Monsieur le candidat Béji Caïd Essebsi,
J’ai écrit récemment à votre concurrent du second tour une lettre similaire en sa qualité de militant des droits de l’Homme; mais il n’a pas daigné y répondre, confirmant ce que je n’arrête pas de dire, assis sur une expérience au plus près de sa galaxie, à savoir qu’il est un faussaire dans le monde des valeurs.
Vous le savez probablement, je milite dans le domaine des principes humanistes et j’observe notre société en sociologue compréhensif dont le devoir est de savoir écouter l’herbe pousser. Je milite plus particulièrement pour un islam authentique, pensant tout à fait possible la réussite en Tunisie de l’islam politique grâce à notre foi tunisienne aux racines spirituelles soufies.
Aujourd’hui, tout le monde parle de valeurs spirituelles à la faveur de notre époque postmoderne qui est une faim d’humanisme après la fin du paradigme dominant de l’ancien mode. C’est donc un vivre-ensemble qu’il nous faut quêter qui est d’abord et avant tout un être-ensemble.
Voici donc ce que mes observations de terrain me permettent de relever comme essentiel en la matière, de nature à honorer ces valeurs dont chacun se réclame tout en ne manquant pas de les violer.
C’est un florilège que je soumets à votre attention en espérant de vous, contrairement à votre rival pour la présidentielle, une réponse de nature à servir ces valeurs et dans le même temps l’attente des Tunisiens dont notamment les plus jeunes qui ne se sentent pas concernées par une politique snobant leurs revendications.
Abolition de la peine de mort
Vous avez déclaré récemment que vous êtes pour le maintien de l’actuel moratoire à l’application de la peine de mort, ne pouvant pas faire moins bien que le dictateur Ben Ali. Or, on attend bien plus de votre part, car cette question est devenue éminemment symbolique, manifestation ultime de démocratie et d’humanisme.
Votre concurrent du second tour qui se prétend abolitionniste argue d’un soi-disant conservatisme de la société pour ne pas oser l’abolition ; or, un tel conservatisme relève du pur mythe, n’étant au mieux qu’une opposition de façade découlant d’un manque d’information sur la parfaite conformité avec l’islam de cette honteuse tare des systèmes politiques.
Et j’ai bien démontré dans divers articles que l’abolition est conforme à l’esprit de notre religion, et même à sa lettre, pour qui veut faire une lecture saine du Coran. Il suffirait de reprendre une telle argumentation, en faire bonne diffusion, pour voir basculer l’opinion populaire en faveur de la cause abolitionniste, car le Tunisien du commun du peuple est humaniste dans l’âme et bien loin d’être aligné sur les plus dogmatiques des islamistes en la matière.
Aussi, si vous êtes élu président de la République, vous engagez-vous à abolir la peine de mort en proposant l’adoption d’une loi en ce sens, sachant que cela est juridiquement possible, la Constitution y ouvrant paradoxalement la voie en consacrant le droit à la vie ?
Abrogation des mesures attentatoires aux libertés privées
Parmi les questions sur lesquelles les élites tunisiennes se dérobent — y compris celles se disant libérales — quand elles n’adoptent pas carrément une attitude aussi négative à son égard que celle des intégristes islamistes, c’est l’homophobie.
Pourtant, c’est servir la démocratie que de militer aujourd’hui en Tunisie pour l’abrogation de toutes les manifestations homophobes dans notre législation, d’autant plus exécrable qu’elles n’ont aucun rapport avec l’islam qui n’interdit nullement l’homosexualité.
Cette question capitale pour l’instauration d’un vivre-ensemble paisible dans notre société, je l’avais aussi traitée dans des articles, et aussi dans un essai publié en arabe et en français. C’est l’humanisme qui me motive et le refus de la moindre discrimination, outre la justice à rendre à une foi caricaturée et violée par les intégristes qui tuent des innocents au nom de l’islam.
Votre concurrent du second tour, en intégriste clandestin, persiste à stigmatiser l’homosexuel, rejoignant les plus homophobes de nos prétendus musulmans. Alors, si vous êtes élu président de la République, vous engagez-vous à abolir enfin toute manifestation d’homophobie dans notre législation ? Ainsi serviriez-vous et l’islam et l’humanisme et la tolérance dans le monde !
