Comment penser qu’une personne honorable, dotée d’un certain sens de la dignité, puisse écrire que le chef de l’Etat tunisien est « la figure de proue du mouvement réformiste dans le monde arabe » ? On ne le peut pas. Seul un individu parfaitement méprisable le pourrait.
“Chouftouhonna”: feminist art festival takes over Tunisia’s National Theater
September 7-10, the International Feminist Art Festival of Tunis, Chouftouhonna, took place at the National Theater in the capital’s old neighborhood of Halfaouine. The former palace of Grand Vizier Khaznadar, rarely open to the public, was transformed for the event into a living museum: for four full days, every corner of the palace, its renovated theater, gallery rooms, courtyard, dim hallways and bright stairwells were occupied by art installations, performances, workshops and debates animated by women. Since the first edition in 2015, the festival has grown three-fold, drawing not only new participants, but artists and activists from near and far who affirm that they are in it for the long-run.
Caid Essebsi’s call to reform the inheritance law : landmark initiative or political tactic?
There has been a flare-up of public debate in Tunisia following President Beji Caid Essebsi’s controversial decision to form a committee that will reassess and reform the inheritance law. With some exceptions to the rule, this Qur’an-based law stipulates that women receive half the inherited allotment that men do. Essebsi, the leader of the catchall secular party Nidaa Tunis, noted that a reformation of inheritance laws is necessary for gender equality in Tunisia, a country that has become a role model in the Middle East for its democratic transition.
Abrogation de la circulaire de 1973: Paroles présidentielles sans actes gouvernementaux
Dans son discours à l’occasion de la journée nationale de la femme le 13 août dernier, Béji Caïd Essebsi a, entre autres, lancé un appel au chef du gouvernement Youssef Chahed et au ministre de la justice Ghazi Jribi pour abroger la circulaire du 5 novembre 1973 interdisant à une musulmane d’épouser un non-musulman. Trois semaines plus tard, qu’est-ce qui a été concrètement fait ?
Egalité à l’héritage : repenser les termes du débat
La seule question véritable concerne le paradigme dans lequel le problème est posé. En l’occurrence, le paradigme de l’égalité qui n’est jamais interrogé sinon dans sa compatibilité avec l’identité ou la tradition, sur lesquelles les partisans de l’égalité n’ont rien à répondre sinon leur sempiternelle ritournelle sur l’« ijtihad ».
بعث لجنة الحريات الفردية: ماذا عن الهيئة العليا لحقوق الإنسان والحريات الأساسية؟
تضمن خطاب رئيس الجمهورية الباجي قائد السبسي بمناسبة عيد المرأة يوم 13 أوت الجاري، إعلانا عن بعث لجنة رئاسية تُعنى بالحريات الفردية والمساواة. ولئن أخذت هذه اللجنة مهمة تفعيل الحقوق والحريات الفردية الواردة في الدستور ومد الرئاسة بتقرير في غضون 6 أشهر واقتراح مجلة للحقوق الفردية، فإن مهامها تتقاطع مع مهام هيئة أخرى تتمتع بالاستقلالية والشخصية القانونية، هي الهيئة العليا لحقوق الإنسان والحريات الأساسية. وهذا ما يدعو إلى التساؤل عن دور اللجنة الرئاسية في ظل وجود هيئة من المفروض أنها معنية بالمهام المتعلقة بتفعيل الحريات الفردية والمساواة.
Egalité homme-femme : Le pouvoir exécutif en marge des avancées juridiques
Près de 7 ans après la révolution et 3 ans après l’élection de Béji Caïd Essebsi, élu par « un million de femmes tunisiennes », le président de la République a plaidé, le 13 août dernier, l’abrogation de la circulaire 73 interdisant le mariage d’une musulmane à un non-musulman. Il a également appelé à un débat sur l’égalité successorale. Or, jusqu’à cette date, le bilan des réformes visant l’égalité homme-femme est mince. D’autant plus que les avancées législatives n’auront que peu de sens si la volonté politique du pouvoir exécutif ne s’exprimerait pas à travers des mesures concrètes.
