Al Karama Holding vient d’accélérer le processus de cession des parts détenues par l’Etat tunisien dans plusieurs entreprises confisquées au clan du dictateur déchu. « Nous avons déjà mis en vente 17 entreprises. Quant aux autres, elles ne sont pas encore prêtes », a déclaré, le 10 juin, Adel Grar, son Président Directeur Général. Une liquidation après six ans de gestion qui laisse à désirer.
« Beyond the silence » d’Intissar Belaid : un documentaire à double hélice
Avec l’audace de qui ne veut rien devoir à personne, la cinéaste Intissar Belaid revient dans « Beyond the silence » sur son rapport complexe avec son grand-père. C’est en coupant l’écran en deux, qu’elle met en parallèle son univers et le quotidien de son grand-père. Le parti pris de ce court-métrage d’une vingtaine de minutes, est suffisamment distingué pour qu’on le tienne éloigné des formes aseptisées du genre. Ce film a été projeté en avant-première, dans la soirée du jeudi 15 juin 2017, à l’Institut Français de Tunisie.
E-Commerce : Pourquoi la Tunisie est-elle à la traine ?
Rigidité administrative, infrastructure inadaptée, manque de volonté politique… les facteurs laissant la Tunisie à la traine dans le domaine du e-commerce sont nombreux. Et ils n’affectent pas uniquement le potentiel du marché tunisien à exporter les produits nationaux. A l’échelle nationale, les clients potentiels ont du mal à trouver des offres adaptées à leurs demandes.
E-Commerce : malgré son potentiel, la Tunisie reste à la traine
Le ministre des Technologies de l’information, de la communication et de l’Économie numérique a annoncé mi-mai qu’un accord sera conclu avec Paypal, le porte-monnaie électronique le plus utilisé au monde, avant fin juin. Pourtant parmi les premiers pays d’Afrique à faire du e-commerce et à adopter la certification électronique, la Tunisie se retrouve aujourd’hui dépassée. Qu’en est-il de son potentiel ? Comment se positionne-t-elle dans le marché régional et international ?
Meknassi : le calme avant la tempête ? [Vidéo]
Jeudi 15 juin 2017, des chômeurs du sit-in Haremna [Nous avons vieilli] à Meknassi ont barré la route aux camions de phosphate venant de Gafsa mobilisés en remplacement de deux trains bloqués au niveau de la même ville depuis deux mois. Une manière de faire pression sur le gouvernement qui n’a toujours pas mis en application ses accords avec les chômeurs de Meknassi. Cette délégation de Sidi Bouzid vit aujourd’hui un calme précaire après avoir connu en janvier 2017 des affrontements entre police et protestataires sur fond de désobéissance civile. Reportage.
Menzel Bouzaiene : Mobilisation féminine contre l’exclusion sociale [Vidéo]
« Tais–toi ! », ont ordonné, il y a quelques mois, des hommes regroupés dans un sit-in à leur camarade quand elle a voulu prendre la parole lors d’une assemblée. À Menzel Bouzaiene, cette scène n’est pas un cas isolé. Les femmes sont quasiment exclues de l’espace public et marginalisées au sein des mouvements sociaux malgré leur capacité de mobilisation. Conscientes de la double discrimination qu’elles subissent, 32 femmes ont décidé de lancer leur propre mouvement contestataire baptisé « Manich Sekta » [Je ne me tairais pas] pour faire entendre leurs voix. Depuis plus de deux mois, elles sont en sit-in devant le siège de la délégation. Sous un soleil de plomb, elles nous ont accueillies pour nous parler de leur combat pour le travail, la dignité et l’inclusion sociale.
Non-jeûneurs condamnés : Un problème d’arbitraire de l’Etat ou de liberté individuelle ?
Qu’on proteste contre l’arbitraire policier et judiciaire est une chose, qu’on le fasse au nom de la liberté de manger en public pendant le ramadan, embrouille la question politique posée au lieu de la clarifier. Cela masque et obscurcit les enjeux réels que soulèvent ce type de condamnations tout autant que le recours qui peut être fait pour les justifier à l’article de la constitution qui octroie à l’Etat, cette machine bureaucratique et policière, le rôle de protecteur de la religion qu’il ne mérite assurément pas.
La Tunisie sous la menace des importations non nécessaires
Ces dernières années, le solde de la balance commerciale de la Tunisie n’a cessé de s’aggraver. Les derniers chiffres publiés par l’INS, lundi 12 juin, viennent confirmer cette tendance. Sur les cinq premiers mois de l’année, le déficit commercial s’est creusé de 26,1% par rapport à 2016 et de 38,3% par rapport à 2015, pour atteindre 6,5 milliards de dinars.
