, et mème le rejet.
Un “gouvernement de compétences” qui délaisse toute une frange de la population, la plus fragile, en devient illégitime. Car, n’en déplaise aux islamistes et autres révolutionnaires, c’est de ce coté que naquit la révolte ayant généré la fuite du dictateur et la déconfiture de son régime.
C’est la leçon que doivent garder en tète tous ces messieurs.
@Volvert: plus je vous lis et moins je conprends ce que vous défendez. A moins que je ne le comprenne trop bien.
De ne rien comprendre à trop bien comprendre, vous nous faites une démonstration, grandeur nature, de votre art de la dialectique.
Votre empressement vous trouble la vue, votre égarement vient de ce penchant au simplisme qui vous fait croire à la transparence.
Ne classez pas, ne vous hatez-pas de ranger en des cases toutes prêtes ce que vous avez devant les yeux,prenez le temps de lire et de bien comprendre.
C’est le “peuple”, petit peuple, horde d’ignares et d’opportunistes dans la majorité, qui a choisi volontairement de livrer son sort aux tyrans et aux bourreaux. Qu’il crève en silence donc ! Les droits de l’homme et la démocratie ne sont pas faites pour les arabes ! preuves à l’appui…
@ Tounis
Déjà la Démocratie c’est plus un slogan qu’autre chose, le Régime représentatif est en général une ploutocratie (pour penser un système politique mieux vaut revenir aux catégories grecques : aristocratie, démocratie, tyrannie. Le plus fréquent est le système aristocratique qui tourne en tyrannie lorsque l’élite devient ploutocratique et n’est plus contrôlée par un contre-pouvoir aristocratique qui peut épouser la cause du demos face au tyran. De ce point de vue l’histoire du Califat Abbasside est aussi démocratiquement riche que n’importe quelle autre qui a eu la durée pour elle). Et dans le cas d’espèce (vous lisant j’imagine que c’est de l’humour noir) personne n’a voté ou presque. Donc le constat c’est la nullité méchante des élites (et rien à voir avec les Arabes, les votres sont allées dans nos écoles en France qui ont produit des Hollande et consorts, cad des gens FONDAMENTALEMENT ANTI-DEMOCRATES)
@Musée de l’Europe
D’abord, je trouve la comparaison du monde arabe (y compris la Tunisie) à l’occident absurde (particulièrement au niveau politique et institutionnel). Ce qui arrive à certains pays occidentaux est plus tôt une crise économique chronique et systémique qui ne trouve pas de réponse adéquate chez les élites capitalistes traditionnelles. Et malgré cela, on a vu depuis quelques années l’émergence de nouvelles pensées socio-écolo-économiques qui avec le temps donneront aux sociétés occidentales les solutions nécessaires et suffisantes pour recréer et rééquilibrer le fameux modèle d’Adam Smith, arrivant à sa limite. Ceci dit, je suis tout à fait d’accord sur le fait que la démocratie représentative devient de plus en plus limitée et oligarchique. La solution est d’adopter une démocratie participative. C’est déjà fait dans quelques pays (suisse, pays scandinaves). Mais en présence de libertés bien ancrées, de contre-pouvoirs réels et surtout d’une société vibrante, la démocratie représentative occidentale se verra métamorphosée graduellement en une forme de gouvernance participative (et elle l’est déjà dans de nombreux pays). Donc à mon avis, même si l’occident passe par une des pires crises structurelles depuis les grandes guerres et même si certaines de ses démocraties sont prises en otages par des lobbies et des ploutocrates, ses institutions fortes et ses sociétés vives finiront par amorcer un changement majeur de son destin surtout avec l’émergence de nouveaux pôles géostratégiques concurrents.