Dans ce même cadre du toilettage de l’arsenal juridique de l’ancien régime de ses lois scélérates, vous engagez-vous à édicter pour le moins un moratoire à l’application de toutes les mesures attentatoires aux libertés privées ?
Je citerais juste ici les mesures discriminatoires en matière d’apostasie que l’islam admet contrairement à ce que l’on croit, toute inégalité entre les sexes dont, à terme, l’inégalité successorale ou encore la fameuse loi sur les stupéfiants qui pénalise les innocentes victimes de la simple consommation au lieu de se concentrer sur les trafiquants ?
Au sujet de cette dernière question, vous avez récemment estimé la législation actuelle dissuasive, tout en admettant que le problème réside plutôt dans le trafic. Toutefois, vous ne vous engagez pas clairement en faveur d’une loi qui soit parfaitement humaniste comme le conseille l’ONU, préférant une solution bancale en confiant un pouvoir d’appréciation au juge pour le jeune consommateur.
Or, pour être juste, il faut dépénaliser totalement la simple consommation et donner des compétences élargies aux associations qui sont les mieux placées en la matière pour un rôle préventif et curatif. Y seriez-vous prêt une fois élu ?
Confirmation de l’appartenance de la Tunisie à la Méditerranée
Votre concurrent se fait le héraut de l’authenticité tunisienne, voulant l’articuler à un attelage bancal ayant son axe en cet Orient en pleine décadence morale et matérielle. Ce faisant, il ignore que le centre de la Tunisie, son âme même, est au Maghreb qui est au coeur de la Méditerranée, la Tunisie étant le pont de convergence entre l’Orient spiritualiste et l’Occident matérialiste.
De cela, vous êtes assurément plus conscient, étant persuadé que vouloir couper la Tunisie de son milieu méditerranéen naturel, c’est tout simplement — au mieux — la condamner à rester sous-développée alors que ses richesses — notamment la maturité de son peuple — lui autorisent toutes les innovations majeures.
Cependant, vous ne tirez pas de cette conviction toute sa logique, ce qui suppose que vous vous sentiez capable de mettre enfin au service d’un volontarisme à toute épreuve un imaginaire dégagé de ses inhibitions. Parmi les freins qui plombent un tel imaginaire figure l’absolue nécessité pour la Tunisie de rompre avec le paradigme ancien sur le plan des rapports internationaux.
En effet, je milite pour un espace de démocratie en Méditerranée — supposant la libre circulation humaine — et pour une aire de civilisation entre l’Orient et l’Occident dont la Tunisie serait le fer de lance — ce qui impliquerait à terme l’extension officielle au Maghreb de l’Union européenne, qui est déjà le cas informellement avec Ceuta et Melilla au Maroc.
Aussi, si vous êtes élu, oserez-vous exiger au nom de la révolution tunisienne ce à quoi j’avais appelé dès le lendemain de son occurrence : la levée du visa pour un libre mouvement des Tunisiens en Méditerranée ? Pour ce faire, j’ai suggéré son remplacement par une formule tout aussi respectueuse des réquisits sécuritaires qui est le visa biométrique de circulations. La retiendriez-vous dans le cadre d’une diplomatie enfin innovante ?
Dans ce même cadre d’action, irez-vous jusqu’à déposer la candidature officielle de la Tunisie pour une adhésion à l’Union européenne ? Nul n’ignore qu’elle est fatale à terme, car l’imposent à la fois la situation de dépendance structurelle et à sens unique de notre pays à l’Europe ainsi que la globalisation de plus en plus poussée des régions du monde qui ne forment désormais qu’un immeuble planétaire.
Ce sont là quelques questions, parmi tant d’autres, auxquelles votre concurrent n’a pas daigné répondre, méprisant ses électeurs, faisant peu de cas de ce qui reflète pourtant au mieux leurs aspirations profondes.
Vous en distinguerez vous en y prenant la peine d’y répondre, et y apporteriez- vous les réponses démontrant que vous divergez avec votre adversaire dans vos convictions démocrates et le militantisme de chacun pour les valeurs, le vôtre étant prouvé réel tandis que le sien reste purement putatif ?
