Attendu de pied ferme, « Subutex » de Nasreddine Shili est un documentaire clivant. Le pouvoir double qu’a sa caméra de porter au jour ce que la société relègue hors-champ, marque la force du geste en même temps que ses limites. Le film a été projeté dans le cadre des Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
“يا حاجّة بَرّا صلّي”: جملة تختزل برشة حاجات
نهار السّبت 10 نوفمبر 2018، حضرت لإختتام أيّام قرطاج السّينمائية لسبب واحد هو أنّني نكون حاضر مع أمّي منى الماجري في أوّل دورة ليها للمهرجان كممثّلة في فيلم مشارك في المسابقة الرّسمية، فيلم ولدي لمحمّد بن عطيّة. وقتلّي خرجنا من وتيل الأفريكا بش نطلعوا في الكرهبة إلّي بش تهزّنا لمدينة الثّقافة، فمّا برشا ناس واقفين مقابلين أغلبهم مالشّباب الأولاد، فيهم شكون قام يعيّط: “يا حاجّة، برّا صلّي” و الجملة هاذي تختزل برشا حاجات مع بعضها.
JCC 2018: «Dachra» d’Abdelhamid Bouchnak, angoissante pépite
La tête sur le billot, on maintient qu’avec « Dachra » d’Abdelhamid Bouchnak, un peu de sang neuf vient d’être injecté dans les veines de nos écrans. Hors compétition, le film a été projeté en séance spéciale aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
JCC 2018: «Regarde-moi» de Nejib Belkadhi, les yeux dans les yeux
Sur le terrain d’une intimité bien tempérée, « Regarde-moi » de Nejib Belkadhi noue serré l’histoire d’un père et son enfant autiste. Sa délicatesse compte. Le film est en compétition officielle des longs-métrages de fiction, aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
JCC 2018: «Fatwa» de M. Ben Mahmoud, loin du compte
À force de vouloir taper trop fort sur l’intégrisme, tout se passe comme si « Fatwa » de Mahmoud Ben Mahmoud se fixait des œillères, un pied dans la charge, l’autre dans les raccourcis. Le film est en compétition officielle des longs-métrages de fiction, aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
من داخل سجن المرناقيّة: فيلم ”في عينيّ“ جرعة حريّة مؤقتّة
داخل سجن المرناقيّة وأمام 500 سجين افتتح فيلم ”في عينيّ“ للمخرج التونسي نجيب بالقاضي أيّام قرطاج السينمائيّة في السجون بحضور الشخصيّة المحوريّة في الفيلم نضال السعدي. شاركت المنظمّة العالميّة لمناهضة التعذيب والإدارة العامّة للسجون والإصلاح في تنظيم هذا العرض وغيره من العروض بعدد من السجون الأخرى مثل برج الرومي ومرناق والمسعدين. تابعت نواة عرض ”في عينيّ“ والنقاش الذي دار بين فريق الفيلم والمساجين، وقد حاولنا توثيق بعض اللحظات التي تحرّر فيها السجناء من ضيق المؤسسة العقابيّة ليطرحوا الأسئلة ويعبّروا عن قراءاتهم المختلفة لهذا العمل الفنيّ.
JCC 2018: « Au bout du fil » de F. Djemal, métaphore d’une révolution avortée
Avec « Au bout du fil », Faouzi Djemal met toutes les chances de son côté, scénario et mise en scène, pour accoucher d’une excellente métaphore filmique d’une révolution avortée. Le film est en compétition officielle des courts-métrages de fiction, aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
JCC 2018: «Brotherhood» de Meryam Joobeur, difficile filiation
Sur fond de drame familial, « Brotherhood » de la réalisatrice tuniso-américaine Meryam Joobeur oppose un père à son fils aîné, un revenant du djihad à la paternité naissante. À défaut de nous tenir en haleine, l’idée n’en reste pas moins intéressante. Après avoir remporté le prix du meilleur court-métrage au festival international du film de Toronto, « Brotherhood » est en compétition officielle des courts-métrages de fiction aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
« Regarde-moi » de Nejib Belkadhi, ode à la différence !