Rien de cela n’existe dans les pays arabes (y compris la Tunisie). Il y a uniquement des sociétés tribales, patriarcales et archaïques déchirées par les luttes de dominance et souffrant d’un taux d’analphabétisme avoisinant 30% en moyenne. Il n’y a pas des concepts tels que “nation”, “état”, “droit”, “justice”, “équité”, “bonne gouvernance”, “consultation”, “pluralisme”, “libertés”, etc. Toutes les notions qui ont fait le socle des états modernes à l’occident n’existent pas chez les arabes (y compris les tunisiens). À la place de tout ça, il y a la “tribu”, le “parti”, le “groupe/milice”, le “cheikh”, le “père”, le “maître”, etc. Ajoutons à tout cela le fait que les arabes sont par essence des gens violents, voir sanguinaires, surtout sous l’effet de l’émotion et de l’idéologie. On se retrouve donc en bout de ligne en présence de sociétés encore primitives qui ne peuvent vivre et évoluer que dans l’anarchie, la violence, le despotisme et la tyrannie. Chez nous, il n’ y a pas de pays. Il y a des granges. Il n’y a pas de nations. Il y a des des fermes. Il n’y a pas des juges. Il y a des rois/présidents à vie. Il n’y a pas de droits. Il y a l’ordre tribal. Il n’y a pas de réflexion. Il y a la dictée du maître (roi, cheikh, père, …). L’idée même de la “démocratie” devient insensée et vaine parce que la spécificité culturelle et psychologique de l’individu arabe est tellement liberticide et contre-nature que la logique démocratique ne peut jamais s’y appliquer. Il suffit de regarder cet immense zoo qui s’étend de Rabat à Bagdad pour se convaincre!
L’occident a fait un chemin de plus de 500 ans pour pouvoir bâtir sa démocratie (aujourd’hui malade). Les arabes eux, n’ont pas encore acquis le minimum d’humanité pour se rehausser au niveau des occidentaux du moyen âge! Que dire donc de l’adoption des règles démocratiques, des principes universels des droits de l’homme et des libertés fondamentales?!
Et ne vous trompez pas Monsieur/Madame! Les arabes n’ont jamais donné quoi que ce soit à l’humanité. Durant la règne des abbassides que vous rappeliez, les grandes contributions en science, architecture, philosophie et médecine ont été édifiée par des savants musulmans d’origines non arabes (perses, indiens et autres).
@Tounsi (l’original)
Vous mélangez tout et c’est ce qui explique que votre conclusion ne peut qu’être insultante et défaitiste.
Vous parlez du temps pour “recréer et rééquilibrer le fameux modèle d’Adam Smith”. Sauf que ce modèle s’est appliqué en faveur de l’occident que semblez chérir et au détriment des autres, de nous. En effet, Adam Smith pensait que l’économie de marché était bonne et naturelle car elle équilibrerai entre les différents protagonistes. Manque de pot pour nous autres arabes sanguinaires, l’occident viendra coloniser et se servir dans nos richesses en nous offrants des roses et des câlins. Trêve d’ironie, posez vous la question d’à quoi ressemblerai la France sans la colonisation. Et les seuls sanguinaires que l’on peut voir sont les dictateurs arabes soutenus par ce merveilleux Occident pour garder les peuples arabes dans l’ignorance que vous semblez condamner.
Les Tunisiens sont tout sauf “sanguinaires”, la révolution l’a montré : on n’a pas touché un cheveu de personne (ce qui n’est pas sans conséquences politiques !)
Bon l’Europe : nous sommes nombreux à penser que nous nous dirigeons très vite vers des dictatures économiques (anti-travailleurs, ce qui est le modèle de la Tunisie depuis la colonisation) sous couvert de “menace terroriste” : je vous rappelle que c’est le continent de l’invention du fascisme dans des sociétés très évoluées et très diversifiées ( on va voir ce qui va se passer en Grèce). J’aimerais donc partager votre optimisme.
@Ilyess:
Citation: “Vous parlez du temps pour “recréer et rééquilibrer le fameux modèle d’Adam Smith”. Sauf que ce modèle s’est appliqué en faveur de l’occident que semblez chérir et au détriment des autres, de nous.”
