Folle semaine politique en Tunisie. Une revue de presse extrêmement chargée où l’on a eu droit, en vrac, au retour des méthodes de barbouzes mettant aux prises Ennahdha à ses adversaires, à un débat bâclé sur l’abolition de la peine de mort, et au congrès de l’union des extrêmes.
En Tunisie, tout indique que nous sommes d’ores et déjà entrés de plein pied en période de pré-campagne électorale. Au terme d’une semaine d’intensification d’un teasing polémique autour de la campagne #Ekbess, le voile est tombé hier vendredi sur une opération com’ bien peu glorieuse.
Le fiasco #Ekbess
Des jeunesses nahdhaouis juge et « parti », un Lotfi Zitoun qui glane le surnom de Joseph Goebbels de la propagande de l’extrême droite locale, et des pages pro islamistes qui promettaient sur les réseaux sociaux un rassemblement géant de soutien au gouvernement… La fin de la semaine devait finir en apothéose, à en croire le bruit de bottes décrit par le journal Al Fajr, organe officiel d’Ennahdha.
Mais la montagne accoucha d’une souris. « Tout ça pour ça ? » s’exclamaient même en off des partisans du pouvoir qui ne se comptaient qu’en centaines vendredi, Place de la Kasbah, avec comme clou du spectacle un Lotfi Zitoun prenant un bain de foule parmi les siens, agitant la menace des foudres populaires d’une seconde révolution, si les médias persistent à ne pas vouloir s’auto réformer.
Que penser d’un ministre d’Etat en fonction qui s’autorise pareille sortie partisane sur la place publique ? Au-delà de l’instrumentalisation du religieux via un prêche radical et une prière de rue très photographiée, le quasi appel à la haine que cela constitue, la coloration populiste décomplexée de l’évènement, sont en tout cas en accord avec les étranges déclarations des lieutenants de la troïka qui auront ponctué la semaine.
Une surenchère rhétorique
Tour à tour Rached Ghanouchi lui-même, l’impopulaire ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem et le conseiller du président Marzouki Samir Ben Amor, se sont livrés à des sorties médiatiques ayant toutes pour objet principal de réitérer l’idée assez peu démocratique selon laquelle le pouvoir qu’ils incarnent est là pour durer.
Cela donne respectivement : « Il n’existe pas d’alternative à Ennahdha, qui constitue la colonne vertébrale de la vie politique en Tunisie », « Ce gouvernement est le plus fort de l’histoire de la Tunisie et il se maintiendra au pouvoir des années durant », et « il n’y a pas d’alternative à la troïka pour au moins 10 ans encore »…
Simple fuite en avant rhétorique ou ces déclarations sont-elles le prélude à une nouvelle hostilité au pluralisme, au sommet de l’Etat ? Tout semble indiquer que l’actuelle coalition au pouvoir, en grande difficulté, tente de se rassurer tout en œuvrant à démoraliser les troupes de l’opposition.
Paradoxalement, cela trahit un premier aveu de faiblesse, un pouvoir fort d’une légitimité confortable n’ayant pas besoin de pareilles affirmations d’auto satisfaction.
A Sfax, c’est à une toute autre lecture de ces propos à laquelle se sont livrées des milices de casseurs. Fortes de ce qu’elles ont vraisemblablement interprété comme un feu vert implicite, des groupes de barbouzes ont attaqué une réunion de sympathisantes de Nida Tounes et perquisitionné les locaux du parti suspecté de nostalgie au RCD.
Une escalade qui porte les prémices d’une guerre civile germée entre deux droites selon certains analystes. Sans l’excuser en rien, il était cela dit prévisible que le label « Nida Tounes » de Béji Caïd Essebsi allait offrir l’occasion d’un déferlement de violence de ce type, exécutée par des religieux et présentée en tant que violence révolutionnaire.