J’ajouterais deux questions :
1 : L’Etat tunisien modifiera-t-il le 1er Article de la Constitution pour devenir UN ETAT LAÏC par la Constitution.
2 : L’Article 74 dit :
La candidature à la présidence de la République est un droit pour toute électrice et pour tout électeur jouissant de la nationalité tunisienne par la naissance, et étant de confession musulmane. Ce qui écarte TOUS tunisien n’ayant pas la confession musulmane et cela est contraire aux principes de la démocratie.
Bonjour.
Effectivement, votre ajout est pertinent; et il y a bien d’autres questions méritant de recevoir réponse.
Toutefois, je n’ai sélectionné que trois thématiques symboliques parmi celles qui ont un impact certain sur l’imaginaire, étant de nature à y faire sauter des freins qui empêchent plein d’innovations.
J’estime que d’un point de vue psychosociologique, répondre déjà par l’affirmative aux questions sensibles posées aide à évoluer mentalement sur le plan de toutes les autres, dont celles que vous posez à juste titre. Car une fois le blocage inconscient levé sur de tels sujets, tous les autres cèdent comme château de cartes.
Amitiés
@Monder Chadi: Les tunisiens ont envient que leur pays soit laïc? Pourquoi ne pas organiser un referendum pour leurs demander leur avis?
Je suis effaré de constater que les 3 questions que vous avez posé à Beji Caid Essebsi sont à des années lumières des préoccupations des Tunisiens. Vous semblez vivre dans une Tour d’Ivoire situé dans un pays riche/développé/dominant, On peutvous pardonner et même justifier cette deformation intellectuelle, vu que l’individu est toujours déterminé par ses conditions de vie materielles, sociales, culturelles….etc. (Vous vivez me semble-t-il depuis longtemps en France). Mais celà ne justifie pas en votre qualité de prétendu intellectuel,d’avoir oublié la réalité de votre pays d’origine, socio-économique, politique, culturelle, civilisationnelle? Celà s’appelle l’acculturation.
Béchir Toukabri, votre effarement vient justement de votre déconnexion du réel, aveuglé comme vous êtes par le principe de réalité réducteur et fallacieux qui vous fait prendre les vessies pour des lanternes.
je vous l’avais dit déjà, vous relevez d’un monde fini et vos concepts cousus main d’Occident sont saturés, n’ayant plus aucune prise sur ce qui compte et que vous ne voyez pas, car il se niche dans l’imaginaire et l’inconscient de vos compatriotes.
De votre auguste bêtise pontifiante, vous jugez le monde en moralisateur profane selon ce qu’il vous plaît de voir et ainsi qu’il doit être selon vous, non tel qu’il est.
Sachez que je suis organiquement lié à mon pays et s’il est un acculturé, c’est bien celui qui singe les catégories dépassées d’un Occident en déclin.
Pour être de notre temps, lisez donc ce que je vous avais déjà conseillé sur la postmodernité et l’école de l’imaginaire ou encre la psychologie des profondeurs; vous mettrez alors quelque peu à niveau votre culture, M. l’apprenti intellectuel négatif !
Il existe aussi un matérialisme et une économie de l’imaginaire, cher Farhat. Rêver les yeux ouverts est un privilège de classe, ou plutôt l’opium de la petite-bourgeoisie qui “se paye de la fausse monnaie de ses rêves”. Les classes dominantes ne rêvent pas, elles comptent et calculent pulisuers coups à l’avance. Les classes dominées peuvent difficilement partager des rêves tels que les votres, face au cauchemar des factures de la SONEDE (si vous voulez que l’imaginaire se démocratise, commencez par régler ce problème de factures !). Ici en Europe, une partie de la population a eu accès à une redistribution de la richesse plus juste et a pu se “petit-embourgeoiser” et laisser libre cours à son imaginaire et des idéaux (souvent à l’eau de rose). Ces conditions disparaissant sous la rapine organisée au niveau européen (peut-être pas une bonne idée de se mettre dans les griffes de cette Europe-là, vous devriez en discuter avec un Grec !) et beaucoup de rêves éclatent comme des bulles de savon…
@ Musée de l’Europe :
On ne parle pas du même imaginaire, cher ami; le vôtre est le même que celui que dénonçaient les positivistes comme Folle du logis.
