Moncef Marzouki n’a pas été interviewé par une chaîne tv tunisienne depuis sa défaite électorale en décembre 2014. Pour la rentrée politique, l’ex-président a fait le tour des chaînes de ses alliés, le temps d’un voyage en Turquie. Délocalisation.

Moncef Marzouki n’a pas été interviewé par une chaîne tv tunisienne depuis sa défaite électorale en décembre 2014. Pour la rentrée politique, l’ex-président a fait le tour des chaînes de ses alliés, le temps d’un voyage en Turquie. Délocalisation.
Jeudi dernier, sur Hannibal Tv, c’était un écran noir entre 7h du matin et 21h. La police s’est chargée de couper la transmission de la chaîne en exécution d’une décision de la justice ordonnant la saisie du matériel pour dettes impayées. Même après avoir repris la diffusion, Hannibal Tv s’est montrée incapable d’informer les téléspectateurs sur les véritables raisons de cette rupture de la transmission. Une affaire qui rappelle le manque de transparence des médias tunisiens. Omerta.
La valse des experts venus à la rescousse du controversé projet de loi sur la «réconciliation économiques» se poursuit. Diffusé en direct vendredi 18 septembre à 21h sur la Watania 1, le talk-show Wa lakom sadid al-nadhar [A vous de juger] s’est intéressé à la question. Deux invités y ont été présentés sous faux pavillon. L’équilibre apparent de l’émission s’est rapidement écroulé.
Après le blackout du JT de la Watania sur la campagne «Manich msemah» et la dérive propagandiste partisane de Zitouna Tv, c’est au tour des expertises tendancieuses d’être invitées à défendre le projet de loi sur «la réconciliation nationale». Focus sur le premier numéro de la nouvelle saison d’«Al-Yawm Al-Thamen» sur El Hiwar Ettounsi tv.
L’émission « Zitouna Al-Yawm » s’est intéressée, dans son numéro du samedi 12 septembre, aux marches de protestation contre le projet de loi de la « réconciliation économique ». Le talk-show a réuni trois invités n’ayant rien à voir avec ce mouvement contestataire. Quant à l’animateur, il s’est investi à le décrédibiliser en multipliant les interventions subjectives et partisanes.
Dans son édition du 1er septembre, le JT du 20h de la Wataniya 1 a, sciemment, omis la manifestation “Manich msema7” et sa répression brutale par la police. La rédaction de la première chaîne du service public a préféré donner la parole à la présidence de la République sur le projet de loi controversé de réconciliation économique et fiancière. Quant à la contestation populaire, elle sera fondue dans le politiquement correct.
Liberté, démocratie, bonheur, prospérité, corruption… De plus en plus de thèmes font l’objet d’études quantitatives présentées, annuellement, sous forme de palmarès mondial. Inévitablement, les médias en parlent. Un exercice où les tentatives de vulgarisation glissent, parfois, vers la désinformation. Le journal télévisé de TNN (Tunisia News Network) est tombé dans ce piège, lors de son édition du soir du 30 août, à propos d’un rapport sur « l’indice de la liberté humaine ».
Trois chaînes tv, c’est tout. Parmi une dizaine, elles ont été les seules à couvrir le concert donné par Kafon, Balti et leurs acolytes, le 16 août dernier, au Festival International de Carthage. A part le faible intérêt accordé à l’événement, le traitement qu’elles lui ont réservé a été désastreux. Elles confondent rap et reggae, underground et mainstream, le hip hop en tant que mouvement culturel et le rap comme genre musical.
«المشكلة تكمن في المتابعة سيدي الرئيس». هذه الكلمات التي أجاب من خلالها أحد المسؤولين عن استفسارات رئيس الدولة خلال زيارته لمركز تأهيل الأحداث الجانحين في المروج وصفت بدقّة نقطة من أهمّ نقاط الضعف الرئيسية في النظام القضائيّ الخاصّ بالأطفال المتورّطين في نزاعات قانونيّة: المراقبة بعد الاعتقال والتي ترجع بالأساس لخلل في التنسيق بين الوزارات.
