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Le jeudi 7 juin, six organisations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont publié, les noms de trente-neuf personnes portées disparues dans la “guerre contre le terrorisme” et qui seraient très vraisemblablement détenues dans les prisons secrètes de la CIA. Leur rapport de 22 pages, intitulé “Off the Record : US Responsibility for Enforced Disappearances in the ‘War on Terror'”, fournit des détails sur ces 39 personnes originaires d’Egypte, du Kenya, de Libye, du Maroc, du Pakistan et d’Espagne. La détention de trois d’entre elles a été depuis confirmée par les autorités fédérales : Hassan Ghul, Ali Abd al-Rahman al-Faqasi al-Ghamdi et Ali Abdul-Hamid al-Fakhiri
Dans la foulée, les six organisations ont annoncé avoir déposé une plainte devant une cour fédérale américaine, en vertu de la loi sur la liberté de l’information, afin d’obtenir des renseignements sur les détenus disparus. L’absence d’information sur ces prisonniers, explique le rapport, “interdit un contrôle public ou judiciaire et rend les détenus vulnérables aux abus, y compris la torture”.
Le rapport révèle aussi que des parents des personnes emprisonnées, dont les épouses ou les enfants, ont également été détenus en secret. Il évoque notamment l’arrestation, en septembre 2002, de deux enfants âgés de 7 et 9 ans, fils de Khalid Cheikh Mohamed, considéré comme le cerveau des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. “Selon des témoins, ils ont été placés dans un centre de détention pour adultes pour au moins quatre mois pendant que des agents américains les questionnaient sur leur père”, affirme le rapport.
Et voilà qu’à un jour d’intervalle, et un an après les révélations sur les transferts illégaux de terroristes présumés à travers l’espace aérien européen, Dick Marty, rapporteur du Conseil de l’Europe dévoile vendredi son 2e rapport sur les prisons secrètes de la CIA au sein de l’union. Son premier rapport présenté en juin dernier avait épinglé 14 Etats européens pour leur implication, voire leur collusion, concernant les vols secrets de la CIA.
La Pologne et la Roumanie y étaient en outre citées pour avoir abrité des centres de détention clandestins, allégations rejetées à l’époque par les deux pays. Le nouveau rapport devrait faire de nouvelles révélations, Dick Marty ayant déclaré le mois dernier à un quotidien suisse avoir recueilli des témoignages d’agents de la CIA. Ces témoignages permettront de «renforcer les affirmations du premier rapport sur les activités secrètes de la CIA en Europe».
La CIA, principale mise en cause dans ce scandale, a rejeté ces accusations, affirmant qu’elle agissait dans “le strict respect de la loi américaine” et que ses opérations contre le terrorisme étaient “soumises à un examen et un contrôle approfondis”. Le président américain, George Bush, avait reconnu en septembre 2006 l’existence d’un programme de prisons secrètes, mais l’administration avait alors précisé qu’après le transfert de quatorze détenus soupçonnés d’être des membres importants d’Al-Qaida vers Guantanamo, la CIA ne détenait plus de prisonniers !
[…] Source: nawaat.org […]