Depuis la prise de fonction du gouvernement de M. Jbali, les tunisiens sont toujours dans l’attente d’un discours rassurant et de mesures rigoureuses, qui seraient des solutions radicales à long terme aux problèmes urgents.
Malheureusement, et dans l’attente interminable, la situation du pays ne fait qu’empirer :

1- La grève a la faculté de la Mannouba dure depuis la fin du mois de décembre malgré l’intervention de la police et de l’armée qui ont demandé l’évacuation de l’enceinte du campus le 5 janvier. Cette grève a été déclenché à cause d’une poignée d’étudiantes portant le Niqab et qui ont bloqué, par leur revendications, l’accès aux examens de près de 11000 étudiants au risque d’avoir une année blanche. Lors d’une interview donnée à la chaine française M6 le ministre provisoire de l’enseignement a promis de trouver une solution rapidement sans faire intervenir la police. A quand cette solution?

2- Les sit-ins se multiplient dans toutes la Tunisie et sans que le gouvernement n’essaie vraiment de négocier et de donner un message rassurant, ce qu’ils ont fait jusqu’à présent c’est de trouver des ententes temporaires. Le ministre du développement est intervenu à la télévision et a promis la création de 590 milles emplois en investissant dans toute la Tunisie. Mais y a -t-il de l’argent dans les caisses de l’état ? Avons-nous une infrastructure pour développer ces grands projets annoncés ?

3- Le gouvernement n’arrête pas d’accuser l’opposition et les syndicats en les désignant comme “ Fauteurs de troubles “, envers desquels le dit gouvernement agira via la répression?!… Dernière sortie à l’hémicycle de Mr Sadok Chourou élu d’ennahdha qui considère les grévistes comme apostates qu’il faut tuer ou crucifier ou dont il faut couper les jambes ou les bannir de terre est-ce l’islam modéré que revendique le parti de la majorité Ennahdha ? Inciter à “tuer” des citoyens qui demandent du travail et de quoi nourrir leurs familles, est-ce une valeur de l’Islam ?

Le comble c’est que le président intérimaire Moncef Marzouki se joint a lui en accusant l’extrême gauche des troubles dans le pays. Ont-ils peut être oublié que ce sont ces revendications nobles qui ont été à l’origine de leur ascension au pouvoir ?

Extrait de l'annonce de la création de l’Association Tunisia Charity parue au JORT du 28 Avril 2011

4- La Tunisie a besoin de tous ses partenaires dont le Qatar et son émir qui a signé depuis Octobre 2010 des accords et mémorandums avec le régime de l’ancien président déchu et les nouveaux avec ennahdha le 14 janvier 2012 lors de la célébration du premier anniversaire de la révolution. Deux accords ont attiré notre attention, ceux avec l’Association tunisienne de coopération et de communication sociale, créée et légalisée le 18/06/2010 par le fils de Hamed Karoui (ancien Premier Ministre et ancien 1er vice président du RCD), Mohamed Nejib Karoui et l’Association Tunisia Charity, créée et légalisée le 28 Avril 2011 par le frère de Imed Daimi (Porte parole, député et président du groupe parlementaire du parti politique, interdit sous Ben Ali, CPR) et dont on ignore les montants et les types d’accord. Or qu’on ne demande que de la transparence après le vote de l’assemblée constituante des amendements qui incitent l’état à publier les informations pour promouvoir la démocratie.

5- Rajoutant le procès de NessmaTV, dont la 2ème séance en première instance, a eu lieu hier, ou disons plutôt, le procès de la liberté de la presse et de la liberté de création, et pendant lequel beaucoup d’agression envers des journalistes et des défenseurs de la liberté d’expressions. Ce qui a fait l’objet d’une large couverture médiatique jusqu’aux JT de 20 en France. N’a-t-on pas tiré de leçon des manifestations antérieures ? Pourquoi le ministère de l’intérieur n’est-t-il pas intervenu pour calmer la situation devant l’esplanade du tribunal ? Le premier ministre a condamné ses agissements et a promis d’investiguer sur ce qui s’est passé. De même dans le parti ennahdha a estimé que le procès n’est pas une solution.

Dans un pays démocratique, il faut une majorité et une opposition, chacune travaillant pour un équilibre des pouvoirs du pays, malheureusement en Tunisie, ce pouvoir et contre-pouvoir titubent encore et n’ont même pas encore établi une base de négociations, même pas au sein de l’hémicycle de l’assemblée constituante, où on note très clairement une dominante majorité (Le parti Ennahdha), et des brebis égarées (Les partis de l’opposition).

Le pays a besoin d’attirer des investisseurs et des touristes que l’ONTT a commencé a dragué en France avec le lancement d’une campagne d’affichage, faute de sécurité et de calme des mouvements sociaux, la situation économique du pays entrera dans une période noire, le gouvernement transitoire, se doit de trouver le moyens de contrôler les dérives sécuritaires ( le problème des milices salafistes comme à Séjnène), de négocier les demandes des grévistes, d’entamer sans plus attendre les projets de mise à niveau des infrastructures ( Sidibouzid, Gafsa, Kasserine et Thala) pour faciliter l’installation des investisseurs et de ce fait résoudre le chômage.

ET le plus important, la transparence de ce gouvernement quant à sa feuille de route.