Dialecte tunisien 3

Derja tunisienne VS arabe classique, un enjeu persistant

La derja tunisienne et l’arabe littéraire paraissent de prime abord en concurrence. Cependant, le différend est bien plus profond, et revêt des enjeux à la fois culturels, politiques, et historiques. Il ne s’agit pas uniquement de questionner l’usage de l’une ou de l’autre. Mais plutôt de s’interroger : pourquoi utiliser l’une aux dépens de l’autre ? Qu’est-ce qui incite à utiliser l’une et à abandonner l’autre ? Nawaat a tenté d’apporter des éléments de réponse.

*Ce dossier de publication entre dans le cadre des activités du réseau de médias indépendants sur le monde arabe. Cette coopération régionale est réalisée par Al-Jumhuriya (Syrie), Assafir Al Arabi (Liban), Mada Masr (Egypte), Maghreb Emergent (Algérie), Mashallah News (Liban), Nawaat (Tunisie), 7iber (Jordanie) et Orient XXI (France).

L’arabe dialectal tunisien s’achemine vers la créolisation

Une vidéo de Nawaat dans laquelle une pharmacienne de Tataouine s’exprime à propos du mouvement de protestation d’El Kamour constitue un excellent échantillon sur le processus de décomposition de l’arabe dialectal tunisien. Il s’agit d’une évolution dramatique, à mon sens, du parler tunisien qui se dirige immanquablement vers la créolisation, c’est à dire un langage où se mélange sans harmonie aucune, deux langues, en l’occurrence, le parler tunisien tel qu’il était pratiqué par nos aïeuls jusqu’à la fin des années 1970, illustré à merveille par le compteur populaire feu Abdelaziz El-Eroui, et le français.