Nous célébrons aujourd’hui la journée internationale des droits des femmes. A cet égard, la Tunisie aime à s’afficher en premier de la classe d’un monde arabe attardé, dans la continuité de la longue tradition nationale de féminisme d’Etat.

Nous célébrons aujourd’hui la journée internationale des droits des femmes. A cet égard, la Tunisie aime à s’afficher en premier de la classe d’un monde arabe attardé, dans la continuité de la longue tradition nationale de féminisme d’Etat.
Je n’aime pas les fêtes nationales. Toutes ces cérémonies auxquelles tout le monde prend part par patriotisme aigu, conformisme compulsif ou simplement par ennui, tout ce tohubohu facebookien provoqué par les éternels fêtards virtuels débordants d’énergie inutile, ce n’est pas ma tasse de thé. Et pourtant, en cette glorieusement banale journée du 13 août, qui me chatouille curieusement les tripes pour émerger de ma léthargie désillusionnée, je commence à m’intéresser à ce qui entoure ma conscience de naufragé intrépide dans l’immensité des abîmes de l’incompréhension.
À l’occasion de la journée internationale de la femme, nous avons donné la parole aux « petites » femmes qui seront l’avenir la Tunisie. Entre 9 et 15 ans, elles ont des idéaux, des questions sans réponses, mais aussi un lourd héritage culturel.
Elles représentent déjà près de 60% des étudiants de l’enseignement supérieur. Elles occupent à 40% l’ensemble des postes des professeurs d’université. Sans elles, plus des 2/3 de nos pharmacies fermeraient. Près du tiers de la magistrature tunisienne se conjugue au féminin. Presque autant d’avocates plaidant devant nos magistrates. Elles sont partout et dans tous les corps de métiers… Leur dernière conquête est incarnée par l’ANC où elles siègent à 27,57%.
La journée mondiale de la femme est une occasion pour nous les femmes de recevoir les vœux sincères ou non, pour une vie de femme meilleure et plus équitable. C’est aussi, une des rares journées où nous sommes épargnées par les polémiques machistes sur notre intelligence, notre physique et notre intimité. Même s’il semble que les blagues de ce genre déclinent.
Si les deux manifestation opposées, celle du mouvement Ennahdha et celle du collectif Hrayer Tounes, ont pu provoquer des craintes de division de la société tunisienne chez certains politiques et médias, tel que le parti Ettakol qui a appelé ses sympathisants à boycotter les deux manifestations… force est de constater que de face à face ou de polarisation, il n’y eût point.
Aujourd’hui, je vais être très bref, en ce jour de la fête des femmes du 13 août 2013, où notre jardin à tous a besoin d’être bien cultivé, bien protégé et bien arrosé de toutes nos sueurs libres et inaliénables, sans aucune forme d’esclavage, sous quelque prétexte que ce soit. Car la Tunisie n’est qu’un petit jardin, capable, en dépit de tout, de nous réunir tous, femmes et hommes.
Le 13 août 1956, le Code du Statut Personnel est promulgué en Tunisie. Aujourd’hui ce Code est toujours d’actualité, mais mérite d’être modifié pour être plus en adéquation avec la réalité du pays.
Deux manifestations, illustrant les deux camps adverses, vont se dérouler à Tunis en l’honneur de la Journée nationale de la Femme qui commémore la promulgation du code du statut personnel (CSP).
« A quoi rêvent les femmes en Tunisie ? » Lors de la journée de la Femme, nous avons interrogé des femmes, dans la rue, sur leurs lieux de travail et même au sein de l’Assemblée Constituante.
Vendredi 8 Mars 2013 – aujourd’hui, les villes arabes, Sana’a, Beyrouth, Caire, Tunis, Benghazi, Tanja, Ram Allah et Aman se réveillent sur une grande surprise. Plusieurs bâtiments importants sont déguisés par des visages de femmes gigantesques portant des messages qui interpellent les passants et passantes et qui ne peuvent pas passer inaperçues.
A l’occasion du 8 mars et alors que beaucoup en Tunisie se remettent à douter de l’intérêt que l’engagement en politique peut avoir, il a semblé intéressant de donner la parole à quelques femmes qui sont dans le domaine. Ghada Louhichi, Mehrezia Labidi, Zeineb Turki et Emna Menif expliquent pourquoi elles ont voulu s’engager et pourquoi les femmes doivent être présentes dans ce domaine.