Over the next year, Tunisian cartoonists will take turns drawing and debating with students and prisoners throughout the country. « Dessinons la paix et la démocratie » [Let’s draw peace and democracy], is a collaborative project of Cartooning for Peace, the Arab Institute for Human Rights (IADH) and the World Organisation Against Torture (OMCT). A two-day training which took place September 6-7 at the IADH in Tunis marked a first exchange between after-school educators, prison staff and six cartoonists.
مالك قناوي في “دريم سيتي”: انغماس في ذاكرة سجن 9 أفريل
في قلب المدينة العتيقة بدار داي، المنزل المتروك منذ عقود. تجلّت ذاكرة ناصر، السجين السابق المحكوم بالإعدام وصاحب عدد 0904 بالسجن المدني 9 أفريل، كشهادة على الشقاء الإنساني، تدعونا للتفكير في ضِيق وعبثية عقوبة الإعدام. شكّل استحضار شخصية ناصر مدخلا لاسترجاع ذاكرة السجن القديم الذي أغلِق في سنة 2003 وتم هدمه بالكامل في 2006، ومن خلالها وجَد الفنان التشكيلي مالك قناوي نفسه أمام مواجهة الصمت والصّد الذي تمارسه الإدارة التونسية. اختار مالك الاستلهام من روايات مساجين سابقين ليشكّل فضاءا تداخلت فيه الصور والأصوات والعصافير والأقفاص، وأشياء أخرى حَمَلت الزائرين إلى لقاء مع رجل توفي منذ سنوات طويلة في زنزانة فردية.
”خوف“ للفاضل الجعايبي: العاصفة لا تعدنا سوى بالفناء
لم يَحتمِ الفاضل الجعايبي بأي شيء عند كتابته وجليلة بكّار مسرحية ”خوف“ التي تعدّ امتدادا لمسرحية ”عنف“، بل ترك رأسه عاريا كي تقع عليه الانطباعات والانتقادات والقراءات المُختلفة بفعل عاصفة استعار دلالتها من الواقع وشدّتها من الطبيعة. ”خوف“ نفذت بنا إلى عوالم تُشبهنا، نعرفها واعتدنا عليها حتى صارت جزءا من يومنا المُعاش. أزمة السلطة والصراع من أجل البقاء والخوف من المجهول لم تعد أشياء مثيرة للعجب والدهشة، وحدها المعالجة الفنيّة تعطيها أبعادا أكبر وتصوّرات أعُمق. حاول الجعايبي في مسرحية ”خوف“ التي عرضها في قاعة الفنّ الرابع ضمن سلسلة من العروض المتواصلة على امتداد شهر أكتوبر، أن يروي لنا حكاية مشحونة بالدلالات والمشاعر المتناقضة، كما حاول أن يقوم بحفريات في العدم والحب والفناء والحياة هدفها استفزاز وعي المتفرّج.
Malek Gnaoui à Dream City: Immersion mémorielle dans la Prison du 9 Avril
Au cœur de la Médina, à Dar Dey, maison abandonnée depuis des décennies, la mémoire d’un ancien condamné à mort, Naceur, détenu numéro « 0904 » de la prison civile du 9 Avril, surgît pour témoigner de la souffrance humaine et nous inviter à réfléchir l’enfermement et l’absurdité de la peine de mort. Voulant interpeller la mémoire de l’ancienne prison fermée en 2003 et démolie en 2006 à travers ce personnage, Malek Gnaoui, artiste plasticien, se retrouve confronté au silence et à la surdité de l’administration tunisienne. Il choisit alors de se laisser inspirer par les récits d’ex-prisonniers pour créer un espace où images, sons, oiseaux, cages et autres objets embarquent les visiteurs dans une rencontre avec l’homme décédé depuis de longues années dans une cellule individuelle.
“عروس وسلات”: عندما يعرّي الجسد التضادّ المزدوج عفيفة/عاهرة، فحل/مخنّث
بخطوات وحركات غير “محتشمة” دفع رشدي بلقاسمي جسده نحو منطقة حمراء. أصغى إلى جسده الرمزيّ أوّلا ثمّ إلى جسد الآخر لتتماهى رقصته مع التعبيرة الجنسيّة في كامل وضوحها وفرادتها. “عروس وسلات”، التي قدّمها رشدي إلى الجمهور ضمن فعاليّات الدورة السادسة لمهرجان “دريم سيتي” وتحديدا في حمّام الطمّارين بباب جديد، ليست فقط عملا فنيّا تكتمل فيه جميع المحدّدات الاستطيقية بل هو أيضا نسق فكريّ وتاريخيّ يُرينا كيف تحوّل الجسد إلى موضوع أوّل للسلطة الدينيّة والسياسيّة، للموبقات والمحرّمات. “عروس وسلات”، فتح الأعين المُغمضة عنوة وطواعية على الاتّجاه الرمزيّ لجسد تحكمه ضوابط أخلاقيّة وممارسات شعبيّة تحصره في خانة “المدنّس”.
