Les deux artistes dansent avec leurs ombres projetées sur le mur. Leurs silhouettes semblent fragiles, à la merci de la brise de la Médina. Une performance artistique donnée dans un spot à couper le souffle, déniché par le festival Dream City.

Les deux artistes dansent avec leurs ombres projetées sur le mur. Leurs silhouettes semblent fragiles, à la merci de la brise de la Médina. Une performance artistique donnée dans un spot à couper le souffle, déniché par le festival Dream City.
Fruit d’une résidence de création de trois mois, « Cypher » de Ridha Tlili sismographie chutes et efforts de redressement d’une jeunesse aux ailes coupées, avec cinq jeunes b-boys de Sidi Bouzid. Le spectacle, dont l’avant-première a eu lieu le 9 février 2020 au Théâtre Al Hamra, marie projection documentaire et écriture chorégraphique. Reportage*.
Le Festival, tenu du 14 au 20 juin, a accordé une place importante aux jeunes danseurs et chorégraphes tunisiens et à leurs créations, et ce, au détriment des grosses productions et des monopoles des grands créateurs qui avaient l’habitude d’accaparer tout l’espace.
Au début du mois, le rideau tombait sur la première édition des Journées chorégraphiques de Carthage, aussi connues sous le nom de Carthage Dance. Si le spectacle de clôture a été très apprécié par le public, celui-ci s’est tout autant enthousiasmé pour le discours qui a précédé la performance, et dont l’audace rompait avec les discours officiels dont on a souvent l’habitude en pareilles occasions. Retour sur les principaux moments de cette manifestation.
الكافيشانطا، ليست مجرّد محلّ عموميّ يرتاده الهاربون من الواقع بتعقيداته والباحثون عن اللهو والتسلية فقط، وإنمّا هو مكان يختزن في ذاكرته جزء من تاريخنا الثقافيّ والسياسيّ في فترة ما بعد الاستقلال وما أنتجته من تحوّلات على جميع الأصعدة نعيش تبعاتها إلى اليوم. الكافيشانطا في مسرحية “المغروم يجدد” للسعد بن عبد الله والحبيب بلهادي تنطلق من كونها فضاء للمتعة والغناء والرقص ساهم بشكل كبير في خلق رموز فنيّة مثل صالح الخميسي وزهرة لمبوبة، لتتحوّل فيما بعد إلى فضاء شاهد على الصراعات داخل الحزب الدستوريّ وعلى انتهاء تجربة التعاضد وعلى خراب الدولة. لم يبق لنا من الكافيشانطا غير بعض الصور المشوشّة حاولت مسرحية “المغروم يجدّد” تذكيرنا بها وتقديمها إلينا بوضوح صادم ومبهر.
بخطوات وحركات غير “محتشمة” دفع رشدي بلقاسمي جسده نحو منطقة حمراء. أصغى إلى جسده الرمزيّ أوّلا ثمّ إلى جسد الآخر لتتماهى رقصته مع التعبيرة الجنسيّة في كامل وضوحها وفرادتها. “عروس وسلات”، التي قدّمها رشدي إلى الجمهور ضمن فعاليّات الدورة السادسة لمهرجان “دريم سيتي” وتحديدا في حمّام الطمّارين بباب جديد، ليست فقط عملا فنيّا تكتمل فيه جميع المحدّدات الاستطيقية بل هو أيضا نسق فكريّ وتاريخيّ يُرينا كيف تحوّل الجسد إلى موضوع أوّل للسلطة الدينيّة والسياسيّة، للموبقات والمحرّمات. “عروس وسلات”، فتح الأعين المُغمضة عنوة وطواعية على الاتّجاه الرمزيّ لجسد تحكمه ضوابط أخلاقيّة وممارسات شعبيّة تحصره في خانة “المدنّس”.
Si le corps sexué constitue un leitmotiv dans la démarche chorégraphique de Rochdi Belgasmi, c’est sous le signe du travestissement que s’échafaude « Ouled Jalleba » (juin 2016), sa dernière création en date. À travers la figure de ce danseur méconnu des années 1920-30, le chorégraphe ouvre large l’équerre de la mémoire des cafés-chantants du siècle passé. Là où on aurait pu craindre les poncifs folkloristes installées par les spectacles de danse traditionnelle tunisienne, Ouled Jalleba se révèle d’une très grande maturité. Ouled Jalaba est présenté ce dimanche 07 août au Festival international de Hammamet.
Comme dans un mouvement de commune libération, les artistes urbains se sont donnés la légitimité de leur identification, comme groupe, collectif ou réseau. Et s’autorisent toutes les techniques et matériaux nécessaires pour mettre en exergue leurs démonstrations, de plus, dans une certaine forme de compétitivité, souvent « bon enfant », où ils rivalisent d’avancement en matière de nouvelles technologies et autres techniques de pointe.
Depuis les premiers pochoirs cyniques et contestataires à l’effigie de Zaba et les premiers slogans « tagués » sur les murs des sit-in successifs de la Kasbah, et surtout depuis les pétitions signées et le groupe crée pour les protéger, « Ne touchez pas aux tags d’El Kasbah, c’est notre patrimoine », un déclencheur s’est mis en route : la quasi reconnaissance ou prise de connaissance des Tunisiens avec tout ce qui peut être de l’ordre de l’inscription urbaine, allant de la simple expression à l’œuvre d’art total.
Quand danser « hors les murs », en rupture totale avec les conventions, devient une forme de résistance sur des territoires assombris par l’obscurantisme, l’action artistique se conjugue à la première personne du militantisme et de la citoyenneté. Le corps dans l’espace public est un engagement en soi, alors aspirer au changement des mentalités sociétales devient le front de tous les possibles.
Ceci est un remix monté par Nawaat des « Happy » de Pharrell Williams réalisés par des Tunisiens. Ils sont irrésistibles par leurs fraîcheurs, gaîtés et joie de vivre. Tous ces jeunes tunisiens nous ont servi d’antidépresseur durant la semaine de montage de ce remix. Nous nous sommes mis à plusieurs à choisir les coupes. Et inutile de dire que cela fut l’occasion pour chacun d’entre-nous de défendre ses plans favoris parmi les 17 vidéos disponibles.
Par Amira Chebli – On ne peut pas parler de révolution en Tunisie sans parler de culture et de décentralisation culturelle, parce que la marginalisation qui s’est faite pendant deux dictatures successives n’était pas que économique et sociale mais elle était aussi et surtout culturelle. […]