Dans mon pays, la personne qui ameute l’opinion publique sur un vol hypothétique, ou une malversation, se transforme en accusée par la justice; puisqu’un mandat d’interdiction de voyager a été émis à l’encontre de Olfa Riahi !

Dans mon pays, la personne qui ameute l’opinion publique sur un vol hypothétique, ou une malversation, se transforme en accusée par la justice; puisqu’un mandat d’interdiction de voyager a été émis à l’encontre de Olfa Riahi !
Comme chaque année, RSF a publié son rapport sur l’état de la liberté de la presse dans le monde pour 2012. Ce document très médiatisé se veut une photographie de la situation de la profession pays par pays. Cette année, la Tunisie connait un recul conséquent de 4 places en se classant 138e alors que d’autres pays du Printemps arabe progressent.
Le juge d’instruction Mohamed Malki, qui était chargé de l’enquête dénommée Sheraton Gate, vient d’être muté par le ministre de la Justice Noureddine Bhiri à l’inspection générale du ministère de la Justice en tant qu’inspecteur adjoint.
Deux ans après la révolution, la presse, que l’on présente comme le quatrième pouvoir indispensable à la jeune démocratie tunisienne, est-elle vraiment libre ? Les procédures contre plusieurs de nos confrères journalistes ne plaident pas pour une réponse positive et n’augurent pas de lendemains dorés pour la profession.
Le pouvoir le sait : la période du 17 décembre au 14 janvier est synonyme d’entrée dans une zone de turbulences. Même s’il est l’émanation d’une Assemblée élue, l’actuel gouvernement n’échappe pas à la poussée de fièvre révolutionnaire coïncidant avec une période chargée en symboles…
Quelques lecteurs m’ont reproché un article plutôt descriptif, dimanche dernier, autour des évènements de Djerba. Ils n’ont pas tort. Mon texte s’inscrivait sciemment dans une instantanéité, il répondait à une demande pressante : celle d’avoir le compte-rendu, à chaud, de témoins oculaires d’un évènement qui, aujourd’hui encore, reste complexe à appréhender.
Un pavé qui risque de faire des remous. C’est ce que semble devenir un article de la blogueuse Olfa Riahi mis en ligne le 26 décembre. Au terme de deux mois d’investigation sur des malversations présumées du ministre des Affaires étrangères, l’article n’y va pas avec le dos de la cuillère.