Voilà un film déconcertant, à l’image de ce qu’il fait. Ismail Bahri filme, dans « Foyer », une rue passante de Tunis. Sa caméra se fait le médium de micro-événements d’autant plus sensibles qu’on ne les voit pas. Avec un bout de papier placé sur la lentille de la caméra, le film dérobe à nos regards les situations et les passants filmés. Mais en faisant flotter chaque instant dans le suspense, la mise en situation de la caméra déplace le centre de gravité du film vers le hors-champ. On ne regarde plus alors ce qui se présente, mais on attend ce qui va venir. « Foyer » a été projeté le vendredi 27 janvier 2017 au Festival International du film de Rotterdam.
