CheckNewsTunisie 21

Combien l’l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) compte-t-elle d’observateurs ?

Le 3 mai, le président de l’Instance Supérieure Indépendante des Élections (ISIE), Mohamed Tlili Mansri avait déclaré qu’il y avait alors plus de 6 000 observateurs nationaux et étrangers déployés sur le territoire. Il a également précisé que ce chiffre allait continuer d’augmenter puisque l’instance recevait encore des demandes d’accréditation. 350 coordinateurs locaux supervisent leur travail.

Pensez-vous que le fact-checking peut réussir en Tunisie ?

Bien réalisé – et à condition de sortir de s’en tenir purement aux faits et non à leur exégèse – le fact checking se révèle précieux quel que soit le lieu, le contexte et le régime politique. Au-delà de démentir ou d’alimenter des polémiques (la logique froide du “vrai” ou “faux”), celui-ci permet très souvent d’obtenir des éléments de contextualisation (historiques, sociologiques ou encore économiques). Dit autrement : le travail du fact-checkeur ne se limite pas à démentir ou confirmer une information, comme le ferait un détecteur de mensonges ou un commissaire de police.

Quel est le candidat(e) favori(e) pour remporter l’élection présidentielle ?

La prospection politique est toujours un exercice complexe – combien d’éditorialistes y ont laissé leurs dents et parfois, leur dignité ? Elle l’est d’autant plus dans un contexte socio-économique précaire, où certains mouvements politiques se retrouvent dans une logique de survie (financière, mais aussi idéologique) et plus encore, d’apprentissage. Une cinquantaine d’années de dictature marquent profondément un champ politique. C’est sommaire, mais à cette échelle, même les clivages basiques ne sont pas toujours clairement définis. Qui est réellement contre qui, et surtout, sur quelles bases ?

Les islamistes d’Ennahdha en Tunisie peuvent-ils gagner ces élections municipales?

Ennahdha a de fortes chances de rafler la majorité des sièges dans un grand nombre de localités. C’est le seul parti ayant des listes candidates dans toutes les circonscriptions (350). Largement impliqué dans l’élaboration du chapitre 7 de la Constitution de 2014 portant sur le pouvoir local, Ennahdha a exprimé, depuis 2015, un grand attachement à la tenue, souvent repoussée, de ce rendez-vous électoral.

Quels seront les pouvoirs des municipalités tunisiennes ?

«Les compétences propres ne sont pas une révolution en soi, précise Mahdi Elleuch, de l’ONG tunisienne al-Bawsala, spécialisée dans le suivi de la gestion des affaires de l’Etat. Mais à partir de maintenant, les municipalités n’auront plus à obtenir l’approbation finale du Gouverneur, qui est le représentant de l’Etat dans la région, pour mettre en œuvre leur politique.» Ces prérogatives concernent les services et équipements de proximité: plan d’aménagement du territoire, éclairage public, routes, propreté, jardins publics, etc.

Est-il vrai que 80% des candidats aux élections municipales sont RCDistes ?

Le chiffre de 80 % a été avancé par Mohamed Ghariani, ancien secrétaire général du RCD, au cours d’une émission de radio. Selon des chiffres officiels, le RCD comptait 2,3 millions d’adhérents. Leur liste n’a jamais été rendue publique. Il est donc impossible de déterminer combien d’entre eux se présentent aux élections municipales, où se présentent 53 668 candidats dans 350 circonscriptions.

En Tunisie, en plus des municipales, des régionales sont-elles constitutionnellement prévues avant la fin de l’actuel quinquennat ?

Les articles 131 et 133 de la Constitution prévoient en effet des conseils régionaux élus au suffrage universel direct, mais sans indiquer de date précise pour le tenue de ces élections. Selon le ministère des Affaires locales, les élections régionales ne pourront avoir lieu avant les prochaines élections législatives, prévues en décembre 2019. Les raisons invoquées sont d’ordre techniques : instauration des sièges des conseils régionaux en lieu et place des gouvernorats, instauration d’un haut conseil des collectivités locales, etc.

Peut-on organiser des élections pendant un état d’urgence ? Et si oui, comment se tiennent les meetings pendant la campagne ?

Le décret de 1978 qui règlemente l’état d’urgence ne dit pas que tout rassemblement est interdit, mais stipule que le Ministre de l’intérieur peut interdire « les réunions de nature à provoquer ou entretenir le désordre » et peut également ordonner « la fermeture provisoire des salles de spectacles, débits de boisson et lieux de réunion de toute nature ».