Culture 760

“Lost in Tunis”: exploring the city’s unseen faces

A pair of worn sneakers dangles from an electric wire stretching between telephone poles, of little consequence to the pigeons perched close by and pedestrians on the street below. How many of them look up and wonder about the shoe fixture slung overhead? This is just the sort of mundane urban detail that intrigues Mourad Ben Cheikh Ahmed, creator of the blog « Lost in Tunis ». In his most recent post, Mourad shared a series of photos accompanied by a brief explanation: « shoe tossing, or shoefiti (shoes + graffiti) is undeniably a form of street art ».

Reportage à Tabarka : Le festival de jazz, réussira-t-il à relancer le tourisme local ?

Sur la côte du nord-ouest tunisien, à 18 km de la frontière algérienne, s’étendent les plages rocheuses de Tabarka. Sur leurs nids perchés en haut des poteaux, les cigognes ressemblent à des statues. Des lauriers-roses bordent l’autoroute qui mène vers la ville. Un énorme saxophone de 6 mètres occupe le carrefour à l’entrée de la ville. Ici, et aussi sur la gigantesque contrebasse au centre-ville, des affiches bleu-ciel annoncent le Tabarka Jazz Festival, qui s’est tenu du 22 au 29 juillet 2017. Cette édition qui marque le comeback du festival, permettra-t-elle à la ville de redorer son image et accroitre sa compétitivité en tant que destination touristique ?

إفتتاحية 7# : الفعل الثقافي تحت قيود البوليس

كَشفت الحملة التي شنتها النقابات الأمنية ضد مغني الراب كلاي ب ب جي عن اتجاه نحو حشد القاعدة الأمنية من أجل ضبط محددات الفعل الثقافي، وتعيين الخطوط الحمراء التي يجب أن يقف عندها الخطاب الفني. آلت الحملة إلى الإلغاء القسري لمشاركة كلاي ب ب جي في كل المهرجانات الصيفية، ثم عقبها رفض تأمين حفل البحث الموسيقي بقابس لأسباب بررها الكاتب العام للنقابة الجهوية لقوات الأمن الداخلي باحتجاج أعوان الأمن على تدوينات الفنان نبراس الشمام، التي تتضمن “سبا وشتما للأمنيين ” على حد تعبيره. الأمور لم تقف عند هذا الحد إذ اشترطت النقابة الجهوية لقوات الأمن الداخلي بصفاقس على إدارة المهرجان الصيفي بسيدي منصور توفير 400 تذكرة مجانا لفائدة الأمنيين وعائلاتهم قبل كل حفلة.

حوار مع : Klay BBJ الصنصرة، المهرجانات العمومية والنقابات البوليسية

بعد أن تم إلغاء عرضه في قرطاج، والذي كان مبرمجا ليوم 27 جويلية الجاري، يجد مغني الراب التونسي كلاي بي بي جي نفسه أمام فراغ في نشاطه الصيفي بعد أن تم إلغاء باقي عروضه والبالغ عددها 18.ويعود سبب هذا المنع إلى دعوة النقابات الأمنية إلى مقاطعة تأمين حفلات مغني الراب بعد أن حدثت خلافات بين النقابات وكلاي بي بي جي في حفلته التي أقامها في المهدية يوم 16 جويلية. وقد خضعت وزارة الثقافة، وهي الجهة التي تبرمج المهرجانات العمومية ومن بينها حفلة كلاي، لضغوط النقابات الأمنية وإقرار الإلغاء. نواة التقت بكلاي بي بي جي في باب الجديد وأجرت معه هذا الحوار.

« L’enfant du Lazaret » de Kamel Ben Ouanès : l’adaptation, à ses risques et périls

À la base de « L’enfant du Lazaret », un témoignage autobiographique éponyme, signé Jean-Claude Versini, d’origines corse et maltaise. Le récit revient sur l’enfance de ce fils du gardien en chef du bagne de Porto Farina. Mais de l’écrit à sa mutation cinématographique, il y a toujours à craindre de se retrouver avec une adaptation qui, compensant mal le peu de ses dispositions formelles, ferait pâle figure ou pèserait plus que son juste poids. Voilà pourquoi on hésite devant ce nouveau film de Kamel Ben Ouanès, projeté en avant-première le 1er juillet 2017, à la Maison de la Culture de Ghar El Melh.