S’agissant de l’Europe, on est déjà dans ses griffes, aussi c’est votre logique même qui impose que l’on passe de l’informel — qui nous est déjà défavorable— au formel qui ne saurait être moins favorable.
Pour les rêves, vous savez bien qu’ils sont derrière toute avancée humaine outre leur nécessité pour l’équilibre psychique.
Il y a ceux qui dorment et réalisent leurs désirs dans leurs rêves, ce sont les bons.
Il y a ceux qui ne dorment pas et tentent de réaliser leurs désirs dans la vie (et emmerdent tout le monde car on ne saurait réaliser ses désirs seul). Ce sont les mauvais.
Ici, en Europe, nous sommes une majorité à avoir pour seul horizon politique de sortir de l’UE de Goldman Sachs et de Merkel (on ne sait pas trop) au plus vite. Et à réclamer la libre_circulation hors de tout cadre sécuritaire, cad hors de toute biométrisation qui à l’évidence, prépare la dictature dès le premier attentat à fausse barbe. Pour ça je suis d’accord, retour à la Méditerranée de Braudel ! Concernant le soufisme, permettez-moi de vous faire remarquer qu’à Tunis ces cérémonies rallient essentiellement la très haute bourgeoisie (retraitée) et que je soupçonne que le schisme post-Ben Ali avec Reddeyef ait un petit parfum de classe…
Freud (de mémoire)
Ceux qui se font du fric avec la SONEDE appartiennent à la seconde catégorie, et ils empêchent tous les Tunisiens de dormir.
عزيزي المواطن/الرعية، اليمين المحافظ في صيغته المتبرجزة (كنداء التجمّع) أو الدينية (كحركة النكبة) هم آخر من يمكنك أن تسأله عن رأيه في الحرّيات العامة والخاصة. تتكلمون عن علمانية الدولة والحال أنّ الباجي قايد الطبابلية قد اجتمع في حملة الدورة الأولى بأئمة التجمّع في خرق واضح للدستور والقانون الانتخابي وهاهو بالأمس يزور الزوايا ويجتمع بنفس أئمّة السلطة (ودون أي موقف من الإعلام النوفمبري أو من لدن هيئة الصرصار أو النيابة العمومية)! عن أية ديمقراطية، وعن أية علمانية تتحدّث أيها الأبله (على رأي ذلك البجبوجي السكّير)؟ أما عن الانتماء إلى المتوسط فاطمئن يا رجل، فالباجي قايد الطبابلية داعم أمين للصهيونية (كما كان الزعبع أو أكثر، يكفي فقط أن تنظر لمن يقود حملته الانتخابية ويدعمها في السر والعلن: بن عمار والشلغومي والقروي آند قروي وبأموال إمارتية، أصدقاء وشركاء بني صهيون) وعليه ستنخرط تونس في عهده في التطبيع مع آل صهيون عبر بوابة الاتحاد من أجل المتوسط كما ينبغي! إذن فليطمئنّ الجميع، العامل والفلاح والمربي والطالب والإعلامي وغيرهم. الجميع سينكحون بكل حزم.. بكل حزم.. ولكل من تر**يز التجمعين في مؤخرته نصيب! وكله بما لا يخالف العادات التجمعية العريقة وثقافة الاستبداد العرباني الأصيلة.. قلّو حرّيات عامة وخاصة وعلمانية وانتماء متوسّطي وحذف لعقوبة الإعدام… من أنتم؟
Le sens des priorités est kafkaien pour la Tunisie
Si Othman
Vous commencez votre article pour une attaque contre Marzougui comme pour s’excuser d’oser poser des questions au god father des rcdistes. Vous pensez que Marzougui a le temps pour répondre à toute lettre ou commentaire publié ? Il l’a fait concernant la lettre de Mr. Naccache.
Retournons a vos questions qui ne sont pas vraiment les questions qui intéressent le plus les tunisiens
1- Abolition de la peine de mort – Marzougui a toujours réclamé ceci haut et fort mais les majorités au sein de l’ANC ont refusé d’oser le pas.
