Aujourd’hui, nous devons penser aux moyens de préserver notre expérience révolutionnaire qui a vu la renaissance du patriotisme au niveau socio-culturel et la réintroduction du citoyen arabe dans le cours de l’histoire. Actuellement, l’un des rôles les plus importants que devra assumer l’élite politique dans ce nouveau contexte est celui de reconnaitre que la dignité citoyenne constitue l’une des fondements de cette nouvelle ère postrévolutionnaire.
À présent, la violence politique dans la Tunisie postrévolutionnaire accompagne comme un double hideux le progrès de la culture démocratique et elle apparaît comme un réel défi de société. En effet, la violence politique qui s’est déclarée en Tunisie après l’assassinat de Mohamed Brahmi, frappe par son ampleur les observateurs.
Il peut paraître surprenant que le mot « patrimoine » est issu d’un vocabulaire juridique, son utilisation, dans les acceptions que nous lui connaissons remonte à la fin des années 1980. II est alors utilisé pour désigner l’ensemble des productions humaines à caractère artistique que le passé a laissées en héritage.
Après trois ans d’expérience révolutionnaire en Tunisie, les demandes de changement ne manquent pas, provenant de catégories sociales différentes et de diverses familles politiques. Depuis le 14 janvier 2011, le pays débarrassé de son dictateur, vit un changement radical dans son activisme politique.
Le printemps arabe a commencé le traitement d’une des questions les plus délicates et les plus controversées de la pensée arabe contemporaine, à savoir la relation entre religion et politique. Cette thématique pourrait laisser entendre que le mouvement révolutionnaire pense la politique à partir de la tradition.
Le monde arabe connaît aujourd’hui des mutations profondes et décisives pour son avenir, et les bouleversements provoqués dans ces deux dernières années peuvent se révéler plus cruciaux que les changements de la deuxième moitié du 20ème siècle ; avec les mouvements indépendantistes et l’installation des États modernes.
Aujourd’hui, la place occupée par la violence, au vrai dire par les violences, n’a jamais était aussi systématique et importante. Elle apparaît comme la préoccupation principale de la société tunisienne car elle est vécue comme une fatalité, aboutissant à la fois à une résignation à l’ordre établi et à la fascination d’un voyeurisme de masse.
Mohamed Brahmi, le fondateur du « Attayar Achaâbi » et le leader du front populaire, a été assassiné le jour de la fête de la République, le jeudi 25 Juillet 2013 à 13 h, par balles devant son domicile de Tunis. Cet assassinat est le troisième du genre après celui Lotfi Nagdhet de Chokri Belaïd, tué également par balles en février devant chez lui.
Trois ans après la révolution tunisienne, le bilan en matière culturelle est, de l’avis général, mitigé. La réflexion, la création et la production intellectuelle sont dérisoires, le niveau de l’enseignement baisse lamentablement d’année en année, l’innovation artistique est presque inexistante (sauf quelques exceptions)
C’est un moment privilégié dans l’histoire d’une nation que celui de se donner des principes fondamentaux relatifs à l’organisation des pouvoirs. Ce moment est d’autant plus important qu’il va déterminer la future image du pays qui vient de renaître de ses cendres à la suite d’une grande lutte contre la dictature couronnée par la chute du régime corrompule 14 Janvier 2011.
Depuis le printemps arabe la référence à la démocratie et au pluralisme est devenu le credo de cette nouvelle ère, tant dans les enjeux internes de chaque pays que dans les enjeux régionaux, avec en outre des interférences de plus en plus vives entre les deux sphères, nationale et régionale. Les évolutions enregistrées dans la plupart des pays arabe concernés semblaient plutôt prometteuses, avant de se heurter peu à peu à de multiples écueils, puis à des menaces et enfin à des actions qui ont éteint les premières lueurs de l’État de droit.
Le rapport que les mouvements intégristes entretiennent avec la violence peut prendre des formes différentes selon la nature du courant considéré, son école théologico-politique, son encrage social, les profils et les trajectoires de ses dirigeants et selon le contexte socio-politique du pays concerné.
Au sens étymologique, le mot patrimoine désigne, selon le Dictionnaire de la langue française de Paul- Émile Littré, « un bien d’héritage qui descend suivant les lois de pères et mères à leurs enfants ». Cette définition très simpliste qui remonte au 1866 ne traduit pas la réalité compliquée du concept qui devint de plus en plus composite.