« Regarde-moi » de Nejib Belkadhi met en scène le rapport d’un père à son fils autiste. Loin d’un traitement focalisé sur les aspects psychopathologiques, le réalisateur s’est intéressé aux répercussions de ces troubles sur les rapports humains entre les personnes de l’entourage familial d’un enfant atteint par ce handicap. Produit par Propaganda Productions, « Regarde-moi » est en compétition officielle de la 29ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC). Il sera en salles à partir du 11 Novembre 2018.
ومية: أيام قرطاج تتكاثر
تأسّست أيّام قرطاج السينمائيّة سنة 1966 وقد كانت هويّة هذا المهرجان منذ بدايته واضحة: سينما إفريقيّة وعربيّة ذات طابع نضاليّ. وبعدها تأسّست أيّام قرطاج المسرحيّة سنة 1988. ألحق بهذين المهرجانين العريقين سنة 2010 أيّام قرطاج الموسيقيّة وقد خلنا أنّ الأمر سيتوقّف عند هذا الحدّ حتى لا تفقد أيّام قرطاج ما تبقّى من إشعاعها. حَوَّل وزير الثقافة الحاليّ محمد زين العابدين “أيّام قرطاج” إلى أصل تجاريّ فاقد للمعنى والخصوصيّة. فكانت البداية مع أيّام قرطاج الشعريّة ومن ثمّ أيّام قرطاج الكوريغرافيّة، وأيّام قرطاج للفن المعاصر، وأيّام قرطاج لفن العرائس، وأيّام قرطاج الثقافيّة للإبداع المهجري، وآخرها أيّام قرطاج للخزف الفنّي الذي لم تبدأ دورته الأولى بعد.
أيام قرطاج السينمائية وارتباكات اللّغة
أيام قرطاج السينمائية تظاهرة ثقافية عريقة، تُعنى بالسينما العربية والإفريقية. تأسّست سنة 1966 لتكون فرصة دعم لسينما الجنوب والنهوض بها في كنف رؤية ملتزمة بقضايا الشعوب المناضلة وبتكريس ثقافة بديلة. التأمت من 4 إلى 11 نوفمبر الجاري الدورة 28 وهي الدّورة الخامسة بعد أحداث 2011. شهدت هذه الدورة تحسّنا ملحوظا في التنظيم خصوصا مقارنة بالدورة السابقة رغم أنها لا تزال تشكو من ثغرات تنظيمية عديدة قد يكون من أسبابها عدم وجود فريق عمل قار ومتفرّغ على مدى السنة. ومهما تكن الأسباب أردت -من باب النقد البنّاء- أن أشير إلى بعض الخلل الذي حصل في جانب مهمّ من جوانب المهرجان حسب رأيي، ألا وهو الجانب اللغوي، وهو خلل كان بالإمكان تفاديه بقليل من الإنتباه والتنظيم. وسأتطرّق إلى هذا الخلل من خلال ثلاثة جوانب: وهي موقع الواب ويومية المهرجان وحفليْ الافتتاح والإختتام.
أيام قرطاج السينمائية: أزمة الاستقلالية وارتباك الهوية السياسية
يتجدد النقاش مع كل دورة لأيام قرطاج السينمائية حول الهوية السياسية لهذا المهرجان الذي تأسّس استنادا إلى مرجعيّات سياسية وثقافية تنهل من معين الفكر اليساري وتتخذ من النضاليّة أساسا لها. فالمهرجان تأسس سنة 1966 بعد انعقاد مجلس وزاريّ مع وزير الثقافة آنذاك الشاذلي القليبي وبدفع من بعض مؤسسي الجامعة التونسية لنوادي السينما وعلى رأسهم الطاهر شريعة (صاحب الفكرة) والجامعة الفرنسية لنوادي السينما المحسوبة على الحزب الشيوعي الفرنسيّ. لم يحل الخلاف الإيديولوجي بين الجامعتين على التوحد من أجل بعث مهرجان يُعنى بالسينما الإفريقية والعربية ويحتفي بمبدعيها المغمورين. إلى اليوم مازالت أيام قرطاج السينمائية تحاول الحفاظ على هويتها السياسية وتوجهها العام المنتصر لدول الجنوب لكن أزمة الاستقلالية ومخاوف التوظيف السياسي وإمكانيّة الانحراف عن جوهر الفكرة المؤسسة تلاحقها.