« Tunis by Night » d’Elyes Baccar: mollesse partout, cinéma nulle part
La formule n’est pas neuve : avec un argument qui pioche dans l’avant 14 janvier, « Tunis by Night » mêle la petite histoire d’une crise familiale à la grande histoire d’un pays étouffé. Bon à faire de la mousse autour du drame, Elyes Baccar fait mine de gérer la circulation des points de vue avec une caméra bonne poire. Corsetée dans un écrin de joliesse nocturne, la morosité du récit ne va pas ici sans la mollesse de la mise en scène.
« Journal d’un apostat » d’Anouar El Fani : de la littérature dispensable
Difficile de ne pas serrer les dents devant le « Journal d’un apostat ». L’actualité post-révolutionnaire servant de prétexte, cette fiction d’Anouar El Fani brasse les événements qui se sont déroulés du 17 décembre 2010 au mois de janvier 2016, du point de vue d’un imam mal dans sa peau, pour verser dans une démystification des impostures de l’islam politique. Mais on n’y voit que du feu : ce récit aux coutures lâches peine à ressembler à un journal intime.
From graffiti to gallery: Stepping into the universe of Jawher Soudani
Moustached, tatoo-clad characters, toothy creatures with large heads and tiny wings, speech bubbles containing gangly Arabic script invade whatever empty space Jawher Soudani gets his hands on. Vacant walls and buildings in Sfax, Kef, Sousse, Hammamet, Beja, Djerba and Gabes—the artist’s birthplace—have provided an outdoor canvas for Soudani, more commonly known by passers-by as Va-Jo. This September marks a first: a solo exposition at Atelier Y in La Marsa, Tunis.
“Chouftouhonna”: feminist art festival takes over Tunisia’s National Theater
September 7-10, the International Feminist Art Festival of Tunis, Chouftouhonna, took place at the National Theater in the capital’s old neighborhood of Halfaouine. The former palace of Grand Vizier Khaznadar, rarely open to the public, was transformed for the event into a living museum: for four full days, every corner of the palace, its renovated theater, gallery rooms, courtyard, dim hallways and bright stairwells were occupied by art installations, performances, workshops and debates animated by women. Since the first edition in 2015, the festival has grown three-fold, drawing not only new participants, but artists and activists from near and far who affirm that they are in it for the long-run.
« Zabor ou les Psaumes » de Kamel Daoud : L’écriture à contre-jour
Qu’on ne se trompe pas : « Zabor ou les Psaumes » remonte un récit qui n’est pas tout à fait un roman, même si c’en est un, où l’écriture tente de faire oublier l’agonie pour mieux se souvenir. C’est l’épopée façon Daoud, quand il réfléchit sur le pouvoir de la fiction, et sa quadrature du cercle. L’écriture, ici, ne sert pas tant à faire l’ange qu’à réparer une langue de fiction comme une affaire de pare-brises. De toute son insuffisance, elle entend pousser la langue dans ses derniers retranchements. Néanmoins, Kamel Daoud n’évite pas la cuisine des exercices de style où la sauce du style fait oublier la farine de l’exercice.
Le travail de fourmi de Mounir Baaziz pour une Mutuelle Tunisienne des Artistes
Après quatre ans de lutte, la mutuelle tunisienne des artistes, des créateurs et des techniciens du milieu culturel est devenue une réalité. L’arrêté du 8 août 2017 paru dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT) du 25 août 2017, consacre sa structure, ainsi que son statut légal et indépendant. A travers cette « structure de solidarité » impliquant tous les intervenants du secteur culturel, les fondateurs de la mutuelle, un groupe d’artistes et de syndicalistes persévérants, pourront mieux défendre les réformes qu’ils proposent pour une couverture sociale décente et inclusive. Au premier rang, Mounir Baaziz, un infatigable cinéaste déterminé.