Cher compatriote, l’essentiel de ma réponse à Musée de l’Europe concernait sa comparaison absurde des “élites arabes (et tunisiennes)” à celles “occidentales (françaises comprises)”. Pour expliquer que cette comparaison est fausse, que la classe dirigeante occidentale (assidue et patriote quand il s’agit des intérêts vitaux de son pays) n’a rien à voir avec les clans mafieux et vendus qui constituent ce qu’on appelle mystiquement “élite” arabe (et tunisienne). J’ai expliqué que si les élites occidentales ont du mal à réagir ces dernières années, c’est parce qu’ils sont face à une crise (essentiellement économique et financière) systémique et structurelle profonde à laquelle ils essayent d’apporter une réponse conservatrice et conventionnelle insatisfaisante. Et c’est pour cela qu’ils échouent à régler les problèmes de l’occident majoritairement économiques et financiers. Je ne flatte ni chéri l’occident. D’abord, il n’en a pas besoin. Puis, j’ai expliqué à plusieurs reprises sur ce site que si l’occident fait tout (y compris des guerres, des coups d’état et des complots) pour satisfaire ses intérêts, ce n’est pas de sa faute. C’est de la nôtre qui laissons faire. Je vous rappelle que Hollande, Obama, Cameron et Merkel sont élus par leurs peuples afin de satisfaire leurs intérêts même au détriment des nôtres. Ils ont une obligation de résultat envers leurs peuples à l’encontre des collabos et des mercenaires qui nous gouvernent. Là bas, on ne vote pas pour quelqu’un parce que “la religion est en péril” ou bien “il prie sous les objectifs de caméras à toutes les messes de dimanche” ou parce qu’il “craint le bon Dieu”. Ils sont élus sur des programmes bien définis et si ils échouent, ils sont écartés sans états d’âmes. Vous ne trouverez personne de la populace parler de l’État profond, des azlems, des foulouls, des coups d’état fictifs et imaginaires et j’en passe, pour justifier le terrible échec de son chef de parti qui n’a pas réussi à faire rendre des comptes aux criminels qui sont aujourd’hui, encore une fois, à l’issue de 400 martyrs et des dégâts économiques considérables aux commandes du pays! Voilà la différence que j’ai essayé de mettre en exergue.
Citation: “En effet, Adam Smith pensait que l’économie de marché était bonne et naturelle car elle équilibrerai entre les différents protagonistes. ”
Encore une fois, je ne suis pas entrain de vanter les mérites de l’économie du marché. Il y a juste une réflexion simple et qui me semble objective à noter. D’abord, la théorie du Sir Smith, comme toutes les théories d’ailleurs, a un domaine de définition et d’applicabilité. À l’époque de ce monsieur, il y avait encore le standard or qui régule la création monétaire et aussi le rapport richesse/dette qui est limité à 1:9. Ces deux mécanismes entre autres, participent à limiter les dérives du système financier. Le standard or a été aboli par R. Nixon en 1971. Les états ont désormais le droit de créer la monnaie comme bon leur semblent. Le rapport richesse/dette est arrivé en 2008 à 1 pour 54 (c-à-d pour un 1 dollar réel (de richesse concrète), il y a en circulation 54 dollars fictifs, uniquement du papier). Ce ne sont que deux exemples pour illustrer les dérives systémiques qu’a connu l’économie du marché depuis les temps d’Adam Smith et les autres. Il y a d’ailleurs des économistes plus récents dont Hayek et Keynes (et plus récemment J. Stiglitz) qui ont tiré les sonnettes d’alarme à maintes reprises sur les graves dérives de ce système. Ceci dit, il est clair que je ne nie nullement les effets pervers de ce système sur le monde entier et surtout les pays sous-développés (y compris la Tunisie).
Citation: “Manque de pot pour nous autres arabes sanguinaires, l’occident viendra coloniser et se servir dans nos richesses en nous offrants des roses et des câlins. Trêve d’ironie, posez vous la question d’à quoi ressemblerai la France sans la colonisation. Et les seuls sanguinaires que l’on peut voir sont les dictateurs arabes soutenus par ce merveilleux Occident pour garder les peuples arabes dans l’ignorance que vous semblez condamner.”
