Culture 758

TrackTour #22 : Quand la Tunisie inspire la scène alternative arabe

TrackTour se veut une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.
*Les titres sont classés dans un ordre décroissant selon leurs dates de parution.

Impact local des festivals d’été : Echec cuisant à Carthage, succès fulgurant à Kelibia

La dernière édition du Festival International de Carthage dispose d’un budget supérieur à 4 millions de dinars, d’après son directeur désormais Ministre de la Culture. Sa capacité dépasse les 6000 places. Le budget de la dernière édition du Festival International du Film Amateur de Kelibia (FIFAK) est d’environ 130 mille dinars, selon son comité d’organisation. Sa capacité d’accueil est de 1300 places. Pourtant, au niveau de l’impact socio-économique, le petit FIFAK s’en sort beaucoup mieux que le grand festival de Carthage. Décryptage.

« Pousses de printemps » d’Intissar Belaid : la révolution hors de ses gangues

Aux dernières nouvelles, la révolution tunisienne aurait commencé avec deux avions et un char. Bouazizi se serait immolé au moment où Ben Ali a pris la fuite et Leila la « coiffeuse », morte, réapparaîtrait un soir pour dévorer un passant. Qui l’aurait pensé ? Contre le regard dégrisé de faux lucides, « Pousses de printemps » choisit de faire un pas de côté. Dans ce beau court-métrage, la jeune cinéaste Intissar Belaid demande à quelques enfants du Kef, ce qu’ils pensent de la révolution. Le film a été projeté hier, 7 septembre, dans le cadre de la 4ème édition du Human Screen Festival de Tunis.

Globe-trotteurs : les Tunisiens du bout du monde

Le globe-trotteur est un grand voyageur qui se veut aventurier. Mais contrairement à Indiana Jones, il explore le monde avec peu de moyens : un sac de couchage, une tente, des vêtements de rechange, une lampe torche, une boussole et une carte du monde. Certains tiennent également à s’équiper d’un bon matériel pour filmer l’expérience. Ils entreprennent chacun à sa manière, un long périple. Qu’est-ce qui pousse ces Tunisiens à tout plaquer pour explorer le monde ? Réponse en trois portraits.

El Banda / Sim Vand’art : Le graffiti, de la rue à la scène

Sim Vand’art, de son vrai nom Ismat Ben Moussa, est un graffeur tunisien membre du collectif hip hop Debo. En tournée avec les rappeurs d’El Banda depuis le début de l’été, son graffiti digital est esquissé en live en accompagnement du VJing de Saif Rais alias Godzy. Son style cru donne de la substance visuelle à une performance musicale poignante, tout en restant fortement attaché à la source originelle de sa création : la rue.

Mohamed Zinelabidine, ministre de la Culture : le passé qui ne passe pas

Depuis sa nomination ministre de la Culture, Mohamed Zinelabedine est sujet de critiques de la part de plusieurs artistes et acteurs culturels. Son passé politique, ses compétences dans le domaine de la culture ainsi que ses alliances politiques actuelles posent problème. Une pétition « Contre les sinistres de la Culture : pour une politique culturelle qui tranche avec la propagande » a été signée par des centaines de figures de la scène culturelle et artistique.

« Baganda » de Chokri Mabkhout : Politique du ballon rond

On le savait critique d’une gauche très gauche dans Ettaliani. Le voilà journaliste faussement distrait avec Baganda. En se penchant sur le football, ce sport de manchot tant boudé par l’intelligentsia, Chokri Mabkhout joue-t-il une nouvelle partie ? Ceux qui ont lu Ettaliani seront plus ou moins en terrain déjà connu avec ce nouveau roman “d’investigation”. Car, qu’il se fasse redresseur de tort ou observateur partial, Mabkhout enfonce toujours le même clou : il écrit moins pour tourner la page que pour lever un coin du voile.

Première édition du Festival du court au Kef

Le Festival du court au Kef, organisé par l’Association des arts pour le cinéma et le théâtre au Kef (ACT du Kef) se tient du 22 au 28 août 2016 dans sa première édition. Dans une démarche purement citoyenne qui vise à promouvoir le 7ème art, le festival projette des courts métrages dans cinq villages kefois ainsi qu’au centre ville. Dans les villages, une équipe d’ophtalmos sera sur place pour consulter les enfants et leur donner des lunettes par la suite. «Ainsi, lors des prochaines éditions du festival, ils pourront regarder les films sans flou», promet ACT du Kef.

Musique & cinéma au FIFAK : Convergence des expressions marginales

Le Festival International du Film Amateur de Kélibia (FIFAK) a toujours accordé une importance particulière à sa programmation musicale. De la chanson engagée au rap contestataire, le FIFAK a souvent suivi l’évolution de la scène musicale alternative, ramant ainsi à contre-courant depuis sa création en 1964. La passation intergénérationnelle s’y opère avec subtilité. Pour sa 31ème édition tenue du 7 au 13 août 2016, ses organisateurs ont invité le collectif de rap tunisien El Banda à donner un concert exceptionnel. Une occasion de se pencher sur ce lien traditionnel, néanmoins atypique, entre expressions musicales rebelles et cinéma amateur.

Carthage Festival’s Urban Session : One swallow doesn’t make a summer

For its 52nd annual production, the Carthage International Festival diverged from its regular programming and held an “Urban Session” at L’Agora in La Marsa. In a country where the freedom of speech and self-expression was suppressed for so long, Urban Session’s performances were not lacking subversive undertones. However, the social acceptability of hip hop and urban art by the general public is far from being considered “mainstream”. One swallow doesn’t make a summer.

FIFAK : les réfugiés syriens ouvrent le bal à Kélibia

Projeté en ouverture du Festival international du film amateur de Kélibia, Moon in the Skype, est un film qui veut décrocher la lune, en croisant ses deux jambes sur terre. Moins inaccessible que la lune dont il s’autorise, le film claudique. Sous un titre aussi ronflant, Ghatfan Ghanoom, son réalisateur, veut négocier avec le réel sans ménagement. Analyse.