Si le front électoral anti Ennahdha aboutit, comme cela est en bonne voie, à une union des forces de la gauche sous l’égide d’un label réputé proche de l’idéologie de l’ex régime, un boulevard sera ouvert à Ennahdha pour s’affirmer comme seule incarnation de la rupture révolutionnaire.
Union des gauches extrêmes, l’erreur de casting nationaliste ?
A l’abri des luttes d’influence et de partage du pouvoir de cette classe politique « mainstream », on en avait presque oublié le grand congrès unificateur autour du WATAD du trublion Chokri Belaïd, qui s’ouvrait en marge de l’actualité, le 31 août.
Les tractations allaient bon train ces dernières semaines entre 12 partis et autant de sensibilités et courants politiques allant de l’extrême gauche ouvrière au nationalisme panarabiste. Alors que le Parti Socialiste de Gauche de Mohamed Kilani a choisi quant à lui un improbable ralliement aux libéraux de Nida Tounes, Hamma Hamami, leader de la gauche communiste fraîchement réformée socialiste, faisait la tournée des plateaux pour se justifier de l’union avec les nationalistes.
Anomalie cette alliance contre-nature ? Pas vraiment : il s’agit plutôt d’une spécificité historique et régionale propre aux mouvements de la gauche arabe, traditionnellement très engagée dans la défense de la cause palestinienne, là où le nationalisme est en Occident l’apanage de l’extrême droite. Quoique l’affinité est en l’occurrence toute trouvée entre la gauche marxiste tunisienne, économiquement protectionniste et anti impérialiste, et la droite souverainiste.
Incarnant ce socle commun hétéroclite, le parti Baath tunisien est une entité dont la présence au Palais des Congrès pose problème. Au nom de l’antisionisme, le parti logiquement pro régime syrien est pour nombre d’observateurs une erreur de casting, au moment où Bachar Al Assad se rend coupable de ce que la communauté internationale qualifie désormais de génocide.
En attendant d’y voir plus clair dans les nouvelles forces en présence qui continuent à se décanter, un débat constitutionnel fondamental est quasiment passé à la trappe, expédié au détour d’une journée de consultations nationales : celui de l’abolition de la peine de mort.
Débat impossible entre littéralistes de la charia et élites universalistes, ce sera pourtant le prochain grand débat de société de la Tunisie post-révolution, potentiellement le premier pays abolitionniste de la région.
تأصيل لكيان
نداء تونس ليس بالتجمع و انما هو امتداد للحركة الاصلاحية التونسية التي بدأت من خيرالدين و سالم بوحاجب و عبدالعزيزالثعالبي و الطاهر الحداد و الطاهر بن عاشور و الحبيب بورقيبة و صالح بن يوسف و غيرهم من رجالات تونس الصادقين…. كيف للتونسيين أن ينسوا أصولهم و للتذكير فان الحزب الدستوري بين سنوات 20 و 30 و 40 و الخمسينيات و الستينيات كان الجامع لجل التونسيين…نعم كان اباؤنا و أجدادنا دستوريين نعم هذه حقيقة تاريخية لا يمكن نكرانها… و حزب الدستور شابته عدة شوائب بمرور الزمن و ذلك ما نحن عازمون في نداء تونس على نقده و تجاوزه…أما حركة النهضة فهي نبات دخيل على تونس سوف يينع لفترة قصيرة و لكنه لن يدوم…ما يدوم في الواد كان حجرو…و لذلك نقول لأخينا Srh Ssp ان تاريخنا هو تاريخ ابائك و أجدادك أنت أيضا و نحن لم نأت من المريخ و من أخطأ أو أجرم فنحن أول الداعين لمحاسبته…و لعلمك فان أول من طرح المسألة الديمقراطية في تونس هم دستوريون مثل أحمد المستيري و الصادق بن جمعة و الباجي قائد السبسي و حسيب بن عمار…نحن سائرون على درب هؤلاء الأحرار الذين علموا المتشدقين اليوم بالثورية معاني الديمقراطية و دولة القانون و العدل…ادرس التاريخ جيدا و ستعرف ذلك…
“au moment où Bachar Al Assad se rend coupable de ce que la communauté internationale qualifie désormais de génocide”
Evideamment quand on scribouille tel un papier buvard ce genre de conneries, on comprend que la Tunisie n’est pas prête de sortir de la daube dans laquelle elle marine…