Graffiti : Debo inaugure à Hammamet le premier mur légal de Tunisie
Il y a plus de 1484 murs légaux dans le monde, des espaces libres consacrés au street-art. En Tunisie, le premier dans le genre a été inauguré le 19 août à l’Avenue Habib Bourguiba de Hammamet. Il pourrait représenter un lieu de répit pour les graffeurs tunisiens souvent interpellés par la police, parfois même poursuivis en justice. L’événement s’inscrit dans les activités de la 2ème édition des Urban Days organisé par le Centre Culturel International de Hammamet (CCIH) en marge du festival qui s’y tient. L’initiative est portée par l’association Debo, co-organisatrice de cette manifestation culturelle.
FIFAK 2017 : « Le Silencieux » d’Oussama Azzi, un poème contre la guerre
La caméra tout en sensibilité d’Oussama Azzi sait prendre de l’altitude. D’une fine épaisseur poétique, son film « Le Silencieux », met en scène le trauma mal dégluti de la guerre. Projeté le 17 août dans le cadre de la 32ème édition du Festival International du Film Amateur de Kelibia (FIFAK), ce court-métrage de fiction est reparti avec le Faucon d’or de la compétition internationale, ex-æquo avec le film d’animation « My life don’t want » du myanmarien Nyan Kyal Say.
FIFAK 2017 : « 1999 » de Haithem Sakouhi, une autofiction déjantée
Les films tunisiens de la 32ème édition du Festival International du Film Amateur de Kelibia (FIFAK) semblent peu mouillés. L’un des rares qui sortent du lot est 1999 de Haithem Sakouhi, projeté dans la soirée du 13 août 2017. Plongeant son spectateur dans un bain d’eau tout sauf bénite, ce film cherche à se faire du street art un vrai allié, le temps de nous faire oublier pour une fois qu’on est assis sur un siège en béton, impitoyable aux fesses et cruel au dos.
Hip hop : Rencontre avec Underground Family, collectif de jeunes agitateurs culturels
Underground Family a vu le jour en avril 2015. Ce collectif d’une quarantaine de jeunes lycéens entre 15 et 19 ans a pour objectif de promouvoir la culture hip hop en Tunisie. Ils cherchent à atteindre leurs objectifs en organisant des événements tels que Bil Underground, Micbox et Underga3da dont la deuxième édition se tiendra le 24 août 2017 avec la participation des rappeurs Karkadan, A.L.A & Castro ainsi que le danseur Zulu Rema, Dj Gamra et autres. Nawaat est parti à la rencontre de Hazem Hamrouni et Nour Thlijani, deux jeunes agitateurs culturels d’Underground Family. Interview.
Le groupe palestinien « 47Soul » en concert à Hammamet : La contagieuse énergie du Shamstep
Les gradins du théâtre en plein air de Hammamet n’ont pas connu de répit en cette soirée du 8 août. Le public, debout tout au long du concert, a dansé la dabka à l’unisson. La musique de 47Soul est contagieuse. A la fois festive et engagée à briser les frontières, c’est à la fois une célébration de la lutte pour l’émancipation et une démonstration de l’innovation et l’authenticité d’une jeunesse palestinienne moderne et créative malgré les barrières de la colonisation.
“Lost in Tunis”: exploring the city’s unseen faces
A pair of worn sneakers dangles from an electric wire stretching between telephone poles, of little consequence to the pigeons perched close by and pedestrians on the street below. How many of them look up and wonder about the shoe fixture slung overhead? This is just the sort of mundane urban detail that intrigues Mourad Ben Cheikh Ahmed, creator of the blog « Lost in Tunis ». In his most recent post, Mourad shared a series of photos accompanied by a brief explanation: « shoe tossing, or shoefiti (shoes + graffiti) is undeniably a form of street art ».
Reportage à Tabarka : Le festival de jazz, réussira-t-il à relancer le tourisme local ?
Sur la côte du nord-ouest tunisien, à 18 km de la frontière algérienne, s’étendent les plages rocheuses de Tabarka. Sur leurs nids perchés en haut des poteaux, les cigognes ressemblent à des statues. Des lauriers-roses bordent l’autoroute qui mène vers la ville. Un énorme saxophone de 6 mètres occupe le carrefour à l’entrée de la ville. Ici, et aussi sur la gigantesque contrebasse au centre-ville, des affiches bleu-ciel annoncent le Tabarka Jazz Festival, qui s’est tenu du 22 au 29 juillet 2017. Cette édition qui marque le comeback du festival, permettra-t-elle à la ville de redorer son image et accroitre sa compétitivité en tant que destination touristique ?