En disant que les arabes sont des gens sanguinaires, je ne nie pas que d’autres peuples le sont aussi. Je suis loin d’ignorer ou pire nier les crimes de colonisation qu’ont connu (par exemple) les africains et les arabes durant les cinq derniers siècles. Je ne ferme non plus les yeux sur les millions de vietnamiens et irakiens écrasés par les armées occidentales. Mais ne voyez-vous pas une différence capitale entre l’instinct sanguinaire arabe et celui occidental ? Moi, si ! les occidentaux ne torturent pas les leurs, ne les tuent pas, ne les emprisonnent pas parce qu’ils ont un avis politique différent ou parce qu’ils ne respectent pas les mêmes préceptes religieux. Les arabes, oui ! Depuis l’ère pré-islamique, les arabes se massacrent entre eux pour toutes les raisons possibles et imaginables! Les dictateurs arabes, pour ne nommer que ceux-là, ont tué parmi les arabes eux-mêmes beaucoup plus qu’Israël (Attention: je ne dis pas qu’Israël sent les lavandes et les arabes sentent le caca. Juste je relativise!). En Tunisie, le vieux rebut de la dictature (alias BCE) a accordé l’amnistie à 3000 terroristes. Dès leurs sortie de prison, au lieu de dire au gens “merci pour la liberté” ils ont commencé de suite à rassembler les armes et comploter contre le pays avec la complicité passive de la troïka. Nous avons aujourd’hui 65 familles en deuil. Voilà un drame humain très proche de nous. Il est donc inutile de rappeler ce qui se passe en Libye, Irak, Syrie et Yémen (et au moins 3000 de nos brebis égarés s’y impliquent). Inutile aussi de rappeler ce qui s’est passé en Égypte, Syrie, Gaza, Soudan, Liban et autres. Par conséquent, il faut avoir le courage de se poser les questions les plus pénibles et les embarrassantes! Chose que peu, très peu parmi nous sont manifestement disposés à le faire. Des questions qui essayent de décortiquer pas seulement nos défauts et nos handicaps mais surtout notre responsabilité sur ce qui nous arrive. Pourquoi nous avons si soifs au sang des nôtres ? pourquoi nous cherchons si nécessaire, tous les prétextes possibles (idéologiques, chauvinistes, religieux, …) pour le faire couler? Pourquoi notre culture et notre éducation sont si riches de symboles violents et agressifs? Pourquoi nous n’avons jamais vécu qu’à la marge de l’histoire? pourquoi nous sommes si soumis et dociles aux étrangers et si arrogants et violents entre nous? etc. etc.
De telles questions trouvent souvent dans la “théorie de complot” et “autrui qui nous fait toujours mal” une réponse satisfaisante, plus tôt calmante. C’est notre réflexe pavlovien de tenir les autres pour responsables de tous les maux qui nous touchent parce que nous avions toujours peur de faire face à nos maux et à nos tares. Nous essayons perpétuellement de se maquiller par toutes sortes de choses (religion, éthique, gloires du passé, etc.) pour ne pas se faire mal en regardant notre visage si laid et si démentiel dans le miroir de l’histoire, de la raison et des idéaux universels. Le jour où cela changerait, j’arrêterai de le dénoncer haut et fort quitte à bouleverser les âmes fragiles se réfugiant au déni et à la fuite en avant!
“l’essentiel de ma réponse à Musée de l’Europe concernait sa comparaison absurde des “élites arabes (et tunisiennes)” à celles “occidentales (françaises comprises)”. Pour expliquer que cette comparaison est fausse, que la classe dirigeante occidentale (assidue et patriote quand il s’agit des intérêts vitaux de son pays) n’a rien à voir avec les clans mafieux et vendus qui constituent ce qu’on appelle mystiquement “élite” arabe (et tunisienne).”
Elles sont formées dans les mêmes écoles, elles sont souvent françaises. C’est les mêmes. regardez les Karoui… Et par les temps de mondialisation/financiarisation qui courent, leurs intérêts se sont déplacés hors du cadre national, et on les voit à l’oeuvre. Alors oui, elles sont plus diversifiées, il y a plus de contradictions en leur sein, donc il y a plus de possibilités historiques. Mais je ne suis pas d’accord avec votre culturalisme “arabe” : ça cache une réalité sociologique des élites pas très difficile à observer.
@Musée de l’Europe
Citation: “Elles sont formées dans les mêmes écoles, elles sont souvent françaises. C’est les mêmes. regardez les Karoui… Et par les temps de mondialisation/financiarisation qui courent, leurs intérêts se sont déplacés hors du cadre national, et on les voit à l’oeuvre.”
