Caisse Générale de Compensation 7

Accord FMI-Tunisie: L’amorce d’une bombe sociale

A deux mois de l’officialisation et de l’entrée en vigueur du nouvel accord avec le FMI, l’Etat tunisien est loin d’être dans les meilleures dispositions pour gérer la phase post-démantèlement du système de subvention des produits de base et des hydrocarbures. Il risque de provoquer la colère des plus démunies et, ainsi, faire éclater la bombe sociale au lieu de la désamorcer.

Evolution des prix du carburant en Tunisie de 2010 à 2022

Le document présenté par le gouvernement tunisien sur les réformes dans le cadre des négociations avec le Fonds monétaire international, comprend plusieurs mesures, notamment la mise en œuvre de l’ajustement automatique des prix du carburant. Objectif affiché : lever progressivement les subventions sur l’énergie. Ainsi, d’ici 2026, les hydrocarbures devraient être facturés au prix fixé par le marché mondial.

Loi de finances rectificative 2021 : Déficits revus à la hausse

Contrairement aux années précédentes, la loi de finances rectificative n’a pas été examinée au parlement, gelé depuis la mise en œuvre des mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021. Elle a été cependant ratifiée directement par le président de la République et publiée dans le JORT le 16 novembre 2021, et déjà entrée en vigueur. Des députés et des experts contestent l’approche unilatérale de Kais Saied, qui porte désormais les deux casquettes exécutive et législative.

La caisse de compensation, un casse-tête tunisien

« Les familles aisées bénéficient en moyenne d’une subvention de 89 dinars par individu, contre 68 dinars pour les familles pauvres », déclare le rapporteur de la commission des finances au parlement. Sauf que malgré ses dérapages et ses dysfonctionnements, « la compensation est la pièce maîtresse » du modèle économique tunisien, souligne l’économiste Abdeljalil Bedoui.

Réforme des subventions du pain en Tunisie : pas de baguette magique

Selon l’Institut National de la Consommation (INC), 900.000 unités de pain sont jetées au quotidien, soit une perte de 100 millions de dinars annuellement. Durant Ramadan, la consommation de pain augmente de 135%. Au-delà d’un gaspillage de plus en plus coûteux pour les contribuables, les défaillances de la Caisse Générale de Compensation et la dépendance alimentaire du pays, devenues insoutenables, impactent directement producteurs et consommateurs.