Tabarka Jazz Festival: reshaping the town’s tourism?

Eighteen miles from the Algerian border on Tunisia’s north-western coast are the rocky shores of Tabarka. Heading into town from the east, voluminous pink and white oleander border the highway. Storks stand statue-like atop their nests, perched at the top of electrical towers. A massive bronze saxophone occupies the turn-about just outside of town. Here, and pasted onto the big contrabass which sits at the harbor downtown, are sky-blue posters announcing Tabarka’s jazz festival, which takes place this year July 22 through 29. As historical as the festival is, will its come-back this year succeed in promoting Tabarka as an attractive and competitive tourist destination?

Interview avec Klay BBJ : Sa censure, les festivals publics et les syndicats policiers [Vidéo]

Suite à la suppression de sa performance prévue dans le show du 27 juillet au festival de Carthage, Klay BBJ se retrouve avec 18 concerts annulés, l’intégralité de sa tournée estivale. A l’origine de cette censure, l’appel des syndicats policiers à boycotter les événements du rappeur après l’incident survenu lors de son concert à Mahdia le 16 juillet. Le ministère de la Culture, organisateur de plusieurs festivals publics ayant programmé Klay BBJ, s’est soumis à leur diktat. Nawaat est parti à Bab Jdid à la rencontre du rappeur pour en savoir plus. Interview.

Edito #6: De Boujenah à Klay BBJ, des polémiques symptomatiques d’une politique culturelle désengagée

L’agression policière contre le rappeur Klay BBJ, dimanche dernier à Mahdia, a suscité la polémique. Idem pour la programmation de l’humoriste Michel Boujenah au festival de Carthage. Souvent réduites à des controverses anecdotiques, ces actualités sont symptomatiques d’une politique culturelle désengagée qui cherche la fuite en avant en se drapant de slogans creux et d’effets d’annonce de programmes importés.

Erkiz Hip Hop : Tunisian and French rappers explore the Mezoued groove

Rappers Demi Portion, Ichon and the band 3ème Œil came from France to celebrate the World Music Day in Tunis and have shared the stage with their Tunisian counterparts, Vipa, Massi and Belhassen of the band Empire. Organized by the Tunisian collective Debo and the French Institute of Tunisia (IFT), the concert Erkiz Hip Hop, presented at the Bourguiba Avenue on June 21st, intends to reconcile the rap of both shores of the Mediterranean and gather a curious public at the crossroads of the hip-hop culture and mezoued. The first of its kind in Tunisia.

« Instruments » d’Ismaïl Bahri : délicatesses vidéographiques

On voudrait parler de lui sans user du superlatif. Bleu glacé, le regard d’Ismaïl Bahri file droit vers l’infiniment petit. Dans « Instruments », sa première exposition monographique, le vidéaste nous offre une sélection de ses installations vidéo les plus emblématiques. Il s’y passe pas mal de choses à petite échelle, avec un bout de papier qui se consume, des grains de sable qui s’égrènent, une goutte d’eau qui vibre ou un fil noir qui se rembobine. En cinq temps, ce travail exigeant, patient et réfléchi, élargit la perception à l’extrême, comme en cercles concentriques, là où se tend une attention rapprochée dont l’image est la pointe. L’exposition se poursuit jusqu’au 24 septembre 2017, au Jeu de Paume, Paris.

Erkiz Hip Hop : Rappeurs tunisiens et français explorent le groove du mezoued

Venus de France pour célébrer la Fête de la Musique à Tunis, les rappeurs Demi Portion, Ichon et le groupe 3ème Œil ont partagé la scène avec leurs homologues tunisiens, Vipa, Massi et Belhassen du groupe Empire. Organisé par le collectif tunisien Debo et l’Institut Français de Tunisie (IFT), le concert Erkiz Hip Hop, présenté à l’Avenue Bourguiba le 21 juin, entend rapprocher le rap des deux rives de la Méditerranée et rassembler un public de curieux à la croisée de la culture hip hop et du mezoued. Une première en Tunisie.

Festival de la Médina : Archaïsme, privilèges financiers et opacité ministérielle

La poussiéreuse politique culturelle tunisienne peine à renouveler le paysage musical. Des déséquilibres budgétaires, favorisant systématiquement la centralisation et le classicisme, mettent en lumière un verrouillage du secteur. Obsolète et opaque, il est quasiment la chasse gardée d’une élite établie. Enième illustration en cette 35ème édition du Festival de la Médina de Tunis.