Cher(e) Monsieur/Madame,
Recadrons un peu les choses: quand on parle d’élites arabes, on vise l’intelligentsia des pays/cantons arabes s’étalant de Nouakchott à Bagdad. Il ne s’agit pas uniquement de ceux qui sont formés par le système “de pensée” français. À part le petit Maghreb, les autres sont plus tôt rattachés aux élites des États-Unis et de la Grande Bretagne. En ce qui concerne la nomenklatura tunisienne, elle est profondément imprégnée par la francophonie et fait office d’un “back door” qui sert les desseins de la France en Tunisie. C’est déjà le cas non seulement de cette pseudo-élite tunisienne desservie et collaboratrice mais aussi de celle maghrébine et africaine (cf. dossier Françafrique). Ceci dit, les élites françaises et leurs loyaux élèves à Tunis se joignent dans leurs visions de la Tunisie, la culture arabo-musulmane et l’individu arabe de façon générale. Cette vision profondément néo-coloniale se résume en trois points:
1- La dominance absolue de la race blanche occidentale
2- La dominance absolue du nord sur le sud (culturelle, technologique, économique, militaire et diplomatique)
3- Une haine viscérale et un rejet total de tout ce qui porte l’étiquette “arabe” et “islamique”
Ces trois points expliquent pourquoi ces élites considèrent littéralement la Tunisie comme une colonie française qui doit consommer français, parler français, penser français et travailler exclusivement pour le compte de la France (des appels même à l’intervention militaire française en Tunisie ont été relayés, des lettres ouvertes, etc.). Et malgré tout cela, les individus sur la terre tunisienne ne sont aux yeux des ces élites que des sous-hommes qui ne valent pas autant que les français et occidentaux.
À part ce point, je ne vois pas de points communs entre les élites françaises et leurs mercenaires qui dirigent la Tunisie!
La France comme tout pays dominateur porte un projet colonial qui est géré par ses propres élites. C’est à travers de nos “élites” qu’ils réalisent leurs objectifs à desservir nos pays/cantons et exploitent nos richesses à volonté. Dire que Hollande (même s’il est nul) ou Sarkozy bossent pour les intérêts d’autres acteurs non français est invraisemblable et trop exagéré. Dire que les énarques, normaliens et finissants des grandes écoles françaises qui forment l’essentiel de la classe dirigeante française de gauche comme de droite ne servent que leurs intérêts (relativement oui!) et des intérêts étrangers à la France me semble faux ! À l’opposé, affirmer que nos pseudo-“élites” ne servent que leurs intérêts et ceux de leurs maîtres à Paris et à Bruxelles est totalement vrai. Par exemple, notre PM actuel (alias Mehdi Grillade d’Agneau) est redevable dans l’exercice de ses fonctions uniquement au MEDEF, Matignon, et l’ensemble des chancelleries occidentales ( qui se sont réunies à Tunis en décembre 2013 pour le “nommer” à la place de l’islamiste Ali Chevrotine (cf. Le Monde du 03/12/2013))! Il n’a été ni sera jamais redevable aux tunisiens de quoi que ce soit. D’ailleurs, malgré les calamités qu’il a causé durant 10 mois d’exercice du pouvoir, il n’a jamais été inquiété ou convoqué (même une seule fois) par notre assemblée nationale des cambrioleurs (ANC) et encore moins par notre assemblée de la racaille populaire (ARP).
Mon constat est simple: la Tunisie a manqué (ou plus tôt les tunisiens ont manqué) une opportunité historique de faire table rase et redéfinir l’échiquier de nos relations avec les grands joueurs mondiaux (France comprise) en 2011. Cela aurait pu être fait dans les trois premiers mois qui succèdent le départ de ZABA. Maintenant, il est trop tard. Au contraire, le système piloté par les élites qui desservent ces grands joueurs s’est réinventé et devient de plus en plus coriace, efficace et destructeur. Expliquer les raisons de cette échec nécessite plusieurs études et livres! Vivement la prochaine révolution dans 150 ans (en espérant que nos arrières petits-enfants ne feront pas les mêmes erreurs que nous)!