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Presque une semaine est passée depuis que Baghdadi Mahmoudi a été lâchement vendu à la Libye, et les tunisiens se relèvent difficilement de cette honte, sachant que La Mauritanie elle, vient justement de réitérer son intention de ne pas lui remettre Snoussi. En même temps et comme si c’était pour éparpiller l’attention des tunisiens, on apprend la décision unilatérale de notre pays d’instaurer une liberté d’accès aux Maghrébins par simple carte d’identité, ainsi que la liberté de logement, de propriété, d’investissement et d’emploi sur notre territoire, sans obligation d’octroi d’autorisations préalables auprès de l’administration tunisienne ; décision qui bien évidemment a été démentie peu de temps après, probablement parce que les autorités algériennes ont fait savoir leur refus catégorique de cette inconscience .

Toutefois, les tunisiens se rendent compte maintenant que ces crises viennent comme des diversions à une tentative bien plus dangereuse : celle de rédiger une constitution « taillée sur mesure », et nous imposer un régime parlementaire qui permettrait à Ennahdha d’installer une dictature déguisée en démocratie ;puisque c’est le groupe parlementaire ayant le plus de sièges qui choisirait le président et non le peuple . En effet ,mardi 3 juillet, les membres de la commission ont voté pour le régime parlementaire , autrement dit le modèle que le parti Ennahdha prône.

Le plus choquant dans tout cela, est que ce vote a eu lieu alors que non seulement les membres de cette commission n’étaient pas tous présents ,mais également le président de cette commission qui était absent ; qui signifie que le vote s’est effectué lorsque le vice président appartenant à Ennahdha était en charge de la séance . Imaginez : le destin de tout un peuple repose sur des élus absents . Coïncidence ou manipulation ?

La réponse est évidente quand on voit le taux d’absentéisme de nos élus à la constituante, on se demande s’ils ne sont pas d’une façon ou d’une autre « encouragés » à rester chez eux, sans oublier leurs salaires faramineux , destinés à les amadouer et à leur faire apprécier le confort de leur position aux dépends de leur responsabilités. Le bût serait bien entendu de permettre aux députés nahdhaouis de l’emporter lors des votes ; les nahdhaouis qui ne sont probablement jamais absents, tout disciplinés qu’ils sont.

D’autre part , le président de la constituante est désespérant à voir se pavaner lors de tant d’activités officielles, sans avoir le moindre pouvoir : se rend-il seulement compte qu’on fait tout pour l’éloigner de la constituante et lui faire oublier son vrai rôle : celui de veiller au bon déroulement de cette et de l’écriture de la constitution .

Quant aux images de nos responsables fêtant l’indépendance américaine à l’ambassade ,côte à côte avec le personnel diplomatique , ils donnent plutôt l’impression de voir deux parties fêter la réussite d’un plan diabolique ,ou d’un complot, en l’occurrence ici , un complot contre le peuple tunisien : Qui voudrait d’une colonisation ou une tutelle directe maintenant ? Puisqu’il suffit de mettre « démocratiquement » à la tête de ce pays un parti que l’on contrôle totalement ,même si ce parti est repoussé par 82% du peuple ?

A tous ces magouilleurs politiques, nous autres tunisiens réclamons haut et fort que nous avons le droit de choisir notre président directement, sans intermédiaires, grâce à un suffrage universel direct à DEUX TOURS , sans distinction de race ou de sexe .

Nous demandons également à M Ben Jaâfar qu’il ouvre les yeux et qu’il fasse respecter les principes de transparence (Open Gov) à l’assemblée constituante , seule condition préalable pour espérer avoir une vraie démocratie , et non une mascarade destinée à accorder le pouvoir à une minorité qui déciderait du destin de tout un peuple.