2- Homosexualité – Je n’ai jamais entendu Marzougui dénigrer ou stigmatiser les homosexuels comme vous prétendez dans votre article. Donnez-nous des preuves de vos dires. Dans quel discours, interview, article ou livre, a-t-il attaqué les homosexuels ?
3- Concernant l’appartenance à la méditerranée (Caid Essebssi est très méditerranéen, il est d’origine italienne), le président Marzougui est le candidat le plus maghrébin entre les candidats. Il ne cesse de militer pour les cinq libertés au Maghreb et il comprend bien que l’ancrage de l’identité tunisienne est d’abord maghrébin. Je pense que vous rêvez concernant l’adhésion a l’union européenne. Même la Turquie avec une histoire plus ancrée avec les européens, négocie depuis 1963 ans résultats probants. Les forces en place dans les pays européens voient dans l’union un club chrétien. Votre suggestion est une utopie. Le progrès de la Tunisie passe par l’intégration maghrébine et par une coopération plus accrue avec les pays sub-sahariens et par le travail. Vouloir progresser en profitant de la manne européenne n’est pas le chemin de l’avenir
Enfin vous n’avez pas posé des questions qui fâchent a Mr. Essebssi
1) Quelle est sa responsabilité de la torture et des meurtres des prisonniers politiques des années 60 alors qu’il était chef de l’appareil sécuritaire ?
2) Quelle est sa responsabilité dans l’établissement d’un système dictatorial de 1956 jusqu’à aujourd’hui
3) Qu’a-t-il fait pour éviter la tuerie au bassin minier (plus de 15 morts dans des confrontations tribales) lors de son passage comme chef de gouvernement en 2011
4) Comment juge-t-il l’acheminement d’armes aux libyens a partir de la Tunisie en 2011, les mêmes armes menacent aujourd’hui la Tunisie
5) Comment veut-il reformer l’appareil sécuritaire qui continue ses pratiques du passé et les dernières affaires de Gafsa et de Takelsa sont des signes forts du retablissement de l’état policier
6) Quelle sont ses relations avec les émirats arabes unies et quel le but de ses voyages a Abu Dhabi et Dubaï ?
7) Que pense-t-il de la liberté de la presse, lui qui n’a cessé d’attaquer des journalistes
8) Quelle est la source des ses revenues : fermes, immobilier, usines, commerces etc.
Je peux continuer à lister des pages et des pages mais je pense que vos questions sont comme les questions de Maryem Belkadi sur Nesma, faites pour ne pas fâcher papi bajboj, caid les rcdistes.
@ Forza
Cher ami,
Mes questions à BCE sont exactement les mêmes que celles posées à MMM.
Elles sont décalées par rapport à ce dont vous avez l’habitude, car je sonde l’imaginaire des Tunisiens dans le cadre d’une politique compréhensive, celle de demain. Aussi, si vous n’y retrouvez pas ce que vous attendez, c’est que j’ose aller à ce qui compte déjà sans que les politiques aient le courage de le dire, et qui sera malgré tout la règle demain, l’anomique d’aujourd’hui finissant en canonique, comme l’histoire nous l’apprend.
Par ailleurs, mes questions sont directement liées à ce que j’écris; aussi, si vous ne vous y retrouvez pas, revenez à mes précédents articles, ici et ailleurs. Ainsi, vous y trouverez quelques réponses à certaines de vos questions, comme celle relative à l’homophobie avérée de MMM.
S’agissant de l’abolition de la peine de mort, MMM en a fait, comme dans tout le reste, juste un argument de pur affichage. La preuve : c’est son parti qui en se divisant lors du vote de l’abolition à l’Assemblée a empêché l’adoption de l’abolition qui avait besoin de très peu de voix pour passer. Si MMM était sincère, il aurait imposé aux membres récalcitrants de son parti de voter l’abolition.
Votre post est gros d’erreurs ou de désinformation comme celle qui précède; aussi, je vous invite à vous documenter avant d’avancer des erreurs ou des bêtises pour ne pas faire comme MMM qui est passé maître en jonglerie croyant encore que la politique était toujours celle de papa, nécessitant de tromper en jouant au plus malin.