« Beyond the silence » d’Intissar Belaid : un documentaire à double hélice

Avec l’audace de qui ne veut rien devoir à personne, la cinéaste Intissar Belaid revient dans « Beyond the silence » sur son rapport complexe avec son grand-père. C’est en coupant l’écran en deux, qu’elle met en parallèle son univers et le quotidien de son grand-père. Le parti pris de ce court-métrage d’une vingtaine de minutes, est suffisamment distingué pour qu’on le tienne éloigné des formes aseptisées du genre. Ce film a été projeté en avant-première, dans la soirée du jeudi 15 juin 2017, à l’Institut Français de Tunisie.

« In the era of 230 » : Artists denounce the State’s homophobia

The collective exhibition « Au temps du 230 » [In the era of 230] took place between May 17-21 in the Medina of Tunis. Organized by the feminist association Chouf which advocates for the rights of sexual minorities, the exhibition is the first of its kind in Tunisia. « Au temps du 230 » featured the work of 12 artists—painters, photographers and caricaturists—who denounce Law 230 of the penal code which criminalizes homosexuality. On the occasion of UN’s 2016 Periodic Review, Tunisia admitted the unconstitutionality of Law 230 but has made no move to abrogate it.

Exposition « S’hab / S’mé » d’Atef Mâatallah : la figuration relaxée sous caution

Il y a de l’idée sous l’image chez Atef Mâatallah. Sa proposition plastique ne manque pas d’étoffe. De réflexes non plus. S’il prend du champ pour faire retour sur son expérience carcérale, il ne cède pas pour autant à l’attrait du trou de serrure. Voilà peut-être pourquoi, dans sa récente exposition personnelle S’hab / S’mé, il refuse de voir par le petit bout de la lorgnette. Entre dessins et peintures, cet artiste à la sveltesse envolée a l’œil juste et voit grand. L’exposition se poursuit actuellement à la galerie El Marsa, jusqu’au 30 juin 2017.

Horizons de l’art face aux frontières des médias : Le défi de quatre artistes tunisiens

Combien de reportages, d’interviews et d’articles nous faut-il pour contrecarrer l’image bourrée de préjugés et de mépris véhiculée par les médias mainstream sur la migration et les migrants ? En empruntant à Malraux sa célèbre phrase « l’art est la chose qui résiste à la mort », Deleuze énonce que l’œuvre d’art résiste aux dogmes de la « société de contrôle » où l’information dominante n’est que peu ébranlée par la contre-information. Nawaat a rencontré quatre artistes, occasion d’une immersion dans l’approche de chacun de la thématique de la migration.

« Au temps du 230 » : des artistes dénoncent l’homophobie de l’État

L’exposition collective « Au temps du 230 » a duré 4 jours du 17 au 20 mai 2017 à Dar Bach Hamba à la Médina de Tunis. Initiée par l’association féministe Chouf qui lutte pour les droits des minorités sexuelles en Tunisie, l’exposition est la première en son genre en Tunisie. «Au temps du 230» a réuni douze artistes entre peintres, photographes et caricaturistes qui dénoncent, chacun à sa façon, la loi 230 du code pénal qui criminalise l’homosexualité. Rappelons que dans le cadre de l’examen périodique universel des Nations Unies, la Tunisie a avoué, pour la première fois, la non conformité de la loi 230 avec la constitution de 2014 sans mentionner sa volonté de l’abroger.

« Brûle la mer », éloge de l’hospitalité filmique

Il y a, dans ce film, une parole qui brûle du même feu que ses images nocturnes. Réalisé en 2014 par Maki Berchache et Nathalie Nambot, « Brûle la mer » est à l’opposé de ce qu’on pouvait attendre d’un documentaire sur les traversées clandestines de la méditerranée. Entre le dépouillement de son dispositif et les risques d’un minimalisme peut-être un peu trop confortable, perce dans ce film une extraordinaire conscience d’artisan qu’appellent le format 16 mm et le tournage en super 8. C’est aussi sa force que d’énoncer une hospitalité à la fois politique et filmique, en alternant images et archives familiales, mais aussi photos commentées, bribes de souvenirs et poèmes par écrans interposés. Le film sera projeté aujourd’hui, mercredi 10 mai 2017, à l’Institut Français de Tunisie.