Sous des dehors néo-classiques et d’Art Nouveau, l’exposition « Ifriqiyettes » d’Alia Derouiche Cherif revisite des photographies coloniales de femmes maghrébines pour les magnifier, mais s’aveugle complètement sur les ressorts colonialistes de ce qu’elle donne à voir. L’exposition se poursuit à Musk and Amber Gallery, à Tunis, jusqu’au 26 octobre 2018.
« Interstices » de Haythem Zakaria: paysages vidéographiques en résonance
On fera tous les reproches qu’on veut au minimalisme de Haythem Zakaria, mais pas celui d’être poseur. Avec son installation vidéo « Interstices », sa démarche ne recule pas devant l’appel des grands espaces. Il trouve dans les étendues désertiques et marines de quoi plier l’image vidéo aux latitudes du temps. Produite en 2017, cette œuvre a obtenu en mars 2018 le prestigieux Grand Prix du Japan Media Arts Festival, dans la section Art. Retour sur image.
The Barker at Bardo: an art exhibition with bigger bark than bite
March 18 marked three years since the attack at Tunisia’s Bardo National Museum. Among the centuries of history and art housed within the former palace of the Beys, the memory of the recent incident and its 23 victims still lingers. But today, the building is alive with school groups and visitors, locals and foreigners alike. From March 11 – April 12, 2018, Museum visitors will discover « The Barker at Bardo », a contemporary art exhibition by artist Faten Rouissi in partnership with the Agency for the Development of National Heritage and Cultural Promotion.
Le Tarmac, un théâtre victime de la théâtrocratie ?
La décision brutale, arbitraire et injuste du ministère de la Culture français est tombée comme la foudre un 31 janvier 2018 : elle condamne l’unique théâtre du pays de Molière entièrement dédié à la scène internationale francophone à une mise à mort infondée. Il s’agit même d’une déclaration de guerre en bonne et due forme puisque Françoise Nyssen, ministre de la Culture, pense qu’elle peut renvoyer une famille de sa maison pour loger une autre famille jugée plus digne d’un tel espace.
شادي غادريان، تناقضات الهويّة الذاتيّة واستحضار إرث المظهريّة النسويّة القاجاريّة
نجد في البداية أن قراءة الجسد الأنثوي العربيّ والإسْلاميّ يحتاج إلى أكثر من وقفة، نظرا لما ينتجه من دلالات رمزيّة وتعبيريّة واضحة ومن حيث هو بنية داخل نسق المنظُومة الاجتماعيّة التي اكتسحت الجسد الأكثر مُقاومة بإغراءاتها وسُلطتها، ونقصد الجسد الذي يسعى إلى التمثّل كقيمة وكمرجعيّة داخل المُمارسة الفنيّة الإيرانيّة المعاصرة. ولاشكّ أن المتأمّل في الفن التشكيلي الإيرانيّ المُعاصر، سيلاحظ عودة إلى تطارح مسألة الهويّة الذاتيّة بقوّة لم يعهدها خاصة قبل الثورة الإسلاميّة سنة 1979. فقد طغى مشغل الهويّة على وعي الفنان في إيران، بسبب الوقائع التاريخيّة الهامّة التي شهدها النصف الثاني من القرن العشرين والتي جعلت إعادة الحسم في مسألة الذاتيّة قاعدة لتحديد خيارات الفنّان الثقافيّة والسياسيّة. ولا مراء في أن هذه المسألة كانت دائما حاضرة في وعي الفنّان الإيراني، وهو ما جعله يعيد طرحها من جديد حتّى يعرف منزلته صلب الوجود التّاريخي.
Exposition « Parterre(s) » d’Aïcha Filali : le torchon dans l’âme
Les neurones en feu et le sourire en coin, Aïcha Filali dote de vieilles loques d’une brève biographie, brodée en point de chaînette. Résultat ? Une sorte de mise à mal des étiquettes institutionnelles de l’art, qui a le cul entre deux chaises : entre la velléité des pièces à conviction qui s’égrènent sur les cimaises et le détour du banal dont un tas de serpillères sous plexi finira bien par avoir la peau. L’exposition « Parterre(s) » se poursuit à la Galerie A. Gorgi (Sidi Bou Saïd), jusqu’au 20 décembre 2017.
Zabaltuna: Bringing orientalist figures back to life in Tunisia’s dirtiest landscapes
A buxom young woman steps lightly from the water, carrying a jug at her hip and holding her sefsari above her head. Hooped earrings hanging down to her throat, bangles on her wrists, gold coins across her chest. She emerges, barefoot onto a muddy shore strewn with—red bottle caps, a packet of Camel blue cigarettes, empty plastic bottles. A fare 18th century maiden in a most unlikely environment. The scene is one of many diffused via Zabaltuna, a digital campaign that denounces Tunisia’s waste management problem, an increasingly noxious environmental and public health issue especially since 2011.
مالك قناوي في “دريم سيتي”: انغماس في ذاكرة سجن 9 أفريل
في قلب المدينة العتيقة بدار داي، المنزل المتروك منذ عقود. تجلّت ذاكرة ناصر، السجين السابق المحكوم بالإعدام وصاحب عدد 0904 بالسجن المدني 9 أفريل، كشهادة على الشقاء الإنساني، تدعونا للتفكير في ضِيق وعبثية عقوبة الإعدام. شكّل استحضار شخصية ناصر مدخلا لاسترجاع ذاكرة السجن القديم الذي أغلِق في سنة 2003 وتم هدمه بالكامل في 2006، ومن خلالها وجَد الفنان التشكيلي مالك قناوي نفسه أمام مواجهة الصمت والصّد الذي تمارسه الإدارة التونسية. اختار مالك الاستلهام من روايات مساجين سابقين ليشكّل فضاءا تداخلت فيه الصور والأصوات والعصافير والأقفاص، وأشياء أخرى حَمَلت الزائرين إلى لقاء مع رجل توفي منذ سنوات طويلة في زنزانة فردية.
Malek Gnaoui à Dream City: Immersion mémorielle dans la Prison du 9 Avril
Au cœur de la Médina, à Dar Dey, maison abandonnée depuis des décennies, la mémoire d’un ancien condamné à mort, Naceur, détenu numéro « 0904 » de la prison civile du 9 Avril, surgît pour témoigner de la souffrance humaine et nous inviter à réfléchir l’enfermement et l’absurdité de la peine de mort. Voulant interpeller la mémoire de l’ancienne prison fermée en 2003 et démolie en 2006 à travers ce personnage, Malek Gnaoui, artiste plasticien, se retrouve confronté au silence et à la surdité de l’administration tunisienne. Il choisit alors de se laisser inspirer par les récits d’ex-prisonniers pour créer un espace où images, sons, oiseaux, cages et autres objets embarquent les visiteurs dans une rencontre avec l’homme décédé depuis de longues années dans une cellule individuelle.
From graffiti to gallery: Stepping into the universe of Jawher Soudani
Moustached, tatoo-clad characters, toothy creatures with large heads and tiny wings, speech bubbles containing gangly Arabic script invade whatever empty space Jawher Soudani gets his hands on. Vacant walls and buildings in Sfax, Kef, Sousse, Hammamet, Beja, Djerba and Gabes—the artist’s birthplace—have provided an outdoor canvas for Soudani, more commonly known by passers-by as Va-Jo. This September marks a first: a solo exposition at Atelier Y in La Marsa, Tunis.
“Chouftouhonna”: feminist art festival takes over Tunisia’s National Theater
September 7-10, the International Feminist Art Festival of Tunis, Chouftouhonna, took place at the National Theater in the capital’s old neighborhood of Halfaouine. The former palace of Grand Vizier Khaznadar, rarely open to the public, was transformed for the event into a living museum: for four full days, every corner of the palace, its renovated theater, gallery rooms, courtyard, dim hallways and bright stairwells were occupied by art installations, performances, workshops and debates animated by women. Since the first edition in 2015, the festival has grown three-fold, drawing not only new participants, but artists and activists from near and far who affirm that they are in it for the long-run.
Horizons de l’art face aux frontières des médias : Le défi de quatre artistes tunisiens
Combien de reportages, d’interviews et d’articles nous faut-il pour contrecarrer l’image bourrée de préjugés et de mépris véhiculée par les médias mainstream sur la migration et les migrants ? En empruntant à Malraux sa célèbre phrase « l’art est la chose qui résiste à la mort », Deleuze énonce que l’œuvre d’art résiste aux dogmes de la « société de contrôle » où l’information dominante n’est que peu ébranlée par la contre-information. Nawaat a rencontré quatre artistes, occasion d’une immersion dans l’approche de chacun de la thématique de la migration.
Résistances : Quand l’art bande mou à Carthage
Décidément, l’art bande mou à Carthage. Au moment de la piqûre de rappel de la Fête des Martyrs en son 79ème anniversaire, la Présidence de la République met les bouchées doubles pour trompeter ténacité et résistance du peuple tunisien au cours de l’histoire. Organisée en collaboration avec les ministères de la Culture et celui de l’Education, Résistances se veut une exposition itinérante qui sillonnera toutes les régions du pays jusqu’à la fin du mois d’avril 2019. On aura beau tourner sa langue mille fois dans sa bouche, on a beau fouiner dans son vocabulaire, il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cette initiative poussiéreuse d’une expo qui ne l’est pas moins : nulle.
Douraïd Souissi, photographe des hautes solitudes
En une dizaine de portraits, le geste photographique de Douraïd Souissi en dit beaucoup plus sur l’éthique du point de vue que sur le petit quart d’heure de gloire promis par les feux de la rampe. Ce ne sont d’ailleurs pas des images, mais des contre-images dont les sujets se refusent à notre regard. De ces sujets, en grande partie masculins que l’on voit se replier sur leur intimité, nous ne saurons d’ailleurs que les prénoms qui donnent son titre à cette troisième exposition personnelle du photographe. Celle-ci se poursuit actuellement à la galerie A. Gorgi, jusqu’au 10 mai 2017.
Reviving the Beys
Broad-faced, imposing Qsar Essaïd in Tunis was the palace Sadok Bey, one of Tunisia’s many rulers under the Ottoman Empire. It was here where Sadok Bey adopted Qanoun Eddawla, the country’s first constitution. Two decades later, he signed the Treaty of Bardo, marking the beginning of the French protectorate. Today, sixty years after independence and six years after the revolution, Qsar Essaïd has been opened to the public with “The Awakening of a Nation,” an exhibition on a period of Tunisia’s history (1837-1881) that modern regimes preferred to forget.
حول ثنائيّة اُلتّيه و العجز في لوحات الرسّام حسام الدّين سعاف
تحملنا لوحات حسام الدين سعاف إلى عوالم مشابهة و أخرى مختلفة تماما. فعند التّمعن في أعماله، نلاحظ أنّ أكثر من لوحة تحرّك فينا تلك الرغبة في تحقير الجسد و تنزع بنا نحو التعالي عن كلّ محسوس. ههنا يتحوّل الجسد إلى “قبر النّفس” بعبارة أفلاطون. و تتداخل المشاعر أمام قتامة الرّسوم و سرعان ما يتحوّل الأمر لتصبح حيرة المشاهد مزدوجة : توهان في عالم الرسام السرياليّ من جهة و عجز عن فكّ لغز بعض اللّوحات و عدم القدرة على الإلمام بكلّ تفاصيلها من جهة أخرى.
Le pied de la fiancée et les dix chamelles
« Tunisie, l’art du tatouage berbère », réalisé par la documentariste Myriam Bou Saha, a été diffusé le 10 septembre dernier sur ARTE. Belles images, beaux paysages, tout semble beau, neuf et propre dans ce film. Les personnages paraissent vêtus de neuf et le sont sans doute. Les montagnes ont probablement été brossées à grande eau, le ciel, lui-même semble avoir été passé à l’eau de javel. Ma tante Souad, paix à son âme, a du passer par là.
CREATISTES: the art of selling handmade
Launched on March 19, 2016, CREATISTES is a new online marketplace for all things handmade. Although it is not the country’s first virtual outlet for Tunisian arts and craft products, it is perhaps the first Tunisian version of the widely-popular Etsy (started in Brooklyn in 2005), Dawanda (Berlin, 2006), and Little Majlis (Dubai, 2012).