Edito #9 : La question féminine, sérum politique de Caïd Essebsi
Les annonces faites par le président de la République, dimanche 13 août, l’ont remis au centre du jeu politique au moment où il a commencé à devenir un acteur marginal. Dans un contexte où le parti qu’il a fondé s’enfonce dans une crise sans fin, Chahed se forge une personnalité indépendante du patriarche et Ghannouchi cherche à rappeler son poids politique, Béji Caïd Essebsi a tiré sa carte favorite : la question féminine, talon d’Achille de son allié-concurrent Ennahdha.
Le difficile combat contre des mentalités anachroniques
Les différents organes de presse, comme la plupart des observateurs et membres de la société civile sont unanimes pour saluer la nouvelle loi organique (qualifiée d’intégrale) relative aux violences faites aux femmes qui vient d’être adoptée à l’unanimité par l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) le 26 juillet 2017. On ne peut bien évidemment que joindre notre voix à la leur pour se féliciter de cette nouvelle avancée enregistrée par la Tunisie dans le domaine de la défense et de la consolidation des droits de la femme. Mais, ce faisant et pour garder un minimum de lucidité et ne pas tomber dans une euphorie démesurée, disons tout de suite que les problèmes visés par cette loi (aussi importante et précise soit elle) sont loin d’être définitivement réglés. Car si les lois sont nécessaires et indispensables, elles ne sont hélas jamais suffisantes pour éradiquer les délits et infractions auxquels elles s’attaquent.
الحراك النسائي الجهوي ونسوية العاصمة: التقاء أم قطيعة؟
التقييم المشترك بين جل الملاحظين يشير إلى أن الحركات الاجتماعية –خصوصا تلك التي يتزعمها النساء- تتعرض للتهميش من طرف النخبة القائمة. تباين المصالح والاختلافات في ترتيب الأولويات تفرقهم، ولكن هل من الممكن إيجاد تقاطعات بين الطرفين عندما تشترك الديناميكيات النسوية بالعاصمة في حمل القيم الأساسية التي ترفعها الفاعلات صلب الحراك الاجتماعي النسائي في الجهات؟ نواة سلطت الضوء على هذه القضية.
Luttes féminines régionales & féministes de la capitale : convergence ou rupture ?
Le constat est partagé par la majorité des observateurs : les mouvements sociaux, surtout ceux menés par des femmes, sont marginalisés par l’élite établie. La divergence de leurs intérêts et les différences entre leurs ordres de priorités les séparent. Mais qu’en est-il des possibilités de convergence quand les dynamiques féministes de la capitale partagent les valeurs fondamentales revendiquées par les protagonistes des luttes sociales féminines en région ? Nawaat ouvre le débat.
Menzel Bouzaiene: Women mobilize against social exclusion
« Keep quiet! » several men ordered a fellow sit-inner when she tried to speak up during a gathering. Such a scene is common in Menzel Bouzaiene, governorate Sidi Bouzid. For in spite of their capacity to mobilize, women are essentially excluded from public space and marginalized in social movements. Conscious of the double discrimination they face, 32 women decided to launch their own protest called « Manich Sekta », I will not keep quiet, to make their voices heard. In the summer’s blazing heat, they invited us to learn about their struggle for work, dignity, and social inclusion.
Mouvements sociaux : éveil féminin contre la domination masculine
Il y a deux mois, le mouvement contestataire de Menzel Bouzaiene a connu une scission. 32 femmes ont lancé le sit-in #ManichSekta pour revendiquer leur droit au travail, loin de la domination masculine de leurs camarades. Au sit-in de Sbeitla, elles sont les plus nombreuses à se mobiliser depuis un an et demi. Idem pour celui qui a occupé le siège du gouvernorat de Kasserine début 2016. Durant la même période, à Jebeniana, des ouvrières ont occupé, seules, les locaux de la délégation durant des semaines. Malgré ces prémisses d’une sorte d’éveil féministe dans les mouvements sociaux, de nombreux obstacles restent à surmonter.
