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L’IVD à Tataouine. En finir avec le négationnisme historique

Les souffrances coloniales endurées par les habitants de Tataouine seront exposées le 24 mars prochain dans une audition publique. Une audition qui mérite une mobilisation exceptionnelle de toutes les forces politiques qui considèrent qu’il est temps d’en finir avec le négationnisme historique de la tradition bourguibienne – et française – et de tous ceux qui sont convaincus que la question des réparations n’est ni anachronique ni réductible à un simple « pardon » qui ressemblerait fort aux excuses timides d’un mari brutal à une épouse dépossédée et copieusement battue.

A l’attention de Michel Onfray : Si j’ai bien compris…

Si j’ai bien compris, le devenir des deux mondes est suspendu à un conflit fatal voué à l’échec pour l’Occident en raison d’un handicap démographique. Autrement dit, si j’ai bien compris, on est dans le « choc des civilisations » avec, de surcroît, la décadence de la civilisation judéo-chrétienne. Telle est la prédiction de Michel Onfray avec en filigrane Samuel Huntington et Malthus.

« Corps étranger » de Raja Amari : du réchauffé à basse température

En langage placé sous haute surveillance, on dira que le cinéma de Raja Amari est un cinéma paillard, par sa manière de mettre le désir à toutes les sauces. Ce qui est louable en soi. Les Secrets (2009) s’est nourri aux mêmes mamelles que son premier court-métrage Avril (1998). En changeant de terrain, Corps étranger navigue aussi un peu dans les mêmes eaux que Satin rouge (2002). Serait-ce le modèle d’un cinéma indisposé à l’évolution ?

La campagne silencieuse !

On a souvent tendance à oublier que les écosystèmes méditerranéens ont toujours été façonnés par l’homme, avant que la machine ne soit mise à contribution pour transformer, le plus souvent de façon irréversible, des espaces entretenus par les bras de l’homme durant des millénaires.

Médias et rap tunisien : une hostilité originelle

Dans son nouveau titre Al-Ghadhab, Klay BBJ clashe certaines figures médiatiques. Les médias ont souvent été la cible des attaques des rappeurs qui ont gagné en visibilité grâce aux réseaux sociaux. Jusqu’à quand remonte cette hostilité ? Quelles sont les lignes du clivage ? Et quelles sont les bouleversements que ce rapport a connu ?

La censure des imbéciles

Les empires n’ont de pouvoir qu’autant qu’ils ont de l’influence. Tout empire qui prétend régner uniquement par les armes se condamne à disparaître rapidement. La force brute est, certes, une porte d’entrée dans les civilisations que l’on souhaite subjuguer, mais le véritable pouvoir ne provient que de l’influence que l’on exerce sur une civilisation. Et l’influence s’acquiert par le désir de ressemblance et de mimétisme instigué à ceux sur qui l’on veut exercer son pouvoir. Ces principes élémentaires de la philosophie martiale sont vieux comme Sun Tzu, mais il serait peut-être temps de comprendre ce que cela veut dire lorsque l’on parle de la guerre des consciences.

Abrogation de la loi 52 : Les fausses pistes de Béji Caid Essebsi

Lors de sa dernière apparition, sur la chaîne privée Nessma, le président de la République, Béji Caid Essebssi, a critiqué la loi 52 relative à la consommation des stupéfiants et a promis de donner des ordres pour ne plus arrêter les consommateurs. Alors que le nouveau projet de loi est en discussion depuis début janvier 2017 au sein de la Commission de la législation générale, le débat public est relancé, de la mauvaise manière. Fausses informations, imprécisions et instrumentalisation politique. Décodage

Enquête sur l’attentat de Sousse : agences de voyages, forces sécuritaires mises à l’index

Le 26 juin 2015 à Sousse, les forces sécuritaires auraient raté une intervention rapide et efficace en raison d’une « simple lâcheté » et d’un « retard délibéré et non-justifiable », selon un rapport confidentiel du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme en Tunisie. Un résumé de ce rapport a été présenté lors d’une audition à la Cour royale de justice de Londres le 8 février 2017. Alors que les médias anglophones assistent de près au déroulement des auditions, le silence en Tunisie devient pesant.

Démocratie : la fin d’une utopie ?

L’ambivalence du discours politique, dont les engagements électoraux non tenus sont le paroxysme, ne font qu’accroître la méfiance du citoyen vis-à-vis du cercle politique qu’il voit désormais comme une concentration d’egos cupides et corrompus ne cherchant qu’à s’enrichir sur le dos du contribuable. En Tunisie, ni les partis « progressistes » – qui ont surfé sur la mode républicaine – ni les partis « réactionnaires » – qui ont surfé sur la mode religieuse – n’ont finalement réussi à faire de la politique désintéressée et à redresser le portefeuille du Tunisien, ne créant que dégoût chez l’électeur désabusé.

Reportage : À Nasrallah, l’appauvrissement est programmé

A Nasrallah, l’une des plus importantes délégations de Kairouan avec près de 21.000 habitants, l’ambiance est tendue. Les pas s’accélèrent avec l’impatience et le ras-le-bol général. Après la marche, les manifestants se rassemblent sur la place des martyrs où ils tiennent une assemblée générale. « Aucun signe de la part du gouverneur et du gouvernement !! Ils refusent de nous écouter ! Nous allons donc continuer la lutte par tous les moyens pacifiques et légitimes pour arracher nos droits ! », clame Hedi Mahfoudhi, porte-parole des habitants de Nasrallah.

Plan de Développement et ses rendez-vous manqués

Le règne de l’impunité conjugué à une détérioration du service public s’est traduit par une perte de confiance des citoyens en leurs institutions. Quant à l’accès aux opportunités économiques, il reste bloqué par le barrage du clientélisme et du copinage. Ce faisant, il renforce le sentiment de marginalisation de pans entiers de la société, qui entretiennent désormais l’espoir d’une vie meilleure à l’étranger.

Prisonniers de la loi 52 : à qui profite le flou statistique ?

Dimanche 12 février, la police arrête à Siliana Mohamed Amine Hammami et Dhia Jalladine, deux futurs bacheliers, pour délit de consommation de cannabis. La loi 52 continue à criminaliser les plus vulnérables, tout en épargnant les vrais coupables. Une année après le dépôt du nouveau projet de loi  n°79 – 2017, la Commission de la législation générale a commencé son examen le 2 janvier 2017. Or les données statistiques présentées à la Commission parlementaire par le ministère de la Justice manquent de précision. Explications.

Expulsion des migrants : derrière la diplomatie, la solution militaire

Hier, mardi le 14 février, la chancelière allemande Angela Merkel a insisté pour accélérer l’expulsion des tunisiens demandeurs d’asile déboutés. Youssef Chahed, en visite officielle à Berlin s’est montré ferme en estimant que c’est les autorités allemandes qui ralentissent la procédure d’expulsion. Derrière ce dialogue de sourde, les tensions d’une gestion sécuritaire, et depuis peu, militaire des flux migratoires.