S’agissant de vos questions à BCE, libre à vous de les poser, car ce qui m’importe personnellement c’est le présent d’abord. Ce qui m’intéresse aussi, c’est l’attitude honnête à l’égard des valeurs dont on se réclame, et encore plus l’avenir et ce qu’on on peut en tirer au nom de ces valeurs.
Mon souci reste le vivre-ensemble paisible pour le bonheur des Tunisiens, quitte à paraître rêver, rien de grandiose n’arrivant si l’on n’ose pas en rêver au préalable.
Enfin, sachez que si BCE a été un jour ennemi des libertés, MMM démontre qu’il l’est ici et maintenant; or, c’est ce que tout vrai militant des valeurs ne peut sinon pardonner, du moins oublier. Car son devoir est de le rappeler à l’intéressé qui foule les valeurs aux pieds tout en ayant le culot de s’en réclamer. C’est une question de conscience !
Marzougui a toujours défendu les libertés. La meilleure preuve pour moi c’est qu’il ose libérer le jeune Jabeur et avant des élections malgré que le refus d’une grande frange de la société.
Marzougui et la troïka ont respecté les libertés. Nous n’avons pas de prisonniers politiques (on va les avoir bientôt), aucun media n’a été censuré malgré le dénigrement jour et nuit de Marzougi et la troïka.
Vous répétez que Marzougui stigmatise les homosexuels, donnez-nous les preuves. Je ne connais pas tous vos articles, donnez-mou un lien et je vous répondrais.
Concernant Essebssi, je ne le critique pas pour le passé, je le critique pour l’avenir car il va pas devenir un démocrate à 88 et c’est plus probable qu’il pratique la même politique qu’il a fait alors plus jeune.
Comme l’a bien écrit un analyste étranger, la phobie de l’islamisme politique de certains tunisiens, risque d’être un obstacle pour la démocratie.
PS – Vos réponses sont un peu agressives, nous discutons, relaxez un peu.
@ Forza: ++++11111
@ Forza
Cher Monsieur,
Vous continuez à débiter des faussetés. Si c’est à dessein, rendez-vous compte que cela ne marche plus, car il n’est plus idiot que celui qui croit tromper son prochain avec un langage d’idiot.
Je réponds pour la dernière fois et point par point à votre désinformation en commençant par noter qu’il n’y a aucune agressivité dans mes propos; vous ne faites, en bon technicien, de la désinformation, mettant sur le compte de votre prochain ce qui doit animer votre inconscient à la vérité :
— Si jamais MMM a défendu avant d’entrer à Carthage les libertés, il ne l’a plus fait depuis qu’il est devenu président, alors que c’était le moment où jamais de concrétiser son combat d’antan. Celui-ci, à Carthage, a été juste pour s’y maintenir coûte que coûte; et il le prouve en s’accrochant au pouvoir malgré son bilan nullissime. Ainis, l’argument que vous prenez pour illustrer son soi-disant militantisme pour les libertés a été justement la preuve qu’il a craché sur la liberté de conscience qui est sacrée chez tout véritable défenseur des droits de l’Homme. Jabeur n’a été libéré que sous la contrainte de la société civile et des organisations internationales qui honorent la liberté de croyance; et il ne l’a été qu’après avoir purgé une longue et injuste peine. De plus, l’opinion publique est innocente du calvaire enduré par cette jeune victime de la lecture rétrograde et intégriste de notre religion, car elle est aussi tolérante que une foi qui l’est bien et surtout pour ceux qui fautent et méritent miséricorde.
— Nous n’avons pas de prisonniers politiques dites-vous ? Posez la question aux organisations défendant les libertés en Tunisie et vous verrez ce qu’on vous répondra ! Sous MMM, les prisons tunisiennes sont restées — au mieux — dans le même état que sous Ben Amli; ce qui est pire au vrai, car il y a eu entre-temps une révolution pour les libertés.
