Lors du sit-in des professeurs et étudiants devant le ministère de l’enseignement supérieur appelant à mettre fin à cette histoire de niqab et au respect du règlement intérieur de la faculté, deux pancartes pro-niqab, ont été brandies par certains employés du ministère même. Dès lors, l’obligation de neutralité de l’institution n’a pas été respectée.

Voici la photo des pancartes en question:

Photo de Zinelabidine Benaïssa, professeur universitaire à la faculté des Lettres de la Manouba

Témoignages :

M. Benaïssa, professeur de civilisation à la faculté des Lettres de la Manouba :

Des fonctionnaires anonymes du Ministère de l’Enseignement Supérieur narguent les enseignants et les étudiants rassemblés devant le Ministère en brandissant du premier étage deux pancartes pro-niqab et anti-universitaires.

Riadh Ferjani, professeur universitaire à l’Instiut de Presse et des Sciences de l’Information:

Agression des profs, étudiants et journalistes dans le hall du ministère de l’Enseignement supérieur. Sana Farhat (Le Temps) a été molestée et Maha Ouelhzi ( Web Manager Center) a été agressée par les forces d’intervention. On a aussi cassé son appareil photo

Moncef Ben Slimane, professseur d’urbanisme à Archi. ancien secrétaire général du syndicat de l’enseignement sup :

Un fonctionnaire payé par le contribuable et tenu à l’obligation de réserve que lui impose sa fonction, a brandi une pancarte avec des slogans insultants pour les universitaires….Voilà ce que j’ai vécu devant le ministère de Moncef BEN SALEM qui lui bien sûr n’a pas touché à un cheveu des salafistes qui ncampent à Manouba et agressent doyen et enseignants en toute impunité…Mes collègues, la situation est très très grave.

Voulant en savoir plus, on a contacté l’attaché de presse pour lui poser deux questions bien précises : l’une au sujet de l’intervention brutale des forces de l’ordre et l’autre au sujet de ces pancartes.
Réponse en image

Quelle identité pour quelle genre d’institution ?

Des questions absurdes pour certains, justifiées pour d’autres commencent à se poser : l’institution devrait-elle avoir une “identité”, religieuse, partisane ou ethnique ? La réponse qu’on avait sous le régime autoritaire de Ben Ali était bien claire, cette identité était celle du Parti au pouvoir, le fameux RCD (Rassemblement Constitutionnel Démocratique).

Sommes-nous vraiment d’accord sur ce principe d’obligation de neutralité dans nos administrations ? L’ouverture de l’enquête administrative quant au comportement de ces employés qui ont brandi les pancartes pro-niqab semble démontrer le professionnalisme du ministère. Cependant l’alerte est lancée de la part des professeurs et étudiants. L’humiliation subie hier par les manifestants devant le ministère de l’enseignement ne pouvait que réjouir les islamistes pro niqab qui squattent le décanat de la faculté des Lettres et ce depuis le 28 novembre 2011.

Vidéo du début du sit-in des islamistes pro-niqab :

Rappelons que deux lettres du doyen Habib Kazdaghli, demandant une intervention d’évacuation et de respect du règlement de la faculté, dont l’une a été envoyée au ministre de l’intérieur, le nahdhaoui Ali Laraayedh, et une autre à Moncef Ben Salem, nouveau ministre de l’enseignement supérieur, ex-chef du groupe sécuritaire 1 (branche armée d’Ennahdha qui avait planifié un coup d’Etat en 1987), n’ont abouti à aucune mesure concrète pour mettre fin à cette histoire de niqab. Plus de 8000 étudiants, 400 professeurs et 200 ouvriers sont en arrêt de travail à cause de cette “Hélène au niqab” qui, par “piété”, ne veut montrer son visage. Serait-elle plus pieuse que Maryem (Marie), au visage découvert, mère du prophète Aissa (Jésus) que la paix soit sur eux ? Le ministère de l’intérieur et de l’enseignement supérieur seraient-ils contrôlés par des islamistes au point que les ministres n’ont rien pu faire jusqu’à maintenant pour stopper cette dérive ?

Ps: Faculté des Lettres : Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba