En cette journée, défendre les droits des réfugié·es n’est pas une question de charité. C’est honorer nos engagements internationaux, respecter le droit, et affirmer une vision humaniste de notre société.

En cette journée, défendre les droits des réfugié·es n’est pas une question de charité. C’est honorer nos engagements internationaux, respecter le droit, et affirmer une vision humaniste de notre société.
Saadia Mosbah, la fondatrice de l’association antiraciste «Mnemty» croupit depuis plus d’un an en prison. Tandis que le pouvoir, se nourrissant de la rhétorique de diabolisation et de délire conspirationniste, continue de clouer au pilori les défenseurs des droits humains.
Traités, accords ou mémorandums d’entente ? Le président de la République, Kais Saied, joue sur les mots. Mais la réalité est la même concernant la gestion de la migration. Quelle est la nature de la coopération entre la Tunisie et l’Europe et quelles sont ses retombées ?
Qu’ils soient opposés à leur expulsion d’Europe ou qu’ils applaudissent celle des migrants subsahariens de Tunisie, nos concitoyens ne se font plus d’illusion sur le mémorandum d’entente conclu avec l’Union européenne. Et un an et demi après sa conclusion, le bilan de cet accord nébuleux prend des allures de débandade.
Des migrants tunisiens meurent dans des circonstances suspectes dans les geôles italiennes. Mais ni les rapports accablants des ONG, ni les témoignages poignants diffusés sur les réseaux sociaux ne semblent émouvoir les autorités tunisiennes.
La Garde nationale et l’armée tunisienne sont coupables de trafic de migrants irréguliers, avec la complicité de parties libyennes. Expulsés vers les frontières, les migrants sont ensuite “vendus” aux Libyens. Ces transactions sont accompagnées de tortures et d’autres pratiques esclavagistes, d’après un nouveau rapport européen accablant.
D’après The Guardian, la Commission européenne s’apprête à revoir ses accords avec la Tunisie concernant la gestion des flux migratoires. Cette décision intervient après des révélations accablantes, dont celles de l’OMCT, sur des cas de violences sexuelles et autres pratiques inhumaines dont seraient coupables les autorités tunisiennes.
La politique du président Kais Saied, salué par l’extrême droite italienne pour ses « exploits » en matière de lutte contre l’immigration, repose sur une stratégie qui vise plusieurs objectifs à la fois. Voici comment le pouvoir fait d’une pierre deux coups.
Tiraillés entre l’exil de plus en plus dur, et les craintes justifiées d’un retour au bercail, de nombreux Tunisiens en France vivent dans le désarroi. Ils ne perdent pas espoir pour autant. Ils se mobilisent, échangent entre eux et s’entraident, en attendant des jours meilleurs.
Le nombre des morts et des personnes portées disparues en mer méditerranée n’a cessé de grimper. Les méthodes employées par la garde maritime tunisienne sont décriées. Mais ni l’Union Européenne, ni les autorités tunisiennes ne semblent disposées à remettre en cause leurs accords.
La Tunisie se vide de ses médecins. Le nombre de nos médecins partis travailler en France a plus que quintuplé. Même si leur situation est loin d’être idyllique dans ce pays.
Dans la perspective des prochaines élections européennes, la question des migrations est de nouveau la priorité de l’agenda politique de la Première ministre italienne, un agenda qui tend vers des durcissements sécuritaires de plus en plus inquiétants. L’externalisation des frontières semble désormais être la seule solution pour gérer les flux migratoires, comme le démontrent le protocole avec l’Albanie et les récents accords signés avec les présidents tunisien Kaïs Saïed et égyptien, Abdel Fattah Al-Sisi, malgré leurs violentes dérives autoritaires.
Face à la crise migratoire, deux députées n’ont pas trouvé mieux que de proposer un projet d’intégration économique des migrants s’apparentant à de la “traite esclavagiste”. Alors que cette population subit d’ores et déjà de multiples formes d’abus.
Dans les luxuriantes et paisibles contrées de Ain Drahem se joue une tragédie humaine. Lâchés par la garde nationale à la frontière algérienne, les migrants peinent à survivre mais restent déterminés à revenir en Tunisie. La politique sécuritaire de Saied est non seulement inhumaine mais aussi défaillante.
Des militants et employés d’organisations de la société civile arrêtés, des organismes onusiens vilipendés, des médias, dont Nawaat, ciblés. Encore une fois, la crise migratoire sert de prétexte pour encourager la chasse aux voix critiques envers Kais Saied.
La Méditerranée se transforme en cimetière, tandis que l’Europe entend externaliser la gestion de ses frontières, en soudoyant les États à ses portes méridionales et orientales. Les migrants dépouillés de leur humanité sont ainsi réduits à des chiffres macabres. Les journalistes du réseau Médias indépendants sur le monde arabe vous proposent une série d’articles exposant le prix exorbitant payé par les populations concernées, à leur corps défendant.
En juillet dernier, les expulsions massives de migrants d’Afrique subsaharienne ont poussé plus de 6 000 personnes, selon les rapports des organisations de défense des droits humains, à se réfugier dans les oliveraies proches de la ville. Ils y trouvent des opportunités de travail saisonnier dans la récolte des olives, mais surtout de plus grandes chances de départ vers l’Italie.
« Cette vie n’est même pas digne d’un chien », lance l’un de ces milliers de Soudanais ayant débarqué en Tunisie ces derniers mois. Un camp est érigé au Lac 1. Des tentes de fortune faites de tôles, de bâches et de couvertures usées jonchent le sol. Le contraste avec les bâtiments clinquants des alentours, est criant.