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Crise des réfugiés : Le calvaire tunisien et l’impuissance de l’UNHCR

Pendant des semaines, des réfugiés et demandeurs d’asile ont manifesté devant le siège de l’UNHCR à Tunis. Des jeunes hommes mêlés à des femmes et des enfants campaient sur place. Ils criaient leur colère, réclamant dignité et évacuation de la Tunisie. Cette crise n’est que la face émergée de l’iceberg dans la gestion épineuse des flux des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile en Tunisie.

Tunisiens à Lampedusa : de l’étau de la misère à celui de l’Europe forteresse

L’immigration irrégulière vers l’Europe enregistre une hausse jamais vue depuis 2011. Des milliers de Tunisiens ont traversé la mer pour rejoindre l’Italie depuis le début de l’année, mais une fois arrivés, ceux qui débarquent sur l’île de Lampedusa sont en proie à une grande précarité, à la merci d’accords confidentiels que la Tunisie a signé avec l’Italie en 2011 et d’une quasi-impossibilité de demander l’asile.

Réfugiés de Choucha à la Marsa : Abandonnés par les autorités tunisiennes et l’UNHCR

Arrivés de Choucha en juin 2017, ils devaient être hébergés pour quelques jours seulement à la Marsa en attendant de résoudre leur situation. Pourtant ils y sont toujours aujourd’hui. Après avoir fui la Libye en 2011, leurs demandes d’asile avaient été rejetées en 2012 par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Ils ont espéré un réexamen de leurs dossiers pendant 6 ans, dans le camp de Choucha. Huit mois après leur arrivée à la maison des jeunes de La Marsa, les conditions de vie des 34 réfugiés et déboutés se sont gravement détériorées et les autorités compétentes ont abandonné le dossier.

A La Marsa, les réfugiés expulsés de Choucha en grève de la faim depuis 12 jours [Vidéo]

25 réfugiés ont entamé une grève de la faim, le 18 août, pour contester leurs conditions de vie à la maison des jeunes de la Marsa. 42 subsahariens y ont été transférés après leur évacuation, le 19 juin dernier, du camp de Choucha, où ils se sont réfugiés depuis le déclenchement du conflit armé libyen en 2011. Considérés comme des migrants par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), ils contestent la longue attente du réexamen de leurs dossiers afin de se faire accorder le statut officiel de réfugiés, une revendication soutenue par plusieurs organisations non-gouvernementales opérant en Tunisie.

Karim Traoré : de l’insertion à l’expulsion

Depuis dimanche, 29 novembre, Karim Traoré, migrant en Tunisie depuis 2011, a été empêché de quitter la zone internationale de l’aéroport de Tunis-Carthage après un court séjour en France. Sans nourriture, ni contact avec son avocate, le migrant ivoirien ne connaît pas les motifs de son arrestation, ni la décision de son expulsion vers son pays d’origine. Les autorités tunisiennes annoncent, mardi premier décembre, à Samia Jellassi, avocate de Karim, qu’il sera expulsé, sans donner d’explication ou de préavis.