Depuis la révolution, chaque semaine était riche d’événements, qui ont contribué à avoir notre situation d’aujourd’hui. D’un côté un gouvernement qui gouverne (malgré toutes les difficultés, les loupés et les haut les bas), un président qui président (malgré toutes les difficultés, les loupés et les haut les bas), un président de la constituante qui participe depuis sa position à l’animation du travail de la constituante (ça discute, ça débatte, ça avance, ça traine, mais ça avance, malgré toutes les difficultés et les haut et les bas), somme tout, ces trois ils ont le mérite d’être au travail. D’un autre côté une société civile (associations, les collectifs, syndicats) qui essaie de prendre sa place sur la seine médiatique, sociale et politique (ça se recompose, ça se multiplie, ça milite, ça propose, essaie d’imposer, ça négocie, ça alerte, ça politise de temps à autre ‘le tout est politique de toute manière’), mais elle a le mérite d’être présente. D’un 3ème côté des partis politiques (ça se recompose, ça alliance, ça congréas, ça réunion, ça se titille, ça chatouille, ça travaille la communication publique, ça fait peur de tel ou tel autre parti, le tout est un travail sur l’image. Il est ou le travail sur le projet ?), mais ils ont le mérite d’être là encore, ça fait pluralisme. D’un 4ème côté il ya un peuple qui continue à faire société (ça vit, ça discute politique, ça observe, ça juge, ça donne son avis, ça doléancessssssss, ça comprend les difficultés, ça frustre aussi, ça manifeste, ça sit-in, en final ça prépare le jour des urnes, afin de permettre à sa propre dynamique « la société contre l’état » de faire toujours société), c’est un peuple en veille active. D’un 5ème côté, un monde qui observe, à mon sens la majorité des pays (des peuples) attendent notre réussite, pour ce qui est des gouvernements, plusieurs d’entre eux sont près à nous aider dans notre transition démocratique. Mais peut-être qu’ils « ces états frères et amis » espèrent que leur soutient ne leur coute pas trop cher, vu la conjoncture mondiale, la Grèce, l’Espagne, l’Italie sont en grande difficulté, la France échappe de peu à la récession, l’USA à d’autres chats à fouetter, mais bon, la générosité n’a pas des frontières, mais surement elle a des limites. Il est temps alors de compter sur nous-mêmes. Espérant que les semaines prochaines seront plus riches en animation afin qu’on soit plus plus nombreuses et plus plus nombreux, le jour des urnes. Ben Ali harab. Mandhouj Tarek.
We are poles apart in our understanding
of democracy in tunisia.
do we really get it?.
when an imam in the zitouna mosque call for retribution and mob rule against a group of people he perceives to sally the image of his islam.
this guy an imam: is a psycho by any one’s definition not
fit enough to use the spiritual hub
of the country for venting his hate and anger.
this imam is more akin to a monoclostura mafia
leader than a spokesman for a religion that preaches peace.
like the political opportunistic parasites that fellow him and advocate a mob rule.
our problem is not limited to a twisted imam
or a political leaders who try to sell the message;not voting for his party akin to not being a moslem.
we have a military charged to investigate the
snipers case a national interest story .
they turn the affair itno a secret society bussiness.
what use is a trial when the people concerned are locked out?.
how can a nation keep a secret from itsel?
a soft option to not know or some people shouldn’t know.
who is the judge of that decision?.
the malaise doesn’t end there when a foot in the grave political clown bce is egging a
movement to return to nightmare political past.
