Attessia 13

TV en Tunisie: Le pluralisme sacrifié sur l’autel du télé-achat

« C’est un Boumendil télévisuel », lance Mohamed Yassine Jlassi, président du Syndicat national des journalistes tunisiens. Un responsable de la HAICA admet que les lois régissant la publicité dans les médias sont « anachroniques » face à l’inventivité des chaînes tv. Entretemps, les mêmes animateurs jouent aux chaises musicales pour écouler leurs émissions de télé poubelle.

Médias & justice transitionnelle: du rebranding des Ben Ali au bashing de l’IVD

Motivés par convergence d’intérêts politiques et économiques, course à l’audimat ou connivences sociales et culturelles, les principaux médias dominants en Tunisie ont adopté une attitude hostile à la justice transitionnelle. Valorisant l’événementiel au détriment du mémoriel, favorisant le bashing de la justice transitionnelle la réduisant en projet individuel et prônant l’adoption d’un projet de loi présidentiel contre l’imputabilité, leur traitement médiatique a tourné le dos aux enjeux de la vérité, l’impératif de la réparation et la nécessité de la réforme.

« Ali Chwerreb » sur Attessia: Questionnement social & responsabilité artistique

En élaborant un produit culturel —film, pièce de théâtre, feuilleton, livre, etc.—, l’artiste tend un miroir à la société. Il lui soumet une ou plusieurs de ses constructions : un phénomène répandu, une situation singulière, un parcours marquant, une accoutumance… Il l’interroge. Il ouvre le débat. Le feuilleton « Ali Chwerreb », on le voit depuis le début du Ramadan sur la chaîne d’Attessia, questionne le spectateur tunisien, le provoque, l’émeut, le heurte… l’incite à prendre la parole, à critiquer, à approuver… à s’exprimer. Le débat est donc bien ouvert. Et de ce point de vue, le feuilleton est réussi.

Borhen Bsaies chez Nida, caricature du conflit d’intérêts politico-médiatique

Borhen Bsaies a une veste magique. Ses retournements sont innombrables. Et elle a bien plus que deux facettes, bien plus que trois couleurs, encore plus de modèles. Mais son tissu est le même : l’affairisme et la propagande. Toutefois, Bsaies n’est qu’une caricature révélatrice de la situation maladive où les médias audiovisuels se convertissent en vestiaires ou en tremplins des partis politiques.

Célébration du 14 janvier sur les chaînes privées : Indifférence et opacité

Chaque fois qu’ils invitent des caciques de l’ancien régime, sans lien avec l’actualité, ils invoquent la mémoire nationale comme prétexte. Or, pour le 14 janvier 2017, El Hiwar Ettounsi et Attessia étaient aux abonnés absents. Place aux starlettes des productions maison dans Labess et à la Coupe d’Afrique des Nations sur Attessia. Quant à Nessma, l’initiative d’« un politique » se terre sous son édition spéciale.

Voyoucratie : Attessia, refuge médiatique de Belhassen Trabelsi

L’interview d’Attessia avec Belhassen Trabelsi a été très controversée à cause de ses réflexes tendancieux et ses procédés empathiques. A l’origine du déficit de crédibilité et des accusations de recyclage prémédité, la pauvreté informative de cet entretien, sa focalisation sur les luttes intestines dans les cercles du pouvoir ainsi que le background des intervieweurs. Aujourd’hui dans la clandestinité, le baron du clan mafieux s’est vu refuser ses demandes d’asile politique mais il a réussi à trouver un refuge médiatique sur Attessia.

Concepts TV : Les plagiaires tunisiens inspirés par la télé-poubelle française

Deux nouvelles émissions viennent de faire leur entrée dans les grilles de programmation d’Attessia et d’El Hiwar Ettounsi : “100 Façons” et “Oumour Jeddia”. Le plagiat de concepts d’émissions françaises est devenu une tradition dans le paysage télévisuel tunisien. Pire : C’est surtout la télé-poubelle de l’Hexagone qui commence à faire école en Tunisie.

Elections américaines : Prière de l’absent sur les chaînes TV tunisiennes

Les élections américaines ont été une occasion pour observer l’intérêt des chaînes TV tunisiennes pour l’actualité internationale. A l’épreuve d’un tel événement majeur, leur couverture et leur traitement se sont montrés faibles en raison de l’inexistence d’émissions spécialisées et de la rareté des programmes à vocation informative. La tendance générale pointe surtout vers un intérêt post-électoral.

Télévision : Les faits divers éclipsent les prochaines élections municipales

Les chaînes tv les plus suivies consacrent plus d’importance aux faits divers qu’à la feuille de route vers les premières élections municipales libres de l’Histoire de la Tunisie et l’annonce de la date prévisionnelle de leur tenue. Un homicide ou un incendie s’avèrent prioritaires dans les éditions de mardi dernier de la plupart des journaux télévisés. « Les faits divers, ce sont des faits qui font diversion », résume bien Pierre Bourdieu.