التلفزة في رمضان: جشع الإشهار وتطبيع مع العنف ضد النساء
قامت الهيئة العليا المستقلة للاتصال السمعي البصري (الهايكا) بتغطية إحصائية للإنتاج السمعي البصري للنصف الأول من شهر رمضان في التلفزات التونسية، من ناحية مصادر الإنتاج والمضامين. أشارت إحصائيات الهايكا إلى أن نسبة المس من صورة المرأة في الإنتاج الإعلامي التونسي تعد مرتفعة. وفيما يتعلق بالعنف، فقد أكدت الهيئة التعديلية أن المتابع للتلفاز لمدة ساعتين في رمضان يتعرض إلى نسبة عالية من العنف بلغت 227 مشهدا. أما بالنسبة للإشهار، فقد سجلت الهايكا العديد من التجاوزات.
منزل بوزيان: الحراك النسائي ضد الإقصاء الاجتماعي
“اسكتي”، هكذا أمر جمع من الرجال زميلتهم التي أرادت أخذ الكلمة في اعتصام. في منزل بوزيان، هذا المشهد ليس حالة معزولة. النساء مَقصيات تقريبا من الفضاء العام ومُهَمّشات صلب الحركات الاجتماعية رغم قدرتهن التعبوية. هن واعيات بالإقصاء المزدوج اللاتي يتعرضن له. قررت 32 امرأة إعلان حركتهن الاحتجاجية الخاصة التي أطلقن عليها “مانيش ساكتة” لإبلاغ أصواتهن. دخلن منذ أكثر من شهر في اعتصام أمام مقر المعتمدية. تحت الشمس الحارقة استقبلننا للحديث معنا حول معركتهن من أجل الشغل والكرامة والاندماج الاجتماعي.
Menzel Bouzaiene : Mobilisation féminine contre l’exclusion sociale [Vidéo]
« Tais–toi ! », ont ordonné, il y a quelques mois, des hommes regroupés dans un sit-in à leur camarade quand elle a voulu prendre la parole lors d’une assemblée. À Menzel Bouzaiene, cette scène n’est pas un cas isolé. Les femmes sont quasiment exclues de l’espace public et marginalisées au sein des mouvements sociaux malgré leur capacité de mobilisation. Conscientes de la double discrimination qu’elles subissent, 32 femmes ont décidé de lancer leur propre mouvement contestataire baptisé « Manich Sekta » [Je ne me tairais pas] pour faire entendre leurs voix. Depuis plus de deux mois, elles sont en sit-in devant le siège de la délégation. Sous un soleil de plomb, elles nous ont accueillies pour nous parler de leur combat pour le travail, la dignité et l’inclusion sociale.
Mariage entre musulmane et non-musulman : le veto de Labes et son cheikh « pas light »
Qu’ils se jettent des œufs, qu’ils se barbouillent dans la farine ou qu’ils dansent avec un panda, ils sont libres. Une émission de divertissement est une émission de divertissement. Avant tout, c’est une question de goûts, surtout qu’il s’agit d’une chaîne privée. Par contre, quand une telle émission cherche à traiter d’importants sujets de société, le mélange des genres favorise les dérapages, comme ce fut le cas du dernier numéro de Labes.
IVD : Les femmes victimes de la dictature brisent le silence
Ce soir, 10 mars 2017, l’audience publique de l’Instance de Vérité et Dignité est consacrée aux femmes victimes de la dictature. Six témoignages seront présentés par deux militantes de la société civile, deux femmes des familles d’ex-prisonniers et deux victimes de la circulaire 108, interdisant le port du voile sous le régime de Ben Ali.