Interview avec Klay BBJ : Sa censure, les festivals publics et les syndicats policiers [Vidéo]

Suite à la suppression de sa performance prévue dans le show du 27 juillet au festival de Carthage, Klay BBJ se retrouve avec 18 concerts annulés, l’intégralité de sa tournée estivale. A l’origine de cette censure, l’appel des syndicats policiers à boycotter les événements du rappeur après l’incident survenu lors de son concert à Mahdia le 16 juillet. Le ministère de la Culture, organisateur de plusieurs festivals publics ayant programmé Klay BBJ, s’est soumis à leur diktat. Nawaat est parti à Bab Jdid à la rencontre du rappeur pour en savoir plus. Interview.

Assassinats politiques : L’amertume de Mbarka Brahmi, les craintes de Radhia Nasraoui

À l’occasion de la 4ème commémoration de l’assassinat de Mohamed Brahmi, le président de la République, Béji Caid Essebssi, a donné le nom du martyr à la Place d’Afrique, située au quartier du Belvédère à Tunis. Sa veuve, la députée Mbarka Brahmi, regrette, toutefois, la faible volonté des autorités politiques et judiciaires à dévoiler toute la vérité sur le meurtre de son mari, fondateur du Courant Populaire et un des leaders de la coalition du Front Populaire. En même temps, Maître Radhia Nasraoui poursuit sa grève de la faim entamée le 10 juillet en réaction à la levée de la protection sécuritaire permanente de son époux Hamma Hammami, leader du Front Populaire, réduite à un accompagnement lors des déplacements officiels.

Après le printemps des luttes, l’été de la revanche

Au printemps des luttes, en somme, vient succéder l’été de la revanche. Et de ce point de vue, la prétendue « guerre à la corruption » engagée par le Premier ministre – en premier lieu certes pour sauver sa peau et peut-être aussi dans le cadre de la rivalité qui oppose certains clans affairistes – semble n’avoir été que le prélude à l’adoption de ces lois. En un mot, renforcer la popularité du chef du gouvernement pour désamorcer les réactions hostiles aux législations autoritaires en voie d’être adoptées.

Scandale de la BFT : et maintenant, qui va payer ?

Le 17 juillet 2017, l’Etat tunisien a été reconnu responsable d’expropriation illégale dans l’affaire de la Banque Franco-Tunisienne (BFT). Le verdict rendu par le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), institution d’arbitrage de la Banque Mondiale, a eu l’effet d’un séisme. Entre les dommages et intérêts, et les créances irrécouvrables, les montants en jeu vont se compter en centaines de millions de dollars.

Mehdi Barhoumi (expert en gouvernance) : « L’amnistie administrative est une fuite en avant »

Dans sa nouvelle mouture, le projet de loi sur la réconciliation économique et financière ne concerne plus directement les hommes d’affaires corrompus et les accusés d’infractions de change et d’évasion fiscale. Cette proposition législative de la présidence de la République n’est désormais qu’une amnistie des fonctionnaires et assimilés. Adoptée par la commission de la législation générale à l’Assemblée, elle sera soumise au vote en plénière durant la semaine prochaine. Quel impact de ce projet de loi sur l’administration publique ? Peut-il garantir une certaine « réconciliation » ? Comment peut-il appuyer la lutte contre la corruption ou la saper ? Mehdi Barhoumi, expert en gouvernance et directeur de programmes chez International Alert, a répondu à nos questions.

Retour sur l’entretien accordé par l’Ambassadeur de France à la revue Moyen-Orient

L’ambassadeur de France à Tunis, monsieur Olivier Poivre d’Arvor, a accordé une interview à la revue Moyen-Orient, N°34, Avril-juin 2017, PP 62-65, édité en France par Areion Group. L’entretien a été réalisé par Sébastien Boussois. Certains passages de cette entrevue nous laissent ahuris, pantois ; des propos qui en effet nous interpellent quant à la profonde persistance de l’état d’esprit paternaliste, pour ne pas dire enfantin, puéril et impubère de la diplomatie française ; une conception que nous croyions –naïvement- révolue, caduque.

Luttes féminines régionales & féministes de la capitale : convergence ou rupture ?

Le constat est partagé par la majorité des observateurs : les mouvements sociaux, surtout ceux menés par des femmes, sont marginalisés par l’élite établie. La divergence de leurs intérêts et les différences entre leurs ordres de priorités les séparent. Mais qu’en est-il des possibilités de convergence quand les dynamiques féministes de la capitale partagent les valeurs fondamentales revendiquées par les protagonistes des luttes sociales féminines en région ? Nawaat ouvre le débat.