Some very dillusional political aspirant void in their thoughts and that in their stupidity want to emulate assad one of the most murderous tyrant since hitler.
some idiots in tunisia even think that kaddafi
is a democrat and view cuba and north korea as
an inspiration.
when some lawyer for the most bizarre reasons
initiate a court action againts an artist on
the pretence of moral code defence.
how far the average tunisian got to comprehend
democracy before he strangles it?.
well at this rate;we are more than poles apart
I’m mystified and puzzeled on how we planted
pears and ended up harvesting prickly pears
with extra thorns.
democracy might throw some strange bed fellows
in the mix andhad her birth on some other soil but definitly will meet her death in tunisia the way we carrying on.
i do apologize for my ignorance but could you please explain the meaning of “monoclostura”?
thanks
Cher professeur Soudani, ma connaissance limitée de la langue de Molière m’a fait défaut pour comprendre le passage suivant de votre chronique: “Il s’agit plutôt d’une spécificité historique et régionale propre aux mouvements de la gauche arabe, traditionnellement très engagée dans la défense de la cause palestinienne, là où le nationalisme est en Occident l’apanage de l’extrême droite”. Dois-je comprendre que le soutien arabe au mouvement de libération palestinien serait en Europe le pendant de l’extrême droite raciste, xénophobe et islamophobe? Notre président Marzouki et notre premier ministre Jebali par exemple seraient-ils des copies arabes du Hollandais Wilders qui veut brûler le Coran et expulser les musulmans d’Europe ou du Norvégien Breivik qui a massacré 77 jeunes parmi ses compatriotes pour attirer l’attention sur le danger de l’islam? Je pourrais aussi ajouter l’homme de lettres Français Richard Millet qui est monté les derniers jours aux créneaux avec un pamphlet ayant pour titre “Eloge littéraire d’Anders Breivik”. Il y affirme que la Norvège n’a eu que ce qu’elle méritait et que l’acte de Breivik était “un geste esthétique”. Les quelques critiques timides qui ont fusé par ci par là suite à ce brulôt se sont vite volatilisées devant la levée de boucliers de la part des amoureux de la langue française. Ils n’ont pas accepté qu’on leur gâche leur plaisir de savourer la pureté du français utilisé par Millet et la beauté de son style. D’autres ont été scandalisés par cette atteinte à la liberté d’expression. Parmi eux le patron de Millet, Mr Gallimard lui-même, propriétaire de la maison d’édition bien connue. Millet y a déjà publié des textes très appréciés comme ceux où il disait qu’une négresse ne le faisait pas bander. De même qu’il a raconté son engagement auprès des Phalanges très chrétiennes et très fascistes de Pierre Gemaiel pendant la guerre civile du Liban. Il y a trouvé du plaisir en tuant des femmes, des vieillards et des enfants musulmans. Une source d’inspiration pour faire de la belle littérature appréciée des connaisseurs. Imaginez maintenant un ‘nationaliste’ arabe, même s’il s’appelle Ben Jelloun, qui s’engage dans le Jihad islamique puis rentre en France pour publier qu’il a tué des vieillards, des femmes et des enfants juifs en Israël. Combien de belles plumes Françaises n’y verraient que le côté esthétique, le beau langage et le style Goncourt? Quelle serait l’attitude des autorités Françaises devant un de leurs citoyens qui se vante d’être allé à l’étranger faire une guerre qui n’est pas la sienne et pour le plaisir tuer des personnes qui ne lui ont fait aucun mal? Monsieur Soudani, j’apprécierais beaucoup votre explication du parallèle entre le nationalisme arabe pro-palestinien et cet extrêmisme de la droite Européenne, qu’elle soit littéraire ou pas.
cet article n’apporte rien
Pas d’accord avec vous. L’auteur de l’article voulait publier sa photo. C’est chose faite. Il a encore besoin d’un peu de temps pour répondre aux questions qui lui sont adressées. Dommage que cet article ne soit pas en français afin qu’on le comprenne tout suite sans demander une explication du texte.