— Marzouki n’affichant les valeurs que selon la géométrie variable de ses intérêts politiciens, il est foncièrement contre tout esprit libertaire; ainsi, mes recherches sur l’islam postmoderne lui ont-elles déplu au lieu de retenir son attention pour leur militance pour les droits de l’homme musulman. Demandez donc à son entourage ce qu’il en a pensé et discutez avec les membres de son parti comme j’ai eu l’occasion de le faire, car je juge à l’expérience, moi, et toujours sur preuves !
— Vous vivez dans un monde qui est périmé, celui de la vérité toute faite, toute prête. Or, on est dans l’univers de l’information et tout un chacun peut s’informer s’il le veut bien et s’il en a la volonté sincère; sinon, il a tout loisir de faire de la désinformation comme le fait votre champion. Mes articles sont sous vos yeux sur Nawaat et ailleurs sur le Net; ils ne sont qu’à un clic de souris; voulez-vous qu’on clique à votre place aussi ?
— Critiquer pour l’avenir est une bonne chose à la condition que cela soit une véritable critique, honnête et désintéressée, et non une instrumentation idéologique d’un présent minable pour en occulter la hideur. Et sachez qu’il n’est nulle probabilité ni théorie mathématique qui puisse rendre compte avec exactitude de la nature humaine qui reste capable d’exceptions et de miracles si l’esprit est sain et la pensée honnête. Et ce ne sont que les actes qui sont en mesure de renseigner le mieux sur cela. C’est sur ses propres actes donc qu’est jugé MMM; ce sont eux qui apportent le démenti le plus cinglant à ses prétentions, démontrant leur aspect pour le moins farfelu.
— Ce ne sont pas les analystes étrangers qui sont les mieux placés pour estimer à sa juste valeur la situation de notre pays et ses intérêts. Il ne s’agit pas de phobie de l’islamisme politique, mais justement de démocratie dont MMM est aujourd’hui le moins bon défenseur. Quand vous m’aurez lu, vous verrez que je milite justement pour la réussite de l’islam politique en Tunisie, car il a une chance unique d’y réussir; mais cela ne se fera pas avec le maintien de MMM à Carthage, plutôt par une gouvernance sereine dans le cadre d’un compromis historique entre les ennemis d’hier, le camp se présentant libéral et le parti islamiste débarrassé de ses extrêmes.
Bonne réflexion, l’ami, loin de tout dogmatisme et toute tendance à jouer au plus malin ! En postmodernité, la vérité ne peut plus être cachée, et on a intérêt à l’assumer !
Ce n’est pas parce que Marzouki serait nul, qu’il faudrait pour autant faire confiance à Sebssi… J’ai du mal à vous suivre, vous plaidez pour une ouverture des possibles par l’imaginaire d’un côté, et de l’autre vous vous enfermez dans une logique binaire, voire unique : ” compromis historique entre les ennemis d’hier” ( revenir à l’un en fondant les deux ?). Et cela ne répond toujours pas à ma question : pourquoi appeliez-vous à l’abstention en juin pour appeler de façon tordue à voter Sebssi aujourd’hui (si ce n’est pas dépit amoureux et changement de cheval ?)
Musée de l’Europe,
Vous le savez mieux que moi, ceux que je vais citer étant européens, l’intellectuel pour être organique se doit de ne pas être négatif.
Je ne suis pas pour autant positiviste ne reléguant pas l’imaginaire au statut de maîtresse d’erreur.
Je ne change pas d’avis, mais je pratique la fusion avec le réel tel qu’il est pour sortir de la con-fusion des valeurs qui règne en ce monde.
J’ai appelé à différer les élections, conseillant de commencer par les seules devant compter en notre situation pour consolider nos acquis : locales, municipales et régionales.
N’ayant pas été entendu, et ne parlant pas juste pour me montrer (d’ailleurs, je ne me montre pas contrairement à ceux que vous raillez), j’ai proposé en vain de distinguer l’acte électoral de la comédie commerciale dans laquelle il verse par certains aspects. Aussi, je ne participe pas à une comédie électorale.
Tout cela ne m’empêche pas en spectateur engagé de donner mon avis sur l’opéra bouffe qui se joue, notamment pour dire ce qu’on ne dit pas sur ce qui compte le plus à mes yeux en ce moment délicat : le galvaudage des valeurs.