« Le problème est au niveau de l’accompagnement monsieur le Président ! », lance un responsable à l’adresse du Chef de l’Etat tunisien, lors de sa visite du Centre de rééducation pour mineurs délinquants d’El Mourouj. Cette réplique vient pointer du doigt une des principales faiblesses du système de justice pour enfants en conflit avec la loi : le suivi après la détention. Parmi les causes à l’origine de ce dysfonctionnement, une défaillance au niveau de la coordination entre ministères concernés.
Trêves de talkshows. Les politiques n’ont plus à se mettre à table. Pour les contenus informatifs, on se contentera des journaux télévisés et de reportages tournés dans les festivités estivales. Comment digérer la clémence de l’Etat envers les hôteliers qui n’honorent pas leurs dettes envers les banques et les entreprises publiques ? Comment digérer le projet de loi sur « une réconciliation nationale » (sic) ? Il suffit de ne rien servir pour n’avoir rien à faire digérer. Résultat : Un blackout télévisuel qui se présente en forme de forte tendance des chaînes généralistes à privilégier le divertissement.
Gnawa Diffusion démarre sa tournée estivale en Tunisie, vendredi 07 août, avec un concert au Festival International de Hammamet, avant de jouer le 08 à Boukornine, le 09 à Gafsa et le 10 août à Bizerte. Gumbri en main, Amazigh Kateb, la voix du groupe, chantera la fierté africaine, les dilemmes algériens, la détresse palestinienne et les amertumes des peuples opprimés. Nawaat l’a rencontré. Nous avons parlé politique.
Lors de notre zapping hebdomadaire, nous sommes tombés pour la énième fois sur un micro-trottoir. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une matière complémentaire incrustée dans un débat ou dans un magazine tv. « El Kelma lik » est une émission quotidienne, d’une durée de 20 minutes, intégralement faite de micros-trottoirs et diffusée sur Al Janoubia Tv. Une occasion de se pencher sur cette technique excessivement utilisée par les chaînes tv tunisiennes.
Pour Al-Jazeera, ce qui s’est passé à Sousse, le 26 juin dernier, est une « attaque armée » et non pas « terroriste », comme la quasi-totalité des médias la qualifient. La terminologie utilisée par cette chaîne d’informations n’est pas anodine. Elle exprime une position politique. Nous avons visionné 15 reportages diffusés par la chaîne qatarie entre le 26 juin et le 23 juillet. Focus.
Al-Mutawassit Tv a cédé sa fréquence à une nouvelle chaîne : M Tunisia. Un changement passé inaperçu. L’absence de ce nouveau-né du paysage télévisuel des classements des sociétés de mesure d’audience porte à le croire. A l’origine de ce lancement raté, une ligne éditoriale opaque, un public cible vaguement défini et une programmation disparate.
Produite par Underground Skills et réalisé par Majdi Smiri, « Bolice, hala âadiya », se montre comme une parodie des séries policières américaines. Mais la série diffusée tous les soirs à 20h15 sur Attassia Tv et Tounesna ne se limite pas à cet aspect. C’est avec d’autres ingrédients de chez-nous qu’elle affirme sa tunisianité et brigue, selon Sigma Conseil, une part d’audience de 7,7%. Une production intelligemment concoctée.
C’était frappant. Les internautes l’ont relevé dès la mise en ligne du clip-générique du feuilleton «Wled Moufida», le 31 mai dernier : Ce n’est pas une «idée de Sami Fehri». Elle revient plutôt à Kurt Sutter, le créateur de la série américaine «Sons of Anarchy». Le plagiat est évident, mais en quoi peut-il servir «Wled Moufida» ?
Tenu mercredi 03 juin à la Maison des Arts, centre culturel associatif, l’événement s’intitule « Carte Blanche à Imed Alibi ». Evoluant essentiellement dans la scène européenne, ce percussionniste tunisien propose un univers musical hétéroclite. Rythmes et mélodies des quatre coins du monde s’y rencontrent avec subtilité. Dans les magasins du vieux continent, son disque « Safar » est classé dans les bacs réservés à la « world music ». Des éléments d’informations zappés par le reportage de « Zoom Ala Al-Thaqafa ». Même le lieu du concert, il ne sera mentionné que dans un carton de bas de page d’une durée de 10 secondes. Tout le reste, les téléspectateurs n’en sauront rien.