Centre de renseignement en Tunisie : L’OTAN se rétracte
Mise à jour le 15.07.2016 à 16h15
Après avoir annoncé, le 9 juillet 2016, un plan pour la création d’un centre de renseignement en Tunisie, l’OTAN se rétracte cinq jours plus tard pour préciser que son rôle est consultatif auprès des autorités tunisiennes pour la mise en place d’un centre tunisien de fusionnement.
Dans le cadre d’un renforcement de sa présence maritime et de la coopération internationale sécuritaire, l’OTAN promet d’élaborer ces activités de renseignement avec les nations alliées et pays partenaires, notamment la Tunisie. Un jour après l’annonce, par le secrétaire-générale de l’OTAN Jens Stoltenberg, d’un « plan de création d’un nouveau centre de fusionnement de renseignement en Tunisie », le ministère tunisien de la Défense ne nie pas l’information mais précise dans un communiqué officiel daté du 11 juillet l’existence depuis 2014 d’un centre de fusionnement animé par des compétences militaires tunisiennes.
Dans une mise à jour du 14 juillet, l’OTAN reprend la déclaration de Stoltenberg :
l’OTAN conseille les autorités tunisiennes pour la mise en place d’un centre tunisien de fusionnement du renseignement.
La nouvelle se propage à travers le communiqué issu de la dernière conférence de l’Organisation du traité atlantique du nord (OTAN) à Varsovie le 9 juillet en présence des 29 pays membres. Sans pour autant entrer dans les détails, le secrétaire générale de l’OTAN Jens Stoltenberg et le communiqué du sommet ont affirmé le renforcement de la coopération avec les pays partenaires au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Aux 11 pays de cette catégorie, l’OTAN s’engage à apporter « une aide à la modernisation de leurs institutions de défense et de leurs forces militaires », avec une mention particulière pour la Tunisie qui devrait abriter un centre de renseignement.
Sea Guardian de l’OTAN pour compléter Sophia de l’UE
Nous avons donné notre accord de principe … afin de venir compléter et/ou, sur demande de l’Union européenne, soutenir, comme il conviendra, l’opération Sophia de l’Union européenne par la mise à disposition d’un ensemble de capacités y compris de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, et par la fourniture d’un soutien logistique : par une contribution au développement des capacités des garde-côtes de la marine de la Libye…
L’opération maritime Sophia, dont un rapport de suivi publié sur Wikileaks et analysé par Nawaat en février, révèle la stratégie militaire européenne face à la migration irrégulière en Méditerranée. Entre juin et septembre 2015, la Service européen pour l’action extérieure (SEAE) a déployé dans le « Triangle Lampedusa » (entre Zouarah et Misrata en Libye et l’île de Lampedusa en Italie) un personnel de 1300 personnes pour la collecte d’information et l’interception des contrebandiers et trafiquants.
Reconnaissant que « l’instabilité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord alimente également la crise des réfugiés et des migrants » et visant une « étroite collaboration avec l’Union Européenne dans le cadre de l’Opération Sophia », l’OTAN promet de lancer une nouvelle Opération Sea Guardian qui servirait à « lutter contre les trafics et contre le terrorisme, à préserver la liberté de navigation, et à contribuer au renforcement des capacités régionales. »
Coopération de renseignement en chemin ?
Outre des conseils stratégiques et des mesures d’assistance pour renforcer les capacités de défense en Libye et en Iraq et la poursuite de la mission Resolute Support en Afghanistan, Stoltenberg a annoncé des plans pour la création d’un centre de fusionnement du renseignement en Tunisie. Dans un communiqué du11 juillet 2016, le ministère de la Défense n’a pas nié l’information, se contentant de souligner l’existence depuis 2014 d’un centre de fusionnement animé par des compétences militaires tunisiennes, mais reconnaissant au passage la coopération avec l’OTAN notamment dans la formation aux techniques de collecte, d’analyse, et de diffusion de l’information en matière de lutte contre le terrorisme. Cette confirmation à demi-mot des propos de Stoltenberg a relancé la polémique suscité par les révélations de Nawaat sur l’accord secret sur une base militaire américaine en Tunisie.
Selon un document officiel de la présidence de la République concernant un échange avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry, la Tunisie et les Etats-Unis (qui venait tout juste de désigner la Tunisie un allié majeur non-membre de l’OTAN) auraient discuté en novembre 2015 de leur intention de mettre en place un système de Renseignement, surveillance et reconnaissance interarmées (JISR) de l’OTAN. Finalement, les déclarations du secrétaire générale Stoltenberg révèlent au grand jour ce qui se tramait en coulisses depuis au moins deux ans.
Les USA et l’Europe sont les gendarmes de la méditerranée depuis fort longtemps, et y disposent de bases en nombre et de sous-traitants réguliers. Au moins, rives nord et est…
Désormais, c’est la rive sud qui doit être maîtrisée dans tous ses enjeux. Comme leur système économique met les pays et les populations en concurrence exacerbée, provoquant misère et conflits conduisant à l’exode ceux qui n’ont plus rien à attendre chez eux, cette migration longtemps organisée et voulue devient un phénomène encombrant dans leur monde en proie à ses spasmes et démons.
Confrontés aux conséquences de leur forfaits, ils tentent de projeter leurs frontières aux confins d’une afrique qui alimente leurs peurs et nourrit leurs fantasmes, presque depuis toujours, à ceci près qu’aujourd’hui ce serait elle le péril lorsqu’elle fut durant des siècles terrain d’investigation, source d’enrichissement et lieux d’extase exotique.
La Tunisie est traditionnellement dans ce giron une servante soumise et fidèle. L’ Oncle Sam y a ses entrées et ses courtisans, et l’Europe à travers l’OTAN n’en est que le supplétif.
Ayant semé la terreur et la guerre à ses frontières, les voilà qui en font de fait la vigie et l’exécutante de leurs desseins.
Et, pour cela ils sont prêts à débourser puisqu’il ne s’agit, tout compte fait, que de s’implanter mieux et plus fort, de renforcer la dépendance d’un pays qui court après son émancipation.
Un centre de L’OTAN en Tunisie est nécessaire pour éviter la présence des russes