Il se trouve que c’est le coeur de métier de M. Marzouki; pour cela je le vise encore plus que son adversaire qui a fait déjà les frais de mes remarques et critiques auparavant.
C’est pour cela aussi que je conseille, en vue d’une totale objectivité dans vos commentaires, que vous lisiez tout ce qui est publié de moi et non ce qui correspond juste à votre thèse, vous amenant à poser des questions ou à faire des remarques inutiles.
Amitiés
@ Fora: Vous vivez en Tunisie?
@Ilyess,
Bonjour Ilyes, Je vis à l’étranger mais je suis souvent en Tunisie.
Honnêtement nous avons beaucoup de tunisiens qui se réclament progressistes et qui n’ont rien à avoir avec le progressisme. La gauche opportuniste répète les mêmes fautes. J’ai visionné hier une vidéo de Nidaa Tounes et leur meeting avec des « intellectuels » et des « artistes », rien d’autre que le culte de personnalité et ceux qui ont servi Ben Ali (comme Sghair Wlad Ahmed) servent maintenant Essebssi et croient être progressistes.
Quand on est un intellectuel, on ne sert aucun pouvoir sinon on ne l’est plus. C’est dément que ce genre de trucs ne discréditent pas tous ces gens en tant qu’artistes ou intellectuels. Faut revenir aux fondamentaux ! En même temps, c’est pas toujours du gateau comme le raconte cet article très drôle de Frederic Junqua : http://revueagone.revues.org/373
@Musee de l’Europe
Il y’a certainement beaucoup de vrais penseurs et illetectuels en Tunisie, je citerais Mr. Jait ou Mr Tmimi par exemple et même Mr. Mr. Fantar qui avait certes des relations avec Ben Ali mais qui a un très haut niveau dans sa discipline. Dans mon commentaire, je parle plutôt des hadabas que nous avons vu hier dans le meeting d’Essebssi tel Jazir, Oulfa Youssef, Ben Amor, Sghair Wlad Hmid, Raja Farhat. Ces hadabas qui sont pour le culte de personnalité d’Essebssi et qui cherchent un nouveau maitre, ne sont pas a mes yeux ni intellectuels e ni artistes car la place des vrais intellectuels et artistes est avec la démocratie et les libertés. Ils applaudissent un tortionnaire et perdent toute crédibilité. L’image que donne cette « élite » explique bien notre sous-développement.
J’avais bien compris. Mais vous savez, on a les mêmes à la maison, il n’y a pas d’exception tunisienne. Ici c’est bourré de cireurs de pompes (sont faciles à reconnaître, ils passent tout le temps à la télé, complètement à la botte et sous-titrés “experts”… par ls temps qui courent, c’est plutôt des économistes). Merci d’avoir donné des noms. Faut donner les noms, malheureusement…
PS (sic)
Olfa Youssef selon Beji Essebsi…
Hier, jeudi 25 septembre, Béji Caid Essebsi a riposté à ceux qui « attaquent le parti », notamment Mme Youssef, en disant, qu’ « elle a surement répété ce que M. Amor Shabou a dit , est-elle medecin Olfa Youssef ? » s‘est-il interrogé en riant. Ensuite il a continué « mais excuse-moi, s’est-il adressé au journaliste de la radio, malgré ça je lui donne le droit de dire ce qu’elle veut, parce que je l’aime Olfa Youssef et je la respecte et elle a des prises de positions importantes pour lesquelles je la soutiens », pour poursuivre après, mettant à l’écart son intellect au profit de sa beauté de femme et de son âge :
« Si c’était elle qui s’était présentée à ma place, elle serait meilleure que moi, certainement, aux niveaux de l’apparence et de l’âge« , a-t-il dit en riant encore.
Ces déclarations semblent avoir plu à l’écrivaine Olfa Youssef. Pour elle, voter pour Nidaa Tounes revient à soutenir « le projet moderniste », a-t-elle commenté sur son mur Facebook après la rencontre.
Je n’aurais peut-être pas dû la mettre à la fin de ma chronique radio sur les élections législatives (même si je savais qu’elle n’avait pas manqué de fromage sous Ben Ali) : http://bendyglu.domainepublic.net/depot/panik/ElectionsTunisie.mp3