Pénurie d’eau à Mdhila : Le phosphate hydraté, les citoyens assoiffés [Vidéo]
Depuis plus d’un mois, la distribution de l’eau a connu plusieurs coupures intempestives dans certaines délégations du Bassin Minier. Ces perturbations se sont accentuées surtout à Mdhila, aux communes de Borj El Akarema et El Segui. De quoi susciter la contestation des habitants dont la vie est devenue un véritable calvaire. Si certains accusent la SONEDE de ne pas prendre ses responsabilités de maintenance et d’optimisation de la gestion des canaux d’eau, manifestement usés par le temps et gangrenés par la rouille, d’autres affirment que l’industrie du phosphate épuise les réserves d’eau et pollue ce qui en reste. Nawaat est parti à la rencontre d’habitants et d’agriculteurs pour en savoir plus sur cette persistante pénurie d’eau.
Edito #2 : La Tunisie en slow motion, l’art de confondre l’authentique et le statique
L’effet est simple. Trop banal. Mais on doit lui reconnaitre qu’il est indémodable. En Tunisie, on en fait une conviction nationale jusqu’à confondre banalité et authenticité. Pire, au fil des jours, des mois et des années, la confusion devient la norme. Et on finit par draper notre statisme, notre conservatisme dans ce vieux tissu usé : l’authenticité, un terme bien utilisé pour un mal.
Conserver la biodiversité en Tunisie, impératif du développement ou besoin de survie ?
Il est largement temps pour que nous avancions dans la connaissance de notre patrimoine vivant en dehors de son instrumentalisation. Notre vision du vivant se doit de changer, pour une simple raison, c’est que sa présence est indépendante de nous et que son existence même ne s’est pas opérée pour servir un quelconque autre être vivant ou un dessein particulier. Changer cette perception de la vie est un défi majeur à notre conception du monde, pour que notre existence ait son sens en harmonie avec le reste de l’humanité.
« Bourguiba de retour » de Hichem Ben Ammar : rembobiner, et après ?
Le retour, un tantinet polémique, de la statue équestre de Bourguiba à l’entrée de Tunis, vingt-neuf ans après avoir été démontée au lendemain du coup d’État, a eu finalement droit à son documentaire, signé Hichem Ben Ammar. On pourrait s’attendre à ce que « Bourguiba de retour » fasse vibrer deux ou trois cordes du présent sur la même note d’un récit national lève-cœur, où tout doit revenir à la niche. Mais s’il n’ouvre pas toutes les pièces du dossier que charrie le retour du « combattant suprême » sur la scène publique, il est permis de se demander si l’on n’a pas affaire à un feuilleté de déjà-vu rembobiné sur grand écran.
Non-jeûneurs durant Ramadan, entre pressions sociales et contradictions légales
Lancée en réaction à certaines arrestations et poursuites engagées contre des non-jeûneurs, la campagne citoyenne Mouch Bessif [Pas contre notre gré] œuvre à plaider le respect de la nouvelle constitution, relativement progressiste dans son Article 6, et à contrer le recours aux anciennes lois liberticides dont la Circulaire Mzali de 1981 et l’Article 226 bis du Code pénal. Cependant, la pression sociale tend à favoriser le statu quo. Nawaat est parti à la rencontre de la coordinatrice de la campagne ainsi qu’un juriste, un sociologue et un restaurateur. Reportage.
« Guerre contre la corruption » : L’entourloupe des supporters de Youssef Chahed
Ne boudons pas, bien sûr, notre plaisir. Qu’un malappris soit derrière les barreaux est toujours plaisant. De là à penser que Youssef Chahed aurait l’intention d’engager réellement la bataille contre toutes les formes de banditisme économique et la corruption, il y a un pas que je ne franchirai pas mais que franchissent en se trémoussant 50 pétitionnaires-supporters de Chahed.
Edito #1 : De Bizerte à Mdhilla, peuple infantilisé et hogra banalisée
Par son austérité communicationnelle, ses actions improvisées, ses politiques arbitraires, son manque de transparence et ses transes répressives, la démarche du pouvoir verse de plus en plus dans le paternalisme. De sujets sous la dictature à citoyens depuis la révolution, voilà que le peuple se retrouve infantilisé par ses dirigeants et ses propres élus. Dignité, dites-vous ? Leur monologue vous contredit.
Le revolver-sociologie, ou la nécessaire dégaine contre le petit écran
Si Manich Msameh s’est imposé comme interlocuteur légitime, c’est qu’il est devenu visible en investissant l’espace public « par le bas », c’est-à-dire les réseaux sociaux numériques et la rue. Or, la visibilisation devient une autre paire de manche dès lors qu’il est question d’intégrer « le cadre » imposé par les médias dominants.
La corruption, c’est l’Etat !
Des hommes en armes, des pénitenciers, des carcans bureaucratiques moisis, des appareils répressifs multiformes, des corps parasites et cancéreux jetant leurs tentacules jusqu’aux fins fonds de la misère humaine, tout ceci et bien d’autres illustrations constituent l’Etat dans son essence comme dans sa genèse.
Marivaux et la réconciliation nationale
Marivaux est un auteur français du XVIIIème siècle qui a composé de nombreuses pièces pour le théâtre. Dans l’une d’entre elles, il parle de la réconciliation nationale. Ce salopard est pour. Voici de quoi il s’agit. La pièce, une comédie en un acte et en prose représentée pour la première fois en 1725, s’intitule « L’Île des esclaves ». L’histoire commence par la révolution ou ce qui en tient lieu.