JCC 2017 : « La Belle et la Meute » de Kaouther Ben Hania, mal vu mal dit
Faut-il trop s’emballer devant « La Belle et la Meute » ? L’actualité lui étant favorable, il se dote non sans raison d’un certain potentiel de séduction. Mais on est plutôt déçu de découvrir dans nos assiettes un film qui se pare des attributs « coups de poing », plutôt dans le ventre qu’en pleine figure. Car il y a fort à redouter d’un cinéma en prise avec de gros sujets bien collants, guetté par le risque du sensationnel ou par sa surenchère racoleuse. Projeté en avant-première mercredi 8 novembre au Colisée, il est en lice dans la compétition officielle des longs métrages de fiction, dans le cadre de la 28ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC).
JCC 2017 : « Mustapha Z. » de Nidhal Chatta, portrait au vitriol de l’un des nôtres
Non sans causticité, c’est d’un type à coté de la plaque que « Mustapha Z. » brosse le portrait. En la réchauffant par quelques ingrédients de la comédie loufoque, Nidhal Chatta mijote sa recette fictionnelle avec la loi des séries : quand quelque chose tourne mal, le reste s’ensuit presque automatiquement en une cascade improbable de coups du sort qu’on n’a pas cherchés. Forte du jusqu’au-boutisme de son scénario, la satire sociale met ici par moments de gros sabots. N’empêche, ce quatrième long-métrage de l’auteur réussit sans prétention à nous offrir une pinte de bon sang. Projeté en avant-première le lundi 6 novembre au Colisée, il est en lice dans la compétition officielle des longs métrages de fiction, dans le cadre de la 28ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage.
JCC 2017 : « Vent du Nord » de Walid Mattar, du cinéma social en contrepoint
Avec l’envie assumée de remettre la fiction à l’ordre du jour, Walid Mattar fait souffler son Vent du Nord entre deux rives. L’histoire, propulsée ici par l’indomptable vent d’une économie sauvage, se replie sur les trajectoires de vie de deux ouvriers qui, du nord de la France vers la banlieue de Tunis, prennent valeur de destin. Sans repousser l’horizon d’un cinéma social auquel son propos tend les bras, ce premier long-métrage laisse effleurer une sensibilité qui en fait un film intelligemment construit et délicatement accueillant. Projeté en avant-première hier dimanche au Colisée, il est en lice dans la compétition officielle des longs métrages de fiction, dans le cadre de la 28ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage.
JCC 2016 : « L.E.N.Z », une folie à couper le souffle
Finesse et beauté sévères d’une cinématographie à l’état pur. Voilà ce qu’est « Lenz », sous nos yeux écarquillés. Il fallait ces deux qualités pour mettre le spectateur au défi de faire un bout de chemin vers cet objet filmique. Libre adaptation d’une nouvelle éponyme du dramaturge allemand Georg Büchner (1813-1837), ce long-métrage de fiction suit les lignes d’errance d’un poète fou guetté par ses démons. Écrit, réalisé et produit par Yosr Guesmi et Mauro Mazzocchi, « Lenz » est un des films plus long de l’histoire du cinéma. Il a été projeté dans la section « Panorama du cinéma tunisien » lors de la dernière session des JCC.
JCC 2016 : Fallait-il prostituer Tanit ?
La direction des JCC a jugé opportun, d’offrir au président de la république un Tanit d’or à l’occasion du cinquantenaire des JCC. Une simple et sale déclaration d’allégeance comme celles qui se sont portées sur Bourguiba et Ben Ali et qui se porteront sur tous nos futurs dictateurs quelques soient leurs orientations politiques. « C’est la première fois que le cinéma rend hommage à un président de la République », aurait déclaré fièrement le directeur des JCC qui sera peut-être un jour ministre. Cette première fois est une fois de trop.
Clôture des JCC : Le FIASCO !
Que faut-il retenir de la cérémonie de clôture de la 27ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage ? Le Tanit d’or à « Zeineb n’aime pas la neige » de la jeune talentueuse réalisatrice Kaouther Ben Hania, mais également l’organisation déplorable et le retour d’anciennes pratiques qu’on croyait révolues.