Le gouverneur de Sousse, le trac et la langue du colon

Prenant la parole, à Nice, devant le président français et deux de ces prédécesseurs à l’Elysée, le gouverneur de Sousse, Adel Chelioui, a pitoyablement maltraité le discours en français qu’il avait rédigé ou qu’on a rédigé pour lui. Malgré les circonstances (commémoration de l’attentat du 14 juillet 2016), le public, une foule de grands personnages, a eu visiblement du mal à retenir ses rires devant la prestation ridicule du responsable tunisien.

« Artistes contre la normalisation » : mobilisation antisioniste à l’espace Mass’Art [Vidéo]

En réaction à la programmation de l’humoriste Michel Boujenah au festival de Carthage, la campagne tunisienne pour le boycott et l’opposition à la normalisation avec l’entité sioniste a organisé, lundi 17 juillet, un événement baptisé « Artistes contre la normalisation ». Une manifestation qui s’est tenue à l’espace Mass’Art afin de réitérer l’engagement des artistes et autres acteurs culturels en faveur de la cause palestinienne et se concerter au sujet de la création d’une coalition d’artistes contre la normalisation avec Israël.

Edito #6: De Boujenah à Klay BBJ, des polémiques symptomatiques d’une politique culturelle désengagée

L’agression policière contre le rappeur Klay BBJ, dimanche dernier à Mahdia, a suscité la polémique. Idem pour la programmation de l’humoriste Michel Boujenah au festival de Carthage. Souvent réduites à des controverses anecdotiques, ces actualités sont symptomatiques d’une politique culturelle désengagée qui cherche la fuite en avant en se drapant de slogans creux et d’effets d’annonce de programmes importés.

Montée exponentielle du prix des carburants : Le pourquoi et le comment

Encore une nouvelle augmentation des prix des carburants au début du mois courant : 100 millimes pour l’essence et 90 millimes pour le gasoil. Un communiqué commun des ministères de l’Energie et de l’Industrie l’a annoncé le 01 juillet. La courbe est en hausse depuis 2009 sans que la politique de l’Etat en matière d’énergies ne soit affectée par les changements survenus en Tunisie depuis le 14 janvier 2011. Quels sont les circonstances de ces augmentations et leur rapport avec les fluctuations du marché international ? Qu’en est-il des choix communicationnels du gouvernement et de ses justifications ainsi que des réactions des organisations nationales ?

Meknassi : La mine de phosphate, entre tergiversations gouvernementales et tractations locales

Le 20 juin, le ministère de l’Énergie et des mines et la Compagnie de Phosphate de Gafsa repoussent pour la 5ème fois, la date du démarrage officiel de l’exploitation de la mine de phosphate de Jabbes située à Meknassi, prévu le 23 avril, au 1er septembre 2017. Depuis 2011, ce projet proposé par les jeunes de la région durant le sit-in de la Kasbah est ralenti par des lenteurs administratives et une absence, selon les habitants de Meknassi, d’une forte volonté politique.

La classe moyenne en Tunisie : changements et enjeux

En déclin depuis près d’une décennie, la classe moyenne est fragilisée par l’inflation, la crise de l’emploi et la dégradation du pouvoir d’achat. Un changement qui lui a imposé de faire face à de nouveaux enjeux. Organisé par le Centre Arabe des Recherches et de l’Étude des Politiques (CAREP), un séminaire scientifique sur la question s’est tenu du 13 au 15 juillet 2017 à Hammamet. Nawaat y était, l’occasion d’avoir les éclairages des chercheurs participants.

Chahed à Washington : Pourquoi le Sénat américain plaide la cause d’Israël ?

Le Sénat américain « exhorte fortement le gouvernement de la République Tunisienne à cesser de soutenir toutes les résolutions et autres mesures discriminant ou ciblant Israël à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et autres organisations des Nations Unis ». Il s’agit du dixième parmi onze points inscrits dans une motion de la Commission des affaires étrangères du Sénat américain publiée mardi, à l’occasion de la visite officielle de Youssef Chahed aux Etats-Unis du 10 au 12 juillet.

Autorités locales et régionales : Un sursaut pour l’environnement ?

Les autorités locales et régionales dans plusieurs régions du pays semblent se réveiller d’un seul coup pour « lutter » contre les étalages anarchiques et les occupations illégales de l’espace public (trottoirs, plages). L’on est en droit de se demander comment de telles réactions en chaîne se sont produites en une seule période de temps, alors que nos concitoyens n’ont jamais cessé de dénoncer l’accaparement de l’espace public et appelé de leurs vœux la simple application de la loi ?